Armes à Uranium Appauvri
et Graves Effets Après-Guerre sur la Santé
Une évaluation de l'IPPNW,
Association Internationale des Physiciens Pour la Prévention de la Guerre Nucléaire, le 19 février 2001
Traduction d'Alain Acaries publiée par LePost.fr, le 25 juillet 2011
> version originale avec références (FORMAT pdf)
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Lors de la première guerre du Golfe, en 1991, la coalition conduite par les Américains a utilisé environ 300 tonnes de munitions contenant de l'Uranium Appauvri (UA) ( DU= depleted uranium = uranium appauvri). Pour l'OTAN au Kosovo, en 1999, avec les missiles tirés, c'est 11 tonnes de missiles à l'U.A qui ont été déversées en ex-Yougoslavie. Les armes à l'UA ont leur utilité militaire parce que capables de percer facilement les blindages. De plus la matière première est abondante et peu chère. En revanche cet usage cause des effets potentiels à court et à long terme sur la santé en contaminant les zones où ces armes sont utilisées. Au moment de la pénétration, par exemple, environ 20% de l'UA brûlent spontanément, créant un aérosol d'oxydes d'uranium qui peuvent aisément être inhalés et aller se loger dans les poumons. Des fragments d'UA se dispersent également tout autour du point d'impact et peuvent pénétrer les corps humains ou les chairs animales.
Dans les mois ou les années qui ont suivi ces conflits armés, un grand nombre de soldats, de Gardiens de la Paix de l'ONU ou des civils ont développé des problèmes de santé difficiles à expliquer, avec un grand nombre de leucémies et cancers, désordres neurologiques, naissances d'enfants malformés et quantité d'autres pathologies regroupées sous le vocable de « Syndrome de la Guerre du Golfe ». L'UA, à cause de sa toxicité radiologique et chimique, a été associé, dans la presse et les discussions publiques, à ces graves pathologies. Certains opposants à l'UA ont été catégoriques en affirmant que l'exposition à l'U.A est la cause directe de cette augmentation de cancers.
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Lire également
Communiqué conjoint de Scientifiques sur la résolution déposée à l’ONU
concernant les armes à uranium appauvri
Le 1er Novembre 2007, la résolution intitulée « Effets de l'emploi d'armements et de munitions contenant de l'uranium appauvri » a été adoptée au Premier Comité des Nations Unies par une majorité écrasante. Cette résolution avait été mise au point par le Mouvement des pays non alignés et soumise par l’Indonésie, au siège des Nations Unies. Nous, les scientifiques qui avons été concernés de près par les effets nocifs des armes à l’'uranium appauvri (UA), accueillons favorablement cette résolution.
Elle a été adoptée, parce que la majorité des états membres de l’ONU a pris en considération les effets nocifs potentiels de l'emploi d'armements et de munitions contenant l'uranium appauvri sur la santé humaine et l'environnement ; convaincue qu’une prise de conscience à l’échelle planétaire est plus que jamais nécessaire et que des mesures immédiates pour protéger l’environnement doivent être prises immédiatement, tout événement qui pourrait compromettre de tels efforts nécessite l'attention urgente pour prendre les mesures nécessaires. Le vote a été aussi influencé par les buts et les principes contenus dans la Charte des Nations Unies et les règles de la loi Internationale Humanitaire. Il a montré la détermination à ouvrir la porte à des négociations sur le désarmement et la régulation des armements ainsi que sur le problème des armes à l’UA.
Nous sommes convaincus, et nous espérons que, cette résolution sera la première marche pour traiter le problème des armes à l’UA en le plaçant en bonne place sur l’agenda du désarmement, suivant ainsi le règlement des problèmes qui étaient posés par les mines anti-personnelles et les bombes à fragmentation. Nous attendons des discussions sérieuses sur la nature délétère (nocive) des armes à l’UA et une possible interdiction parmi les membres des Nations Unies.
Nous respectons réellement et apprécions l'effort des premiers pays sur la part prise dans l'élaboration de cette résolution. Nous apprécions aussi le soutien de tous les pays qui ont voté pour la résolution. Nous demandons et croyons que ces pays supporteurs voteront pour la résolution encore une fois lors de la Séance Plénière en décembre. Nous exhortons fortement les pays qui se sont abstenus de voter, à reconsidérer sérieusement la signification de la résolution énoncée dans les différents paragraphes et à donner leur soutien à la Séance Plénière, dans le respect de la volonté d’indépendance politique de chaque pays.
Cette résolution est le résultat de l’accroissement de la recherche scientifique, incluant la publication de récentes études qui indiquent clairement les effets nocifs potentiels de l'emploi d'armements et munitions contenant l'uranium appauvri sur la santé humaine et l'environnement. Nous pensons que les précédents rapports gouvernementaux et/ou ceux d’organisations internationales n'ont pas encore pleinement pris en compte ces études scientifiques qui portent essentiellement sur la toxicité radiologique au niveau des poumons et la toxicité chimique pour les reins. Il n'est pas juste de voter contre la résolution en se basant sur ces rapports précédents, sans considérer les omissions signalées par les études récentes.
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