DERNIÈRES NOUVELLES

EPR : FUITES EN AVANT
CLIMAT ET NUCLÉAIRE
PACIFIQUE ATOMIQUE
JOURNÉES D'ÉTUDES
ATOMES CROCHUS
COLLECTIF ADN
ÉTAT DES LIEUX
TRAVAILLEURS
CIT-GIT CIGÉO
TCHERNOBYL
FUKUSHIMA
HIROSHIMA - NAGASAKI
CIVIL ET MILITAIRE
L'APPEL DU TIAN
NOS AMIS LES EXPERTS
ONU ET NUCLÉAIRE
NOTRE AMI L'ATOME

80 ANS HIROSHIMA ET NAGASAKI


 

« En face du péril atomique qui ne ressemble à aucun autre, qui est incommensurable à tout autre, de ce péril qui, par son amplitude, impose à l’espèce tout entière de nouvelles façons de penser et d’agir, en face de ce péril dont il est honorable autant que raisonnable d’avoir peur, il ne devrait plus y avoir ni pays, ni continent, ni monde libre ou pas libre, mais rien que des hommes, citoyens de la planète, tous mêlés, confondus, fraternisés par une égale menace. »

Jean ROSTAND

 
# MENU HIROSHIMA NAGASAKI  

   
 
26 SEPTEMBRE - JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L'ÉLIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLÉAIRES
   
80 ANS HIROSHIMA NAGASAKI
   
COMMÉMORATIONS
DÉCLARATIONS
COMMÉMORATIONS AU JAPON
JOURNAL DE LA BOMBE
TÉMOIGNAGES D'HIBAKUSHA
PRIX NOBEL DE LA PAIX 2024
   
L'ÉPÉE DE DAMOCLÈS
   
ARSENAL NUCLÉAIRE MONDIAL
L'ÂGE DU CAPITAINE
LA BOMBE FRANÇAISE
LE COÛT DE LA BOMBE
RAINBOW WARIOR
   
ENTRE L'ENFER ET LA RAISON
   
REPENSER LES CHOIX NUCLÉAIRES
VINGT MENSONGES
CONSULTER LES CITOYENS
IMPACT D'UNE GUERRE NUCLÉAIRE
APPEL DES VILLES POUR SOUTENIR LE TIAN
   
EFFORT DE GUERRE
   
EFFORT DE GUERRE
GUERRE À LA GUERRE
 
   
 
LES GÉMONIES DU MAL
SCIENCE SANS CONSCIENCE
LA GUERRE NUCLÉAIRE SECRÈTE
SILENT FALLOUT
CENTRALES NUCLÉAIRES ET GUERRE
LE RETOUR DE LA MENACE NUCLÉAIRE
ATOMES CROCHUS N°6
   
PENSER HIROSHIMA
   
ANDERS EST CONTRE TOUT
L'OPPOSITION À L'ARME ATOMIQUE
EINSTEIN POUR LA PAIX
SURRÉALISME ANTINUCLÉAIRE
JEAN ROSTAND PROTESTE
AGRESSION MAJEURE
SEUIL DE RADIATIONS TOLÉRABLES
   
L'ÂGE ATOMIQUE
   
LE SOUFFLE D'HIROSHIMA
APOCALYPSE
L'ÂGE ATOMIQUE
LA BOMBE EN BD
PLATEFORME 70
LE CHANT DU MONDE
WHEN THE WIND BLOWS
LE VOYAGE
VAMOS A LA PLAYA
UN MOMENT DE DÉTENTE
 

 

 
# 26 SEPTEMBRE MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI
80 ANS DE LA CRÉATION DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES

26 septembre : Journée internationale
pour l'élimination totale des armes nucléaires

par Nuclear Abolition Day, le 26 septembre 2025

 

Les Nations unies, créées il y a 80 ans, ont affirmé le désarmement nucléaire comme une priorité absolue dans leur toute première résolution.

En 2013, frustrée par l'absence de progrès, l'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 26 septembre Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.

Cette Journée internationale vise à sensibiliser et à informer le public sur la menace que représentent les armes nucléaires pour l'humanité et sur la nécessité de leur élimination totale. Chaque année, le 26 septembre, l'ONU organise également une réunion de haut niveau des dirigeants mondiaux afin de discuter des « mesures urgentes et efficaces » à prendre pour parvenir au désarmement nucléaire mondial.

Le choix de cette date n'est pas arbitraire : l'une des nombreuses occasions où l'humanité a frôlé la guerre nucléaire s'est produite le 26 septembre 1983, au plus fort de la guerre froide. Une guerre nucléaire a été évitée de justesse lorsque le colonel Stanislav Petrov, officier de service dans une installation russe d'alerte nucléaire précoce, a enfreint le protocole en ne confirmant pas à ses supérieurs une attaque apparente de missiles balistiques en provenance des États-Unis (qui s'est révélée être une fausse alerte).

Lire le texte d'Appel

80e session de l'assemblée générale de l'ONU
Réunion de haut niveau consacrée à la célébration et à la
promotion de la Journée internationale pour l’élimination
totale des armes nucléaires, New-York, le 26 septembre 2025


Message du secrétaire général de l'ONU

par António Guterres, Organisation des Nations Unies, le 12 septembre 2025

« Le désarmement nucléaire n’est pas la récompense de la paix : il en est le fondement ». Les armes nucléaires n’offrent aucun gage de sécurité – seulement la promesse d’un anéantissement. La Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires nous invite à nous rappeler cet enseignement essentiel tiré de la guerre froide, durant laquelle l’humanité a joué sa survie sur plusieurs décennies. 

Malheureusement, l’ombre de l’anéantissement nucléaire plane toujours et s’étend rapidement, alimentée par les conflits et la méfiance, par l’augmentation des dépenses militaires et par l’accroissement des stocks d’armes, ainsi que par les pays qui brandissent la menace nucléaire comme moyen de coercition. 

L’humanité s’engage dans la mauvaise direction. Il est temps de changer de cap pour instaurer une paix durable grâce au désarmement. 

 


« La chance n'est pas une stratégie ». António Guterres à la 79° session de l'assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2024

Dans le Pacte pour l’avenir adopté en septembre dernier, les États Membres ont réaffirmé leur détermination à éliminer totalement les armes nucléaires. Les pays doivent montrer qu’ils privilégient le dialogue plutôt que le conflit et le désarmement plutôt que la destruction, non pas par leurs paroles mais par leurs actes. En cette journée importante, je demande aux États dotés d’armes nucléaires de dissiper cette ombre qui plane sur l’humanité. Honorez vos obligations en matière de désarmement et engagez-vous à éliminer totalement les armes nucléaires. L’humanité et les armes nucléaires ne peuvent coexister, rappellent les participants à la Journée pour l’élimination totale de ces armes monstrueuses.


Abandonner les armes nucléaires

« L’humanité et les armes nucléaires ne peuvent coexister, rappellent les participants à la Journée pour l’élimination totale de ces armes "monstrueuses" ». Compte-rendu de la réunion de haut niveau consacrée à la célébration et à la promotion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, 80e session de l'assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2025

Retranscription vidéo de cette réunion (traduite en français), WebTV de l'ONU (ici en anglais)

Communiqué de presse de l'ONU sur le désarmement nucléaire, le 26 septembre 2025

Contexte et chronologie du désarmement nucléaire, communication de l'ONU, septembre 2025

Lors de cette session, le Kirghizistan a signé et le Ghana a ratifié le TIAN.
Désormais, une majorité absolue des pays du monde soutient ce traité historique.

À l'ONU, le Saint-Siège appelle à
« l'élimination totale des armes nucléaires »

par la cité du Vatican, le 26 septembre 2025

Ce 26 septembre, le Secrétaire d'État du Saint-Siège est intervenu lors d’une réunion relative à la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.

« Il est regrettable que les États renforcent leurs arsenaux nucléaires avec des ressources qui pourraient être utilisées plus efficacement pour répondre aux besoins urgents en matière de développement. Cette tendance met en évidence la dépendance troublante des États dotés d'armes nucléaires à l'égard de la dissuasion nucléaire, plutôt qu'à l'égard du respect de leurs obligations au titre de l'article VI du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) » a t-il déclaré.

Selon le Pape François, « un monde exempt d'armes nucléaires est à la fois nécessaire et possible. Dans un système de sécurité collective, il n'y a pas de place pour les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive »

Lire ce communiqué

Stains rejoint l'appel du TIAN

En cette date marquant le 11ᵉ anniversaire de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) franchit un pas décisif en rejoignant l’Appel des villes de la campagne ICAN en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Par la signature de son maire, Azzédine Taïbi, Stains adresse un message fort et courageux : il est temps que la France rompe avec la logique de la terreur nucléaire et s’engage résolument dans le TIAN.

Quelle sera la 100ᵉ commune ou collectivité à rejoindre l’Appel d’ICAN, faisant de la France le premier État doté de l’arme nucléaire à rassembler 100 villes et collectivités mobilisées pour le seul traité international qui interdit ces armes de destruction massive ?

Lire le communiqué d'ICAN France

Montpellier en Paix

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le collectif
« Semaine de la Paix » organise une journée d'animations le vendredi 26 septembre à Montpellier.

 

 

 

80 ANS HIROSHIMA ET NAGASAKI

 
# COMMÉMORATIONS MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Hiroshima, Nagasaki :
80 ans après, l’oubli n’est pas une option !

Communiqué d'ICAN France, le 4 août 2025

 

Àvec les 80ᵉ commémorations des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, ICAN alerte sur les contradictions du discours politique français qui surfe sur la peur et renie ses engagements internationaux, alimentant la course aux arsenaux et l’insécurité nucléaire. Nous appelons les responsables politiques et parlementaires à sortir de leur aveuglement pour la « sainte Bombe », en s’engageant dans le processus du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en vigueur depuis 2021, pour construire une sécurité fondée sur la coopération, la confiance et la paix durable.

Lire ce communiqué

« La France a-t-elle oubié Hiroshima et Nagasaki ? »
Tribune signée par une vingtaine d'organisations d'ICAN, publiée dans Libération, le 5 août 2025

L’idée portée par Emmanuel Macron d’européaniser la dissuasion nucléaire française s’inscrit dans une fuite en avant mortifère qui gagne dangereusement le monde, s’alarment des ONG, au moment où l’on commémore l’horreur des 6 et 9 août 1945.

Traité sur l'interdiction des armes nucléaires
Il est maintenant illégal de posséder des armes nucléaires

Le Traité TIAN est entré en vigueur le 22 janvier 2021

Adopté à l’ONU le 7 juillet 2017 par 122 gouvernements, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est entré en vigueur le 22 janvier 2021. Il compte aujourd’hui 74 États qui y sont pleinement parties (et donc également signataires), et 25 autres qui l’ont signé sans encore le ratifier — soit au total 99 pays qui se sont déjà engagés sur la voie de l’interdiction des armes nucléaires.. Ce traité complète le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et constitue à ce jour le seul instrument juridique international qui interdise clairement et totalement les armes nucléaires, au même titre que les armes chimiques et biologiques. Il proscrit non seulement la mise au point, la possession et l’utilisation de ces armes, mais aussi la menace de leur emploi – c’est-à-dire la doctrine de dissuasion nucléaire – car celle-ci « repose sur l’existence même du risque nucléaire, qui menace la survie de tous ».

Ce sont également 99 villes et collectivités territoriales de France qui se sont déjà mobilisées en signat l’Appel des Villes en faveur du TIAN, parmi elles Paris, Marseille, Lyon, Montpellier, Bordeaux, Saint-Étienne, Poitiers… Au niveau international, plus de 1050 villes – parmi lesquelles de nombreuses capitales comme Athènes, Berne, Berlin, Oslo, Rome ou Washington DC – se sont engagées dans l’Appel de l’ICAN, affirmant ainsi leur soutien au TIAN et leur refus de voir leurs populations vivre sous la menace permanente d’une destruction nucléaire.

Voir notre dossier à propos du TIAN

Appel mondial pour l’élimination
totale des armes nucléaires

Appel initié par le Mouvement de la Paix, le 26 janvier 2025,
et signé par une soixantaine d'organisations internationales

Nous, citoyennes et citoyens de tous pays, constatons que les armes nucléaires sont illégales, dangereuses, coûteuses et immorales et que leur élimination est prévue par le Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP) et par le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) entré en vigueur le 22 janvier 2021.

Nous, citoyennes et citoyens de tous pays, exigeons de tous les Etats du monde qu’ils mettent réellement et sans délai tout en œuvre dans le respect des traités précités pour réaliser l’élimination totale des armes nucléaires, armes d'épouvante et d'extermination massive des populations, voire d’anéantissement de toute vie sur Terre.

 


Nous exigeons que toutes les ressources gaspillées pour ces armes soient utilisées pour le bien-être de l'humanité, pour la lutte contre le réchauffement climatique, pour la protection de notre planète commune et la construction d’un monde de paix basé sur la justice, la solidarité et la coopération.

Signer et voir les signataires de cet Appel


Pétition « La France et tous les États du monde doivent adhérer au TIAN

Plus jamais d'Hiroshima ! Plus jamais de Nagasaki ! Mouvement de la Paix, le 27 juillet 2025

Commémorations

Marseille signe l’appel des villes en faveur du TIAN

Le 6 août 2025, à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire et à l'invitation du Mouvement de la Paix Marseille, Jean-Marc Coppola, adjoint à la Culture et représentant le Maire, saluant les organisations présentes, a annoncé que la ville de Marseille avait rejoint les signataires de l’Appel des Villes de l’ICAN en faveur du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires « pour faire converger nos efforts pour la culture de Paix… et pour réaffirmer la nécessité de l’entente entre les peuples, de la solidarité, de la fraternité, de nous opposer à l’escalade de la violence, avec la menace d’utilisation possible des armes nucléaires qui réapparaît... »

« Des milliards sont engloutis dans ces guerres – a t-il complété – au lieu de servir le développement des peuples. Et les dirigeants français veulent dépenser encore plus de moyens publics dans une course au surarmement au détriment du social, de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de la culture, et de l’humain… Aujourd’hui force est de constater que si l’arme nucléaire a été considérée comme une arme de dissuasion pendant des décennies, aujourd’hui elle apparaît plus menaçante que jamais. »

Lire l'information

Il y a 80 ans, Hiroshima, Nagasaki

On peut faire bouger les lignes sur la question des armes nucléaires

par Patrice BOUVERET, Journées d’études ADN, Fromental, le 6 juillet 2025

L’arrêt des essais nucléaires n’a été obtenu que par la mobilisation citoyenne. Quand la société civile s’empare du sujet, on peut obtenir de faire bouger les lignes à nos États. C’est bien ça qui doit nous importer pour arriver un jour à éliminer ces armes.

Lire ce texte

Lettre au Président de la République : « Choisir entre l’enfer et la raison »

par ACDN, IDN et Pugwash-France, Saintes, le 10 août 2025

Le 6 août 2025, pour le 80e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, les participants à la cérémonie commémorative de Saintes ont remis à la sous-préfecture une lettre au Président de la République cosignée par trois ONG qui réclament l’abolition des armes nucléaires et radioactives. Une demande reprenant ces arguments a également été déposée auprès de l'Assemblée nationale pour signature des sénateurs et députés afin d'organiser un referendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires et radioactives.

Lire cette lettre Lire l'appel aux élus pour un Referendum

Aujourd’hui, 12 000 bombes atomiques au-dessus de nos têtes
Depuis 2001, la ville de Saintes et l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) rallument chaque année, du 6 au 9 août, la Flamme du désarmement nucléaire pour commémorer les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki et dire « Plus jamais ça ! ».

De Hiroshima à Gaza : défendre la paix, Greenpeace, le 5 août

Réunion publique le 4 septembre à Anduze (pdf), organisée par CHANG

Agenda des commémorations en France compilées par le Réseau « Sortir du nucléaire »

 


80 ans après Hiroshima, quid des ambitions d’abandon des armes nucléaires ?
ARTE, 28 minutes, le 6 août 2025, avec Jean-Marie Collin, Héloïse Fayet et Guillaume Auda

 
# DÉCLARATIONS MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Plus jamais de Hiroshima et de Nagasaki

Intervention de la chercheuse japonaise TAKAHASHI Hiroko aux Résistantes, le 9 août 2025

L'Appel à la lutte contre les armes nucléaires de Takahashi Hiroko est à télécharger ici

Hiroshima et Nagasaki : 80 ans des bombardements atomiques, Nos voisins lointains 3.11, le 6 août

Une sécurité fondée sur la destruction mutuelle assurée

Appel du pape LÉON XIV à la communauté internationale, le 6 août 2025

« À notre époque marquée par des tensions et des conflits mondiaux croissants, Hiroshima et Nagasaki sont des "symboles de mémoire" qui nous exhortent à rejeter l'illusion d'une sécurité fondée sur la destruction mutuelle assurée. Nous devons plutôt forger une éthique mondiale enracinée dans la justice, la fraternité et le bien commun. Je prie donc pour que cet anniversaire solennel serve d'invitation à la communauté internationale à renouveler son engagement à rechercher une paix durable pour toute la famille humaine, une paix désarmée et une paix désarmante. » (Le Pape sur X)

Lire l'information sur le site du Vatican

Déclarations

Un « véritable changement » est nécessaire pour mettre fin à la menace nucléaire, ONU, le 6 août

Appel à éliminer les armes nucléaires, CICR (Comité international de la Croix rouge), le 7 août 2025

L’élimination des armes nucléaires est un impératif humanitaire, déclaration de la CICR, le 5 août

Déclaration de Pugwash, prix Nobel de la Paix 1995, Pugwash, le 6 août

80 ans sans diminution des risques de guerre nucléaire, CGT, le 6 août

Un appel renouvelé pour l'abandon du nucléaire, avec Patrice Bouveret (vidéo), France 24, le 6 août

Nous exigeons la vérité, la justice, la dénucléarisation et la paix, Monde sans Guerres, le 7 août

Sécurité des uns contre les autres ou sécurité commune de l’humanité ?, Luigi Mosca, le 10 août

Les villes prennent position contre les armes nucléaires, Pressenza, le 16 août

 
# COMMÉMORATIONS AU JAPON MENU

Commémorations au Japon

« Déclaration de Paix » au monde de la ville d'Hiroshima

Déclaration de Paix (1) de MATSUI Kazuma, Maire d'Hiroshima, le 6 août 2025

« Malgré les troubles actuels au niveau des États-nations, nous, les peuples, ne devons jamais baisser les bras. Au contraire, nous devons redoubler d'efforts pour bâtir un consensus au sein de la société civile sur la nécessité d'abolir les armes nucléaires pour un monde véritablement pacifique.

Nos jeunes, leaders des générations futures, doivent reconnaître que des politiques malavisées en matière de dépenses militaires, de sécurité nationale et d'armes nucléaires pourraient avoir des conséquences profondément inhumaines. Nous les exhortons à faire preuve de cette compréhension et à conduire la société civile vers un consensus grâce à une participation accrue de la base.

Dans ce processus, nous devons tous penser moins à nous-mêmes et davantage aux autres. C'est en pensant aux autres que l'humanité a résolu bien des conflits et des troubles sur son chemin jusqu'à aujourd'hui. De toute évidence, les nations doivent elles aussi dépasser leurs propres intérêts personnels pour prendre en compte la situation des autres nations. (...)

Nous renouvelons notre détermination à œuvrer avec Nagasaki et avec les peuples du monde entier partageant les mêmes idées pour atteindre l'objectif tant recherché par l'humanité : l'abolition des armes nucléaires et un monde durable. »

 
Vidéo de la déclaration du Maire d'Hiroshima, le 6 août 2025 (en japonais – activez les sous-titres)

Télécharger cette déclarationen anglaisen japonais

Archives des déclarations de paix de la ville d’Hiroshima 1947-2025 (en anglais)

Déclarations en français 2003-2025 (traduites par la cité d'Hiroshima)

(1) - Chaque année depuis 1947, le jour du 6 août, est adressé au monde une Déclaration de paix. Cette initiativive revient à HAMAI Shinzo, citoyen du monde et maire d'Hiroshima en 1947-1955 puis en 1959-1967, qui a œuvré pour reconstruire la ville et en faire un symbole de paix. Le statut faisant d'Hiroshima une « ville de la paix » a été inscrit dans la loi japonaise le 6 août 1949. Le 2 juillet 1949, HAMAI Shinzo adressait un soutien au maire de Chelmsford où devaient avoir lieu des élections-pilote pour Citoyens du Monde (dans Peuple du Monde n° 12). Il signera l'Appel des 13 Citoyens du Monde, le 3 mars 1966.

YAMADA Setsu, maire d'Hiroshima et citoyen du monde

Maire d'Hiroshima de 1967 à sa mort en 1975, YAMADA Setsuo a beaucoup œuvré pour la mémoire des hibakusha et la lutte contre les armes atomiques. Il a pour cela défendu l'idée d'une communauté mondiale fondée sur la citoyenneté mondiale.
Quelques éléments biographiques et extraits de déclarations de paix sont à lire ici

Déclaration de Paix de Nagasaki

Déclaration de SUZUKI Shiro, Maire de Nagasaki, le 9 août 2025

Le 9 août 1945, une bombe atomique a été larguée sur cette ville. Qui aurait pu imaginer qu’aujourd’hui, 80 ans après ce jour, le monde serait ainsi ? Arrêtez immédiatement les affrontements qui consistent à répondre à la force militaire par la force militaire. Partout dans le monde, les conflits sont aggravés dans un cercle vicieux de confrontations et de divisions. Si nous continuons ainsi, nous pourrions aboutir à une guerre nucléaire. Cette crise existentielle pour l’espèce humaine se rapproche de chacun d’entre nous qui vit sur cette planète. (...)

« L’humanité peut faire disparaître les armes nucléaires ». Les hibakusha, qui n’ont cessé de faire entendre leurs voix en gardant ce fort espoir au fond de leurs coeurs, ainsi que ce qu’ils représentent ont fait écho en de nombreux citoyens jusqu’à ce que, finalement, le terme « citoyen du monde » (1) prenne racine à Nagasaki. Ce terme renferme la volonté de dépasser les origines ethniques, les frontières et les autres séparations pour bâtir ensemble un avenir de paix en tant que citoyens d’une seule grande ville couvrant la terre entière. C’est peut-être cette perspective de « citoyen du monde » qui deviendra la force permettant de connecter à nouveau ce monde divisé. (...)


Vidéo de la déclaration du Maire de Nagasaki, le 9 août 2025 (en japonais)
La cérémonie de commémoration est retransmie en vidéo ici

Télécharger cette Déclarationen anglais en japonais

Charte de la Paix des citoyens de Nagasaki, le 27 mars 1989

Archives des Déclarations de Paix de Nagasaki de 1948 à 2024 (en japonais)

(1) - Dans cette déclaration, Suzuki Shiro, maire de Nagasaki (dont les deux parents ont été victimes de la bombe), insiste sur le concept de « Citoyens du Monde » (avec 6 occurences). Dans sa Déclaration du 9 août 2024, il avait déclaré : « Peuples du monde, nous sommes des "citoyens du monde" vivant dans une grande ville appelée Terre », « Si nous, citoyens du monde, élevons nos voix et unissons nos forces, nous pouvons surmonter les difficultés actuelles » et « En solidarité avec les citoyens du monde qui s'efforcent d'être une force pour la paix, Nagasaki diffusera dans le monde entier une "culture de la paix" qui respecte les autres, favorise la confiance et cherche à résoudre les problèmes par la discussion. » Le commentaire sur la Déclaration de paix de Nagasaki de cette année expliquait le terme « citoyen du monde » comme « un terme inventé faisant référence aux personnes qui travaillent pour surmonter les différences telles que la race, la nationalité, l'idéologie, l'histoire, la culture et la religion, et pour parvenir à une société dans laquelle chacun est respecté en tant qu'être humain, quelle que soit son origine. » 

Nagasaki avait signé le 17 mars 1960 la Charte des villes et territoires mondialisés initiée le 30 juillet 1949 par le comité de mondialistaion des Citoyens du Monde de Cahors (Lot). Hiroshima avait signé cette Charte le 18 mars 1959.

Discours du Premier ministre japonais

Déclaration de ISHIBA Shigeru à la cérémonie de commémoration, Hiroshima, le 6 août 2025

« Il incombe à notre pays, seul à avoir subi des bombardements atomiques pendant la guerre, de prendre la tête des efforts internationaux visant à instaurer un monde sans armes nucléaires*. »

Vidéo de la déclaration ici (en japonais – activer les sous-titres français – ou lire ici)

Trois jours plus tard, le 9 août, le Premier ministre a fait un discours au Parc de la Paix à Nagasaki
(ici, vidéo et texte de la déclaration – traduction google)


* Le Premier ministre Ishiba Shigeru - qui a annoncé le 7 septembre 2025 sa démission - avait émis en septembre 2024 la proposition de réviser l’alliance de sécurité avec les États-Unis pour créer une version asiatique de l’OTAN. Il s'agissait d'autoriser que des armes nucléaires soient entreposées dans les bases militaires américaines situées au Japon. Il aurait fallu pour cela revoir la Constitution qui interdit toujours au Japon de maintenir des forces armées régulières. Le gouvernement japonais n'a jamais souscrit au TIAN et n'avait pas envoyé d'observateur à la réunion des États parties de mars 2025, considérant le seul TNP comme socle des initiatives vers le désarmement et la non-prolifération nucléaires (source : Tribune de Genève, octobre 2024).

Lire à ce propos : « Japon : décrypter la vision stratégique du Premier ministre Ishiba
– Vers une version asiatique de l’OTAN ? »
, par Céline Pajon, L'IFRI, 10 octobre 2024 (pdf)

Déclaration de la Conférence internationale
contre les bombes atomiques et à hydrogène

Conférence mondiale contre les bombes atomiques, les 2 – 9 août 2025, à Hiroshima et à Nagasaki

« Avec les survivants de la bombe atomique, pour un monde pacifique et juste, sans armes nucléaires – pour l’avenir de l’humanité et de la planète. »

Aujourd'hui, 80 ans après ces bombardements, le monde doit décider et agir pour abolir les armes nucléaires. Nous, réunis à Hiroshima, rappelons une fois de plus les ravages indicibles causés par les armes nucléaires et appelons les peuples du monde entier à ouvrir la voie à un monde pacifique et juste, sans armes nucléaires. Nous appelons le monde à prendre des mesures ambitieuses pour prévenir la guerre nucléaire et éliminer les armes nucléaires.

Lire la Déclaration
Texte en pdf (traduction du Mvt de la Paix)

 

Résolution de Hiroshima, le 6 août (traduction Google)

Résolution de Nagasaki, le 9 août (traduction Google)

Prises de paroles au Japon

Des survivants redoutent un réarmement nucléaire du Japon, France info, le 6 août 2025

Au Japon, un « tabou nucléaire » vacillant, Libération, le 6 août 2025

Campagne japonaise pour l'abolition des armes nucléaires, Journée internationale le 27 septembre 2025

Interventions de japonais antinucléaires, Nouvelles d'Hiroshima, le 29 juillet 2025
(vidéo en japonais – activer les sous-titres français)


 

 
Barefoot Gen (はだしのゲン, Hadashi no Gen), 1983
Le manga a été édité en français par Vertige Graphic - (ici en version poche)
et sera réédité en octobre 2025 aux Editions Le Tripode

Notice sur Keiji Nakazawa sur le site Atom artists
Mangas : L'héritage d'Hiroshima et de Nagasaki, TV5 Monde, le 6 août 2025
Hiroshima, Nagasaki : quand le manga s'empare de l'atome, Le Figaro, le 10 août 2015
Guide d'étude du manga « Barefoot Gen », Wikibooks, 2021 (trad. google)

 
# JOURNAL DE LA BOMBE MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Journal de la bombe, une vie atomique

 
Hiroshima après le bombardement du 6 août 1945 © Getty - John van Hasselt - Corbis

Depuis 80 ans, la bombe atomique pèse sur nos vies.
Et pourtant, quelle arme est plus secrète ?

À quoi sert-elle, puisque son utilisation pourrait engendrer la disparition de millions de vies humaines ?

Sommes-nous condamnés à vivre avec elle ?

Une série en 5 épisodes de Stéphane BONNEFOI, France Culture, juin 2025
avec entre autres Yves Lenoir, Jean-Marc Royer, Benoît Pélopidas,
Harry Bernas, Kolin Kobayashi, Jean-Marie Collin, Bernard Norlain...

Épisode 1/5 : Manhattan, projet d'une désintégration

Épisode 2/5 : Hiroshima, l'escalade du mal
Août 1945, deux bombes nucléaires détruisent les villes d'Hiroshima et de Nagasaki, provoquant la capitulation du Japon. Les États-Unis poursuivent leurs essais au mépris des conséquences. La reconnaissance des victimes des irradiations viendra des Japonais eux-mêmes...

Épisode 3/5 : Guerre froide, le régime de la peur
Épisode 4/5 : Le nucléaire au risque de la prolifération
Épisode 5/5 : Un héritage éternel ?

Écouter ces épisodes

Hiroshima et Nagasaki : la construction d’une mémoire

par Julie GACON, France culture, L’Invité des matins, le 6 août 2025
avec Ken Daimaru et Masatoshi Inoue

Les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki par les États-Unis en août 1945 auraient causé la mort de 110 000 à 210 000 personnes. Les souffrances et traumatismes subis par les Japonais ont toutefois longtemps été mis sous silence, au profit d'une lecture glorifiant la réussite technologique.

Écouter cette émission

Archives de France Culture

« Ils l'ont vécu » : 6 août 1945, Hiroshima, l'apocalypse nucléaire
podcast en 4 épisodes de Michel Pomarède et Gilles Mardirossian, France Culture, le 9 juin 2022

La revanche des Américains / La destruction / Les ruines / Les séquelles

 

Pourquoi Fukushima ?
podcasts de Michel Pomarède et Jean-Philippe Navarre,
France Culture,
2012, rediffusion partielle d'août 2005

Hiroshima, 6 août 1945, 8 h 15
Nagasaki, 9 août 1945, 11 h 02
La défaite du Japon, 15 août 1945
Images du désastre

Hiroshima-Fukushima : le souffle de l’explosion
podcast en 5 épisodes de Michel Pomarède
et Gilles Mardirossian, France Culture, août 2005

Visages d’Ibakusha
Les parias de Nagasaki
Images du désastre
Hiroshima, au féminin singulier pluriel
Le souffle de l’Histoire - août 2011

Analyses historiques

Hiroshima, la course vers l'apocalypse, David Korn-Brzoza, France TV & al, le 5 août 2025 (extrait ici)

Retenir l’humanité au bord de l’abîme nucléaire, analyse de Dominique Loye, CICR, le 7 août 2025

Les États-Unis prévoyaient d’envoyer une 3° bombe, Alex Wellerstein, National Geographic, 2022

D'abord des rumeurs... le CICR parmi les premiers témoins à Hiroshima, César Jaquier, le 5 août 2024

La stratégie américaine : faire la guerre en prônant la paix, Michael Lucken, Libération, le 17 août 2025

Hiroshima, Nagasaki, la fabrication du mythe, Robert Lochhead (d'après Gar Alperovitz), 2023

Les bombes atomiques sont-elles des armes militaires ?, Yves Lenoir, le 24 juillet 2021

Une histoire méconnue et des leçons plus que jamais d’actualité, Jean-Marie Matagne, 2000

La bombe atomique, une arme de politicien ?, Yves Lenoir, blog Médiapart, le 7 août 2018

Hiroshima, Documentaire américain avec images d'archives, 60 minutes Overtime, le 4 août 1974

 
« Les effets médicaux de la bombe atomique », US Army, 1949

Archives d'Infonucléaire

La bombe atomique d'Hiroshima, un brevet français ? L'Humanité du 8 août 1945 titre en première page : « La bombe atomique a son histoire depuis 1938, dans tous les pays des savants s'employaient à cette tâche immense : libérer l'énergie nucléaire. Les travaux du professeur Frédéric Joliot-Curie ont été un appoint énorme dans la réalisation de cette prodigieuse conquête de la science ». Les journaux mentionnent à de nombreuses reprises la part jouée par la France dans cette prodigieuse découverte. Ainsi on trouve dans le Figaro du 9 août 1945 un communiqué de l'AFP : « Paimpol 8 août - M. Joliot-Curie fait de Paimpol la communication suivante : L'emploi de l'énergie atomique et de la bombe atomique a son origine dans les découvertes et les travaux effectués au Collège de France par MM. Joliot-Curie, Alban et Kowarski en 1939 et 1940. Des communications ont été faites et des brevets pris à cette époque ». (...)

Lire ce texte et consulter les archives d'Infonucléaire

« Pas de radioactivité à Hiroshima »

par Nos Voisins lointains 3.11, le 24 juillet 2025

Le déni de la radiation résiduelle et ses conséquences. Les premiers effets de l’explosion d’une bombe atomique sont bien connus : un flash lumineux, une onde thermique et une onde de choc. La détonation produit aussi des radiations initiales : un flux d’ondes gamma et de neutrons. Ces ondes traversent la plupart des matériaux, y compris les corps humains, endommageant les cellules et les organes. Cette propagation des ondes radioactives dure moins d’une minute. En fait, beaucoup de victimes ont été exposées aussi à des radiations résiduelles, essentiellement dues, à la différence des radiations initiales, à des retombées de matières radioactives sous forme de particules. Ces particules s’élèvent initialement dans le champignon atomique et, à mesure que le nuage se propage sous l’effet du vent, elles retombent sur terre sous forme de pluie et de neige. (...)

Lire cet article


Lire aussi :
La pluie noire, la lutte des victimes de l’atome mises à l’écart, le 27 juillet 2025


 

 
« 6 août 1945 : Hiroshima », Quand l'histoire fait dates, avec Patrick Boucheron, ARTE, 2017

 


« Hiroshima ne désigne pas une ville, mais l’état de notre monde ;
et nous comprenons enfin que nous aussi nous habitons Hiroshima. »

Günther ANDERS

 
# TÉMOIGNAGES D'HIBAKUSHA MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Hibakusha, mémoires vivantes d’Hiroshima

une série de 4 articles de Johann Fleuri, Médiapart, août 2025

# 1 - Ce que les derniers survivants de la bombe atomique ont à nous dire. 80 ans après les bombardements, la lutte contre l’arme nucléaire anime toujours les « hibakusha », qui craignent que leurs voix s’éteignent sans que l’abolition n’ait eu lieu.

# 2 - Hiroshima et Nagasaki, deux approches différentes du devoir de mémoire. Depuis 80 ans, les survivants témoignent de leur vécu Le devoir de mémoire va-t-il pâtir de leur disparition ? À Hiroshima, les directives éducatives inquiètent de plus en plus.

# 3 - De Hiroshima à Fukushima, et retour. Les personnes évacuées de Fukushima partagent avec les survivants de la bombe atomique un parcours de vie marqué du sceau de l’atome qui les a stigmatisés.

 

# 4 - Une nouvelle génération lutte contre l’arme nucléaire. Alors que les États se préparent à redéfinir, en 2026, le traité de non-prolifération de l’arme nucléaire, les descendants hibakusha et leurs sympathisants commencent à prendre le relais et à porter l’héritage. La lutte contre l’arme nucléaire a plus que jamais besoin de ce nouvel élan.

Lire ces articles

« Hiroshima et Nagasaki : la construction d’une mémoire »France Culture, le 6 août 2025

 


 « Blessures atomiques », un film de Marc PETITJEAN, 2006,
qui retrace le parcours du docteur HIDA

Témoignages d'Hibakusha

Les derniers survivants face à l'oubli (vidéo), avec Barthélémy Courmont, France 24, le 9 août

Les Hibakusha, survivants de la bombe atomique (vidéo), Archives INA, le 9 août

80 ans après le bombardement atomique le plus meurtrier de l’histoire (vidéo), 20 Minutes, le 7 août

Hiroshima appelle le monde à abandonner la bombe atomique (vidéo), France 24, le 6 août

Hiroshima : les derniers témoins de l'apocalypse (vidéo), France 24, le 6 juin

« Transmettre la valeur précieuse de la paix », France info, le 6 juin


Exposition de dessins d'Hibakusha mise à disposition par l'association Yosomono,
présentée cet été au public du camp des Résistantes, les 6-9 août 2025

 


Takahara Yoshio, 34 ans au moment de l'explosion



Yoshimure Kichisuke, 17 ans au moment de l'explosion


 

 
« Retour à Hiroshima et Nagasaki, 80 ans après », TF1 Infos, le 28 juillet 2025

 
# PRIX NOBEL DE LA PAIX 2024 MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Nihon Hidankyo prix Nobel de la paix 2024

Le prix Nobel de la paix 2024 a été attribué le 11 octobre à Nihon Hidankyo, organisation japonaise de survivants des bombes A et H, pour son combat contre l’arme atomique. La remise de ce prix s'est tenue à Oslo le 10 décembre 2024 (voir le discours).

Lire le communiqué du Prix Nobel (en anglais) - et celui d'ICAN France


Lâcher de colombes devant le Mémorial aux victimes du bombardement atomique de Nagasaki, le 9 août 2019

Déclaration de Nihon Hidankyô à l’occasion
du 80° anniversaire des bombardements atomiques

Nihon Hidankyo, le 5 août 2025

(...) L’année dernière, Nihon Hidankyo a reçu le prix Nobel de la paix. Le Comité Nobel norvégien a appelé le monde à écouter les messages que nous avons toujours défendus : « Abolir les armes nucléaires », « Abolir la guerre » et « Ne plus jamais créer de survivants de la bombe atomique ». C’était un avertissement contre la complaisance face à la crise. En d’autres termes, cela indique que la communauté internationale est devenue si désespérée de trouver des solutions à la crise qu’elle devrait s’en remettre à la voix des Hibakusha.

Notre priorité absolue est désormais d’amener les dirigeants des États dotés de l’arme nucléaire, qui nous tournent le dos, à faire un pas en avant, ne serait-ce que d’un millimètre. Nous devons les amener rapidement vers le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), le seul traité véritablement efficace pour mener le désarmement nucléaire vers l’élimination des armes nucléaires, ainsi que pour fournir une assistance aux victimes du nucléaire. (...)

Lire cette déclaration

Le combat de Nihon Hidankyô
pour l’abolition des armes nucléaires

par Nippon.com, le 19 octobre 2024

Cela fait 68 ans que Nihon Hidankyô, la Confédération japonaise des survivants de la bombe A et H, fondée en 1956, œuvre à travers le monde pour faire disparaître les armes nucléaires. Elle a reçu le prix Nobel de la paix le 11 octobre 2024. En photos, voici quelques dates qui ont été essentielles dans le combat de cette association.

Lire cet article

Hiroshima : tollé autour
de la cérémonie de la paix !

Le 6 août 2024, 79 ans après le largage de la bombe sur Hiroshima par les Américains (voir les archives compilées par l'UNESCO), la cérémonie de la paix a été censurée.

Nagasaki : plusieurs pays et l'Union européenne boycottent la cérémonie

Alors que la municipalité d’Hiroshima l'avait accueilli le 6 août, Nagasaki a refusé d’inviter l’ambassadeur d’Israël le 9 août, tout en conviant son homologue de Palestine.

Le maire d’extrême droite a restreint l’accès au site, proscrit le récit d’un survivant dans les écoles et fait fi de l’opposition en invitant une délégation israélienne… La réglementation a été durcie au périmètre du parc de la Paix, les bagages contrôlés à six entrées, les mégaphones et banderoles proscrits. Pour la première fois, la zone interdite comprenait le Dôme qui marque l’épicentre de la bombe. Une décision qui divise citoyens et hibakusha – les survivants de la bombe atomique – qui y venaient prier ou manifester pour la paix.

 

Plusieurs ambassadeurs de pays occidentaux – Australie, Italie, Canada, Allemagne, France, États-Unis et Royaume-Uni – ansi que l'Union européenne, ont annoncé le 7 août qu’ils ne se rendraient pas à la cérémonie commémorative. La représentation britannique a dénoncé « une équivalence malheureuse et trompeuse avec la Russie et la Biélorussie, les deux seuls autres pays qui n’aient pas non plus été invités à la cérémonie de cette année ».

« L'importance de la vie humaine est la même pour tout le monde,
vous, moi, adultes, enfants, ennemis et alliés.
»

M. Toshiyuki Mimaki, co-Président de Nihon Hidankyo


Nuage atomique au-dessus de Nagasaki, le 9 août 1945 - Hiromichi Matsuda / Nagasaki Atomic Bomb Museum

 

 


« La reconstruction d'Hiroshima est véritablement la destruction
de la destruction, et du même coup, le sommet de la destruction. 
Hiroshima a été une seconde fois détruite, la destruction a été anéantie. »

Günther ANDERS - cité in
« Les ruines effacées de la bombe », Bruno Villalba, mars 2020

 

L'ÉPÉE DE DAMOCLÈS

 
# ARSENAL NUCLÉAIRE MONDIAL MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

Vers une nouvelle course aux armes nucléaires

Le dernier rapport du SIPRI, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, publié lundi 16 juin 2025, souligne une nette tendance à l’amélioration et à la modernisation des armes nucléaires. Un mouvement qui laisse à penser que le processus de dénucléarisation des arsenaux à travers le monde pourrait toucher à sa fin.

Le monde est de plus en plus instable et la probabilité ne cesse d’augmenter que des armes nucléaires soient un jour utilisées, en dépit de tout ce que peut souhaiter l’humanité. Les neuf puissances nucléaires de la planète ont poursuivi la modernisation de leurs programmes nucléaires en 2024, avec l’amélioration d’armes existantes ou l’ajout de nouvelles versions. Le plus inquiétant à l’heure actuelle, c’est que la tendance à la réduction du nombre d’armes nucléaires est en train de s’essouffler.

Voir ce Rapport communiqué

 

Scénario de prolifération nucléaire massive  ?

par Jean-Marie COLLIN, ICAN France, le 24 mars 2025

Il est frappant de voir à quel point la parole s’est décomplexée autour des notions de « parapluie
nucléaire », de « partage » ou de « dimension européenne des intérêts vitaux de la France ».
Désormais, les acteurs politiques et think tanks, par ignorance ou volonté d’écarter le droit international, proposent des scénarios de prolifération nucléaire.


The Last photo, Gerda Dassing - exposition L'Âge atomique

L’arrivée au pouvoir du président Trump, avec une posture en faveur d’un État autoritaire russe, a fait bouger les lignes de pensées de nombreux Français et Européens sur la dissuasion nucléaire. Les armes nucléaires, qui sont des armes de destruction massive, sont en vogue et seraient la solution aux problèmes de sécurité devant une Russie autoritaire et des États-Unis trumpistes. (...)

En cette année de 80e commémoration des destructions des villes d’Hiroshima et de Nagasaki, cette dynamique positive en faveur de l’arme nucléaire est dangereuse. Cela revient à mettre à mal des décennies d’engagements français et européen en faveur du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et du droit international. Les partisans des armes nucléaires devraient contrôler leur adrénaline. Les armes nucléaires font partie de notre insécurité mondiale, renforcer leur poids dans les politiques de défense engendrera un sombre futur. Combattre les forces hostiles à nos valeurs, doit nous obliger à utiliser des moyens militaires conventionnels, diplomatiques et économiques qui les respectent afin de préparer notre avenir et non le condamner.

Lire cet article

Prolifération

TNP : vers une nouvelle prolifération nucléaire ?, France Culture, le 22 juillet 2024

Armes nucléaires : parier sur la chance pour la survie, Olivier Berruyer, Elucid media, le 1er mars 2025

Quelle est la puissance des nouvelles armes nucléaires ? (vidéo en anglais), Sky News, le 6 août 2025

La DGA commande le développement du missile M51.4 à Ariane Group, DGA, le 12 septembre 2025

Nucléaire iranien : deux visions irréconciliables s’affrontent, ONU, le 24 septembre 2025


 


« Le pire est possible mais pas actuel donc n’a pas de réalité »

Jean-Pierre DUPUY, La guerre qui ne peut pas avoir lieu, Points, 2022


2025 comme moment inédit
dans l'histoire nucléaire globale

par Benoît PELOPIDAS, Sciences Po, janvier 2025

Nous entrons dans l’année du 80e anniversaire des premières explosions nucléaires, à Alamogordo, dans le nouveau Mexique le 16 juillet, à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.

Depuis, plus de 2000 explosions nucléaires ont eu lieu, libérant l’équivalent de 29 000 Hiroshima dans l’atmosphère et si les menaces nucléaires ont parfois eu des effets dissuasifs, dans certains épisodes particuliers, seuls des facteurs excédant le contrôle ont empêché des explosions nucléaires non-désirées.

Et deux projets antagonistes demeurent quant aux arsenaux nucléaires. L’un considère que ces armes sont des conditions nécessaires à la sécurité nationale et internationale et un autre considère au contraire qu’elles constituent des risques de sécurité internationale et appelle à un monde sans armes nucléaires. L’existence de ce choix est d’autant plus importante que la recherche a établi qu’il était possible de démanteler la totalité de l’arsenal existant en moins de dix ans même en l’absence de progrès technologique. A l’heure de la guerre en Ukraine, les partisans de ces deux futurs possibles construisent des « leçons » au service de leurs objectifs pré-définis. Sachant cela, l’année 2025 constitue un inédit dans l’histoire globale de l’âge nucléaire à plus d’un titre. 

Lire cet article

 


Isao Hashimoto, « Overkilled », 2004

 
# L'ÂGE DU CAPITAINE MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

La santé mentale des dirigeants et l’arme atomique

Près d’une dizaine de pays possèdent l'arme atomique et pourraient donc potentiellement déclencher une guerre nucléaire. Une éventualité encore plus préoccupante quand on se penche sur l’âge et l’état de santé des dirigeants de ces pays, selon une étude relayée par Sciences et Avenir.

La majorité des puissances nucléaires est dirigée par des hommes âgés : 
Xi Jinping (Chine), Donald Trump (États-Unis), Narendra Modi (Inde), Benyamin Netanyahou (Israël), Asif Ali Zardari (Pakistan) et Vladimir Poutine (Russie) ont tous plus de 70 ans. Ces âges avancés augmentent le risque de maladie chronique et démences, pouvant affecter leur discernement... et de nous précipiter dans une apocalypse nucléaire.

Dans leur étude, publiée le 8 juillet dans la revue BMC Research Notes, des chercheurs de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, ont analysé les données de santé des dirigeants décédés des puissances nucléaires, montrant à quel point une grande partie a gouverné avec des problèmes de santé qui auraient pu entraver leurs performances cognitives...

 

Une guerre nucléaire est-elle possible ?

par Jean-Luc PASQUINET, le 5 août 2025

Non seulement une guerre nucléaire est possible mais elle a commencé avec l'usage des armes à uranium appauvri aux conséquences dramatiques (même si on n'en parle pas) et surtout avec le hiatus grandissant entre l'imaginaire des humains et leurs moyens techniques (dont la bombe atomique), la disparition de la capacité d'imaginer un monde futur post-nucléaire.

  Lire ce texte

Escalades

«Les États-Unis doivent se préparer à la guerre», discours de Pete Hegseth, Le Grand Continent, le 30 sept.

« Poker » : la France simule une frappe nucléaire (vidéo), LCI, le 26 septembre 2025

La Russie vient-elle de tester secrètement son missile nucléaire ?, Geo.fr, le 26 août 2025 

Un drone ukrainien provoque un incendie dans la centrale de Koursk, FranceInfo et AFP, le 24 août 2025

Quand le monde a évité de justesse d’autres crises nucléaires, Ouest France, le 6 août 2025

Les forces nucléaires de Paris et Londres peuvent être coordonnées - Libération, le 6 août 2025

Trump envoie deux sous-marins nucléaires dans « les zones appropriées », Libération, le 1er août 2025

Macron parrain nucléaire des européens ? - Le Canard enchaîné, le 30 juillet 2025

Comment Israël a secrètement acquis la bombe nucléaire ? - vidéo de France Culture, le 25 juin 2025

Vulnérabilités nucéaires, le déni (podcast), Benoît Pelopidas, Sciences Po, le 10 février 2025

Crises nucléaires : cinq fois où l'humanité a failli disparaître, Pierre Ropert, France Culture, octobre 2022 

Attaques nucléaires évitées de justesse, Wikipedia


 
# LA BOMBE FRANÇAISE MENU

80 ANS DES BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE NAGASAKI

La force de dissuasion nucléaire française

Une série en 10 épisodes d'Albane PENARANDA,
Les Nuits de France Culture, le 3 août 2025

Un riche programme d'archives radiophoniques autour de la force de dissuasion nucléaire française. De sa genèse pendant la Seconde Guerre mondiale, avec l'explosion de la première bombe atomique française en 1960 qui débute le programme d'armement nucléaire voulu par le général de Gaulle, jusqu'à la reprise des essais nucléaires en 1995 en Polynésie française.

Le retour de la guerre en Europe a installé les questions de stratégie militaire au cœur de l'actualité. Quotidiennement dans les media, où elle est abondamment commentée et analysée, la possibilité que la guerre s’étende au-delà des frontières de l’Ukraine est évoquée. Évoquée aussi, puisque Poutine en agite régulièrement la menace, la possibilité que ce conflit ne se limite pas à l’usage d’un armement dit "conventionnel" et que l'arme nucléaire y soit employée.

Écouter ces émissions

 

 
# LE COÛT DE LA BOMBE MENU
La France consacre de plus en plus
d’argent à ses armes nucléaires

par Reporterre, le 16 sept. 2024

Alors que l’examen du projet de loi de finances pour 2025 approche et que la plupart des ministères, notamment celui de la Transition écologique, ont été priés de se serrer la ceinture, l’enveloppe consacrée aux armes nucléaires a grossi de 25 % entre 2019 et 2024 et pourrait encore augmenter, observe ICAN France dans son communiqué du 13 septembre.

 

Le coût de modernisation et de renouvellement des systèmes d’armes nucléaires est ainsi passé de 4,45 milliards d’euros en 2019 à 6,35 milliards d’euros en 2024. Le nouveau gouvernement devrait encore engager, pour 2025, près de 7 milliards d’euros s’il respecte la loi de programmation militaire (2024-2030).

Cette hausse s’inscrit dans un contexte international de débauche de moyens accordés aux armes nucléaires. Les neuf États détenteurs de la bombe ont ainsi dépensé 91,4 milliards de dollars pour leur arsenal en 2023, contre 72,9 milliards d’euros en 2019.

Lire cet article

3,5 % du PIB pour la défense : sens et non-sens d’un chiffre choc

par Fabien ESCALONA, Médiapart, le 6 juillet 2025

Dans le cadre de l’Otan, les alliés européens des États-Unis se sont engagés à des hausses massives de leurs dépenses militaires. Si les niveaux promis ont déjà été atteints par le passé, leur rationalité politique et industrielle laisse encore à désirer.

Lire cet article

Le coût humain des armes nucléaires

par le Comité International de la Croix Rouge, dossier de la Revue Internationale, 2015

Cette copieuse publication (228 pages) rassemble une sélection d’articles parus dans la version originale en anglais du numéro de l’International Review of the Red Cross, Vol. 97, n° 899, automne 2015.

Le lendemain du jour où la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima, plusieurs équipes médicales de la Croix-Rouge japonaise sont arrivées à Hiroshima en provenance des villes voisines. Elles ont aidé le personnel de l’hôpital de la Croix-Rouge japonaise qui, bien qu’étant sérieusement endommagé, fonctionnait toujours, et ont opéré dans des dispensaires improvisés installés sous des tentes, dans différentes parties de la ville dévastée.

Moins d’un mois après, le CICR avait adressé un message aux Sociétés nationales indiquant que les armes nucléaires devraient être éliminées. Sa position a été résumée ainsi : « En rendant aléatoire toute discrimination entre objectif militaire et objet civil, en plongeant ceux qu’elle atteint dans une effroyable agonie et en entravant toute possibilité de secourir les victimes du cataclysme qu'elle engendre, l'arme nucléaire mettrait en cause les fondements du droit de la guerre et de l'action secourable de la Croix-Rouge ».

Télécharger ce dossier

 
# RAINBOW WARIOR MENU

Le Rainbow Warrior,
une histoire de courage et de vérité

Il y a 40 ans, le Rainbow Warrior, qui venait de mettre le cap sur Mururoa pour dénoncer les essais nucléaires français dans le Pacifique, était la cible d’un attentat commis par les services secrets français. Ce combat dérange. Dans l’ombre, une opération d’État se prépare.

Le 10 juillet 1985, alors qu’il est amarré dans le port d’Auckland (Nouvelle-Zélande), le navire est victime d’un attentat. Deux bombes explosent à quelques minutes l’une de l’autre.

Moins de quatre minutes plus tard, le Rainbow Warrior a sombré. Fernando Pereira, militant et photographe de Greenpeace, meurt noyé, pris au piège à l’intérieur du navire. Greenpeace retrace l’histoire riche et inspirante de ce navire emblématique et de ses successeurs, symbole de résistance.

Lire cet article

Rainbow Warrior 40 ans après : « L’État français était prêt à toutes les ignominies pour continuer de perpétrer ses essais nucléaires », Jade Lindgaard avec Chantal T. Spitz, Médiapart, le 10 juillet 2025

Rainbow Warrior : 40 ans après, Edwy Plenel raconte ce scandale d’État (vidéo), INA, le 17 juillet 2025

Rainbow Warrior, 40 ans après : un crime d’État resté impuni, Edwy Plenel, Médiapart, le 17 septembre

Qui a coulé le Rainbow Warrior ? Doc. en 3 épisodes (vidéo), France 2 et France TV, septembre 2025

Pour nos droits, notre planète, résistons !

Quarante ans après l’attentat du Rainbow Warrior et sa dernière mission, les menaces demeurent : criminalisation des actions non-violentes, surveillance renforcée, pressions judiciaires, procédures-bâillons et atteintes aux libertés associatives... les militant·es écologistes continuent de déranger.

Greenpeace fait actuellement face à une procédure-bâillon sans précédent aux États-Unis : dix ans après les manifestations des peuples autochtones Sioux contre la construction d’un oléoduc dans le Dakota du Nord, Greenpeace International ainsi que deux entités de Greenpeace aux États-Unis ont été condamnées en mars 2025 par un jury américain à verser plus de 660 millions de dollars à la multinationale Energy Transfer, propriétaire de l’oléoduc. Ces poursuites sont un exemple clair de ces procédures-bâillon qui visent à étouffer sous des frais de justice les organisations non gouvernementales à but non lucratif afin de les faire taire. Grenpeace lance un appel pour faire primer les droits et la planète sur les profits et la préservation d’un système économique destructeur du vivant.

Signer l'Appel

 

 


(...) « Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison. »

Albert CAMUS, conclusion de l'éditorial de Combat, le 8 août 1945

 

 

ENTRE L'ENFER ET LA RAISON

 
# REPENSER LES CHOIX NUCLÉAIRES MENU

Repenser les choix nucléaires

par Benoît PELOPIDAS, Sciences Po, 2022

À en croire la parole officielle, les experts et la presse, les armes nucléaires prolifèrent dans le monde et cet état de fait serait immuable. Ainsi, la politique française ne fait pas débat. Elle repose sur trois postulats : efficacité de la dissuasion nucléaire, absence de risque grâce à un contrôle adéquat, responsabilité morale et politique du chef de l’État, seul habilité à déclencher le feu nucléaire.

À partir d’archives françaises, britanniques et américaines, d’entretiens dans de nombreux pays et d’une enquête inédite sur l’opinion européenne, l’auteur réévalue ces postulats. Requalifiant la prolifération comme une partie du problème, il cartographie les vulnérabilités, expose les limites du savoir existant, propose des outils pour ne pas céder à la confiance excessive dans les discours d’autorité, élucide les paris qui sous-tendent les différentes politiques possibles et documente le rôle qu’a joué la chance dans l’évitement d’explosions nucléaires non désirées.

 

Parce qu’en démocratie, il est crucial que les choix nucléaires s’appuient sur la discussion publique d’alternatives cohérentes, cet ouvrage donne au citoyen, à l’élu, au militaire et à l’éducateur les moyens de se forger un avis sur un sujet aussi essentiel que réputé intouchable.

En savoir plus / Extraits du livre / Cartographies utilisées

Les armes nucléaires nous bercent d’illusions

Entretien avec Benoît PELOPIDAS par Laure NOUALHAT, Reporterre, le 6 août 2025

80 ans après les bombes à Hiroshima et Nagasaki, l’arme nucléaire reste au cœur des politiques de défense. Pour le pire, déplore le chercheur Benoît Pelopidas : elle crée un faux sentiment de protection. Mobiliser une mémoire collective permet aux citoyens de comprendre la violence nucléaire causée par la bombe, mais aussi les vulnérabilités présentes et à venir.

Face aux limites planétaires et au réchauffement climatique notamment, il serait bienvenu d’avoir un débat serein sur les bienfaits et les nuisances de ces systèmes d’armes. Ce débat n’a que très rarement lieu et, quand il a lieu, il est biaisé systématiquement.

Lire cet entretien

Du même auteur :

Cinq erreurs sur les armes nucléaires - Benoît Pelopidas, Sciences Po, le 29 novembre 2024
Vous pensez qu'il n'y a plus eu d'explosion nucléaire depuis Nagasaki en 1945 ou que les Ukrainiens auraient pu dissuader la Russie s'ils avaient conservé leur arsenal nucléaire ? Vous avez tort. Cinq erreurs courantes au sujet des armes nucléaires sont reprises par les médias comme le grand public.

Analyse du film Oppenheimer - historique et contexte actuel (vidéo), The Flares, novembre 2023

Sur la série Chernobyl - et analyse d'un sondage sur le risque nucléaire, CNews, juin 2019

« Imaginer la possibilité de la guerre nucléaire pour y faire face »
Le rôle de la culture populaire visuelle de 1950 à nos jours, Cultures et Conflits, 2022

Vulnérabilité nucléaire, le déni

Intervention de Benoît PELOPIDAS, séminaire de Sciences Po, le 10 février 2025
organisé dans le cadre du groupe de recherche Sciences Sociales et Psychanalyse.

Des frappes nucléaires délibérées, inadvertantes ou accidentelles restent démontrablement possibles. Si une ou plusieurs d'entre elles survenaient, les populations ne seraient pas protégées. Face à cette forme particulière de vulnérabilité nucléaire, la théorie des relations internationales et la science politique manifestent plusieurs formes de déni que cette intervention se propose d'explorer, notamment à la lumière des leçons tirées des cas d'absence d'explosions nucléaires non-désirées dont l'issue ne peut pas être expliquée par l'application parfaite des pratiques de contrôle. On observera ainsi que si l'absence de déni est affirmée au niveau théorique, néanmoins ce dernier est quasi-omniprésent en pratique, surtout lorsque des recommandations politiques sont formulées.


 
# VINGT MENSONGES MENU

Vingt mensonges sur les armes nucléaires
et comment y répondre

par ICAN France et IDN, le 18 octobre 2024

ICAN France, relais national de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017 et lDN, Initiatives pour le Désarmement nucléaire, fondée en 2014 par Paul Quilès, et avec le soutien de la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le Progrès humain, publient un argumentaire intitulé « Vingt mensonges sur les armes nucléaires ».

Cet argumentaire - de 76 pages - apporte des clés de compréhension aux associations et personnes luttant pour un monde libéré des armes nucléaires, et vient encourager la réflexion sur la remise en cause de la dissuasion nucléaire.

En effet, les récents conflits et crises internationales montrent clairement que les armes nucléaires ne garantissent pas la paix, mais permettent la guerre conventionnelle (Russie – Ukraine), exacerbent les tensions (Iran – Israël, course aux arsenaux des puissances nucléaires dont la France) et rendent plus fragile l’équilibre stratégique mondial (Chine, Corée du Nord, États-Unis).

Les experts des deux organisations ont mené une analyse approfondie pour déconstruire les mensonges couramment véhiculés autour de la sécurité prétendue qu’offrent les armes nucléaires. Ils démontent les idées reçues qui perdurent dans le discours public et stratégique, en soulignant les risques humanitaires, environnementaux et politiques liés à l’arme nucléaire. De même, ils expliquent pourquoi la diplomatie française se trompe – parfois volontairement – dans ses critiques sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui permet d’engager un désarmement nucléaire progressif et multilatéral.

Télécharger ce dossier


« Nous ne vivons plus dans une époque mais dans un délai. C'est aujourd'hui que
ces termes "fin du monde", "apocalypse" prennent un sens sérieux et non métaphysique ; depuis l'année zéro (1945), ils désignent pour la première fois une fin réellement possible. »

Günther ANDERS, La Menace nucléaire

 
# CONSULTER LES CITOYENS MENU

Le débat sur l’usage militaire du nucléaire
doit être ouvert à la société civile, puisque ce sont les populations qui seraient anéanties

Tribune
Le Monde, le 22 mars 2025

À la suite des propos du président de la République évoquant l’extension du « parapluie nucléaire français » aux alliés européens, un collectif réunissant universitaires, associatifs, diplomates et militaires appelle, dans une tribune au « Monde », à l’ouverture d’un débat global sur la question.

La récente proposition du président de la République, Emmanuel Macron, pour un « dialogue stratégique » sur un élargissement de la dissuasion nucléaire française à l’Europe a remis le sujet sous les feux de l’actualité. Il est grand temps que la France se livre enfin à un débat public transparent et objectif sur ces armes puissantes et dangereuses, qu’elle s’est engagée à éliminer dès la fin de la guerre froide en rejoignant le traité de non-prolifération.

Lire cette tribune

Les citoyens doivent être consultés
sur la politique nucléaire de la France

par Renaud MELTZ, historien, directeur de recherches au CNRS
Tribune parue dans Libération, le 15 octobre 2024

L’exposition sur « L’Âge atomique. Les artistes à l’épreuve de l’histoire », organisée par le musée d’Art moderne de Paris, interpelle l’historien du nucléaire. Quelle est la place du citoyen face à l’arme atomique ?

En 1945, les hommes se sont dotés de la possibilité de mettre un terme à leur propre histoire. Les artistes n’ont cessé, depuis, de rendre sensible l’angoisse suscitée par cette arme.

L’exposition donne à voir une grande absente : la parole du citoyen, confisquée sur le sujet, comme si l’exceptionnel pouvoir de destruction justifiait de restreindre le périmètre de discussion aux arènes politiques les plus étroites, tels les comités de défense.

Entre les décideurs qui ont naturalisé l’arme atomique comme un attribut indispensable à l’équilibre stratégique mondial (un équilibre de la terreur), et la capacité d’énonciation et de dénonciation des artistes, quelle place pour la rationalité collective, quelle occasion de délibérer de l’opportunité de détenir la bombe ?

Lire cette tribune

 

Bruce Conner, Bombhead, 2002

 
# L'IMPACT D'UNE GUERRE NUCLÉAIRE MENU

La France s'oppose à une étude scientifique
sur l'impact de la guerre nucléaire
par ICAN, le 8 nov. 2024

Le 1er novembre 2024, en première commission des Nations Unies sur la paix et la sécurité, la diplomatie française a honteusement poussé le bouton rouge - avec son ennemi la Russie et le Royaume Uni - pour voter contre la résolution « impact d'une guerre nucléaire et recherche scientifique ». Cette résolution - approuvée à une écrasante majorité de 144 voix - doit examiner les effets physiques et les conséquences sociétales d'une guerre nucléaire à l'échelle locale, régionale et planétaire, notamment les effets climatiques, environnementaux et radiologiques, ainsi que les incidences sur la santé publique, les systèmes socio-économiques mondiaux, l'agriculture et les écosystèmes.

Lire ce texte

 


« Atom Bomb », la bombe sur Nagasaki par Kurtzman & Wood,
Two Fisted Tales
# 33, juin 1953 - télécharger cette BD en pdf

 

Si une bombe atomique explose,
saurez-vous ce qu'il faut faire ?

Peut-être suivre les conseils que le gouvernement américain avait édités en 1951 sous forme de comics.
IF A A-BOMB FALLS

Ou consulter cette autre brochure de la Défense civile
du Maryland datée de 1954 : The H-BOMB and YOU.

 

D'autres ouvrages de propagande
de l'industrie nucléaire américaine :

ATOMIC REVOLUTION (1957, par Philip Copp)
POWER FOR PROGRESS (1971, Big Rock Point)
RADIATION AND MAN
(1972, Canadian Nuclear Ass)

 

 

Calculateur de retombées d'explosions nucléaires, utilisé par l'armée US
pour mesurer les débits de dose et la contamination du personnel après
une explosion nucléaire) - photo (détail) Alastair Philip WIPER, 2022

 
# APPEL DES VILLES POUR SOUTENIR LE TIAN MENU

Appel des villes et des collectivités
territoriales pour soutenir le TIAN

une action auprès des municipalités de ICAN France

Notre ville est profondément préoccupée par la lourde menace que les armes nucléaires posent aux communautés à travers le monde.

Nous sommes fermement convaincus que nos habitants ont le droit de vivre dans un monde libre de cette menace. Toute utilisation, délibérée ou accidentelle, d’arme nucléaire aurait des conséquences catastrophiques durables et à grande échelle pour la population et pour l’environnement. Par conséquent, nous soutenons le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et appelons notre gouvernement à y adhérer. »

En souscrivant à cet appel promu par ICAN, les villes peuvent faire entendre leur voix pour aider à créer un mouvement de soutien envers le TIAN.

Cet appel est également relayé et soutenu par le réseau mondial de l’ONG des Maires pour la Paix ; un réseau présidé par les maires d’Hiroshima et de Nagasaki, qui rassemble plus de 8 000 collectivités locales dans 165 pays, dont 150 en France. Ces collectivités s’engagent à travailler pour une culture de la paix dans un monde enfin libéré de la menace des armes nucléaires.

Voir le dossier d'affiliationTélécharger le texte du TIAN

Montpellier, 70° ville de France à soutenir le TIAN

Montpellier est la première ville du département de l’Hérault à signer l’Appel des villes pour soutenir l’universalisation du Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et inviter la France à adhérer à cette nouvelle norme internationale. Cet Appel, lancé par ICAN (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires), prix Nobel de la Paix 2017, a pour objectif de soutenir ce traité en vigueur depuis le 22 janvier 2021.

Cette signature a eu lieu le 17 avril 2023 en présence de Patrice Bouveret co-porte-parole de ICAN France et directeur de l’Observatoire des armements, ainsi que des représentants du Collectif Stop armes nucléaires 34. Elle ouvrait une semaine d‘événements intitulée « Le désarmement nucléaire à l’heure de la guerre en Ukraine ».

Montpellier rejoint ainsi les 69 autres villes françaises, dont Paris, Lyon, La Courneuve, Bordeaux, et plus de 700 autres à travers le monde (Berlin, Sydney, Oslo, Washington…) déjà signataires.

Cet Appel des villes souligne le danger des armes nucléaires, renforcé depuis le début de la guerre d’invasion de la Russie en Ukraine. Il demande à la France de rejoindre le processus du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Ce traité, mis en œuvre par l’ONU, est à ce jour signé par 92 États et compte 68 États membres (dont l’Autriche, l’Afrique du Sud, l’Irlande, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Saint-Siège). Il est soutenu également par le Comité international de la Croix-Rouge et de très nombreuses organisations.  

Lire le communiqué d'ICAN

M. le président, puisque vous êtes à Hiroshima

Dans une tribune à L’Opinion, un collectif de 59 parlementaires, demandent au Président Macron (à l'occasion du Sommet du G7, du du 19 au 21 mai 2023) de ne pas isoler la France du dialogue sur le désarmement nucléaire aux Nations Unies, sous peine d’affaiblir la crédibilité de la France et de brouiller notre posture nucléaire.

Lirecette tribune

 

 

 

« La Belle Epoque », c'était celle où l'adulte ne manquait pas d'aplomb et, s'il mettait du plomb dans la tête de l'enfant, c'était pour que l'enfant trouve tout naturel de recevoir plus tard du plomb n'importe où dans le corps. Heureuse époque encore un peu artisanale où dans les petites confiseries le modeste travailleur suçait les dragées manquées afin de récupérer les amandes, cependant qu'en temps de guerre, sur les champs de bataille, des ferrailleurs récupéraient l'or des dents des morts ou le plomb des balles afin de le vendre un bon prix aux fabriques de soldats de plomb. Aujourd'hui, c'est du napalm que l'adulte met dans la tête des enfants et il est étonnant qu'il s'étonne quand l'enfant fabrique des cocktails molotov même avant d'être adolescent. »
Jacques PRÉVERT

 

EFFORT DE GUERRE

 
# EFFORT DE GUERRE MENU
La fabrique du consentement à l’effort de guerre
par l'ACRIMED, le 14 mars 2025

Depuis l’allocution d’Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine, le 5 mars, les grands médias sont en ordre de marche. Réhabilitation du président en « chef de guerre », patriotisme exacerbé, concert militariste et glorification des industriels de guerre... Mené tambour battant, le SAV du discours présidentiel s’accompagne d’une nouvelle séquence de matraquage patronal contre le « modèle social » et pour « travailler plus » au nom, prétendument, de l’« effort de guerre »

 

Lire l'article de l'Acrimed : « Pensions ou munitions ? : la fabrique du consentement à l’effort de guerre »

Ventes d’armes : le boom des exportations françaises, y compris vers Israël, Médiapart, le 4 sept. 2025

Le rapport au Parlement 2025 sur les exportations d’armement de la France (extraits par Médiapart)

Du tritium à Civaux

Le ministre des Armées s’est rendu le 18 mars sur le site de la centrale de Civaux (Vienne, 86), accueilli par la direction d’EDF sur site. Le ministre a expliqué la collaboration qui se met en place entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium. Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion (communiqué du Ministère de la Défense).

 

« Lorsque le CO2 dégagé par chaque avion de combat Rafale (2.200 litres de carburant par heure de vol) sera perçu comme une bombe à retardement, on se rappellera que le carburant le moins cher est celui qu’on ne consomme pas. Et que la guerre la plus écolo est celle qu’on ne livre pas. »

Ben CRAMER

 
# GUERRE À LA GUERRE MENU
Guerre à la guerre :
une campagne pour désarmer le militarisme
par SURVIE, le 24 mars 2025
Le travail d'analyse critique que mène Survie sur le pilier militaire du néocolonialisme français, du Sahel au génocide des Tutsis au Rwanda, et sur le "savoir faire" français en terme de coopération policière avec des régimes criminels, motive son choix de s'engager dans la campagne « Guerre à la guerre ». Cette coalition de diverses organisations vise à désarmer le militarisme, l'impérialisme et le colonialisme.

Alors que nos dirigeants multiplient les annonces martiales et les dépenses militaires et que les empires menacent de dévorer le monde, il est urgent de faire front contre la guerre et le militarisme.

Une mobilisation massive s’organise contre le salon du Bourget, le plus grand salon mondial de l’armement, qui aura lieu du 16 au 22 juin prochains, près de Paris.

Une occasion d’exprimer massivement notre refus de la marche vers l’abîme. D’ici là, rejoignez la coalition Guerre à la guerre, parlez-en autour de vous : organisons nous contre le militarisme.

Voir le Programme

 
 

« Les armes sont des marchandises idéales, car ce sont des produits qui, tout comme les biens de consommation, ne servent qu’une seule fois. Vus sous cet angle, les munitions et les petits pains sont des produits de même nature.  »

Günther ANDERS, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ?

 
# LES GÉMONIES DU MAL MENU

Pourquoi les peuples laissent-ils
s’accomplir le crime nucléaire contre
les prochaines générations ?

par Nicole ROELENS, FSM antinucléaire, Paris, le 3 novembre 2017

Une dimension encore peu appréhendée du crime nucléaire : son impact sanitaire est d’autant plus violent que l’on remonte le cours de la vie vers son origine.

Le nucléaire est d’abord une technique de destruction massive, l’atout majeur de la thanatocratie c’est-à-dire l’attribution du pouvoir à ceux qui détiennent la plus grande capacité d’extermination. L’impuissance des femmes qui donnent la vie face à la destruction technologique de la descendance s’accompagne d’une inertie de la très grande majorité des hommes devant la prolifération d’un technomonde hostile au vivant. Ce technomonde les fascine parce qu’il est synonyme de toute puissance et que les hommes n’ont majoritairement pas renoncé aux illusions de toute-puissance.


Le missile nucléaire russe RS-28 Sarmat, dit « Satan »
 

Il est temps de dire que l’inertie face au processus d’autodestruction de l’humanité tient à la complicité de la société sexiste avec la guerre larvée contre les femmes et les humains de demain.

Cette guerre est menée en toute inconscience par les mâles les plus hégémoniques. Elle est impensée, mais elle est attestée par l’indifférence collective à l’égard des intérêts intergénérationnels, par la dégradation contemporaine du processus d’engendrement, par la destruction systématique des conditions de survie de nos descendants.

Lire ce texteTélécharger ce texte

 

Écouter Nicole Roelens à propos de ce texte,
Radio Galère
, la 1/2h radioactive, le 14 novembre 2017

Mémorial pour la Paix à Hiroshima : statue offerte en 1959 par le sulpteur Hongô Shin
au Maire d'Hiroshima, M. Hamai, à l'occasion du 5° congrès mondial pour l'abolition des armes nucléaires,
inaugurée en 1960 grâce au soutien de l'association des femmes de Hiroshima

 

 

« Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes, que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique.

Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. (...) »

Albert CAMUS, début de l'éditorial de Combat, le 8 août 1945

 
# SCIENCE SANS CONSCIENCE MENU
Oppenheimer et Heisenberg
L'enrôlement politique des physiciens
dans la construction de la bombe atomique


Salvador Dali, « Les trois sphinx de Bikini », 1947 


France Culture, série « La science et ses
mauvaises consciences »
# 3/4, juin 2025,
avec Harry Bernas, Olivier Rey et Ange Pottin

Les figures d’Heisenberg et d’Oppenheimer interrogent sur l’enrôlement politique et militaire des scientifiques dans le nucléaire, hier comme aujourd’hui, à un moment où les tensions internationales ravivent la question du rôle des savoirs scientifiques dans les rapports de force contemporains.

Écouter cette émission

« Trinity », l'essai atomique au Nouveau-MexiqueFrance Culture, le 8 juillet 2022

Allons-nous continuer la recherche scientifique?

par Alexandre GROTHENDIECK
conférence-débat donnée à l’amphithéâtre du CERN, le 27 janvier 1972

ARCHIVE SONORE DE CE DISCOURS


« La recherche nucléaire est indissolublement associée, pour je crois également beaucoup de gens, à la recherche militaire, aux bombes A et H et, aussi, à une chose dont les inconvénients commencent seulement à apparaître : la prolifération des centrales nucléaires. En fait, l’inquiétude qu’a provoqué depuis la fin de la dernière guerre mondiale la recherche nucléaire s’est un peu effacée à mesure que l’explosion de la bombe à Hiroshima et Nagasaki s’éloignait dans le passé. Bien entendu, il y a eu l’accumulation d’armes destructives du type A et H qui maintenait pas mal de personnes dans l’inquiétude.

En savoir plus Télécharger ce texte

Décroiscience

un livre de Nicolas CHEVASSUS-AU-LOUIS,
Agone, collection Contre-feux, août 2025

Aux prêtres de la religion scientifique qui voient dans la science la solution à tous les problèmes (qu’elle a souvent engendrés), ses critiques les plus radicaux répondent par l’arrêt de toute recherche scientifique. Évitant ces deux écueils, l’auteur de ce livre, épris de rationalité et amoureux des sciences, analyse les dysfonctionnements de la recherche, sa soumission aux diktats du capitalisme et des politiques de puissance. Contre la prééminence du quantitatif sur le qualitatif, il en appelle à remettre de la démocratie dans les décisions, les programmes, les finalités. Brider les sciences, car une conclusion s’impose : « Pas de décroissance sans décroiscience. »

En savoir plus

 
  Des treillis dans les labos
La recherche scientifique au service de l'armée
Fabrice Lamarck, Le Monde à l'envers, avril 2024
Dans une envolée rare, les dépenses militaires européennes ont atteint leur niveau de la fin de la guerre froide. En France, troisième exportateur mondial d'armes, le complexe militaro-industriel mobilise entreprises et chercheurs civils pour concevoir et fabriquer les armes de demain. Grenoble, spécialisée en semi-conducteurs, est emblématique de cette collusion. Fabrice Lamarck mène une critique du rôle des chercheurs dans les sociétés capitalistes avancées. Il est membre du Groupe Grothendieck, et participe au collectif « Faut-il continuer la recherche scientifique ? ».

 


David Lynch, Twin Peaks, The Return - part 8, Trinity test (2017)

 
# LA GUERRE NUCLÉAIRE SECRÈTE MENU

Le Monde comme projet Manhattan

par Jean-Marc ROYER, Le Passager clandestin, 2017

Début août 1945, le monde, fasciné, découvre la puissance du feu nucléaire. Les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, deux villes choisies dans le but de « causer le maximum de dégâts et de pertes en vies humaines », sont l’aboutissement inévitable du projet Manhattan. Initié et mené dans le plus grand secret, ce dernier a réuni quatre années durant la fine fleur de la science internationale, les industries de pointe étatsuniennes (de Monsanto à Westinghouse) et la puissance de l’État adossé à son armée. Retraçant en un récit glaçant et solidement documenté l’histoire secrète de ce projet, Jean-Marc Royer montre comment la recherche d’une « solution totale » y prit vite le pas dans les esprits sur toute considération humaine. En cela, le nucléaire constitue une transgression majeure des interdits sociaux fondamentaux sous l’égide d’un puissant imaginaire structuré par la « rationalité calculatrice ».

Pour en savoir plus

American Ground Zero
La Guerre nucléaire secrète

par Carole GALLAGHER, 1993

À travers des portraits et interviews d'Américains ayant travaillé dans la fabrication de la bombe atomique, ce livre traduit ici en français dessine un panorama saisissant des victimes non décorées d'une guerre non déclarée. Ce travail sur les armes atomiques américaines cherche avec détermination à obliger les patrons de l'industrie des armes nucléaires à faire face aux coûts humains de leur œuvre.

Lire ce texte

 

 

La Chambre à gaz atomique

par Paolo SCAMPA, AIPRI, juillet 2011

Traité de physique sur la contribution des essais nucléaires à la contamination finale de l’atmosphère

 

 

Étude en guise d'inventaire radiologique sur la masse globale des charges nucléaires employées et sur les résidus atomiques dispersés durant les essais atomiques aériens. La physique n’est hélas pas une opinion et que l’air soit désormais envahi par les nanoparticules radioactives n’est pas un mirage. Par la grâce des physiciens nucléaires que l’on loue tant, nous vivons en effet désormais et à jamais dans une chambre à gaz radioactive infiniment vaste et à effet tumoral retardé.

Lire ce texte

 

 
# SILENT FALLOUT MENU

Silent Fallout

Film documentaire réalisé par Hideaki ITO, 2023 (site d'informations ici).

« Silent Fallout » est un film documentaire réalisé par Hideaki Ito sur les retombées des essais nucléaires atmosphériques américains, débutés en 1951. À Saint-Louis, la Dr Louise Reiss a commencé à collecter des dents de bébé auprès d'autres mères de sa communauté. En étudiant ces dents, elle a constaté que les enfants avaient été exposés à des niveaux de rayonnement dangereux. Silent Fallout retrace ces histoires et autres, voyageant de Salt Lake City, en Virginie, au Missouri, au Royaume-Uni et au Japon, exposant la vérité complexe qui se cache derrière la bombe.

Ce film, « Retombées Silencieuses » en français, sera disponible en version sous-titrée en février 2025.
Nos Voisins Lointains 3.11 centralisent les projections en France.


 
Bande annonce du film « Retombées silencieuses »

 
# CENTRALES NUCLÉAIRES ET GUERRE MENU

L’improbable et l’imprévu : à propos
des centrales nucléaires en temps de guerre

par Aurélien Gabriel COHEN et Bérangère BOSSARD, Terrestres, le 24 mars 2022

Et si avec l'invasion russe de l'Ukraine, le nucléaire avait dévoilé une nouvelle part de son aberration ? Cette technologie a été conçue pour être développée dans un temps de paix géopolitique et de stabilité sociale. Or, l'évènement ukrainien souligne qu'un tel postulat est non seulement illusoire, mais moralement inconséquent. 

L'imprévisibilité historique — encore renforcée par les récents bombardements étasuniens sur les infrastructures d'un programme nucléaire iranien dont les USA ont pourtant été les initiateurs en 1957 — nous oblige à réexaminer en profondeur les conditions de possibilité du nucléaire, en allant au-delà du seul débat technique.

Lire la suite

À propos de la guerre en Ukraine et à la centrale nucléaire de Zaporijia

 
# LE RETOUR DE LA MENACE NUCLÉAIRE MENU

La menace nucléaire est de retour
par Mohamed ElBARADEI, Vienne, le 7 mars 2022
Directeur général de l'AIEA de 1997 à 2009, Nobel de la paix 2005,

« Les récents affrontements entre les troupes russes et les forces ukrainiennes de défense civile aux abords immédiats de la centrale nucléaire de Zaporijia révèlent à quel point le monde est proche aujourd’hui d’un terrible cauchemar : une fuite radioactive majeure. La centrale de Zaporijia, la plus importante d’Europe, est équipée de six réacteurs, et chacun d’entre eux aurait pu être endommagé par les incendies qui se sont déclarés à la suite des frappes russes sur les installations de la centrale et des combats pour s’emparer de celle-ci. L’extinction rapide du feu témoigne du professionnalisme et de la bravoure du personnel de la centrale.

Parmi les nombreuses répercussions que pourrait avoir sur l’Europe, voire au-delà, le conflit en Ukraine, les retombées nucléaires seraient l’une des plus toxiques et intrusives. La libération de substances radioactives pourrait rendre inhabitables des agglomérations entières et menacer des centaines de milliers de personnes – bien au-delà du voisinage immédiat.

Mais pire encore serait une frappe nucléaire. Le trait le plus perturbant de la guerre en Ukraine est la réintroduction des armes nucléaires comme élément central de la géopolitique. Après avoir averti que toute puissance qui interviendrait dans le conflit en paierait des « conséquences comme elle n’en a jamais vues dans son histoire », le président russe Vladimir Poutine a répondu à la première vague de sanctions européennes en relevant l’état d’alerte de ses forces nucléaires. (...)

Nous devons mobiliser l’opinion publique mondiale, afin de faire peser une plus forte pression sur les pays possédant des armes nucléaires pour que ces derniers s’engagent à les éliminer complètement. L’interdiction totale de possession d’armes nucléaires doit devenir une règle impérieuse du droit international, et la constitution d’arsenaux nucléaires être proscrite à l’égal des génocides. Mais comme nous le montrent l’horreur s’abattant sur l’Ukraine et le péril nucléaire continuel dans lequel elle se trouve, le temps ne joue pas en notre faveur. »

Lire cet article

 
# ATOMES CROCHUS N°6 MENU

Atomes crochus n° 6
(avril 2022 - 24 pages couleur en format A3)

à propos des liens entre le nucléaire civil et militaire et des dangers qui planent sur les centrales nucléaires à la lumière de la guerre en Ukraine...


Visualiser ce numéro

Télécharger Atomes crochus n° 6

 



 

 

 
SPARKS, « Hit Me, Baby », 2025, album MAD! (Mutualy Assured Destruction !)
« Frappe-moi, baby, je t'en supplie / Je dois me réveiller / Cela ne peut pas être vrai / Je dois me réveiller
Ce cauchemar semble si réel / Cela devient inquiétant / De plus en plus inquiétant / Frappe-moi, baby, réveille-moi »
 



 

PENSER HIROSHIMA

 
# ANDERS EST CONTRE TOUT MENU

« Hiroshima est partout »

« Avoir raison avec Günther ANDERS », France culture, le 9 août 2023 - série de 5 émissions

Günther Anders, de 1945 à sa mort, n’eut de cesse de revenir au sujet de la bombe atomique dans sa pensée mais aussi dans ses engagements militants : « Ce combat est notre destin », écrivait-il ainsi dans Hiroshima est partout.

Écoutez ces émissions

 

 
# L'OPPOSITION À L'ARME ATOMIQUE MENU

L’ONU, l’opinion mondiale
et le désarmement depuis 1945

par Chloé MAUREL, Recherches Internationales n°116, 2019

Depuis sa création en 1945, et suite au traumatisme de l’explosion des bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki, l’ONU et l’opinion mondiale ont poussé en faveur du désarmement. Le Plan Baruch (1946), l’Appel de Stockholm (1950), le Traité de non-prolifération (1968) et le récent Traité d’interdiction des armes nucléaires (2017) sont des étapes importantes qui ont marqué la communauté internationale.

Pourtant, la mise en pratique effective du désarmement reste lente et très incomplète, en raison de la crise du multilatéralisme et de l’émergence de puissances agressives dans le monde multipolaire actuel. Le prix Nobel de la paix décerné à l’ICAN («Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires») en 2017 apparaît de bon augure pour l’avenir. Le désarmement apparaît comme un impératif non seulement politique, mais aussi social, étant donné que 1 % des financements accordés à la recherche militaire dans le monde suffirait à nourrir de manière satisfaisante tous les habitants de la planète.

Lire cet articleTélécharger

 

 

« Nous exigeons l'interdiction absolue de l'arme atomique, arme d'épouvante et d'extermination massive des populations. Nous exigeons l'établissement d'un rigoureux contrôle international pour assurer l'application de cette mesure d'interdiction. Nous considérons que le gouvernement qui, le premier, utiliserait, contre n'importe quel pays, l'arme atomique, commettrait un crime contre l'humanité et serait à traiter comme criminel de guerre. Nous appelons tous les hommes de bonne volonté dans le monde à signer cet appel. »

Appel de Stokholm, le 19 mars 1950 (à propos de cet Appel)

 
# EINSTEIN POUR LA PAIX MENU

Albert Einstein : « L’organisation de la paix »

Lettre au rédacteur du New York Times, le 10 octobre 1945

« La première bombe atomique a fait plus que de détruire la ville d’Hiroshima.
Elle a fait également exploser nos idées politiques traditionnelles et démodées.

La situation actuelle d’anarchie internationale, qui force l’humanité à vivre sous la menace constante d’anéantissement brutal, a conduit à une dangereuse course aux armements atomiques. Le Comité d’urgence des Savants atomistes est conscient de sa responsabilité pour informer les citoyens de ce pays et de tout autre pays, que les nations ne peuvent plus penser en termes de puissance militaire ou de supériorité technique. Ce qu’un groupe d’hommes a découvert, d’autres groupes d’hommes qui poursuivent la connaissance avec patience et intelligence le trouveront aussi. Il n’y a pas de secrets scientifiques. Et il ne peut pas y avoir non plus de défense efficace contre une agression sur une base purement nationale.

La libération de l’énergie atomique a créé un monde nouveau dans lequel les anciens modes de pensée qui comprennent les vieilles conventions diplomatiques et la politique de l’équilibre des forces sont devenus tout à fait absurdes. L’humanité doit renoncer à la guerre dans l’ère atomique. Ce qui est en cause, c’est la vie ou la mort de l’humanité.

 
Albert Einstein en 1947

La seule force militaire qui puisse apporter la sécurité au monde c’est une force de police supra-nationale fondée sur la loi mondiale. C’est dans cette direction que nous devons diriger nos énergies. »

Lire ce texte

Il n'y a pas d'autorité supranationale
suffisante et en qui on puisse avoir confiance

Lettre ouverte à l'Assemblée générale des Nations Unies, New York, octobre 1947

« Il ne pourra jamais y avoir accord total sur le contrôle international et l’administration de l’énergie atomique, ou sur le désarmement général tant qu’il n’y aura pas de modification du concept traditionnel de souveraineté nationale. Car, tant que l’énergie et les armements atomiques seront considérés comme une partie vitale de la sécurité nationale, aucune nation ne fera plus que d’accorder une attention formelle aux traités internationaux.

La sécurité est indivisible. Elle ne peut être atteinte que lorsque les garanties nécessaires de la loi et d’application de la loi existent partout, si bien que la sécurité militaire n’est plus le problème d’un Etat seul. Il n’y a pas de compromis possible entre la préparation à la guerre d’une part et la préparation d’une société mondiale fondée sur la loi et l’ordre d’autre part. (...) »

Lire ce texte Télécharger ce texte Texte original anglais

Manifeste Russell Einstein

Manifeste Russell Einstein, le 9 juillet 1955 - signé par Max Born, Percy Williams Bridgman,
Albert Einstein, Léopold Infeld, Frédéric Joliot-Curie, Herman J. Muller, Linus Pauling,
Cecil F. Powell, Józef Rotblat, Bertrand Russell et Hideki Yukawa

« Sachant qu’en cas de nouvelle guerre mondiale les armes nucléaires seront certainement employées et que ces armes mettent en péril la survie de l’humanité, nous invitons instamment les gouvernements du monde à comprendre et à admettre publiquement qu’ils ne sauraient atteindre leurs objectifs par une guerre mondiale et nous leur demandons instamment, en conséquence, de s’employer à régler par des moyens pacifiques tous leurs différends. (...) »

Télécharger le texte intégral du Manifeste


Lire aussi :
De la bombe atomique à la lutte antinucléaire, la bifurcation de Józef Rotblat,
Amélie Poinssot, Mediapart, le 25 août 2025

 

 

« Lorsque l’opinion publique de tous les pays aura été informée des dangers énormes, lorsqu’elle s’élèvera contre la poursuite des essais, alors les hommes d’État seront forcés de conclure un accord pour arrêter les expériences. »

Albert Schweitzer, Radio-Oslo, le 23 avril 1957
« Premier Appel contre les expérimentations de bombes atomiques »

 
# SURRÉALISME ANTINUCLÉAIRE MENU

Démasquez les physiciens, videz les laboratoires

Tract du Comité de Lutte Anti-Nucléaire,
signé par André Breton et par d'autres surréalistes, Paris, le 18 février 1958

Rien, plus rien aujourd’hui ne distingue la Science d’une menace de mort permanente et généralisée : la querelle est close, de savoir si elle devait assurer le bonheur ou le malheur des hommes, tant il est évident qu’elle a cessé d’être un moyen pour devenir une fin.

La physique moderne a pourtant promis, elle a tenu, et elle promet encore des résultats tangibles, sous formes de monceaux de cadavres. Jusqu’alors, en présence des conflits entre nations, voire du possible anéantissement d’une civilisation, nous réagissons selon nos critères moraux et politiques habituels.

 

Mais voici l’espèce humaine vouée à la destruction complète, que ce soit par l’emploi cynique des bombes nucléaires, fussent-elles “propres” (!), ou par les ravages dus aux déchets qui, en attendant, polluent de manière imprévisible le conditionnement atmosphérique et biologique de l’espèce, puisqu’une surenchère délirante dans les explosions “expérimentales” continue sous le couvert des “fins pacifiques”.


Télécharger ce texte

 
# JEAN ROSTAND PROTESTE MENU

Jean Rostand : « Plus jamais d'Hiroshima »

Discours prononcé au Cirque d’Hiver le 16 juin 1964 devant une délégation de rescapés d’Hiroshima, repris dans Jean Rostand, Un biologiste contre le nucléaire, textes choisis et commentés par Alain Dubois, Berg International Éditeurs, 2012

« C’est avec une profonde émotion qu’à mon tour je salue fraternellement la présence, dans cette enceinte parisienne, de la délégation des rescapés d’Hiroshima. Et c’est aussi avec une nette conscience de tout ce que représente, de tout ce que signifie la proximité de ces quelques hommes et de ces quelques femmes venus de si loin, non pas pour raviver stérilement un odieux souvenir mais pour nous faire bénéficier de leur douloureuse expérience, et ainsi nous contraindre à méditer sur le présent et à nous interroger sur le futur.

Hiroshima... Nom sinistre, à jamais inscrit dans les annales des crimes de l’homme contre l’homme...  

Nom de fracas et de feu, plus fameux qu’aucun nom de victoire, encore qu’il rappelle la plus cruelle défaite qu’ait subie l’humanité... Fulgurant symbole de la barbarie savante, de la sauvagerie des soi-disant civilisés... Nom qui résume en ses quatre syllabes toute l’horreur que le progrès technique ajoute à l’horreur essentielle de la guerre... Nom que nous prononçons parfois négligemment parce qu’il est dans des titres de films et sur des couvertures de livres, mais que, ce soir, devant les visages de ceux qui ont vécu tout ce qu’il évoque, nous ne prononçons pas sans frémir...

Nom qui désigne la Chose qu’on ne doit jamais plus revoir, la Chose qui doit rester unique dans l’histoire... Nom exécré de tous, mais particulièrement des zélateurs de la science, qui ne sont pas près de pardonner aux bombardements nucléaires la détestable lumière qu’ils ont fait rejaillir sur elle.

 

Objection collective de conscience ! Il incombe à tout homme de refuser son consentement à tout ce qui peut ajouter aux risques de conflit nucléaire. Car tout devrait, aujourd’hui, être subordonné à cela, être jugé en fonction de cela. Est bon, sain, raisonnable, sage, politique, humain, ce qui rend un peu plus improbables les nouveaux Hiroshima... Est mauvais, malsain, déraisonnable, insensé, impolitique, inhumain, ce qui en accroît la probabilité. Or, il est bien évident qu’en dépit de tous les sophismes largués par des propagandes officielles la dissémination des armes atomiques augmente le risque de les voir, un jour, tomber aux mains d’un inconscient ou d’un énergumène. Il est évident que la sécurité de la planète est inversement proportionnelle au nombre de « boutons » sur chacun desquels il suffit d’appuyer pour déclencher le cataclysme. »

Lire et télécharger l'intégralité de ce discours

 
# AGRESSION MAJEURE MENU

Jean Rostand : « Agression majeure »

Discours prononcé le 23 juin 1966 à la Mutualité, à la réunion publique organisée à Paris
par le Mouvement contre l’armement atomique (MCAA) pour protester contre le 1er essai nucléaire français en Polynésie – qui allait être effectué le 2 juillet suivant.

« Vaines sont nos protestations de ce soir – et cela aussi nous le savons. Nous n’empêcherons rien. Nous n’arrêterons rien. Et nous ne pensons certes pas, comme Cyrano, que c’est bien plus beau lorsque c’est inutile. Mais nous pensons tout simplement que cela est nécessaire, bien qu’inutile. »


HTJ -  @htjdesigns

 

« On nous reproche volontiers de faire de la politique. Mais il s’agit de bien autre chose,
– de morale et d’hygiène planétaires.

On nous accuse d’être trop violents envers l’armement atomique. Je crois que c’est lui qui a commencé...

Nos ressentiments sont encore loin du compte.

Et si, demain, surviennent de nouveaux Hiroshima, je crois que les survivants feront plutôt grief à notre tiédeur et à notre mollesse. » (...)

« De la force de frappe, je dirai qu’elle ne peut être qu’un simulacre ou une folie, puisqu’elle ne peut être employée sans provoquer instantanément la riposte qui anéantirait le vulnérable hexagone. Je dirai que ce qu’on appelle notre indépendance atomique n’est que le droit au suicide solitaire. Je dirai que la force de frappe nous expose au lieu de nous protéger : elle n’est pas un bouclier mais une cible. Je dirai qu’elle donne au monde le mauvais exemple, en incitant à la dissémination des armes nucléaires qui est le plus redoutable de tous les périls, et comme la généralisation du cancer atomique. Je dirai que loin de servir la recherche scientifique, elle détourne de la recherche fondamentale des multitudes de chercheurs, qu’elle exténue le pays, qu’elle entrave le progrès social et culturel. Je dirai qu’elle bafoue une tradition de générosité et de pacifisme, qui faisait jusqu’ici le meilleur de notre héritage spirituel. Je dirai que, loin de grandir la France, elle la rapetisse, car le chemin de la bonne grandeur ne passe pas par les usines Dassault. » (...)

Texte intégral et l'enregistrement sonore de ce discours

 
# SEUIL DE RADIATIONS TOLÉRABLES MENU

Détruire les armes atomiques

par Jacques TESTART - Les Z’indigné(e)s, automne 2012

(...) Les partisans du nucléaire ont défini un seuil de radiations qui permettrait de « coexister » avec cette source de mort. Il n’y a aucun seuil de radiation tolérable si on veut préserver la santé des êtres vivants car toute nouvelle contamination, serait-ce à dose infinitésimale, vient se cumuler avec les contaminations antérieures pour produire des altérations physiologiques et surtout créer une situation propice à des mutations du génome.

L’arbitraire (et donc la non scientificité) de tels seuils est révélé quand, après la catastrophe de Fukushima, la « dose maximum admissible » de radioactivité a été relevée de 1 à 20 mSv pour les écoliers, et à 250 mSv pour les liquidateurs, malgré les protestations de la population locale !

Pourtant, le dogme de la proportionnalité du danger avec la dose d’un produit toxique a volé en éclat : on reconnaît désormais l’effet cumulatif de très faibles doses pour les perturbateurs endocriniens ou les molécules cancérigènes surtout quand c’est l’embryon qui se trouve exposé. Et pour les herbivores comme pour les humains le danger va croissant, essentiellement par la consommation de ces végétaux.

La France est le troisième pays pour le nombre d’ogives nucléaires et, outre leur atteinte à la morale, leur entretien nous coûte environ 5 milliards d’euros chaque année. Le non respect du Traité de Non Prolifération Nucléaire (1992) a encouragé la prolifération. Ainsi, nous sommes passés de 5 à 9 puissances nucléaires, et d’autres Etats (environ 35) pourraient le devenir. C’est seulement par un désarmement nucléaire mondial généralisé et contrôlé qu’on pourrait empêcher cette dissémination, une solution souhaitée par une grande majorité des français (sondage IFOP, mars 2012).

Lire ce texte

 


« 19451998 », Isao Hashimoto, 2003

Nuclear Explosions 1945 / 1998 par Nils-Olov Bergkvist - IAEA
Liste des explosions nucléaires effectuées par les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l'Inde et
le Pakistan entre 1945 et 1998. Ce rapport est le fruit d'une collaboration entre le Centre de recherches pour la défense (FOA)
et le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Ce document a servi de source à l'animation ci-dessus.
Il manque aux tableaux l'essai atomique d'Israël du 22 septembre 1979 et ceux de la Corée du Nord débutés en 2006.

 

 

L'ÂGE ATOMIQUE

 
# LE SOUFFLE D'HIROSHIMA MENU
 

Le souffle d'Hiroshima

par Anne WATTEL, Épistémé, Lausanne, 2024

Cette étude culturelle, richement illustrée, explore les retombées de l’ère atomique sur la France de l’après-guerre, la puissance émotionnelle de l’atome et la cécité qui frappa nombre d’intellectuels français. Elle convoque des scientifiques, des journalistes, des écrivains, artistes et cinéastes, des chanteurs et des chroniqueurs radiophoniques. Elle fait se côtoyer des œuvres cultes ou méconnues, d’autres à destination de la jeunesse. Elle met au jour les contradictions et les œillères de la période nucléarisée dont la parenthèse, ouverte à Hiroshima, ne s’est jamais refermée.

L'éditeur propose une version Open Access (gratuite) de l’ouvrage :

Télécharger ce livre

 
# APOCALYPSE MENU

Apocalypse Hier et demain

Exposition à la bibliothèque François-Mitterrand, Paris

La BNF présentait, du 4 février au 8 juin 2025, une grande exposition consacrée à l’Apocalypse.

Imaginaire de la catastrophe. Apocalypse guerrière, nucléaire, écologique, toute catastrophe qui nous semble s’apparenter à une fin du monde.

L’Apocalypse demeure, depuis deux mille ans l’un des plus grands récits symboliques de l’épreuve et de l’espérance ; il est un arrière-plan et un horizon, une invitation à nous souvenir de l’avenir.

 


Atombomb, Miriam Cahn, 1991 - Galerie Jocelyn Wolff, Romainville and Meyer Riegger

En savoir plus Dossier de presse Podcasts France Culture


« Ah Dieu, que l’Apocalypse est jolie ! »
, par Vincent DELAURY, Agoravox, le 19 février 2025


Anne IMHOF, « Sans titre », 2022, Pinault Collection, Sprüth Magers and Galerie Buchholz - Exposition L'Apocalypse

 
# L'ÂGE ATOMIQUE MENU

 

L'Âge atomique
Les artistes à l’épreuve de l’histoire

Exposition au Musée d’Art moderne de Paris

Le Musée d'Art Moderne de Paris propose de revisiter l’histoire de la modernité au XXe siècle à travers l’imaginaire de l’atome. L’exposition invite le public à une exploration des représentations artistiques suscitées par la découverte scientifique de l’atome et de ses applications, en particulier la bombe nucléaire dont les conséquences dévastatrices ont changé le destin de l’humanité. En réunissant près de 250 œuvres (peintures, dessins, photographies, vidéos et installations), ainsi qu’une documentation souvent inédite, l'exposition montre, pour la première fois dans une institution française, les positions très différentes prises par les artistes face aux avancées scientifiques et aux controverses qu’elles suscitent.

plus d'informations

Sélection d'ouvrages de la boutique de l'expo

« L'âge atomique : la bombe Art »France Culture, le 27 novembre 2024


György KEMÉNY, Hommage à Oppenheimer, vers 1967-1968 - Exposition L'Âge atomique

 
# LA BOMBE EN BD MENU

Matière brisée, formes transformées :
Notes sur l'esthétique nucléaire

par Sven LÜTTICKEN, Journal e-flux n° 94, octobre 2018

« Ceux qui se limitent aujourd'hui à la perception
de ce qui est visible à ce moment-là passent à côté de la réalité. »

— Günther Anders 

L'invisibilité littérale des rayonnements ionisants nocifs est enveloppée d'une invisibilité politique qui n'est rompue que par intermittence, lors de catastrophes spectaculaires. Le problème, aussi esthétique que social, demeure, et subsisterait même après un improbable abandon mondial de la technologie nucléaire sous la forme d'énormes quantités de déchets radioactifs. Le décentrement copernicien de la vision humaine dû à la descente de la physique nucléaire dans la matière elle-même s'accompagne de durées de vie vertigineuses qui semblent remettre en question la possibilité d'une action sociale et politique significative, qui tend à penser à court terme.


Enrico Baj, Manifeste Nucléaire BUM, 1951

La découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen en 1895 et celle de la radioactivité par Henri Becquerel l'année suivante ont suggéré aux artistes que la réalité telle qu'elle était apparue jusqu'alors avait été abrogée. Comme le notait Kandinsky : « L'effondrement de l'atome était assimilé, dans mon âme, à l'effondrement du monde entier. Soudain, les murs les plus solides se sont effondrés. Tout est devenu incertain, précaire et inconsistant. Je n'aurais pas été surpris qu'une pierre se dissolve dans l'air sous mes yeux et devienne invisible. »

Voir cette étude (en anglais) :
partie 1en pdf
partie 2en pdf

Traduction google en français :
partie 1en pdf
partie 2en pdf

 
# LA BOMBE EN BD MENU

La Bombe - un roman graphique (Glénat, février 2020)

Scénario de Didier ALCANTE et Laurent-Frédéric BOLLÉE - Dessin de Denis RODIER

Ce fabuleux roman graphique retrace, sur 496 pages, l'histoire de la conception et de la fabrication de la bombe atomique, jusqu'à (malheureusement) son utilisation sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki. Le procédé de la bande dessinée permet comme nul autre de plonger dans l'esprit et les doutes des scientifiques impliqués, entre leur devoir et leur conscience. On suit en particulier l'évolution de Léo Szilard, qui bataillera sans relâche pour que la bombe ne soit pas utilisée contre le Japon, plaidant pour qu'une démonstration soit plutôt faite devant les responsables politiques des pays du monde, afin que cette arme ne soit jamais utilisée sur des populations ni développée. Ses arguments (on peut en lire un extrait ici), on le sait, n'ont pas été suivis.

 
# PLATEFORME 70 MENU
Plate-forme 70 de Jean Nocher

un canular radiophonique sur l'antenne de la Radiodiffusion française, le 4 février 1946

Le soir du 4 février 1946, la Chaîne parisienne diffuse le premier épisode d'une série de dix fictions intitulée Plateforme 70 ou l'âge atomique. Jean Nocher, jeune journaliste féru d'anticipation, a décidé de mettre à profit l'angoisse de la bombe atomique pour créer son émission et alerter sur les dangers du nucléaire.

Cette émission est à écouter ici (en fin de page).

L'avertissement qui devait être diffusé juste avant le lancement de la fiction est oublié...  Et les auditeurs peuvent alors entendre le « professeur Helium », de l'Institut mondial des recherches atomiques, indiquer que des scientifiques travaillent à la désintégration de l'atome et qu'ils sont en train d'en perdre le contrôle : 

 

« Je vous conjure de ne vous laisser en aucun cas entraîner à la panique, même si vous étiez soudain les témoins d'événements insolites ou extraordinaires tels que : lueurs soudaines dans le ciel, craquements, vibrations du sol (elles ne sont d’ailleurs pas dangereuses tant qu’elles ne dépassent pas une certaine amplitude), pannes de lumière et arrêt de tous les moteurs ayant des connexions électriques, enfin troubles physiologiques légers : tremblement, excitation épidermique et perte momentanée du sens de l’équilibre. »

L’événement fait les gros titres jusque dans l'Ohio, où le Toledo Blade titre « Panique à Paris : la radio avait fait état d'une fausse désintégration atomique du monde ». Jean Nocher écope finalement de trois mois de suspension de radio, certainement plus en raison d'enjeux politiques à l'ORTF que suite aux conséquences de la pièce.

Un livre reprend les dialogues des 10 épisodes qui devaient constituer son programme. Seul le 1er épisode avait pu être entendu intégralement, selon Forez infos. On en parlait en janvier 2010 dans l'émission « Radio panique » sur France culture (à partir de 40:08).

 

 
# LE CHANT DU MONDE MENU
L'Homme d'Hiroshima (1957)
Le Chant du Monde, la merveilleuse suite de tapisseries réalisée par Jean Lurçat entre 1957 et 1965, a été exposé en 1999 dans la ville d’Hiroshima au Japon. Apocalypse des temps modernes, cette œuvre, tout au long des dix éléments tissés qui la constitue, dénonce les dangers encourus face à la grande menace de la guerre nucléaire, et célèbre l’Homme en gloire dans la Paix.

Hiroshima - le 6 août 1945

Cependant, il y a eu Hiroshima...
La folie s'est déjà manifestée à deux reprises...

Hiroshima, Nagasaki...
L'homme d'Hiroshima a été brûlé, dépouillé, vidé par la bombe... Mais avec lui, ce sont toutes nos raisons de vivre qui ont été saccagées.
La bombe n'épargne aucune idéologie, aucun système... Elle anéantit toutes les pensées de l'homme, tout le patrimoine culturel commun...
À nouveau, les bibliothèques d'Alexandrie flambent et s'anéantissent... Mais cette fois-ci, c'est un enlisement général...

Éluard a écrit un jour : « ...Je veux savoir
d'où je pars pour conserver tant d'espoir... »
Eh bien ! c'est ça... Nous partons d'ici.
Nous partons de cette horrible menace.
Seulement, tout de même, si cette bon dieu de bombe tombait, le monde paierait un tribut épouvantable.
On reculerait de plusieurs milliers d'années...
Il faut que les gens le sachent...

Jean Lurçat

Voir la suite


L'Homme d'Hiroshima, 1957
4,
43 x 2,92 m - Atelier Tabard, Aubusson © Adagp 2016

Jean Lurçat présente sa tapisserie "Le Chant du monde", sur Marseille-Provence, le 31 décembre 1965

rediffusé sur France Culture le 24 septembre 2023
dans le cadre de la nuit « Jean Lurçat, la tapisserie ressuscitée » (12 épisodes).

 
# WHEN THE WIND BLOWS MENU

Quand souffle le vent

par Raymond BRIGGS, Tanibis, 1982

Raymond Briggs (1934–2022) est un auteur britannique important - il a dessiné pour les enfants Sacré père Noël, Fungus le bogey, Le Bonhomme de neige. Le voici remis à l’honneur grâce aux éditions Tanibis avec sa bande dessinée de politique fiction Quand souffle le vent (1982), pendant en BD du film The War game de Peter Watkins (1966).

M. et Mme Bloggs sont à la retraite. Ils vivent tranquillement dans un petit cottage au milieu de la campagne anglaise du Sussex. Le monde s’apprête à entrer en guerre. Les tensions entre l’URSS et les forces de l’OTAN sont à leur paroxysme, les autorités britanniques annoncent que, sous trois jours, les hostilités débuteront.

 

Heureusement, James a eu l’intuition de rapporter des brochures éditées par le conseil du comté donnant des consignes pour construire un abri, organiser le rationnement, se protéger des radiations, etc.

Subitement, un flash radio : l’attaque est imminente, les missiles ennemis toucheront le sol britannique dans trois minutes.

La catastrophe est là. Survivant au bombardement atomique, James et Hilda se réfugient dans l’abri que Jim a construit. Dès le deuxième jour, face aux dégâts occasionnés par le souffle, ils organisent leur survie en attendant les soutiens officiels, qui tardent à arriver, et leur santé se détériore...

« Quand souffle le vent » est un cri d’alerte de Raymond Briggs face à la course aux armements menée par les belligérants de la guerre froide. Au début des années 1980, le Royaume-Uni, membre de l’OTAN, avait autorisé l’installation de missiles nucléaires sur son territoire, créant une vague de protestations pacifistes. Quand souffle le vent devint rapidement un phénomène de société, chaque membre du Parlement en reçut un exemplaire. L’engagement antinucléaire de Briggs l’incita à proposer à la BBC d’adapter son histoire pour la radio et il aida à sa transposition au théâtre. Briggs participa ensuite à la céation du film d’animation réalisé par Jimmy T. Murakami. Sorti en 1986, le film remporta en 1987 le grand prix du long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy.

Plus d'infos

 


La bande dessinée antinucléaire « When the wind blows » de Raymond Briggs
a fait l'objet d'un long métrage d'animation réalisé par Jimmy T. Murakami en 1986,
avec la musique, entre autres, de David Bowie et Roger Waters

Ce film est à visionner ici (version en anglais).

 
# LE VOYAGE MENU

Le Voyage de Peter Watkins (1983-1986)

Filmé dans 13 pays différents, sur les 5 continents et dans 8 langues, Le Voyage (The Journey) est un réquisitoire décapant contre l'arme nucléaire. Au fil de ces images, nous comprenons la manipulation politique et médiatique de l'information sur l'armement nucléaire et ses conséquences dramatiques sur la planète et ses populations.

Qu'en est il de la course à l'armement à travers le monde ?
De la désinformation permanente des médias ? De l'absence de toute formation critique dans les systèmes éducatifs ?
Avec les photos d'Hiroshima sous le bras, Peter Watkins rend visite à des familles et des communautés d'hommes et de femmes au Mexique, au Japon, à Tahiti, en Union Soviétique, au Mozambique, en Écosse, en France, en Norvège, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Allemagne de l'ouest. Et cet empêcheur de guerroyer en paix leur demande de livrer leurs témoignages, car tous ont été affectés, ou risquent de l'être, par la présence du nucléaire.

Un tour de force documentaire qui dénonce la manipulation tant par son contenu que par sa forme. Réalisé par Peter Watkins dont la carrière fut, ne l'oublions pas, lancée avec un autre film majeur sur la guerre nucléaire : La Bombe (1966). Cette dénonciation sans appel a été filmée au début des années 80, mais n'en reste pas moins juste aujourd'hui.

Il y a 10 ans, pour la commémoration du 70° anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, le groupe « Arrêt du nucléaire Lot » et le Collectif « Route sans frontières » avaient proposé le long de quatre journées exceptionnelles, les 6, 7, 8 et 9 août 2105 à Gramat (Lot), l'expérience et l’occasion unique de voir le film monumental de Peter Watkins, Le Voyage, dans sa durée complète de 14 h 30. À cette occasion, un dossier a été constitué autour du film comprenant de nombreux documents inédits en français, qui peuvent servir de mode d'emploi pour la projection et l'étude du Voyage.

Lire cet article

 
# VAMOS A LA PLAYA MENU

HISTOIRE D'UN HIT ANTINUCLÉAIRE
Vamos a la playa

« Vamos a la playa », la bluette interprétée en 1983 par le duo italien Righeira s'imposera comme un tube international. Un refrain qui rentre dans la tête comme un mot d'ordre festif : Allons à la plage. Sans doute pris par beaucoup au premier degré, les paroles en espagnol de ce tube révèlent pourtant un autre sens que le farniente qu'il semble promouvoir. Car cette année-là, tout comme le hit, la bombe atomique a explosé.

Voir cet article

 

Le duo Righeira vous exhorte à bronzer

 
# UN MOMENT DE DÉTENTE MENU

Akira, Otomo Katsuhiro