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JE 2022 - COMPTE-RENDU

 

Journées d'études du collectif Arrêt du nucléaire

Les 8, 9 et 10 juillet 2022 au Maquis à Minerve (34)

Voir quelques autres photos ici

 

 

L’objectif de ces Journées d’études pour l’ARRÊT DU NUCLÉAIRE était de réfléchir ensemble aux actions communes, à élaborer collectivement pour arrêter le nucléaire.

Le Maquis, lieu autogéré, situé dans un cadre naturel suffisamment éloigné des nuisances de la « civilisation », a permis d’engager la réflexion sur l’arrêt du nucléaire civil et militaire malgré la proximité du site nucléaire de Malvési. Environ 80 personnes d’Arrêt du nucléaire, d’autres collectifs locaux et d’intervenants invités, ont participé aux discussions.

 

État du nucléaire civil

D’entrée de jeu, Stéphane L (observatoire du nucléaire) a dressé un état catastrophique du nucléaire civil français avec 28 réacteurs arrêtés sur 56 pour fragilité due à la corrosion sous contraintes des soudures mais aussi à cause du réchauffement climatique.

Au niveau mondial d’après L’AIE (Agence Internationale de l’Energie) et la publication annuelle Key World Energy Statistics 2021, l’électricité représente moins de 20 % du total de l’énergie consommée et le nucléaire seulement un dixième de ces 20 % ! Ainsi le nucléaire ne couvre que 2 % de la consommation mondiale d’énergie alors que son danger est extrême. De fait en moins de 20 ans, la part du nucléaire s’est effondrée de 17,1 % à 10,4 %. Dans le même temps, la part des énergies renouvelables (hors hydro-électricité) est passée de 1,8 % à 10,8 %. L’hydro-électricité, à elle seule, produit 50 % de plus que le nucléaire.

La Chine ne sauvera pas le nucléaire même si elle construisait réellement 150 réacteurs, ce qui reste à prouver, le nucléaire couvrirait alors entre 2 et 3 % de la consommation d’énergie du pays : une part infime ce qui aurait un effet insignifiant sur les G E S, alors que les renouvelables couvent aujourd’hui près de 30 % de la consommation électrique mondiale.

L’âge moyen des réacteurs sur Terre est de 31 ans… et ils ferment en moyenne à 27 ans ! Cela signifie que des centaines de réacteurs vont fermer dans les années à venir. On compte déjà 26 fermetures entre 2019 et 2022

 

Aspect économique

Peu de nouveaux réacteurs nucléaires vont être construits car de nos jours, qui veut encore engager des sommes gigantesques dans la construction de réacteurs nucléaires sachant que depuis 2010, le nucléaire coûte 26 % plus cher, l’éolien 70 % moins cher, le solaire 90 % moins cher !

 

Armement nucléaire

Patrice B, au nom de l’« Observatoire des armes nucléaires »  a rappelé les conséquences désastreuses de l’utilisation des armes nucléaires qui peuvent conduire à « l’hiver nucléaire ». Les bombardements des 6 et 9 août 1945 contre Hiroshima et Nagasaki au japon, ont provoqué de 103 000 à 220 000 morts et des dégâts écologiques irréparables. De même, plus 2 000 essais nucléaires, (dont 210 par la France) ont encore des conséquences à long terme, dramatiques pour les populations polynésiennes ou algériennes.

 

État du nucléaire militaire

Le volume global d’armes nucléaires a diminué : de 70 000 durant la Guerre Froide, nous sommes actuellement autour de 13 000 armes nucléaires, détenues à 90 % par les États-Unis et la Russie.

On constate, malgré le traité de non-prolifération (TNP 1970 adopté par 122 États à l’ONU) et le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN négociations en 2017 / entrée en vigueur 22 janvier 2021) :

– que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni n’ont pas respecté leurs engagements vis-à-vis du TNP

– que les neuf pays détenteurs de la bombe, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni ainsi que l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord, refusent de reconnaitre le TIAN. Ils se lancent dans la modernisation de leurs armes nucléaires ce qui contribue à une nouvelle forme de prolifération. En France cette modernisation coute environ 5Md /an soit 13% du budget militaire.

– que d’autres pays cherchent à posséder la bombe.

 

Lien nucléaire civil / militaire

Dès le début de l’ère nucléaire, la fabrication du plutonium dans les réacteurs nucléaires, était destinée à l’arme nucléaire. Les Etats ont tenté de posséder l’arme nucléaire au nom du principe de dissuasion sensé se prémunir de toute agression nucléaire. Or, dans la guerre Russie / Ukraine, la Russie se sert de la bombe non pour se protéger mais pour menacer les autres pays qui auraient l’idée d’intervenir.

D’autre part, de très nombreuses centrales nucléaires situées en Ukraine sont des cibles privilégiées pouvant provoquer des accidents nucléaires majeurs.

Dans le domaine des déchets nucléaires, 10% sont d’origine militaire.

 

INTERVENANTS PAYS EXTÉRIEURS

 

EN ITALIE les contestations sociales et antinucléaires des années 70 et suivantes, ont permis grâce au référendum abrogatif de 1986, d’envisager la fermeture de toutes les centrales. Un second référendum abrogatif en 2011 après la catastrophe de Fukushima a confirmé le refus du nucléaire. La convergence des luttes environnementales (Sévéso) et antinucléaires face à la répression a permis l’idée « produire l’électricité autrement ».

Lire, écouter et télécharger
son intervention


EN SUISSE d’après Philippe de R, pays où l’on vote quatre fois par an, la population  peut initier des référendums et imposer des votations. Première étape : rédiger un article constitutionnel et le déposer à la chancellerie fédérale pour examen de compatibilité avec le droit international et les droits fondamentaux. Une fois le feu vert obtenu, réunir 100’000 signatures manuscrites (sur 8 millions d’habitants). Si cette étape est réussie en maximum 18 mois, les signatures sont comptées. Si le nombre suffisant de signatures est validé, le parlement doit décider la date de votation dans un délai imparti. La campagne de votation commence alors. En 2011 après Fukushima, la Suisse a pris la décision de ne plus autoriser de nouvelles centrales. La Suisse produit ainsi son électricité : 60% hydraulique, 30% nucléaire, 6% solaire et éolien, 4% d’usines d’incinération et gaz. La Suisse exporte autant d’électricité qu’elle en importe et la consommation par habitant diminue chaque année depuis 2011.

 

AU JAPON d’après Kurumi S, la catastrophe nucléaire de Fukushima a entrainé pour la population de grandes difficultés individuelles et collectives :

– forte augmentation du seuil de la radioactivité pour la période post-accidentelle qui passe de 1mSv à 20 mSv seulement pour le département de Fukushima.

 

– après l’évacuation, a suivi une politique de relocalisation des victimes ce qui a généré le développement de conflits face aux différentes aides engagées  en particulier entre celles qui ont quitté les territoires contaminés mais non désignés comme zone d’évacuation et celles qui sont les évacuéEs par l’ordre. Le gouvernement de Fukushima a mis en place une campagne dite  « éducation  à vivre avec la  radioactivité » ou chaque personne doit gérer sa radioactivité qui n’est d’ailleurs pas considérée comme fortement Dangereuse. Parmi une trentaine de procès au civil intentés par des victimes, quatre ont été jugé à la cassation (la cours suprême en japonais) le 17 juin. Cette cour qui avait condamné TEPCO comme responsable, n’a pas reconnu la responsabilité de l’Etat.

Du point de vue énergétique seuls 7 réacteurs (au 9 août 2022) sont en marche coutre 54 avant l’accident. Le nucléaire dans le mix électrique passe de 29 (2010) à 8% (2021).

 

CONCLUSION

Lors de ces journées, les luttes en cours contre les nouvelles piscines à la Hague, contre CIGEO à Bure mais aussi celles qui concernent la fermeture des vieux réacteurs et le refus des EPR, ont été au cœur des discussions sans toutefois permettre, à mon sens, d’aborder le processus de l’arrêt du nucléaire. Les interventions des militants de l’Italie, de la Suisse et du Japon nous ont cependant permis de voir que le nucléaire a été affecté soit par les luttes, soit par l’accident majeur.

Les situations différent d’un pays à l’autre, mais on voit que l’arrêt du nucléaire doit se faire le plus rapidement possible pour :

- se libérer de ce fardeau au profit de la paix et la transformation énergétique ;
- éviter l’accident majeur affectant la démocratie, les conditions de vie, l’environnement et l’économie.

 

ARRÊT IMMÉDIAT !