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« Quand tu remontes des problèmes de management au niveau de la DRH groupe et du comité exécutif, la réponse que tu as en retour de façon systématique est celle-là : « le management a raison ». C’est toujours comme cela. »

Rémy CASABIELHE, syndicaliste FO à EDF, Blast, nov. 2021

 

 
 
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série podcast

Surchauffe au cœur de la machine nucléaire

 

Nolwenn WEILER, Basta! & Radio parleur (13 juillet 2022)

 

Une série documentaire en 4 épisodes, réalisée par basta! et Radio parleur, plonge au cœur des centrales nucléaires, aux côtés des travailleurs qui s’activent, chaque jour, pour produire notre électricité.

 

Que se passe-t-il derrière les enceintes de nos centrales nucléaires ? Qui fait fonctionner les 56 réacteurs tout en surveillant la moindre anomalie ? À l’heure où il est question de relancer sans vrai débat public la filière nucléaire, cette série de podcasts, coréalisée par basta! et Radio Parleur donne la parole à ceux qui travaillent au cœur des centrales. Ils y racontent leurs métiers et ses contraintes, mais aussi leurs interrogations pour l’avenir, et évoquent le déni du risque.

Les centrales françaises et les matériaux qui les composent vieillissent : sur 56 réacteurs en activités, 11 ont dépassé les 40 ans, 24 les 35 ans. Quelle surveillance et quelles interventions ce vieillissement rend-il nécessaires pour garantir la sûreté ? D’autre part, trois sites sont actuellement à l’étude pour la construction de six nouveaux réacteurs EPR : en Seine-Maritime (Penly), dans les Hauts-de-France (Gravelines), et dans la vallée du Rhône (Tricastin ou Bugey).

 

 

Écouter les autres épisodes

 

« Les centrales nucléaires accumulent des risques qu’EDF anticipe mal et sous-estime largement »

Nolwenn WEILER, Basta! (13 juillet 2022)

Dans les centrales nucléaires, les travailleurs témoignent d’un recours à la sous-traitance qui ne cesse d’augmenter, de collectifs de travail abîmés, d’un inquiétant vieillissement du matériel et d’une sûreté fragilisée.

Lire cette enquête

 

 

 

« Notre boulot, c’est de piloter la centrale » :

comment la sûreté nucléaire est assurée au quotidien

 

Nolwenn WEILER, Basta! (5 mai 2022)

La relance du nucléaire fait partie des projets d’Emmanuel Macron. Dans les centrales, les travailleurs témoignent d’un recours à la sous-traitance qui ne cesse d’augmenter, de collectifs de travail abîmés et d’une sûreté fragilisée. La prolongation du parc nucléaire et la construction de nouveaux réacteurs sont inscrites au programme d’Emmanuel Macron pour son second quinquennat. Certains, dans le secteur, s’en réjouissent. Mais au sein des centrales, ce projet laisse nombre de travailleurs incrédules. Pour eux, les conditions ne sont pas réunies pour qu’une telle ambition puisse voir le jour.

Lire cet article

 

Nucléaire : le Rêve de l'énergie sans la terre

Le récent coup d’État au Niger, qui fournit 20 % de l’uranium importé, a rappelé combien l’indépendance énergétique de la France était un mythe. Les vulnérabilités de l’infrastructure nucléaire s’inscrivent dans une histoire longue : dès les années 1950, cette industrie s’est construite sur l’idée qu’elle allait produire de l’énergie indépendamment des réserves minières. Par quel miracle ? En réutilisant le combustible irradié pour démultiplier les ressources disponibles. Retour sur cette utopie fondatrice.

par Ange POTTIN, Terrestre (21 septembre 2023)

L’industrie nucléaire en France fait l’objet d’un impressionnant retour en force : 6 nouveaux réacteurs EPR sont annoncés, 8 autres peut-être bientôt mis en projet. Ce programme bénéficie d’un surprenant retour en grâce ; le nucléaire, sur lequel planait encore récemment l’ombre de Tchernobyl et de Fukushima, est devenu une arme contre le réchauffement climatique – en juillet 2022, il obtint, non sans controverse, d’intégrer la taxonomie verte de la Commission Européenne. Pourtant, l’année 2022 marque aussi une contre-performance historique du parc nucléaire français. Sur les 56 réacteurs exploités par EDF, 30 ont été arrêtés, dont une partie importante à la suite de la détection de corrosions sous contrainte. Par ailleurs, cette énergie, fortement demandeuse en eau fraîche pour assurer son refroidissement, est vulnérable au changement climatique. Aussi, le risque d’accident grave évité de justesse à la centrale ukrainienne de Zaporijia en août 2022 a rappelé l’exposition du nucléaire aux frappes militaires1. Enfin, l’industrie va bientôt devoir faire face à l’épreuve matérielle et financière du démantèlement du parc existant, chargée d’incertitudes de temps, de coût, d’exposition radiologique, de stockage des déchets.

Lire ce texte

 

 
# UN CADRE DÉNONCE MENU

 

Centrale du Tricastin

Un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une
politique de « dissimulation d'incidents » de sûreté nucléaire

Un ingénieur de 42 ans a déposé plainte devant le tribunal judiciaire de Paris contre EDF et la direction du site pour des infractions à la réglementation relative aux installations nucléaires, au code de l'environnement et au droit du travail pour mise en danger de la vie d'autrui et harcèlement. Selon lui, EDF a caché à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) plusieurs incidents survenus à Tricastin, en 2017 et 2018. Le fournisseur d'électricité les a minimisés ou les a déclarés bien après. Il cite une surpuissance du réacteur numéro 1, ou bien une inondation dans plusieurs locaux, dont un bâtiment électrique. EDF qui prépare la visite décennale, cruciale pour obtenir l'autorisation de poursuivre l'exploitation au-delà de 40 ans ne veut surtout pas que ces problèmes s'ébruitent.

Ces révélations "sont d'une ampleur totalement inédite. En plus de mettre en lumière des dysfonctionnements très graves en matière de sûreté et de protection environnementale, elles interrogent sur le rôle des autorités de contrôle dont l'ASN, l'Autorité de sûreté nucléaire, ont souligné ses avocats William Bourdon et Vincent Brengarth.

Lire l'article du Monde
de Stéphane MANDART et Perrine MOUTERDE (12 nov. 2021)

 

Tricastin, un inspecteur nucléaire harcelé

Placée sous la responsabilité du patron de la direction de la production nucléaire (DPN), l’inspection nucléaire (IN) d’EDF est un service indépendant chargé d’évaluer la sûreté des centrales. En juillet 2018, celle du Tricastin (Drôme) a tenté de débarquer un de ses inspecteurs en plein audit. Trois ans plus tard, en novembre 2021, cet ex de l’IN a compris en lisant une enquête du Monde pourquoi il était harcelé, et s’est depuis retrouvé placardisé.

« Quand j’ai lu l’article, ça a été le choc : je suis l’inspecteur nucléaire pris à partie par l’ancien chef de service conduite de la centrale, qui témoigne anonymement dans Le Monde, sous le pseudonyme Hugo. En juillet 2018, la mission à Tricastin a été la dernière évaluation que j’ai faite, avant de changer de poste. Et Hugo m’a fait vivre l’enfer. » 

Lire l'article de Blast
de Thierry GADAULT (29 mai 2022)

 

Nucléaire : les lanceurs d'alerte de Tricastin

Les Pieds sur Terre, France Inter (27 jan. 2022)

La centrale de Tricastin, située dans la Drôme, fait partie des plus anciennes du parc nucléaire français. Elle suscite de nombreuses inquiétudes, à la fois parmi les écologistes, mais aussi au sein même d'EDF - au point que certains employés en viennent à passer devant la justice...

Écouter cette émission

Pour suivre les suites de ces fuites

 
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EDF, la machine à broyer

« EDF tient les syndicats
entre ses mains »

par Thierry GADAULT, Blast (13 nov. 2021)

Un délégué syndical dénonce sans détours l’inaction de la direction mais aussi des syndicats face aux problèmes d’harcèlement, de discriminations et de suicides. Et met en cause les accords conclus depuis une vingtaine d’années, responsables de ce phénomène. Le combat syndical, Rémy Casabielhe connaît. Entré à EDF en 1981, ce juriste de formation réputé pour sa ténacité est d’abord passé par la CGT, puis la CFE-CGC, avant de rejoindre les rangs de FO.

Délégué syndical au siège social parisien et adjoint du délégué central pour la société-mère, il est l’un des principaux négociateurs des accords sociaux chez l’électricien. A EDF, sa voix porte. Mais le voilà aujourd’hui arrivé à un constat : celui de son impuissance à faire reconnaître et prendre en compte par les syndicats et l’entreprise la réalité du management pathogène en vigueur dans le groupe, depuis une vingtaine d’années. Un véritable déni qui s’explique, selon lui, par la dépendance des grandes organisations représentatives du personnel vis-à-vis de la direction.

 

Lire l'entretien
 
# RIEN À SIGNALER MENU

 

 

 
« RAS, Nucléaire, rien à signaler », Alain de Halleux, IOTA productions, 2009

 
 
# SALARIÉS DU NUCLÉAIRE MENU

 

Enquête sur une nouvelle affaire France Télécom

par Thierry GADAULT, Blast (avril 2021)

Harcèlement moral ou sexuel, brimades, discriminations, suicides… La vie quotidienne à EDF est un enfer pour de nombreux salariés. Une situation parfaitement connue de la direction générale depuis plus de 20 ans, sans aucun changement dans les méthodes de management. Un récent procès et une enquête pourraient changer la donne.

Coupable ! Dans un jugement rendu le 29 mars 2021, le tribunal des affaires sociales de Lyon estime que le suicide en 2013 d’un salarié de RTE, alors filiale à 100 % d’EDF, constitue une faute inexcusable de l’employeur. Trois ans plus tôt, en 2018, la cour d’appel de Lyon avait déjà considéré que ce drame était un accident du travail, bien qu’il soit intervenu au domicile du salarié.

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voir aussi :

Sylvie, chef de projet, EDF/SEISO, Toulouse
Sophie, chimiste, centrale nucléaire du Blayais
Maurice, technicien, EDF hydroélectricité, Annecy
Alain, électricien, EDF hydroélectricité, Lyon
Jean-Michel, technicien, EDF LAM, St-Denis
• Moi, Arnaud, salarié harcelé d'EDF

 

« Je me suis rendu compte
qu’on nous mentait »

par Michel, technicien à Saint-Laurent-des-Eaux

À la fin des années 1980, j’ai regardé un reportage, je crois sur Arte, sur le réacteur de Three Mile Island, qui avait été accidenté en 1979. Le reportage expliquait que près de 50 % du cœur avait fondu. Pourtant on m’avait toujours dit qu’il n’y avait pas eu de fusion à Three Mile Island. Je me suis rendu compte qu’on nous mentait. Or on avait deux réacteurs jumeaux à côté à Saint-Laurent-des-Eaux - les réacteurs à eau pressurisée - et on nous cachait que le cœur peut fondre. Donc j’ai commencé à me renseigner sur les deux accidents de Saint-Laurent, et j’ai trouvé plein d’informations.

Je suis entré au syndicat (la CGT), j’ai intégré le comité d’hygiène et sécurité, dont je suis devenu le secrétaire. Là, tu t’opposes forcément à la direction puisque tu défends les salariés. Ce que le directeur n’appréciait pas. Petit à petit, j’ai acquis la certitude que le nucléaire était mensonger. On nous exposait à des doses de radiation qu’on pouvait éviter…

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L'accident : témoignage et souvenirs d’un gars qui bosse dans le nucléaire

par Jérôme, Sud-Énergie

Il y a peu, en 2019, je faisais une rencontre qui m’a profondément marquée. Alors que le directeur de la centrale nucléaire où je bosse voulait m’en empêcher, je me suis rendu à une conférence-débat sur le nucléaire dont le thème était Fukushima. Le premier ministre japonais Naoto KAN (en exercice au moment de l’accident) était présent comme intervenant. Nous avons été présentés et j’en ai profité pour lui décrire l’empathie que j’ai ressentie avec mes collègues lors de l’accident. Je lui ai raconté que nous étions nombreux à ce moment en « communion » avec le Japon. (...)

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# PRENDRE SA DOSE MENU

 

« Nous sommes de la chair à canon »

Rescapé d’un cancer, il dénonce depuis les dangers du nucléaire

par Benoît COLLET, Reporterre (5 mars 2021)

Victime d’un cancer de la thyroïde quand ’il travaillait dans l’industrie nucléaire, Patrice Girardier dénonce les conditions de travail dangereuses des petites mains de l’atome. « Nous, les sous-traitants d’EDF, sommes de la chair à canon. »

« On était là pour prendre de la dose. » Patrice Girardier va répéter plusieurs fois cette phrase quand il évoque son passage en 2014 dans l’ancienne centrale de Chooz (Ardennes), en cours de démantèlement. Il y était responsable de l’équipe de dépoussiérage des poussières alpha, dans les grottes naturelles abritant les installations nucléaires. Ces particules alpha, émises par les noyaux radioactifs lors de la fission nucléaire, sont parmi les plus radioactives et les plus dangereuses pour le vivant. « On travaillait par plongées de deux heures pour ne pas être trop exposés. À l’époque, je pensais être protégé, même si peu de gens acceptaient de bosser dans ces grottes, vu la dangerosité du travail. »

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Belfort : chez General Electric, on achève bien les "Alsthommes"
par Noémie ROUSSEAU, Libération (juin 2019)

«Ces dernières années, on voit des gens pleurer, faire des crises de larmes en réunion. Puis on ne les voit plus pendant quinze jours, ils posent des congés, se mettent en arrêt maladie… raconte Francis. Je n'avais jamais vu ça», poursuit-il, ajoutant dans un souffle : «On a eu plusieurs tentatives de suicide.»

 

 
# SALARIÉ AUX PRUD'HOMMES MENU

 

Travailleur du nucléaire mis à pied par sa hiérarchie pour avoir dénoncé le recours à la sous-traitance et les conditions de travail dans le nucléaire (voir son site « Ma Zone Contrôlée »), Gilles Reynaud était au tribunal des Prud'hommes de Nanterre le 17 mars. Le verdict sera rendu le 16 juin.

Voir le compte-rendu de la mobilisation

Communiqué commun de soutien

Gilles Reynaud avait été convoqué par la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité nucléaire. Il a témoigné sous serment des conditions de travail mettant en danger les travailleurs du nucléaire et les populations alentours. À peine un mois après il était convoqué par sa direction et quelques semaines plus tard recevait sa mise à pied, qu’il a contesté en saisissant le tribunal des Prud’hommes.

Le Collectif Arrêt du nucléaire assure Gilles REYNAUD de son soutien face à Orano !

 

Le nucléaire low cost en procès aux prud’hommes

par Natacha DEVANDA, Charlie Hebdo (17 mars 2021)

A-t-on le droit d’alerter sur les conditions de travail des forçats du nucléaire quand on y travaille soi-même ? Oui, revendique Gilles Reynaud, technicien du nucléaire et président de l’association Ma zone contrôlée. Non, estime Orano, qui a mis à pied ce salarié. Le procès qui se tient mercredi 17 mars est aussi l’occasion de mettre en débat les risques de la sous-traitance dans le nucléaire.

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# SOUS-TRAITANTS MENU

 

Sous-traitants du nucléaire

Rationalité instrumentale et santé au travail
Le cas de l’industrie nucléaire

par Annie THÉBAUD-MONY, Revue Internationale de Psychosociologie, 1997, vol III, n°8,
repris dans La Gazette Nucléaire n°175/176, juin 1999

Ce texte analyse les logiques au principe de l’exposition des salariés (acceptée par les employeurs), dans l’industrie nucléaire. Dans la fuite en avant ultra libérale de cette fin du XXe siècle, la rationalité instrumentale tend à imposer une valeur unique et ultime du sens et des transformations de l’organisation du travail : la compétitivité est désormais donnée comme "naturelle" et première, rendant caduque toute référence à d’autres valeurs, qu’il s’agisse du sens de la production économique (énergétique), ou des formes sociales de celle-ci. Impérieuse est donc, pour l’entreprise EDF, dans son ensemble la recherche de tout abaissement des coûts de production susceptible de concourir au maintien de la compétitivité du nucléaire comme énergie de l’avenir. Or la direction du parc nucléaire est confrontée à une contradiction majeure entre la sûreté des installations et la protection contre les rayonnements ionisants des agents de maintenance.

La sûreté nucléaire désigne la garantie d’une protection sans faille contre le risque d’accident nucléaire. Cette garantie passe par la réalisation d’opérations de maintenance dans le coeur même des installations nucléaires, là où la radioactivité constitue un risque permanent pour toute intervention humaine. Pour prévenir le risque d’accident pouvant entraîner des irradiations massives, il faut donc - et c’est la contradiction - exposer aux rayonnements ionisants des travailleurs chargés de ces opérations de maintenance. La sous-traitance et la précarisation sont les moyens trouvés par l’exploitant nucléaire pour gérer contradictions et contraintes de la sûreté nucléaire au moindre coût. Quels en sont les moyens ? Quelles en sont les conséquences pour les travailleurs concernés ?

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Sous-traitance des risques,
effacement des traces

par Annie THÉBAUD-MONY

Le travail de maintenance des centrales nucélaires est indispensable au fonctionnement et à la sûreté des installations. La précarisation organisée (via la sous-traitance) altère non seulement les droits des travailleurs en matière de santé et de représentativité, mais porte atteinte également à la connaissance des effets sanitaires de l’exposition aux risques toxiques

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Annie Thébaud Mony, « Travailleurs du nucléaire »
contribution au FSMAN Tokyo, mars 2016

 
 
# AUTORITÉ LAXISTE MENU

 

L'Autorité de Sûreté Nucléaire est-elle suffisamment rigoureuse ?
par François VALLET (29 janv. 2021)

Après l’autorisation de mise en service partielle de l’EPR de Flamanville (à la cuve fissurée, aux soudures défectueuses, aux procédures de sécurité défaillantes, etc.), l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) récidive en autorisant EDF à déroger aux règles d’exploitation du réacteur N°2 sur le même site. En clair l’ASN autorise à nouveau EDF à ne pas respecter les règles de sûreté, alors qu’elle sait très bien que la situation est très dégradée.

Et pourquoi donc ?
Et bien tout simplement parce qu’EDF ne veut pas remplacer des générateurs de vapeur qui comportent des « fissures traversantes ». En clair ils laissent passer de l’eau radioactive du circuit primaire vers le circuit secondaire, celui dont la vapeur entraîne les turbines. Et EDF a convaincu l’ASN de l’autoriser à ne pas respecter les règles, au prétexte qu’en bricolant un peu la composition de l’eau du circuit primaire et en augmentant progressivement la puissance du réacteur au démarrage, les fuites finiraient bien par se boucher avec les saletés qui passent du circuit primaire vers le circuit secondaire. (...)

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# SOUS CONTRÔLE MENU
 
 
 

Extrait de Unter kontrolle (Sous contrôle) de Volker-Sattel (2011)

 
 
# REVUE Z MENU

 

Revue Z - n°6 - spécial Nucléaire

« L’accident de Fukushima est un accident à zéro mort et zéro blessé dans la population. (...) Il ne sera pas possible de montrer ultérieurement une quelconque influence de cet accident sur la santé du peuple japonais »

Tels sont les mots décomplexés tenus par un banal expert du nucléaire (Philippe Guétat, CEA) quelques semaines après l’accident de Fukushima. Le déni et l’oubli sont certes orchestrés au plus haut niveau par les dirigeants et les experts internationaux, mais ils sont aussi les conséquences directes de notre impuissance.

« Dans les servitudes nucléaires »

Enquête à Belleville-sur-Loire auprès des travailleurs sous-traitants de l’atome, par Emma Piqueray, Revue Z

Au début des années 1990, EDF a fait un choix radical dans son organisation du travail : externaliser 80% des opérations de maintenance. Ce choix s’inscrit dans le mouvement général de « modernisation » des entreprises s’appuyant sur le modèle toyotiste de production à flux tendu. Un modèle dans lequel la flexibilité de l’emploi et la sous-traitance occupent une place centrale. Mais, au-delà de la recherche d’une plus grande compétitivité, le recours à la sous-traitance répond aussi à un besoin spécifique de l’industrie nucléaire : celui du partage des doses de rayonnements ionisants sur un plus grand nombre de travailleurs. (...)

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« Pour EDF, on est des bestiaux,
pas des êtres humains »

Entretien avec Fabrizio, salarié d’une filiale d’Areva, première entreprise sur le marché des « servitudes nucléaires », par Emma Piqueray
dans Revue Z, n° 6, jan. 2012, p. 30-31

« J'ai déjà eu des incidents de contamination. À Nogent, il y a deux ans. Une contamination interne due à une erreur d’un coordinateur qui n’a pas voulu m’écouter ! On était en pleine déconta de piscine. Quand on est en déconta, ça veut dire qu’on va brasser beaucoup de liquides pour laver les parois des piscines et puis le tour de cuve. Et, lui, il savait qu’on était en déconta, et, normalement, ce qu’il a fait est interdit : il a fait ouvrir le tampon matériel, et ensuite il a fait ouvrir les portes biologiques, parce qu’ils avaient un conteneur à faire sortir pour une autre entreprise. Ils devaient être pressés, sûrement. Ils ont ouvert les deux portes biologiques. L’air de l’extérieur s’est engouffré dans le bâtiment réacteur et ça a tout mis en brassement, y compris les poussières radioactives. On était cinq à l’intérieur et du coup cinq à être contaminés ! » (...)

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« Tous la même maladie…
cancer de l’estomac »

Entretien avec José Andrade, sous-traitant et délégué CGT de la centrale de Cruas.
Propos recueillis par Emma Piqueray
dans Revue Z, n° 6, jan. 2012, p. 40-41

« Je pense que le rôle d’un syndicat, c’est de sauver ses salariés. Les protéger au maximum. À un moment, avec l’arrivée d’un nouveau type de salariat, externaliser les risques pour protéger les salariés déjà là, c’était le rôle du syndicat. Le but était de diluer les responsabilités. L’enjeu était là et pas ailleurs. Parce que ce qu’il faut savoir, c’est que la sous-traitance coûte plus cher que les emplois statutaires. Moi, j’ai commencé par la Cime (Compagnie industrielle de montage et entretien), il a fallu que je fasse une première grève dure avec un chapiteau devant le site pour qu’on puisse conserver notre santé, parce que le but c’était de renouveler « la viande à rems » à l’époque. » (...)

Lire cet entretien

 
 
# LIQUIDATEUR MENU

 

Un sapeur-pompier témoigne

Roland Ksouri - Sapeur-Pompier à Lyon
ancien membre des Cellules Mobiles d’intervention radiologique

Intégralité de l'entretien réalisé pour le tournage du film documentaire « Nucléaire, jusqu’ici tout va bien », produit par l’École Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse (ESAV) et le Réseau “Sortir du nucléaire”, 2004.

 
 
# CONDAMNÉS À RÉUSSIR MENU

 

De l’expérience ouvrière des risques
au problème public des déchets nucléaires

L’enquête filmique « Condamnés à réussir » comme catalyseur

par Marie Ghis MALFILATRE, Sociologie et sociétés, Vol. 51, n° 1-2, 2019

L’expérience des risques du travail ouvrier dans l’usine de traitement des combustibles nucléaires de La Hague, l’une des principales installations nucléaires en France, se constitue comme problème public dans les années 1970.

Un des moments forts en est la réalisation clandestine du film Condamnés à réussir qui précipite la formation d’un public élargi autour des risques de cette industrie, dans un moment de compétition accrue pour la propriété du problème nucléaire.

En renforçant la conscience des intérêts communs de ceux qui travaillent dans ce secteur et leur sentiment de responsabilité à l’égard de la population, en exprimant cette expérience collective dans une oeuvre diffusée hors de La Hague auprès de divers auditoires, ce document a contribué, par le recours à un mélange d’enquête et de reconstitution fictionnelle, à dramatiser autrement le problème public de la production nucléaire.

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Condamnés à réussir, un documentaire de
Claude Eveno et François Jacquemain, Iskra 1976

 
 
# CAILLON MENU

Que pensent de leur travail les ouvriers du nucléaire ? S'accoutument-ils à vivre avec le monstre enchaîné ? À la centrale de Bugey, à l'usine de La Hague, les mentalités sont différentes.

Un article de Claire Brière
dans Le Monde du16 mars 1980.

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