« Avec le réchauffement climatique et la hausse du prix des énergies fossiles, le nucléaire semble faire un retour en force dans les choix des politiques énergétiques de nombreux pays. Je ne comprends pas comment on peut parler du nucléaire comme d’une énergie propre. Ce n’est pas vrai, et les représentants du lobby nucléaire le savent bien. C’est sans doute parce que je ne cesse de le répéter que ceux-ci me détestent, je le redis : les taux de rejet des centrales, même à doses infimes, sont nocifs. Et cela, le lobby nucléaire ne veut pas l’admettre. »
En France, 35 ans après la catastrophe,
la désinformation est plus que jamais à l’œuvre
« Il faut s'attendre dans les jours qui viennent à un complot international des experts officiels pour minimiser l'évaluation des victimes que causera cette catastrophe. La poursuite des programmes civils et militaires impose à l'ensemble des États une complicité tacite qui dépasse les conflits idéologiques ou économiques ».
Bella BELBÉOCH, le 1er mai 1986 5 jours après l'explosion
du réacteur n°4 de Tchernobyl
Revoir la controverse de Tchernobyl par Alison KATZ, Le Courrier, Genève, le 20 février 2022
Face aux velléités de relance du nucléaire, vu comme une « solution » contre le changement climatique, il est essentiel pour les citoyen·nes de comprendre les conséquences sanitaires et environnementales liées aux activités nucléaires (commerciales et militaires), en particulier celles résultant d’accidents. (...)
Concernant la catastrophe de Tchernobyl survenue en 1986, il existe, selon les sources, d’énormes divergences dans les estimations de mortalité, ce qui a contribué à la confusion et à une méfiance de la part du public. De tels écarts vont bien au-delà de l’habituelle marge d’erreur et nécessitent des éclaircissements.
50 décès directement imputables à l’accident de la centrale nucléaire et 4000 décès potentiels dus aux cancers induits par les radiations dans le futur: c’est l’estimation faite en 2005 par le lobby nucléaire dans le rapport onusien du « Forum Tchernobyl ». 985 000 morts, c’est l’estimation avancée par des chercheurs indépendants dans un livre publié par l’Académie des sciences de New York (NYAS) en 2009, intitulé Tchernobyl : conséquences de la catastrophe pour la santé et l’environnement. (...)
« D'abord, nous devons convaincre
le public qu'une bonne santé n'est
pas ce qu'il y a de plus important. »
26 avril 1986, exposion du réacteur de la centrale de Tchernobyl
Des articles toujours plus nombreux réécrivent l’histoire du « Mensonge de Tchernobyl », le réduisant à une simple caricature qu’ils s’empressent ensuite de dénoncer. La mauvaise foi de certains auteurs est patente mais leur influence s’étend désormais à certains grands médias. Il est donc temps de faire face au révisionnisme ambiant : le mensonge de Tchernobyl n’est pas un mythe construit par des adeptes de la théorie du complot.
La CRIIRAD a rédigé toute une série de documents détaillant les dysfonctionnements, nombreux et graves, constatés dans la gestion de la crise de Tchernobyl par l’État français : chiffres tellement sous-évalués qu’ils en deviennent absurdes, affirmations totalement fausses sur les niveaux de risque sanitaire, violations des prescriptions réglementaires par ceux-là mêmes qui auraient dû les faire appliquer, défaut de protection des enfants qui recevront pour certains des doses à la thyroïde très supérieures aux normes en vigueur, etc.
La grande roue s’est arrêtée.
Les rires des enfants sont éteints pour toujours.
La forêt envahit les murs.
Et du naufrage de la ville
Ne restent que des souvenirs
Empoisonnés.
poéme de Catherine Lieber
dessin d'un enfant de Belarus
Document de synthèse sur l'accident de Tchernobyl et ses effets toujours présents, à l'occasion du 35ème anniversaire de la catastrophe. L'état général de la santé de la population belarusse ne cesse de se détériorer. Le déni sur cette contamination et le drame sanitaire qu'elle représente se poursuit toujours.
La mise en service de l'EPR de Flamanville devient très improbable et est reportée après les élections présidentielles, en 2022. Et malgré cela, EDF fait livrer le combustible neuf (barres d'uranium enrichi). Depuis le 1er février 2021, chaque semaine, un à deux camions quittent l'usine de Romans sur Isère dans le Sud pour arriver à Flamanville. Même avec le confinement, ces convois ni urgents ni essentiels continuent.
Tchernobyl,
le monde d'après un film d'Yves LENOIR et Marc PETITJEAN distribution ETB (2018)
Les pathologies observées sur le terrain en Belarus par les medecins de l'Institut Belrad viennent totalement invalider les schémas officiels retenus par les organismes internationaux en charge de la radioprotection.
Chernobyl, le succès d'une série équivoque par Marc MOLITOR, La Libre Belgique (sept. 2019)
Le grand succès international de la série télévisée Chernobyl pose un grand problème. La réalisation est efficace et impressionnante. Les pronucléaires sont confortés dans leur opinion qu’il s’agissait d’une catastrophe soviétique. Les antinucléaires se réjouissent de ce rappel des dangers du nucléaire. Les associations pour les enfants de Tchernobyl enregistrent un regain d’appels de familles volontaires pour l’accueil d’enfants des zones contaminées. Et des victimes aujourd’hui oubliées se réjouissent qu’on reparle d’elles.
Mais peut-on se réjouir qu’une œuvre de qualité hollywoodienne incontestable, non seulement comporte bon nombre d’erreurs, d’invraisemblances et de contrevérités, mais en outre évacue des dimensions essentielles de l’évènement dont elle parle ?
La série « Chernobyl » réécrit-elle l’histoire ? par Valérie ARNHOLD, The Conversation, le 29 août 2022
L’explication de la série (présentée comme « la vérité » éclatant au grand jour malgré les dissimulations et dénégations des responsables soviétiques) est le produit d’un travail de mémoire autour de l’accident, marqué par de nombreuses controverses autour des causes de la catastrophe et des responsabilités associées. Peut-on réellement dire que cet accident n’aurait pu se produire ailleurs qu’en URSS ? Les travaux en sciences sociales sur Tchernobyl, mais aussi sur d’autres accidents nucléaires, nous invitent à mettre la singularité soviétique de la catastrophe en doute.
Un événement raconté par une seule personne est son destin. Raconté par plusieurs, il devient l’Histoire. Mes interlocuteurs m’ont souvent tenu des propos similaires : « Je ne peux pas trouver de mots pour dire ce que j’ai vu et vécu… je n’ai lu rien de tel dans aucun livre et je ne l’ai pas vu au cinéma… Personne ne m’a jamais raconté des choses semblables à celles que j’ai vécues. »… Chaque chose reçoit son nom lorsqu’elle est nommée pour la première fois. Il s’est produit un événement pour lequel nous n’avons ni système de représentation, ni analogies, ni expérience. Un événement auquel ne sont adaptés ni nos yeux, ni nos oreilles, ni même notre vocabulaire. Tous nos instruments intérieurs sont accordés pour voir, entendre ou toucher. Rien de cela n’est possible. Pour comprendre, l’homme doit dépasser ses propres limites. Une nouvelle histoire des sens vient de commencer…
Sveltana ALEXIEVITCH, La Supplication
Le 26 avril 1986 commençait la catastrophe de Tchernobyl. Analysé, commenté, filmé depuis 35 ans, cet évènement majeur de notre histoire contemporaine reste une « énigme à résoudre pour le XX° siècle » nous avait annoncé Svetlana Alexievitch (prix Nobel de littérature en 2015).
C’est justement son texte La supplication, paru en 1997 dans la revue russe Amitié entre les peuples et traduit depuis dans de très nombreuses langues qui a permis aux lecteurs du monde entier de prendre conscience des effets délétères de cette catastrophe technologique et humaine sans retour.
Cet « Hymne à l’amour » vaut d’être chanté partout sur la Terre par un gigantesque chœur de femmes.
Un appel est lancé pour que le prologue de La Supplication soit lu partout ce 26 avril 2021.
LES EFFETS BIOLOGIQUES À LONG TERME des faibles doses de rayonnement ionisant ont donné lieu depuis le début des années 70 à des débats particulièrement animés où la sérénité scientifique n'a guère été respectée.
La polémique est quasiment restée confinée au milieu des experts en radioprotection et a été à peine abordée par les medias. La palme de la discrétion revient à la France où tout s'est passé comme si une véritable censure s'était exercée, à moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une indifférence totale vis-à-vis de ce problème. Et pourtant il concerne la santé publique et il est un élément important du dossier de l'énergie nucléaire, probablement le plus important, pour déterminer les critères d'acceptabilité de cette énergie et pour en établir un véritable bilan sanitaire. Il est évident que dans ces conditions on ne pouvait guère espérer, malgré les besoins de la démocratie, que se tienne un débat académique courtois.
Le facteur de risque biologique lié aux faibles doses de rayonnement représente un enjeu économique considérable ; s'il est élevé cela doit entraîner, pour assurer une radioprotection suffisante, une augmentation des coûts de construction des installations, l'augmentation des coûts d'exploitation, l'aggravation des exigences pour le stockage des déchets, la réduction des autorisations de rejet d'effluents radioactifs (augmentant ainsi les quantités de matière à retraiter et à stocker); enfin certaines installations devraient peut-être arrêter leur activité. (...)
Il est possible que des critères purement sanitaires conduiraient à la
conclusion qu'en cas d'accident grave sur une installation nucléaire, il
serait impossible d'assurer une alimentation correcte de la population.
Le problème des faibles doses de rayonnement pose donc de façon
aiguë et urgente la question : doit-on protéger la santé publique, doit-on
protéger les individus qu'ils soient foetus, enfants, vieillards ou malades
ou doit-on préserver des intérêts économiques en acceptant que certains individus disparaissent de façon préférentielle ? Il est capital qu'une réponse claire soit faite à cette question ; il y va de la moralité des pouvoirs publics et des forces politiques qui sont censées représenter l'ensemble des citoyens. »
Révélé dans ce livre : quelques heures après l'incendie de Tchernobyl, une flottille d'avions russes Tupolev TU-16 a sillonné le ciel jusqu'à 100 km autour de la centrale pour ensemencer les nuages radioactifs et déclencher prématurément des pluies létales. On comprend dans cet ouvrage à quel point Tchernobyl fait figure de mère des catastrophes modernes. La plupart de celles qui l’ont suivie reprendront le même schéma, dans lequel l’État gestionnaire se sert de l’accident pour transformer en profondeur la société — le plus souvent, contre son gré. On l’a vu à l’œuvre aux États-Unis après le 11 septembre, qui a renforcé la société de surveillance, au Japon après Fukushima, devenue emblème de l’acceptation — forcée — du risque technologique… et il y a fort à parier que la pandémie de Covid-19 ne le reproduise. Et ce, toujours au détriment des dépossédés.
Cet ouvrage met à la disposition du lecteur une grande quantité d'études collectées dans les pays les plus touchés : la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine.
Les auteurs estiment que les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki, que sur les 830 000 « liquidateurs » intervenus sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont morts, et que le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l'accident, entre 1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté depuis cette date.
Avec les interventions de M. Fernex, C. Knüsli, A. Nidecker, M. Walter, V.B. Nesterenko, R.I. Goncharova, et autres...
La section Suisse de l’association internationale des “Médecins pour une Responsabilité Sociale pour la Prévention de la Guerre Nucléaire“ réfute les arguments officiels prétendant que la plupart des problèmes de santé après Tchernobyl sont dues à la radiophobie, au stress, à l’alcool, au tabac et à la désinformation par les médias.
En 2021, l’association française « Les Enfants de Tchernobyl », le Centre « Ecologie et Santé » d’Ivankiv (Ukraine) et l’Institut de radioprotection « Belrad » de Minsk (Biélorussie) l'affirment : « la catastrophe sanitaire de Tchernobyl se poursuit ».
Il y a dix ans, se préparait la 25ème commémoration de l’accident de Tchernobyl. Youri Bandajevski, anatomo-pathologiste, qui après l’accident de 1986 était allé fonder un hôpital et une université de médecine au coeur des zones contaminées, qui 9 ans plus tard a été emprisonné par la dictature bélarusse pour ses opinions sur la prise en charge des victimes de Tchernobyl, et qui après sa libération a fondé au bord des zones contaminées ukrainiennes un centre international destiné à la radioprotection des habitants des zones contaminées, était un interlocuteur particulièrement à même d’enrichir en profondeur notre réflexion autour de cette commémoration. Tchernobyl, Fukushima… après la survenue de la catastrophe japonaise, l’entretien s’est poursuivi.
by Sonja D. SCHMID (mars 2011) - en anglais Bulletin of the Atomic Scientists, Vol. 67, Issue 2
Quand suffisament sûr n'est pas suffisant :
organiser la sureté à Tchernobyl
Tchernobyl n'était pas un désastre en attente de se produire, mais il s'est produit malgré les efforts continus pour améliorer la sureté nucléaire. Tchernobyl met en lumière que ce que l'industrie nucléaire considère que « suffisamment sûr » est toujours lié à des périodes historiques spécifiques, des contextes culturels et des arrangements institutionnels, et que même les meilleurs efforts pour assurer la sûreté nucléaire ne suffiront pas.
Extérieurement, le réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl était un bâtiment comme un autre. C’est une illusion d’optique, car Tchernobyl, ce n’est plus là. Tchernobyl s’est dispersé dans le monde, c’est un « malheur du monde entier ». Un livre de référence. Indispensable, qui tire un trait sur 25 ans de censure. Admirable par la richesse et l’organisation lucide de l’information.
Quel niveau de contamination a provoqué, en France, le passage du nuage de Tchernobyl ?
André Paris s'est attelé avec la CRIIRAD à mesurer et cartographier les retombées de Tchernobyl sur le territoire français et même au delà, et dresser cet Atlas de référence.
Ce film montre les tensions entre les différents protagonistes présents à la Conférence internationale sur les conséquences médicales de la catastrophe de Tchernobyl, organisée à Kiev en juin 2001 sous l’égide de l’OMS. Il témoigne des dénis exercés par les institutions pronucléaires de l’ONU, responsables de la gestion des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, qui condamne des millions de cobayes humains à expérimenter dans leur corps des pathologies nouvelles dans le vaste laboratoire à ciel ouvert des territoires contaminés par Tchernobyl. Avec la participation de Michel Fernex, Chris Busby, Alexey Yablokov, Yuri Bandajevsky, Vassili Nesterenko et de nombreux radiobiologistes russes.
par Valérie ARNHOLD, France Culture, Sans oser le demander, le 24 octobre 2022
Comment les accidents nucléaires ont-ils été minimisés, puis normalisés, ou traités comme de simples "incidents", pour légitimer ce mode d'énergie ? Comment décrypter les discours autour la sûreté nucléaire ?
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la prise de contrôle de la centrale de Zaporijia a peut-être relancé la question. Pas qu'elle ait vraiment disparu, mais des souvenirs de Tchernobyl ou de Fukushima ont peut-être tout à coup ressurgi.
La centrale nucléaire de Zaporiija en Ukraine
Et si ça tournait mal ? Et si malgré les discours techniques et sécuritaires, on avait confondu le risque, probable, et le danger, réel ? Et si on avait négligé les risques sur le long terme ? Et les catastrophes naturelles, et l'erreur humaine ? Parce que le nucléaire n'a rien de banal, aujourd'hui on repose la question : va-t-on tous mourir dans un accident nucléaire ?
Chronologie de la mise en place des agences onusiennes de radioprotection : la CIPR (1928), l'OMS (1948), l'UNSCEAR (1955), puis enfin, l'AIEA (1957). Ceux qui prétendent protéger l’humanité des radiations ont été les plus ardents promoteurs de son avènement et s’acharnent aujourd’hui de le pérenniser contre vents et marées. Deux institutions sont illégitimes. Non pas parce qu’elles pilotent le déni des séquelles de Tchernobyl et Fukushima, mais parce qu’elles sont juridiquement soustraites à tout contrôle de leurs activités : la CIPR et l’UNSCEAR.
Depuis le 26 avril 1986, la situation sanitaire dans les territoires les plus touchés par la catastrophe de Tchernobyl ne cesse de continuer d'empirer. La crise de Tchernobyl révèle la logique de la « protection radiologique internationale » : il s’agit bien de préserver l’avenir de l’énergie atomique en rendant socialement et politiquement acceptables l’exposition aux retombées radioactives et l’ingestion de nourriture contaminée par des radioéléments artificiels. Il faut donc déterminer et faire admettre un compromis entre coût des mesures exceptionnelles à consentir et exposition "tolérable" des groupes humains.
« Si les origines des accidents sont le plus souvent expliquées par des facteurs liés au développement de l’industrie nucléaire et de ses instances régulatrices à l’échelle nationale, la « gestion » de leurs conséquences dépasse progressivement les frontières nationales. À ce titre, l’accident de Tchernobyl va consacrer la monopolisation de l’autorité du savoir sur les radiations ionisantes par un ensemble restreint d’organisations – l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la Commission internationale de radioprotection (CIPR) et le Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR). Par un jeu d’alliances et de cooptations, ces organisations se constituent en un ensemble monolithique sur le risque radiologique. »
Il n'y a pas la sécurité nécessairepour éviter une catastrophe par le Pape FRANÇOIS, The Asahi Shimbum (nov. 2019)
« Je n'utiliserais pas l'énergie nucléaire tant que la sécurité d'utilisation n'est pas totale. Certaines personnes disent que l'énergie nucléaire est contraire au soin de la Création, qu'elle la détruira et qu'il faut l'arrêter. C'est en question. Je m'arrête sur la sécurité. Il n'y a pas la sécurité nécessaire pour éviter une catastrophe. La catastrophe nucléaire en Ukraine dure encore, depuis tant d'années. Je distingue de la guerre, des armes. Mais je dis ici que nous devons faire des recherches sur la sécurité, tant sur les catastrophes que sur l'environnement. Et sur l'environnement, je crois que nous sommes allés au-delà de la limite. »
« Les partisans de l’énergie nucléaire mais aussi et surtout ceux des usinesde retraitement de déchets et des surrégénérateurs ne sont en rien meilleurs que l’a été le Président Truman qui a fait bombarder Hiroshima. Ils sont même pires que lui, car les gens en savent aujourd’hui bien plus que le naïf président pouvait en savoir à son époque. Ils savent ce qu’ils font ; il ne savait pas ce qu’il faisait. Que nous, les hommes, nous périssions à cause d’un missile nucléaire ou d’une centrale prétendument pacifique, cela revient absolument au même. Les deux sont aussi meurtriers. Tuer, c’est tuer. Mort, c’est mort. Ceux qui préconisent l’un et ceux qui préconisent l’autre, ceux qui minimisent les effets de l’un et ceux qui minimisent les effets de l’autre se valent. »