Chez les Wirarikas, groupe indigène du Mexique, il
existe chaque année un grand rituel collectif qui permet de
s’assurer que le cœur de chacun peut se transformer en un cœur
collectif, « notre cœur ».
Le réseau c’est « notre cœur » et à
partir du moment où il n’est plus « notre cœur »,
il faut le refonder.
L’AG du réseau a été le premier acte de
ce grand rituel de refondation. Nous sommes à la moitié du gué,
le réseau peut re-devenir « notre cœur » si
nous réussissons à organiser le Congrès de la refondation que
l’AG, unanime, a appelé de ses vœux.
Je propose dans ce texte une vision de l’AG. Ce
texte n’est pas un compte rendu, il revendique sa subjectivité
mais j’ai essayé de proposer une analyse équilibrée, qui
tienne compte de tous les groupes en présence, des discussions,
des off aussi, des avancées, des espoirs et des obstacles sur
notre chemin. Il est assez long et seuls pourront le lire ceux qui
prendront le temps de le faire, j’en ai donc proposé une version
courte pour les lecteurs pressés. C’est, avec toutes les
ambiguïtés de cette expression, une ethnographie à chaud, ou une
sociologie participative comme on voudra, où l’ethnologue est
membre du groupe qu’il décrit et analyse. Ce texte s’ouvre,
avec joie, à la critique de tous, car critiquer une œuvre
c’est la continuer. Il faut le dire d’emblée, si mon
opinion est une opinion parmi d’autres, sa légitimité est la
suivante : elle est celle d’un des protagonistes du
processus de Refondation, depuis juin 2010, qui a fait de plus
l’expérience d’un an de CA en 2010-2011, elle est celle d’un
des rédacteurs du scénario 2, majoritaire à l’AG 2014, elle
est celle d’un sociologue/anthropologue qui s’efforce
d’utiliser de manière critique les méthodes de sa discipline
pour analyser la crise du réseau et son issue (voir annexe 1).
Une première version de ce texte a été envoyée à
une dizaine de personnes. J’ai incorporé certaines de ces
critiques dans cette version en espérant qu’elles auront
amélioré mon texte.
1 / La scène
Il peut paraître curieux que le lieu choisi pour ce
premier acte soit le lieu même où la crise – certains disent
« le crime » – avait éclaté. Je dis « éclaté »
car bien sûr, elle couvait depuis un certain temps déjà. Un lieu
« neutre » aurait été sans doute plus judicieux. Mais
ce choix est certainement le résultat d’un calcul…
Théâtralement, cependant, il me paraît intéressant
que le lieu de l’exclusion soit aussi devenu le lieu de la
réhabilitation même si celle-ci ne satisfait pas tout le monde.
2 / Réflexion générale sur une Assemblée
Générale
Plusieurs personnes m’ont dit : « Je
m’attendais à une AG beaucoup plus difficile ». Pour moi,
cela n’a pas été facile, j’étais un peu tendu et je me
disais souvent « relâche-toi, n’en fais pas une affaire
personnelle, si cette AG ne permet pas d’aller au bout du
processus de refondation, et bien on fera autre chose… ».
Heureusement, les occasions de rigoler n’ont pas manqué, prévues
ou imprévues.
Il y a différentes manières de considérer cette AG.
La direction – ou l’animation si on souhaite
employer un terme moins partisan – a encore une fois été très
partielle et a empêché toute réflexion approfondie.
Il semble qu’il y avait une peur panique du groupe
organisateur de l’AG de voir les choses lui échapper et, pour
certains, plutôt que d’enclencher le processus de refondation,
il fallait essayer, coûte que coûte, de l’enliser.
Il y a eu à cette AG 101 personnes présentes, 82
votants, 57 groupes représentés, ce qui indique l’importance
des procurations. À part l’AG de juin 2010 qui a constitué un
pic, la participation à l’AG ces dernières années est
relativement constante avec environ un groupe sur trois représentés
(si on se réfère aux groupes ayant payé leur cotisation et non à
ceux qui ont signé la chartre) : 85 votants en février 2010,
160 en juin 2010, 94 en 2011, 73 en 2012, 91 en 2013.
Il faut noter qu’il y avait un nombre significatif
de nouveaux groupes ou de personnes qui participaient pour la
première fois à l’AG. – je dirais à vue de nez plus d’une
dizaine mais ce serait à confirmer. Ce qui implique donc qu’un
nombre relativement important de groupes présents l’an dernier
n’avaient pas fait le déplacement, anticipant une ambiance
impossible. Les discussions préliminaires sur les listes avaient
fait craindre cela. Je pense que les nouveaux groupes ont eu
beaucoup de mal à se prononcer sur une refondation dont ils
n’avaient pas suivi les étapes.
De plus il est vraisemblable, et je m’y attendais,
que les membres du CA et les salariés aient contacté un maximum
de groupes pour obtenir des pouvoirs et convaincre les personnes
nouvelles de voter dans le « bon sens ». Le témoignage
de Johnny Da Silva, même s’il mélange faits et opinions, est
éclairant sur ce point (voir annexe 2). Je n’analyserai
pas ici en détail le document affiché qui fait état des présents, votants et pouvoirs. Mais il apparaît que celui-ci a changé à plusieurs reprises, ce qui n’est pas un signe positif.
Première constatation : Signe de la
faiblesse du mouvement anti-nucléaire français qui n’a pas
réussi à peser, après Fukushima, sur les élections
présidentielles ni sur les représentants des Verts au
gouvernement, mais signe aussi de la vitalité du réseau « hors
les murs », les groupes non présents à l’AG, les groupes
qui n’adhérent plus au réseau, sont souvent des groupes
militants très actifs. 82 votants pour un réseau de 290 groupes
adhérents (si on prend les chiffres officiels), je ne compte pas
ici les groupes ayant signé la charte, est un signe clair :
l’AG, qui devrait être la représentation du réseau, n’est
pas représentative. Si nous n’avions que ce critère, cela
suffirait pour motiver une Refondation.
Deuxième constatation : Malgré
l’engagement partial du CA dans un texte manipulateur (voir
annexe 3) sur le scénario 1, c’est le scénario 2 qui propose
l’expérimentation immédiate du processus de Refondation qui l’a
emporté, même si, à la fin, un vote a séparé de très peu les
deux derniers scénarios en présence, et si le vote final n’a
accordé qu’un peu plus de 50% au scénario « vainqueur »,
ce qui était insuffisant pour sa mise en application.
Et,
à la surprise de beaucoup – ce qui prouve que si « petits
arrangements entre amis » il y a, ils ne prévoient pas tout,
l’AG a largement voté une motion de réhabilitation des exclus,
et cette motion est même arrivée dans le peloton de tête – en
cinquième position sur 12 motions – des votes de priorisation.
Réhabilitation,
ce terme symbolique avait été choisi par Tchernoblaye, le groupe
de Stéphane Lhomme, dans leur motion. Celle-ci a été jugée dans
un premier temps irrecevable et Tchernoblaye ne souhaitant pas
reformuler sa motion, une quinzaine de groupes, réunis au petit
matin, ont rédigé une motion alternative
Troisième constatation : Cette AG de
refondation, a été préparée, en ce qui concerne l’aspect
« Refondation » par la commission Refondation, et le
CA, malgré des pressions multiples, a respecté dans ses grandes
lignes ses vœux.
Nous verrons dans l’analyse du déroulé de cette AG
que la Refondation n’a pas été le seul sujet de l’AG, mais que c’est bien la
Refondation qui a été au centre de tous les débats, que ce soit le débat autour du règlement intérieur, celui
autour des motions et des campagnes, ou encore la discussion autour
des rapports moraux et financiers.
2 / Ordre du jour et Déroulé de l’AG
Je suivrai l’ordre du jour, avec les modifications
qui ont, de fait pu y être apportées, malgré l’opposition des
organisateurs et de la cellule juridique.
L’ordre du jour
L’AG a commencé par une remise en cause de l’ordre
du jour. Plusieurs points auraient du être discutés.
S’affrontaient deux points de vue :
- Le premier revendiquait la souveraineté de l’AG
et proposait, comme cela se fait dans un grand nombre
d’associations, de prendre un temps pour rediscuter l’ordre du
jour, et en particulier l’ordre dans lequel les questions étaient
proposées.
Un des aspects les plus importants était le
déplacement du vote des scénarios de refondation au samedi soir,
pour permettre une réflexion collective avant leur application
éventuelle, comme un texte de SDN Lot, distribué aux
participants, le demandait. Un autre concernait aussi le
déplacement du vote du règlement intérieur après le vote de
refondation.
- Le second s’appuyait sur l’application stricte
du règlement intérieur qui énonce que le CA fixe l’ordre du
jour. C’est ce second point de vue qui l’a emporté sans réel
débat, l’AG n’a pu se prononcer et le CA, appuyé par la
cellule juridique est passé en force.
A la tribune on trouvait, contrairement aux
propositions du comité de médiation, dans son rapport de 2013,
encore des salariés.
Les débats se sont caractérisés par un flou dans l’attribution des tours de parole entretenant le doute sur leur direction en dehors de la volonté de « museler » certaines personnes. J’en profite pour répéter une position de principe : je ne remets pas en cause des personnes mais des fonctions.
Il
y avait aussi un membre extérieur au CA et aux salariés – on ne
nous a pas dit sur quels critères il avait été choisi – Jean-François Le Dizes, membre de SDN 38, le groupe de Philippe Lamberstens, qui a défendu le scénario 1. Il s’est distingué par un manque total de psychologie et une agressivité hors pair qui a eu des conséquences regrettables sur la tenue de cette AG même si la salle a réagi et que ses interventions ont été limitées. Cela montre l’importance d’organiser l’AG avec les groupes, en faisant appel aux groupes mais pour l’instant, le CA et les salariés en sont incapables. Il sera indispensable d’en tenir compte pour le congrès
de refondation.
Le rapport moral
Le rapport moral a été suivi d’une discussion très
critique soulignant notamment :
Le
vote a, comme l’an dernier, montré le clivage du réseau entre
ceux qui approuvaient le rapport – même si certains l’ont fait
avec des réserves et pour ne pas mettre en danger l’activité du
réseau – (40) et ceux qui se sont opposés ou abstenus (37).
Nous retrouverons ce clivage, mais dans l’autre
sens, lors du vote sur les scénarios de la refondation.
Le rapport financier
Le rapport financier a été plus constructif car
trésorier (membre du CA) et comptable (salarié) ont pris en
compte en partie les critiques qui avaient été faites en amont au
fonctionnement actuel du réseau et n’ont pas nié les
dysfonctionnements :
- décalage entre le budget et l’AG ce qui entraîne
une difficulté à financer les motions et campagnes dans la
première partie de l’année,
- faible part accordée aux groupes qui, se censurant
eux-mêmes ou censurés par le CA (je pense aux 4.500 euros
qui n’ont pas été accordées à la motion d’AVENIR ou encore
les difficultés rencontrées par Atomes crochus pour obtenir une
subvention…) n’ont même pas pu utiliser toute cette somme.
Résultat :
un vote un peu différent du rapport moral où les votes pour
l’emportaient sur les oppositions (je n’ai pas le détail des
votes).
Le règlement intérieur
Nous abordons la question du règlement intérieur
après le repas, non sans que, une dernière fois, des participants
à l’AG aient essayé de montrer que ces modifications, toutes
proposées par le CA, devraient plutôt être discutées après la
question de la Refondation, dont un des scénarios pose justement
cette question du règlement intérieur.
La
discussion autour de ce thème va effectivement durer un certain
temps – je dirai deux heures approximativement, à vérifier
–mais je pense que les questions liées au règlement intérieur
auraient du être discutés dans le cadre de la Refondation.
Tout
d’abord le CA propose de voter globalement ces amendements,
certains anodins, d’autres consensuels, d’autres
problématiques. L’AG, avec sagesse, s’y oppose dans sa grande
majorité et nous sommes donc obligé de débattre et de voter ces
amendements alinéa par alinéa.
Lourde
perte de temps et on peut s’interroger sur une telle entreprise :
le CA, qui n’avait prévu qu’une demie heure seulement pour ce
point, pensait-il vraiment que l’AG allait accepter de voter en
bloc, et dans ce cas, prendre le risque que tout soit refusé ?
Ou bien cette discussion était elle initiée pour gagner du temps
sur la discussion de la refondation et des motions ? Sans
discuter en bloc tous les articles, il y en avait en tout cas
certains qui visaient à limiter la capacité des groupes à
proposer des motions. Ils ont été rejetés nettement par l’AG.
Si on peut effectivement juger qu’il y a trop de motions
proposées, on peut penser que ce n’est qu’un symptôme
d’autres difficultés internes. Mais les motions devraient aussi
permettre un vrai débat d’orientation, lequel n’a pas pu avoir
lieu.
Pourquoi ?
À cause notamment, de ce que plusieurs participants de l’AG ont
désigné comme un manque d’orientation politique ou stratégique
du réseau. Et ce, alors que le CA essaye de mettre en place,
depuis quelques années – je me souviens que j’ai assisté à
cette discussion lorsque j’étais membre du CA, en 2010-2011 –
une commission stratégie. Il me semble que cette commission ne
pourra effectivement fonctionner que lorsque la Refondation sera en
marche.
Le Comité de médiation
Le comité de médiation a été mis en place pour
essayer de remédier à la violence qui a accompagné la crise
déclenchée lors de l’AG 2010. Cette violence était d’autant
plus forte que, pendant plusieurs années, j’en ai été témoin
lorsque j’étais au CA, une partie des protagonistes ne
reconnaissait pas cet état de crise et avait tendance à
considérer que cette violence n’émanait que d’un seul côté :
les exclus. Les exclus ont toujours tort, c’est bien connu, et
leur réhabilitation se fait souvent à titre posthume. Que l’AG
2014 ait clairement réhabilité les exclus est, à mon avis, une
victoire pour le réseau mais je ne suis pas sûr que chacun en
soit convaincu. Reste le plus difficile : faire entrer cette
réhabilitation dans les faits, réussir le second acte du grand
théâtre de la refondation.
J’ai discuté avec Agnès qui appartient à ce
comité et nous pensons qu’un des débats que nous devrions avoir
devrait porter sur la violence. L’apport de la pensée de Gandhi,
méconnu en France est précieux et sans doute devrions nous
poursuivre cette réflexion lors de la refondation et après. On
peut regretter le départ de ce comité de Monique Guittenit qui,
comme beaucoup d’autres militants engagés depuis longtemps dans
la lutte anti-nucléaire, n’a plus envie de s’investir dans le
réseau. C’est sur ces militants, sortis du réseau parce qu’ils
le jugent inefficace et enfoncé dans des polémiques stériles,
qu’il faudra s’appuyer pour une refondation, si nous voulons
qu’elle réussisse.
La première difficulté pour une médiation, c’est
qu’un médiateur ne doit pas prendre partie et en même temps
qu’il doit s’opposer à la violence, d’où qu’elle vienne,
tout en reconnaissant qu’il y a différents types de violence et
que la violence la plus apparente n’est pas forcément celle que
l’on voit.
La seconde difficulté est que nous sommes tous
violents – ce que les psychanalystes appellent une violence
originelle, contre coup de la violence qui nous atteint lorsque
nous venons au monde – et que nous voyons beaucoup mieux la
violence chez l’autre que en nous.
L’ennemi intérieur est aussi (d’abord ?) en
nous-mêmes.
La Refondation
Ce compte rendu étant axé sur la refondation, je ne
vais pas la commenter ici.
Je me contenterai de remarques générales sur le
processus.
La lecture de la motion de refondation votée à 92%
lors de l’AG de 2013, cadre de travail de la commission pendant
toute l’année, aurait du figurer au début de la discussion, en
effet, un nombre significatif de délégués ne la connaissaient
pas. Je sais bien que certains, et en particulier Philippe Brousse,
pensaient – étaient-ils ou non sincères, je laisserai de côté
cette question – que l’AG n’avait pas voté la motion mais
uniquement ses attendus. J’ai eu cette discussion avec Philippe
Brousse après l’AG 2013 et je pense lui avoir démontré le
contraire. Je donne un petit extrait de nos échanges et tiens à
la disposition de ceux qui le souhaitent l’ensemble des mails.
Philippe Brousse affirme qu’en ce qui concerne la
motion refondation « il fallait s’en tenir à la phrase de
synthèse – et non aux arguments et considérants – qui a
d’ailleurs été le seul élément présenté à Jean-Pierre
Minne et Marie Frachisse pour une validation juridique au titre de
sa recevabilité avant d’être soumis au vote de l’AG »
(mail du 25/1/2013, envoyé à Michel Lablanquie, et dont j’ai
reçu copie).
À quoi je répond notamment :
« Dans toutes les motions, on résume par une
phrase de synthèse qui est soumise au vote mais c’est l’ensemble
de la motion qui a été votée. La preuve évidente en est que
dans la discussion avec Jean-Pierre et Marie, nous avons discuté
d’un point précis : le « travail en consensus (pas de
véto du Conseil d’Administration) » lequel ne figure pas
dans la phrase de synthèse de la motion, et que j’ai d’ailleurs
lu ensuite. Jean-Pierre m’a dit, je le cite de mémoire, « on
va vérifier si ce n’est pas contraire au règlement et aux
statuts, si on ne te dit rien, tu peux le lire », il pourra
te confirmer lui-même… et je concluais mon mail par ces mots :
« il serait du plus mauvais effet que cette motion qui est
arrivée en tête de toutes les motions et est donc une priorité
du réseau pour l’année à venir soit à nouveau censurée. »
Que l’on veuille à nouveau « oublier »
cette motion montre bien que cette refondation, dans les termes où
elle était posée par cette motion de compromis, ne plaisait ni au
CA, du moins la majorité du CA qui ne voulait pas de changements,
ni aux salariés. De la même manière que le CA a du admettre la
nécessité de s’inscrire dans ce cadre, il a du admettre de lire
cette motion, d’autant plus que le CA était loin d’être
unanime sur ce point. C’est d’ailleurs Pierric Duflot,
trésorier et membre du CA qui, à ma demande, a lu ce texte alors
que Sophie Morel voulait que ce temps soit pris sur le temps de
présentation du scénario 2 (annexe 4).
J’entre dans le détail de cette discussion de
procédure parce qu’elle est révélatrice des difficultés que
la Commission Refondation a eu à fonctionner et des difficultés
que le processus de Refondation devra surmonter. Pour refonder, il
faut une volonté politique. Je développerai plus loin quelles
sont les conditions, à mon avis, pour que le deuxième acte de
cette refondation, la mise en place du Congrès de la Refondation,
soit réussi.
Motions et campagnes
C’est un des points les plus délicats des AG
auxquelles j’ai assisté, et celle de 2014 n’a pas manqué à
cette règle :
1) Il y a trop de motions et campagnes, pourquoi ?
Les raisons sont multiples et la refondation en proposant des
structures intermédiaires : assemblées régionales, bassins
de luttes… notamment, devrait permettre d’y remédier en
partie.
2) Trop de motions et campagnes implique que l’on
ne puisse pas vraiment les discuter. Le système adopté dans cette
AG était violent : une présentation en deux minutes de la
motion, un avis pour, un avis contre et le vote renvoyé au
lendemain matin. Pour certaines motions, on n’a même pas
respecté cela, c’est le cas par exemple de la motion sur le
référendum contre le Nucléaire militaire, j’ai bien levé la
main mais le cerbère, appelons-le comme ça pour rester poli, lui
qui ne l’a vraiment pas été, n’a pas daigné me la donner.
Lorsqu’il
y avait une question de recevabilité – ce qui s’est produit
pour la motion la plus importante, la réhabilitation – la
discussion a pu être plus fournie, ce qui d’une certaine manière
pouvait être un avantage car on pouvait poursuivre la discussion.
Il
est vraiment dommage de discuter des motions dans ces conditions :
soit on a une discussion de fond, soit on vote les motions avant
l’AG, par un autre système ; mais ce qui s’est passé à
cette AG ne fait qu’accentuer les tendances observées lors des
précédentes AG : l’AG est un théâtre, elle n’est pas
un lieu de débats. On notera aussi le vide politique de certaines
motions et leur redondance, une raison de plus de la nécessité de
discussions sur la stratégie. Doivent-elles avoir lieu pendant
l’AG – alors il faut leur consacrer une journée entière et
non les escamoter dans cette parodie de discussion « un pour,
un contre ». On voit bien que l’AG telle qu’elle existe
aujourd’hui, ne fonctionne plus et que la Refondation doit aussi
repenser la place des AG. Les Assemblées Régionales devront
permettre un débat de fond et de proximité, les AG Nationales
pourront alors ne plus avoir lieu que tous les deux ans et remplir
d’autres fonctions.
Il
faut souligner cependant un très net progrès dans la discussion
« démocratique », actée par les modifications du
règlement intérieur : désormais, et c’était le cas à
cette AG, le CA se borne à émettre un avis sur la recevabilité
des motions, et c’est à l’AG de trancher, souverainement.
Après discussion, toutes les motions ont été déclarées
recevables bien que seules 13 sur 21 aient été adoptées (2
motions ayant fusionné).
Un
dernier point important est celui de la priorisation. En effet, le
CA et les salariés ne peuvent mettre en place toutes les motions
au même niveau, il faut donc les prioriser.
Mais
ce travail complexe est, pour l’instant, on ne peut plus
rudimentaire. Mettre des pastilles derrière les motions que l’on
souhaite prioriser me paraît un système plutôt pervers,
notamment parce que, par exemple, un groupe disposant d’un
pouvoir peut, d’un coup, ajouter six pastilles à une motion
qu’il souhaite prioriser.
D’autre
part, aujourd’hui, les moyens manquent cruellement pour mettre en
place ces motions. Je ne reviendrai pas sur le détail des
arguments, mais seuls 4% du budget (32.000 euros) sont disponibles
pour le financement des motions et campagnes de l’an dernier
(elles n’ont pas encore toutes été financées) et il en est de
même cette année, cette somme étant de surcroit également
destinée au soutien des groupes (voir annexe 5). Ce qui implique
que certaines motions ou campagnes votées mais dont la
priorisation est moyenne voir faible ne recevront aucun soutien.
Cette
priorisation, dont il faut continuer à discuter le principe et non
chercher à la faire passer en force, ne doit absolument pas
empêcher la mise en œuvre d’une motion. S’il y avait un
budget raisonnable, on pourrait financer toutes les motions, la
priorisation n’interviendrait, à ce moment, que sur le montant
des aides et, puisque cela semble être le point sensible, pour
l’investissement que les salariés pourraient y apporter, mais
bon nombre de motions peuvent être mises en œuvres sans soutien
direct des salariés.
3 / Les composantes de l’AG
Le CA
Il n’est pas homogène même s’il vote souvent
dans le même sens. Nous avons pu noter les présences positives de
Pierric Duflos, lorsqu’il était à la tribune par exemple, il a
lu la motion Refondation alors qu’il y avait pression pour ne pas
la lire, ou de Martial Château, qui nous, a fait à 8 heures du
matin dimanche, un exposé édifiant des pratiques en vigueur au CA
qui recoupaient certaines des déclarations de Johnny Da Silva. Il
serait bon qu’il ait le courage de mettre par écrit certaines de
ses remarques. C’est aussi le cas d’Anne Messignac, mais elle
n’a pas osé se mettre en opposition pendant l’AG.
Il y avait bien sûr Marie-Hélène Mancinho qui s’est
courageusement opposée à ce qu’il faut bien appeler des
manipulations tout au long de l’année. Certes Marie-Hélène ne
garde pas toujours son calme, mais à l’AG elle a fait un gros
effort en ce sens et à la commission Refondation – où le CA et
les salariés n’étaient pas majoritaires, conformément au texte
de la motion adoptée à l’AG 2013 – son attitude a été très
positive, ce qui n’a pas toujours été le cas de Sophie Morel,
membre du CA, plutôt agressive.
L’attitude la plus dommageable pour l’unité du
mouvement a été la prise de position partiale sur l’activité
de la commission Refondation (annexe 3). Je donne ci-dessous un
extrait de la réponse de SDN Lot à ce document qui a du,
malheureusement, influencer quelques votes.
« Ce document, loin d’apporter un éclairage,
brouille les cartes et manifeste la volonté d’introduire chez
les adhérents une peur des éventuelles conséquences d’un vote
de refondation. Il s'oppose de plus sur plusieurs points au texte
même de la motion de régionalisation votée par l'AG 2013.
Force nous est donc de dénoncer fermement certaines
affirmations tendancieuses voire mensongères, ce qui renforce
l’idée que dans sa composition et son mode actuel de
désignation, le CA ne remplit pas son rôle, qu'il ne respecte pas
les décisions démo-cratiques de l'assemblée générale, qu’il doit être refondé, et que les modalités de sa
désignation doivent être revues (voir annexe 3) ».
Les salariés
Ils ont joué un rôle essentiel en s’engageant à
fond pour le scénario 1, et finalement, devant la montée du
scénario 2 qui recueillait une majorité d’avis favorables, pour
qu’aucun scénario ne soit adopté. Présents à la tribune,
intervenant quand ils le souhaitaient et sans limitation de temps
de parole, il aurait mieux valu qu’ils puissent intervenir comme
les autres et soumis aux mêmes règles. Mais cela, bien sûr,
n’est pas prévu dans les statuts.
Ils ont joué aussi la carte sensible en argumentant
contre le point de vue pourtant compréhensible, défendu notamment
par le scénario 2, que la part du budget consacré aux salariés
grevait l’ensemble du budget et réduisait à la portion congrue
la part destinée aux actions des groupes.
Certes il est vrai que les salariés interviennent
auprès des groupes de manière souvent utile mais il est tout
aussi vrai que l’action des salariés ne devrait pas être
l’essentiel du soutien du réseau aux groupes.
Ils ont su utiliser la rhétorique dramatique avec une
émotion dont je me demande parfois si elle n’est pas finement
jouée plus que ressentie réellement. Ainsi Charlotte Mijeon s’est
écriée – et qui pourrait lui donner tort ? – elle a à
ce moment été applaudie par la majorité de l’assemblée :
« Nous ne sommes pas une masse, (pour répondre à l’argument
de l’augmentation incontrôlée de la masse salariale depuis
trois ans alors même qu’elle avait atteint son point critique en
2010), nous sommes une force à votre service. »
Je dois dire que la réunion de juillet 2013 que les
rédacteurs du scénario 2 ont organisée pour les rencontrer, a
été difficile. Là aussi je donnerai un extrait du compte rendu
que j’ai rédigé à chaud de cette réunion et envoyé aux
participants :
« Force est de constater que les salariés ne
veulent pas du processus de refondation, ou alors du bout des
lèvres, que pour eux tout va très bien : cela fait des
années que l’on parle de risque que le réseau éclate mais que
celui-ci va très bien. On passe sous silence les événements de
2010, l’actuel procès mené contre le réseau par un ancien
salarié et des anciens membres du CA et la désastreuse campagne
de nos « partenaires » écologistes aux présidentielles
qui a abouti, à nouveau, à un recul considérable du mouvement
antinucléaire dans « l’écologie politique », et
cela malgré les consultations menées, sous la direction notamment
du coordinateur général du réseau, avec les partis (…)
- Il faut, dit Philippe, avant toute régionalisation,
revoir les statuts.
- Michel répond que bien sûr il est prévu de revoir
les statuts, et que l’AG de 2014 doit prévoir, comme en 2013, la
tenue, si nécessaire, c’est-à-dire si le scénario refondation
adopté le nécessite, d’une AG extraordinaire. Ce point figurait
d’ailleurs dans la motion.
- L’état de santé du réseau pour Philippe est
bon, ce qui importe, au delà des fantasmes c’est de réaliser
une enquête… Charlotte parle même d’audit
- Michel répond qu'il a proposé une enquête
sociologique en 2010 mais qu’à l’époque elle n’avait pas
recueilli l’assentiment de tous mais qu’il ne s’agit pas de
faire un questionnaire ou un audit… Il faut une vraie enquête en
profondeur (…) et elle ne peut absolument pas être menée en
préalable de la refondation, elle viendra enrichir celle-ci. Il
importe d’aller ni trop vite ni trop lentement.
- Baptiste répond que l’on peut aller très vite
quand les choses sont mûres mais elles ne sont pas mûres…
Suit alors une discussion sur le bien fondé ou non de
la régionalisation, comme si une motion n’avait pas été votée
sur ce point par 92% de l’AG… Les salariés n’ont semble-t-il
pas vraiment lu la motion ou ne veulent pas en tenir compte. Au
lieu de discuter des conséquences du scénario, on va passer
l’essentiel du temps à en discuter le bien fondé, à avoir une
discussion politique, certes intéressante mais pas du tout
appropriée à cette étape du processus. » (voir annexe 6)
La cellule juridique
Elle est composée d’une salariée, Marie Frachisse,
d’un membre du réseau, Jean-Pierre Minne, non membre du CA, le
fait est assez rare pour être souligné et de l’avocat, Étienne
Ambroselli, nouveau à ce poste. Son rôle a été positif même si
elle devait essentiellement faire respecter un règlement inadapté,
parce que complexe au point de n’être compréhensible et
applicable que par un avocat. Et donc elle apparaissait souvent
partagée entre deux « lois » : le règlement
intérieur et les statuts et la souveraineté de l’AG qui peut
l’autoriser à prendre des décisions contraires au règlement
intérieur. Ces limites ont été atteintes lorsqu’elle a proposé
qu'au troisième tour pour valider un des scénarios de
refondation il soit nécessaire d’avoir 66% des voix, en
s’appuyant sur les règles en vigueur pour d’autres points du
règlement, notamment la charte. C’était mettre la barre
beaucoup trop haut et handicaper le processus de refondation. Il
est à craindre que cela correspondait à un « conseil
restreint » du groupe organisateur comportant une partie du
CA et quelques salariés et qu’il leur était difficile de s’en
écarter.
Cependant, j’aurais moi-même souhaité une majorité
nettement plus large que 50% et le résultat final de 53% était
insuffisant pour que le scénario soit adopté. Le véritable
combat s’est probablement joué à armes inégales avant l’AG
(voir ci-dessus). J’ai eu le plaisir de pouvoir discuter avec
l’avocat longuement et j’ai vu que Marie-Hélène le faisait
aussi le lendemain, il ne me semble pas que l’attitude positive
d’Etienne était un calcul mais qu’elle correspondait de sa
part à une réelle sympathie.
Le comité de médiation
Il n’a pas été très présent lors de cette AG ,
c’est la cellule juridique qui était mise en avant.
Cela indique ses limites et la difficulté à pouvoir
régler la question de la violence par une instance « interne ».
En particulier les nombreux dérapages à la tribune –
interruption violente de parole, engagements de discussion non
tenus… – n’ont pu être recadrés et c’est la salle qui,
parfois mais pas toujours, s’en est chargée.
Le groupe organisateur et le comité d’animation
de l’AG
C’est ici, probablement, que réside le plus grand
souci de cette AG, et c’est un reflet de l’état actuel de
crise, le groupe organisateur, et le comité d’animation désigné
par lui, n’est pas neutre et il n’a que très peu tenu compte
des recommandations du comité de médiation :
« Il reste cependant tout à fait contestable
que l'assemblée soit animée directement par des salarié/e-s qui
de fait pilotent les débats et en décrédibilisent le caractère
« démocratique ».
Dans la situation actuelle du Réseau, encore polluée
par les conflits passés, où les salarié/e-s se sont impliqué/e-s
de façon partisane par rapport aux conflits à l'intérieur du CA,
il est très discutable qu'ils soient tant investis dans
l'animation de l'AG qui est l'instance des bénévoles membres du
Réseau, adhérents. Il faudrait se poser la question : pourquoi et
comment en sommes-nous arrivé/e-s là ? (…). Plusieurs
réflexions de l'animation (CA et salarié/e-s) ont stigmatisé un
« débordement de l'ordre du jour (OdJ) ». En exprimant ce
débordement, l'animation en fait un enjeu affectif et est sorti de
son rôle de garant des débats.
C'est à l'animation de l'AG de prévoir une dose
d'imprévu dans l' OdJ (20 % environ) : si celui-ci est déjà
plein à 100 %, il est inévitable que les imprévus vont faire
exploser le temps compté. » (voir annexe 7)
Les salariés, bien que moins présents que l’an
dernier à la tribune, ont continué de l’être. Il n’y a eu
aucune volonté du CA de se dessaisir du « contrôle »
de cette AG. La seule personne extérieure au CA et aux salariés
était un « aboyeur » qui aurait pu faire dégénérer
le débat et qui l’a en tout cas perturbé et gêné. On ne
peut s’empêcher de penser que tel était, malheureusement,
l’objectif de certains des organisateurs et, notamment,
d’empêcher, coûte que coûte, certaines « grandes
gueules » qui constituent un contre pouvoir de parler.
Pour l’organisation du congrès de Refondation, une
condition sine qua non de son organisation sera que le comité
d’Organisation soit remis entre les mains des groupes.
Les groupes adhérents et participants
Le problème fondamental, nous l’avons vu, est celui
de la faible participation des groupes aux AG. 82 votants, et 57
groupes présents, répétons-le, c’est très peu et cela
signifie une grande défiance des groupes vis-à-vis du réseau et
son organisation actuelle.
Avec la sortie de bon nombre de groupes militants
historiques du réseau, c’est probablement le principal obstacle
à une réussite de la Refondation. Un congrès de Refondation doit
augmenter considérablement le nombre de groupes participants et
devra s’appuyer sur les groupes qui ont été membres du réseau
mais qui ne le sont plus. Nous verrons plus en détail comment il
est possible de définir les conditions d’un congrès de
Refondation réussi.
Le processus de Refondation est aujourd’hui menacé
par les conservateurs d’un côté, qui pensent que le réseau
fonctionne bien, que depuis le début de sa création le réseau
est traversé par différentes tendances et que « le travail
de notre équipe salariée est utile à tous les membres,
nécessaire à notre lutte » , de l’autre par ceux qui
pensent que le réseau est moribond, qu’il n’est pas réformable
et qu’il convient de tirer un trait sur cette structure et de le
laisser dépérir et mourir.
À l’AG nous avions une représentation des groupes
qui, sans reprendre complètement ce schéma, s’organisait
cependant en relation avec ce clivage.
On pouvait distinguer globalement 4 ensembles de
groupes :
1) les nouveaux membres, présents pour la première
fois à l’AG
2) les groupes, et en particulier une partie du CA,
qui pensaient qu’il fallait ne rien changer
3) ceux qui pensaient que des changements étaient
possibles
4) ceux qui pensaient que le réseau était moribond
et n’avaient aucun espoir sur la Refondation
Ces divisions regroupent en partie des clivages
politiques qu’une analyse plus fine permettrait de commencer à
déterminer, ce que je n’ai ni le temps ni les moyens de faire
ici. En particulier, il faudrait analyser les différents courants
des Verts, les différentes composantes de la gauche
anticapitaliste et la mouvance anarchiste qui elle aussi n’est
pas homogène.
La difficulté pour structurer le réseau est bien de
réussir à faire travailler ensemble cette mosaïque de tendances.
Ce qui peut expliquer aussi la ligne actuelle, floue et peu
représentative, du réseau et sa tendance à se constituer en
petite entreprise type ONG.
1) Les nouveaux membres
Dans l’ensemble ces nouveaux groupes appartenaient à
deux ensembles:
Soit ils avaient du mal à comprendre ce qui se
passait et étaient plutôt effrayés par la violence de certaines
oppositions. Cette opinion a été assez bien exprimée par la
déclaration d’un binôme candidat au CA qui a décidé de se
retirer. Je ne peux que donner raison à ces groupes car il est
extrêmement difficile de comprendre, si on ne fait pas l’effort
de se plonger dans l’histoire du réseau, pourquoi et comment en
sommes-nous arrivé/e-s là, pour reprendre l’expression du
Comité de médiation. J’étais moi-même dans cet état lorsque
j’ai assisté à ma première AG en 2010, et c’est ce qui a
motivé ma décision d’entrer au CA pour en savoir plus. C’est
aussi ce qui me motive, en ce moment, à rédiger ces réflexions.
Soit ils avaient été appelés par les salariés et
une partie du CA pour venir « sauver le réseau » et
leur vote était acquis au scénario 1. La position la plus pure
des ces groupes était l’abstention : ne voter pour aucun
des scénarios.
2) Ceux qui pensaient qu’il ne fallait rien
changer
Une deuxième position consistait à voter pour le
scénario 1 pour faire barrage au scénario 2. Force est de
constater que cette seconde position a réussi à se faire entendre
d’une partie des hésitants qui ont voté contre le scénario 2
au troisième tour.
3) Ceux qui pensaient que des changements étaient
possibles
Cette opposition était représentée par les tenants
des scénarios 2 et 3 et une petite partie du scénario 1. Ce qui a
permis à la position de refondation de l’emporter, mais pas
suffisamment pour être mis en œuvre. Elle a cependant débouché
sur un vote unanime de l’organisation rapide d’un congrès de
Refondation, grâce, notamment, au ralliement d’une partie des
tenants de la seconde position qui voyant qu’ils ne pouvaient
s’opposer à ce processus, ont préféré l’accompagner, comme
ils avaient accompagné le vote de la motion refondation à l’AG
2013.
Le scénario 3 a obtenu 11 voix (11 pour, 55 contre et
14 abstentions), ceux qui ont voté pour ce scénario ont dans leur
grande majorité soutenu aussi le scénario 2. Ce
faible résultat est dû, à mon avis, à deux raisons :
- Le scénario 3 voulait
aller trop vite et mettre en œuvre immédiatement une réforme
approfondie des statuts. Même si, dans la discussion ils ont
accepté de remettre en cause le caractère irréversible de cette
réforme, il fallait tout de même voter pour une refonte des
statuts avant.
- Le scénario 3 était porté, notamment, par
Marie-Hélène et celle-ci avait été le siège d’une campagne
de dénigrement systématique du CA.
Pour l’avoir vécu moi-même et indépendamment des
critiques que l’on peut faire au comportement de Marie-Hélène
dans certaines occasions, il est très difficile dans le
fonctionnement actuel du CA et face à des salariés
« omniprésents » d’arriver à faire entendre une
position minoritaire.
Petite parenthèse sur le fonctionnement du CA et
la manière dont je l’ai vécu
Je rappelle que le coordinateur et le plus souvent
d’autres salariés sont présents aux réunions du CA et qu’il
faut demander des réunions du CA seul pour retrouver une
indépendance. A mon avis, c’est la règle inverse qui devrait
prévaloir. Lorsque j’étais au CA, nous arrivions à obtenir des
temps de réunion CA seuls, mais c’était à chaque fois au prix
de discussions et de luttes. De plus, j’ai eu le sentiment d’être
presque toujours dans une position très minoritaire, avec mon ami
Michel Lablanquie, qui était titulaire de notre binôme.
Nous avions mis en place un fonctionnement de prise de
décision par consensus au sein du CA, mais dès que nous n'avons
relâché notre vigilance constante, le 'vote majoritaire', cher
notamment à Philippe Brousse, est réapparu comme cheval au galop.
Nous avons pu, certaines fois, renverser la vapeur en
nous appuyant sur les différences au sein du CA et une volonté de
n’entrer à aucun prix dans un conflit ouvert et des propos
« violents » mais cela a été épuisant et il fallait
pour cela mobiliser une énergie que je n’ai absolument pas pu
reconduire une année de plus. Michel L a duré quelques mois de
plus mais a aussi jeté l’éponge.
Malheureusement, peu de personnes portant ce courant
de renouvellement – alors qu’il est important à l’intérieur
du réseau – sont entrées au CA …
Les journées d’étude et Atomes crochus
De notre présence au CA, nous avons réussi,
néanmoins, à « arracher » l’organisation de
journées d’étude, qui ont notamment donné lieu à deux pièces
de théâtre qui restent pour moi des expériences inoubliables et
novatrices, et la réalisation d’un nouveau Journal Atomes
crochus, qu’il nous a fallu maintenir à chaque fois de haute
lutte, en résistant aux tentatives de déstabilisation et à ce
qu’il faut bien appeler « la mauvaise volonté des
salariés ».
Malgré cela, Atomes crochus est reconnu par presque
tous comme un excellent journal qui doit être poursuivi. Dans les
conditions difficiles de cette AG, où d’autres sujets étaient,
à juste titre prioritaires, la proposition de campagne d’Atomes
crochus, présentée par SDN Lot, est encore dans le peloton de
tête des campagnes et motions (au sixième rang sur douze).
Le prochain numéro d’Atomes crochus aura donc lieu
sur l’inventaire des bassins de lutte et, sur proposition de
Michel Guérite, membre du quatrième groupe (ceux qui pensent
que le réseau est moribond) il s’attachera aussi à faire
l’inventaire des lieux où il n’y a pas encore de lutte. Il
pourra aussi contribuer à préparer le congrès de Refondation.
J’ajoute que je proposerai au comité de rédaction
d’Atomes crochus, qui reste à organiser, de nous focaliser aussi
en partie sur les groupes qui sont sortis du réseau, et notamment
les exclus, reprenant notamment la priorisation élevée de la
motion de réhabilitation – arrivée devant Atomes crochus, au
cinquième rang.
4) Ceux qui pensent que le réseau est moribond
Les tenants du groupe 4 étaient aussi présents en
particulier avec deux personnes
qui ont joué un rôle positif dans cette AG en apportant, à la
fois du point de vue théâtral – notamment leur disposition dans
l’espace – et du point de vue des idées. Il s’agit de
Isabelle Taitt, une des membres du CA, violemment exclu lors de
l’AG de février 2010 qui a inauguré la crise du réseau, et
Michel Guerite, qui a annoncé la création d’un nouveau réseau
pour renforcer la lutte antinucléaire, intitulé
SVN : Sortons Vite du Nucléaire, qui est aujourd'hui en phase d'auto-construction. Ce groupe a eu le mérite de défendre
des positions radicales et j’aurai, à titre personnel, souhaité
qu’il soit représenté par beaucoup plus de groupes. Il est vrai
que certains membres radicaux avaient souhaité venir renforcer le
processus de refondation et se sont investis, notamment, dans la
rédaction de nouveaux statuts, à partir desquels le congrès de
refondation pourra travailler.
Je poursuivrai la description des composantes du
mouvement en exposant le point de vue des exclus et notamment des
membres du CA de 2009 et début 2010, ainsi que celui de Stéphane
Lhomme, puisque ceux-ci ont continué à s’exprimer sur l’AG et
que, en ce qui me concerne, j’ai continué à avoir des contacts
suivis et amicaux avec certains d’entre eux, refusant la
diabolisation dont j’avais pu constater les effets négatifs lors
de mon passage au CA.
En préliminaire on notera que le groupe de Stéphane
Lhomme, Tchernoblaye, était bien présent à l’AG et jouait le
jeu de la Refondation.
Stéphane Lhomme, qui a été exclu contre les
engagements pris lors de l’AG de février, ce qui a engendré à
l’intérieur du réseau une violence extrême que malheureusement
personne n’a été capable d’endiguer, a depuis un peu plus
d’un an, repris ses activités militantes en fondant
l’Observatoire du Nucléaire. Cette association compte un seul
salarié et s’efforce de continuer le travail d’information que
Stéphane menait au sein du réseau.
J’ai toujours regretté les excès de langage de
Stéphane mais j’ai toujours affirmé que la violence est des
deux côtés, que le coup de force est venu d’abord de la part
des salariés et en particulier de Philippe Brousse, et qu’il
s’est poursuivi, notamment, avec la volonté farouche de décréter
qu’il n’y a jamais eu de crise et que le processus de février
2010 était légal.
Rappelons ce que m’a déclaré Philippe lorsque j’ai
rédigé une petite brochure intitulée Réflexions sur la crise
du réseau et son issue (annexe 1) :
« Si j’ai pris la décision de licencier
Stéphane, c’est parce que je n’avais pas d’autre choix.
C’était cela ou laisser exploser le réseau, le CA aurait du
prendre cette décision mais il n’en n’était pas capable »
Et la réponse de Stéphane :
« Je n’ai commencé à être méchant, à
envoyer des mail insultants que après que l’irréparable ai été
commis. La plupart des salariés n’ont pas à se plaindre de moi
avant mon licenciement. Je veux être réhabilité, je ne veux plus
retravailler avec le réseau mais je veux être réhabilité. »
À l’époque j’avais proposé une enquête
sociologique sur la crise du réseau mais cette proposition a été
rejetée avec l’argument notamment qu’il n’y avait pas de
crise.
J’ai donc écrit ce petit texte sur la crise du
réseau et son issue que j’ai appelé « une sorte de
prolégomènes à une enquête sociologique future » pour
justement dépassionner le débat. Prolégomènes veut dire
Introduction, je reprenais ici une expression de Kant.
Notons d’ailleurs que lors de la réunion de juillet
2013 entre les salariés et les membres du scénario 2, cette
question de l’enquête est revenue sur le tapis car le réseau et
ses groupes est encore très mal connu de ses membres et notamment
de ses salariés et du CA. Philippe Brousse m’a relancé pour
créer une commission pour envisager cette enquête mais je n’ai
ni le temps, ni l’envie, de m’investir dans de nouvelles
commissions. Je lui ai répondu que la seule solution me paraissait
que le CA soit porteur d’une motion demandant une telle enquête
et que celle-ci soit votée en AG. Le CA, qui a déjà du mal à se
réunir normalement, n’a pu bien sur prendre une telle décision.
Comme cette « ethnographie » de l’AG se
situe dans la continuité de ce texte, je repartirai de la manière
dont j’y posais les problèmes avant d’aborder la dernière
partie de ce compte rendu : les propositions pour l’avenir.
« Il y a une crise politique qui est
fondamentale… une crise psychologique qui renvoie à une crise
idéologique, une crise morale, les aspects éthiques sont
essentiels et on ne peut pas faire comme si ‘oui, c’est une
connerie, on a porté plainte.’ »
Prendre la justice de l’État français,
pro-nucléaire et capitaliste, comme arbitre des contradictions du
réseau est une énorme connerie, cette décision a été prise
d’abord par les membres du CA d’après février 2010 sur
proposition de Philippe Brousse, appuyé par les salariés.
La crise politique est fondamentale, de ne pas l’avoir
vu, ou de l’avoir caché, ce qui est pire, a entrainé les
désastreuses élections de 2012, la débâcle du mouvement
écologique et la honteuse collaboration avec un gouvernement qui
n’a plus de gauche que le nom et dont l’écologie est une
marque de réclame aussi mensongère qu’un slogan publicitaire.
Rappelons, pour ceux qui ne le savent pas, et
malheureusement, un bon nombre de ceux qui ont voté pour le
rapport moral du CA lors de l’AG 2014 ne le savaient pas, les
prémices politiques de cette crise, telles que les exposait Pierre
Péguin, un des membres du CA « déposé » par l’AG
de février 2010 :
« Les relations tumultueuses et potentiellement
conflictuelles entre Stéphane Lhomme et le Directeur Philippe
Brousse d’une part, et certains salariés dits « politiques »
(Xavier Rabilloud, Charlotte Mijeon, Nadège Morel)
et administrateurs d’autre part, ont été exacerbées par
la question de la signature par le Réseau de « l’ultimatum
climatique », ultimatum porté par de grandes ONG qui avaient
pris part au Grenelle. Il s’agissait dans ce texte de demander au
Président de la République d’être le fer de lance de la lutte
contre les émissions de GES sans mentionner que le nucléaire
n’est pas la solution à l’effet de serre ».
Citons, parmi d’autres documents, cet extrait de
lettre de Philippe Brousse : « La déclaration que vous
avez votée dimanche 3 janvier constitue une atteinte directe à
mes prérogatives de Directeur des Ressources Humaines et constitue
une remise en cause illégale de ma fonction de Directeur du
Réseau. En outre, cette position contredit mon autorité
hiérarchique à l’égard de Stéphane Lhomme qui se trouve, de
fait, placé dans une situation extraordinaire à l’égard des
autres salariés […] En conséquence, je vous informe que
j'envisage de solliciter du Conseil de Prud’hommes la résiliation
judiciaire de mon contrat de travail aux torts exclusifs du Réseau
" Sortir du nucléaire" »
On voit bien, par cet exemple, le rapport de force
engagé qui va conduire à une victoire des salariés et à la
remise en cause de l’autorité politique du CA.
Or, déjà à l’époque où Stéphane Lhomme était
porte parole du réseau, celui-ci, avait franchi un point de
rupture où les salariés représentaient une force plus
importante, à la fois décisionnelle et intellectuelle que le CA.
Les recrutements de nouveaux salariés, qui se sont
accélérés depuis 2010 mettant en danger le budget du réseau et
le faisant dépendre pour son action pour l’essentiel de la force
de travail des salariés, ont aggravé cette situation.
Je rappelle qu’il ne s’agit pas de remettre en
cause le travail des salariés, mais de la place excessive qu’ils
ont pris et qui s’est encore considérablement accrue depuis la
crise de 2010, dans l’organisation du réseau et de son
fonctionnement.
Je concluais mon texte en ces termes : si la
crise psychologique ne peut être résolue, la crise morale peut
être résolue, c’est le rôle de la Refondation, sur des
principes fermes.
Quant à la crise idéologique, si elle consiste « à
trouver une articulation entre position anti-capitaliste et
position écologique », force est de constater que, avec la
collaboration des écologistes à un gouvernement pro-nucléaire,
nous nous sommes enfoncés dans cette crise et que le seul candidat
ayant obtenu un score important qui a essayé d’en sortir est
Jean-Luc Mélanchon, au sein de l’alliance PCF – parti pourtant
pro-nucléaire, – et parti de gauche. Ce n’est pas un hasard si
ce candidat a vu l’essentiel des voix écologiques converger sur
son nom.
4 / Les résultats de l’AG
Le vote de la motion de réhabilitation des membres du
CA et de Stéphane Lhomme est un pas important vers la résolution
de la crise morale mais pour cela, il faudrait que les parties en
présence acceptent ce pas. Or, pour prendre le cas d’une des
voix importantes qui se sont exprimées depuis l’AG, Stéphane
Lhomme pense que la motion adoptée est insuffisante, je le
cite : « Ce n'est pas la motion de Tchernoblaye qui
a été adoptée. Cette motion condamnait (à juste titre) la
machination lors de l'AG 2010 et les évictions (administrateurs
évincés, salarié licencié). Or la motion votée en AG ne dit
rien de tout ça : elle dit juste que les exclus de 2010 doivent
être réhabilités. Tout reste donc à faire... »
Je pense que « tout » ne reste pas à faire mais qu’un
premier pas important a été accompli et qu’il faut le
reconnaître. Puis, et là je peux être en accord avec Stéphane
Lhomme, il faut une véritable refondation et de ce point de vue
« tout reste à faire », nous sommes pour reprendre
l’expression d’un des participants, à la fin de cette AG « au
milieu du gué ».
Si le scénario 2 a été adopté par une majorité
des participants, cette majorité n’a pas été assez nette (53%)
pour qu’il soit appliqué,
si, dans la foulée, l’AG a acté, à mains levées,
la proposition de compromis du représentant de Sud-Rail – qui
s’est par ailleurs posé, puisqu’il était le seul syndicat
présent, en défenseur des salariés – d’organiser rapidement
un grand congrès de la Refondation,
si le CA a repris cette proposition, il reste à
organiser ce congrès et cette organisation ne peut pas se
concevoir comme une simple AG, c’est-à-dire sous la
responsabilité du CA et des salariés.
5 / Le grand théâtre de la Refondation, acte 2 :
organiser un vrai congrès de Refondation
Je vais donc proposer un cadre dans lequel ce congrès
peut avoir lieu pour éviter que le travail de la commission
refondation soit perdu et que les militants aient l’impression
que, encore une fois, la volonté de refondation, clairement
exprimée dans l’AG de 2013 et de 2014, soit enterrée. Ce cadre
peut et doit être amendé par toutes les parties en présence. Il
faut cependant ne pas traîner car « si il faut donner du
temps au temps », n’oublions pas que « il est
toujours trop tôt ou trop tard pour agir ».
1 - La Refondation doit être engagée par toutes les
composantes du réseau Sortir du nucléaire à savoir aussi bien
les groupes qui sont sortis du réseau que ceux qui y sont restés
et ceux qui y sont rentrés récemment. Pour cela, le critère de
participation à ce congrès doit être le plus large possible :
doivent pouvoir participer tous les groupes qui, à un moment donné
de leur histoire, ont été membres du réseau – adhérents
ou signataires de la Charte.
2 - Le congrès de Refondation doit être organisé
par les groupes, le CA et les salariés doivent aider à ce
processus mais ne doivent pas, comme ils le sont pour l’AG, être
la force principale d’organisation. Ils peuvent, dans des
conditions qui restent à définir, co-organiser avec les groupes,
dans leur ensemble, c’est-à-dire y compris les groupes sortis du
réseau. Le congrès est là pour redéfinir une orientation,
repenser complètement les statuts et le règlement intérieur et
ne doit donc en aucun cas être soumis aux statuts et au règlement
existants.
3 - Ce congrès doit être organisé rapidement :
cet été me paraît une date incontournable, si nous voulons
qu’ensuite, une AGE puisse, à partir des travaux du congrès,
prendre les décisions nécessaires.
4 - Des moyens importants doivent être affectés à
l’organisation de ce congrès et ce, en acceptant de modifier le
budget prévisionnel qui, cela a été reconnu par tous, n’est
qu’un prévisionnel et peut donc largement être modifié. On
peut, notamment, décider que le budget attribué à la revue soit
largement réduit et qu’une revue très allégée soit distribuée
lors du prochain numéro et consacrée essentiellement à annoncer
le processus de Refondation, ou encore qu’un numéro spécial
d’Atomes crochus soit consacré à la préparation de ce congrès
en donnant la parole à toutes les composantes.
5 - Un nombre significatif de groupes, et c’est le
point le plus délicat, doit préparer ce congrès de Refondation.
Une réunion des représentants des groupes qui souhaitent
participer à ce congrès doit avoir lieu très rapidement et
proposer un agenda et un ordre du jour qui doit être ensuite
largement discuté dans les groupes. Cette réunion peut, et doit
s’appuyer, dans un premier temps, sur les groupes qui ont voté
les scénario 2 et 3 et qui représentent la majorité de l’AG
2014 ainsi que sur les groupes qui ont voté la motion de
réhabilitation.
Déjà,
un texte proposé par les responsables de deux groupes (Didier
Latorre SDN 34 – Dominique Malvaud SDN 26/07) appelle à
l’organisation de ce congrès, j’en donne ici un extrait : « Nous vous proposons d’organiser le débat dans vos
groupes comme nous allons le faire à SDN 26/07 et SDN 34 et que
d’ici fin mars nous soyons en mesure de publier un texte de
l’ensemble de nos groupes afin d’appuyer la proposition de SUD
Rail d’organiser un congrès du réseau au cours de l’année (voir annexe 8)
6 - Pour que ce congrès se déroule le mieux possible
il ne faut pas que des décisions puissent y être prises mais le
congrès doit être avant tout une instance de propositions. Il
doit pouvoir travailler, par petits groupes et en plénière, sur
tous les sujets que les groupes jugeront bon d’aborder. Et en
particulier, je cite dans le désordre et sans volonté
d’exhaustivité : la suite de la discussion sur la crise du
réseau et son issue, la question du référendum
– à quel niveau, sur quelles questions, comment le demander –, l’orientation
politique et stratégique du réseau, la répartition du budget,
les moyens accordés aux groupes, la mise en place de la
régionalisation en s’appuyant 1) sur le scénario 2, majoritaire
à l’AG 2014, 2) en tenant compte du scénario 1 qui est arrivé
en second, 3) en intégrant les propositions de refonte des statuts
du Scénario 3, arrivé en troisième position et qui a souffert
d’un manque de temps pour discuter ses propositions.
J’ai conscience que réussir la Refondation va être
difficile mais je ne veux pas décider de sortir du processus avant
de l’avoir mené à son terme car je pense que la décision de
sortir du réseau et de construire autre chose, pour qu’elle soit
constructive, doit être menée après avoir essayé au maximum de
conserver cet outil qu’est le réseau.
Michel Boccara, SDN Lot et Bien Profond, janvier 2014
Liste des annexes
annexe 1 / Réflexions
sur la crise du réseau et son issue : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/crise.html
annexe 2 / Témoignage
1 : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/texte-attestation-JDS.pdf
et Témoignage 2 de Johnny Da Silva : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/DaSylva.pdf
annexe 3 / Mise au point
de SDN Lot sur le texte du CA à propos de la commission de
refondation : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/eclairage-sdnlot-scenarios-refondation.pdf,
Document 7 bis du
CA, « Éclairages
du Conseil d’administration sur les propositions de
régionalisation de la Commission refondation » :
http://ag.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/2014doc07bis-Eclairages-CA-sur-propositions-refondation.pdf
annexe 4 / Texte de la
motion sur la Refondation votée à l’AG 2013 :
http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/motion-regionalisation-AG.pdf
annexe 5 / Texte sur le
budget des motions et campagnes : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/MB-budget.pdf
annexe 6 / Compte rendu
de la réunion entre Michel B et Didier L (membres du groupe
d’élaboration du scénario 2 de la commission de Refondation) et
les salariés :
http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/CR-partiel-reunion-salaries-du-25-7-13.pdf
annexe 7 / Observations
du Comité de médiation sur l’AG de Reims (2013) : http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/retour-mediationAG2013.pdf
annexe 8 /
Texte de Dominique Malvaud et Didier Latorre :
http://journeesdetudes.org/sdnlot/reseau/congres/agdureseau-latorre-malvaud.pdf