Les
19 et 20 juin 2010 se tenait l'Assemblée Générale
Extraordinaire de 'refondation' du Réseau "Sortir du
Nucléaire". Le groupe Sortir du nucléaire, comme
de nombreux groupes, s'était penché au chevet du réseau
dans la crise qu'il a traversé depuis quelques mois.
Nous
avons souhaité rapporter le plus objectivement possible ce qui
s’était passé à l’AG Extraordinaire
des 19 et 20 juin à l’attention des groupes constituants,
et proposer un compte-rendu des événements.
Conformément
aux décisions prises après l’AG ordinaire de février
2010, le Réseau « Sortir du nucléaire »
a ouvert les 18 et 19 juin une AG extraordinaire qui avait pour but
de travailler sur sa refondation.
La
matinée du samedi s’ouvrit sur une table ronde où
tous ceux qui le désiraient purent librement et tranquillement
s’exprimer.
Compte
tenu de la crise interne traversée ces derniers mois, les participants
à l’AG ont souhaité privilégier la résolution
des conflits en préalable à l’ordre du jour proposé
l’après-midi, renvoyant à la commission de refondation
ce travail de réflexion nécessaire.
Les
divergences entre les représentants des groupes se cristallisaient
autour de deux décisions :
-
la signature de l’appel « Ultimatum Climatique
», qui ne mentionne pas explicitement que le nucléaire
ne peut en aucun cas constituer une solution au changement climatique.
Ce point a été tranchée par la décision
largement majoritaire des représentants des groupes de retirer
la signature du Réseau à cet appel.
-
le licenciement suivi de la plainte contre l’ex porte-parole
du mouvement (Stéphane Lhomme).
L’AG
n’a pas souhaité réintégrer Stéphane
Lhomme dans ses fonctions, mais a approuvé la décision
du Conseil d’Administration provisoire de retirer la plainte déposée.
Dans un souci d’apaisement, l’AG a souhaité faire
savoir par voie de presse cette décision. Le problème
moral posé par la plainte en justice à l’encontre
de Stéphane Lhomme a occupé une grande partie des débats
du samedi.
4
motions ont été successivement proposées pour régler
ce problème, celles qui ont obtenu le plus de voix sont la première
(49%) et la dernière (47%). Notons que si les modalités
de vote avaient été modifiées, comme le CA sortant
l’avait proposé dans son ordre du jour, ces motions auraient
été acceptées.
Mais
derrière ces discussions autour de problèmes de personnes,
bien d’autres interrogations des militants ont émergé
:
-
Le Réseau « Sortir du nucléaire »
est apparu comme un mouvement traversant une crise de croissance.
Certains représentants de groupes ont ressenti un éloignement
entre les centres de décision et les militants de terrain.
-
Un malaise des salariés, qui font face à une croissance
exponentielle de leur charge de travail dans une ambiance tendue et
avec un manque de reconnaissance, a été exprimé.
-
Une réflexion sur la difficulté à gérer
le passage d’un réseau ou l’essentiel du budget
était alloué aux activités des groupes à
un réseau plus centralisé ou la part des salariés
et des charges dans le budget tend à devenir majoritaire (ce
qui apparaît dans les documents du bilan financier et notamment
les histogrammes des dernières années).
-
Un besoin des groupes adhérents de participer davantage aux
décisions, à la résolution des problèmes
rencontrés, aux débats stratégiques y compris
en matière de choix budgétaires.
Ainsi,
à l’issue de la première journée d’assemblée
générale, les militants ont voté à 55 %
le rapport moral de l’association et ont pu s’exprimer sur
les différents malaises ressentis. L’approbation du rapport
financier, témoignant d’une santé retrouvée
de l’association après une période très critique,
était incluse dans celle du rapport moral.
La
seconde journée a été consacrée à
l’élection du Conseil d’Administration.
Une
première liste composée des administrateurs sortants avec
un renouvellement partiel des suppléants et un seul nouveau binôme
à entraîné des contestations et, à la suite
d’une interruption de séance proposée par la commission
de médiation, trois nouveaux binômes ont été
proposés et l’Assemblée Générale a
voté pour un CA panaché, qui inclue trois nouveaux administrateurs
titulaires et six nouveaux suppléants, soit un renouvellement
de 9 membres sur 18. A noter que les deux binômes les mieux élus
sont deux candidatures nouvelles, comme témoins de ce désir
de renouvellement.
Ce
CA devra activement travailler sur la communication interne et a désormais
en main les bases pour y parvenir.
Il
aura également pour mission de consulter les groupes et de constituer
des commissions de travail dans la perspective de la prochaine AG, en
février 2011. Dans ce cadre, des propositions concrètes
pour restructurer le réseau et le rendre plus fort et plus à
l’écoute des groupes seront avancées. Afin de prévenir
désormais les conflits internes, l’AG a voulu également
faire appel à un comité de médiation (composé
de « sages » volontaires).
Pour
répondre aux problématiques posées, le Conseil
d’Administration provisoire élu en février avait
ouvert un chantier important de rénovation des statuts, de la
charte, des profils de poste… L’AG a décidé
de prolonger ce chantier grâce à la participation des militants
volontaires dans une commission « restructuration ».
Les
militants comme les salariés semblaient attendre de cette AG
et du prochain CA élu des orientations stratégiques et
des choix clairs sur l’activité de l’association.
Le groupe SDN Tarn a proposé une motion qui, une fois amendée,
a été largement adoptée (par 65% des voix). Celle-ci
servira de base pour un travail en commun.
L’Assemblée
Générale a ainsi souhaité poser des perspectives
et se rassembler autour d’une orientation forte qui pouvait apparaître
consensuelle réaffirmant des orientations fondamentales telles
que l’autogestion, l’importance des groupes adhérents,
la réactualisation et le renouvellement de la signature de la
charte du réseau, la réflexion sur les énergies
renouvelables, la souveraineté de l’AG.
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communiqué
de presse du réseau Sortir du nucléaire :
Le
Réseau « Sortir du nucléaire », fédération
de 879 groupes signataires de la Charte pour la sortie du nucléaire
dont 315 sont actuellement adhérents, est sorti renforcé
de l’assemblée générale extraordinaire des
19 et 20 juin à Lyon, organisée pour étudier les
pistes de sa refondation.
L'assemblée
générale a permis de discuter en profondeur de la crise
que le Réseau traversait depuis la fin de l'année dernière
et de trouver des solutions en se mettant à l’écoute
de sa diversité. Cette écoute s'est traduite par le renouvellement
de la moitié de son conseil d'administration.
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