À Bure, ce n’est pas demain mais aujourd’hui que ça se passe !
Nous invitons celles et ceux qui viendront demain, qui étaient là hier et qui le peuvent aujourd’hui à manifester toutes ensemble à Bure le 20 septembre, contre Cigéo, contre le nucléaire, pour un autre avenir !
Reprenons l’imaginaire à l’Andra, l’avenir au nucléaire, et laissons leur la projection d’un triste lendemain, indésirable pour les Générations futures, tandis que notre imagination et notre créativité convoqueront la manifestation antinucléaire du futur !
par Jade LINGAARD, Médiapart, le 20 septembre 2025
Un millier de personnes au moins ont manifesté le 20 septembre contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse. Malgré les années de militantisme menées en vain jusqu’ici, les opposants espèrent que le démarrage imminent des travaux préalables relancera la lutte.
Pour stocker les déchets, un funiculaire très politique
par Jade LINGAARD, Médiapart, le 19 septembre 2025
Dans le futur centre d’enfouissement, près de Bure, les colis seront descendus par un funiculaire souterrain de 5 kilomètres de long. Un trajet hors norme profilé pour satisfaire les demandes des élus locaux. Au prix de son impact environnemental, s’inquiètent des experts.
un dossier de Bernard LAPONCHE, Global Chance, le 17 mars 2025
Global Chance s'est penché sur le plan de localisation du projet Cigéo de l’ANDRA, dont la demande d’autorisation de construction (DAC) est en cours d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire et radioprotection – ASNR qui est soit dit en passant dirigée par l'ancien directeur de l'ANDRA.
Pour acheminer les colis de déchets radioactifs, l'ANDRA a privilégié la « solution » d'une « descenderie » en pente douce d’une longueur d’environ 4 km, implantée juste entre les deux départements de Meuse et Haute-Marne – et des deux anciennes régions de Lorraine et Champagne-Ardenne (avant qu'elles ne fusionnent en 2016 pour former avec l'Alsace la Région Grand-Est).
Le choix de cette implantation entre deux départements et deux régions a été manifestement inspiré, voire imposé, par des choix politiques portés par les élus départementaux et régionaux concernés, sur la base d’une répartition entre départements des produits fiscaux qu’apporterait ce projet considérable.
Global Chance montre en les comparant que, plutôt que l'option plus rationnelle d'un puits verticlal implanté sur une seule zone, le projet de descenderie sur deux départements a été guidé par des considérations tactiques (certains diront « achat de consciences »*) au détriment de la sûreté et de la sécurité nucléaires et des facteurs techniques et économiques, notamment sur l’ampleur des travaux.
*) - Au début des années 2000, l'Andra recherchait des sites dans des terrains granitiques pour accueillir un centre d’enfouissement en profondeur de déchets nucléaires hautement radioactifs, les plus dangereux. Parmi les 15 sites pressentis, le massif plutonique de Glénat dans le Cantal se situe à la conjonction de trois départements, Cantal, Lot et Corrèze, et au croisement de trois régions, Auvergne, Midi-Pyrénées et Limousin (maintenant Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) – avec beaucoup d'argent pour acheter les consciences des politiques et les mettre en concurrence pour leur acceptation (si tu ne le veux pas, tu perds les avantages financiers au profit du voisin).
Un parfum de conflit d’intérêts
souffle sur la future autorité de sûreté
L’actuel directeur général de l’ANDRA peut-il prendre la tête de la future autorité de sûreté nucléaire, l'ASNR, alors qu’elle devra se prononcer sur le centre de stockage qu’il a développé pendant dix ans ? La question secoue le monde de l’atome.
Jade Lindgaard, Médiapart, le 16 oct. 2024
Le directeur général de l’ANDRA, Pierre-Marie Abadie, proposé par l’Élysée pour la présider, a défendu le 16 octobre sa nomination à l'ASNR devant les député·es de la commission du développement durable. Plusieurs associations (ACRO, CRIIRAD, Global Chance...) l’accusent de conflit d’intérêts. La demande d’autorisation de création de Cigéo à Bure sera en effet l’un des premiers gros dossiers à traiter par la nouvelle Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
Projet CIGÉO : une densité d’anomalies
sidérante dans les études d’impact de l’Andra
par La CRIIRAD,le 12 septembre 2024
La CRIIRAD réclame une enquête et la suspension du projet
dans l’attente de garanties à l’efficacité démontrée.
CIGÉO est un projet inédit et extrêmement périlleux : plus de 250 km de galeries et d’alvéoles creusées à 500 mètres de profondeur et destinés aux déchets radioactifs les plus dangereux (catégories HA1 et MA-VL2), avec l’ambition de mener de front construction et exploitation et une fermeture envisagée à l’horizon 2150. Les études à conduire sont particulièrement complexes, incluant une multitude de paramètres, d’hypothèses et d’incertitudes ; des modélisations censées prédire la migration des produits radioactifs sur des dizaines de milliers d’années. Dans un tel contexte, il est essentiel de pouvoir faire confiance à l’Andra, à son système de contrôle qualité et aux experts qu’elle a choisis.
La CRIIRAD a voulu éprouver la qualité des travaux de l’Andra et l’efficacité des contrôles officiels en procédant à l’analyse critique de l’étude d’impact élaborée par l’Andra à l’appui de sa demande de re-connaissance de l’utilité publique de CIGÉO (DUP).
Nouvelle victoire judiciaire pour les opposants au centre d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo à Bure. Mercredi 11 septembre, la Cour de cassation a cassé la peine de quatre mois de prison avec sursis de trois militants antinucléaires — les derniers à être encore sous le coup d’une condamnation après des années de procédure.
La Cour de cassation a par ailleurs critiqué la cour d’appel de Nancy pour ne pas avoir examiné « la proportionnalité de l’ingérence que constituait leur incrimination au regard des droits fondamentaux que sont les libertés de s’exprimer et de communiquer librement ses opinions ».
Autrement dit, ces militants avaient subi des peines d’une sévérité injustifiée, pour avoir seulement exprimé leur rejet de la poubelle nucléaire...
Les antinucléaires, victimes collatérales d’un nouveau fichier de renseignement
par Émilie MASSEMIN,
Reporterre, le 18 septembre 2024
Des « données extrêmement larges et intimes » sur les opposants au nucléaire pourront être recueillies grâce à un nouveau fichier de police. Des associations ont saisi le Conseil d’État pour faire annuler ce décret. Protection contre les attaques terroristes ou nouvel instrument de répression des militants antinucléaires ? Le 6 juin, vingt-neuf requérants — associations et militants antinucléaires, élus, journalistes — ont saisi le Conseil d’État. Ils contestent le décret de création d’un nouveau fichier de police visant à collecter « des informations relatives aux personnes impliquées dans des événements révélant un risque d’atteinte à la sécurité nucléaire ». Ils craignent qu’il serve au fichage d’opposants à l’atome. Ils ont rendu public leur recours le 10 septembre, le jour où leur mémoire a été transmis au Palais-Royal.
Répression policière des militants écolos : « La France est le pire pays d’Europe »
par Emmanuel CLÉVENOT,
Reporterre, le 30 mai 2024
Les mêmes phénomènes s’observent partout, les personnalités politiques commencent par marteler un discours très discriminant, voire diffamatoire, en utilisant des termes comme « écoterroristes » ou « talibans verts ». Les médias mainstream relaient ces propos et encouragent involontairement les usagers à assimiler les militants à des terroristes ou des criminels. Ce qui est nouveau, c’est la sophistication de la répression, qui n’a rien à voir avec ce qu’il y avait à l’époque. Il existe aujourd’hui tout un arsenal, et en quelque sorte une « chaîne de décisions », qui expliquent la manière dont la répression augmente.
Les déchets nucléaires issus des centrales
et le projet CIGEO
par Élisabeth BRENIÈRE avec la participation de Marie-Christine GAMBERINI (juin 2020)
À ses débuts, l’industrie nucléaire française a nié le problème des déchets radioactifs. Puis elle a prétendu qu'elle trouverait une solution. Mais d'une part la pression des critiques, d'autre part l'échec de la transmutation ainsi que l'exigence politique d'une prise en charge financière du devenir de ces déchets ont pesé en faveur de la recherche d'une solution de stockage définitive. Il fallait en particulier intégrer dans les coûts du kWh électrique produit les provisions pour les modes de gestion et de dépollution retenus. (...)
Festival les BURE’LESQUES
4° édition > 16-17-18 août 2024
« On a perdu une bataille mais pas la guerre » : comment les antinucléaires poursuivent la lutte
par Laure Noualhat, Reporterre, le 19 août 2024
La quatrième édition du festival Les Bure’lesques a bien eu lieu les 16, 17 et 18 août, à Saint-Amand-sur-Ornain (Meuse). Il était organisé par le collectif Les Bure’lesques, composé d’habitants du territoire et d’associations locales.
Créé pour informer la population sur l’industrie nucléaire, mais aussi galvaniser les troupes engagées localement dans la lutte contre Cigéo, le futur centre d’enfouissement de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le festival biennal a accueilli durant les trois jours 3 500 visiteurs sous un ciel capricieux.
Communiqué de presse du
Front Associatif et Syndical contre CIGEO
Communiqué cosigné par plusieurs organisations dont le Collectif ADN, le 17 janvier 2023
Le 16 janvier 2023, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a déposé sa Demande d’autorisation de création (DAC) pour le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo. Alors que le projet présente toujours de nombreux problèmes restés sans réponse depuis des années, une étape de plus est franchie dans une fuite en avant dangereuse et irresponsable.
Une étape de plus vers la construction de CIGEO
En juillet 2022, le projet Cigéo a été déclaré d’utilité publique (DUP) et Opération d'intérêt national (OIN), ce que 32 organisations et 30 habitant·es ont dénoncé en déposant un recours en septembre dernier. Cette DUP ouvre d’ores et déjà la voie à des travaux préalables. CIGEO franchit une nouvelle étape avec le dépôt de cette Demande d’autorisation de création (DAC) qui pourrait aboutir, après 30 mois d’instruction et une enquête publique en 2026, à l’autorisation, en 2027, de lancer une « phase pilote ». Cette phase verrait la construction des principaux ouvrages en surface et des premiers ouvrages souterrains et permettrait de recevoir les premiers déchets radioactifs entre 2035 et 2040. (...)
En juin, cela fera 4 années que les portes des opposant·e·s au projet CIGEO d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure ont volé en éclat sous les coups de boutoir d’une instruction pour « association de malfaiteurs ».
Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants et militantes interdits de se voir pendant 2 ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, 16 années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien…
Cette scandaleuse traque d’État a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus.
Le 1er, 2 et 3 juin se tiendra le procès des inculpé.e.s « malfaiteurs » de Bure. Nous, universitaires, artistes, autrices, journalistes, syndicalistes, enseignant·e·s, agriculteur·trice·s, éditeurs, musicien·ne·s, humoristes, auteurs de bande dessinées, activistes, comédien·ne.·s, réalisatrices, architectes, scientifiques, élu·e·s, ami·e·s, affirmons notre profonde solidarité.
Pour la défense, le procès de Bure
profite à « l’État nucléaire » par Laury-Anne CHOLEZ, Reporterre (4 juin 2021)
Lors de la troisième et dernière journée du procès des sept militantes et militants antinucléaires opposés au projet Cigéo, le procureur a requis une peine de prison ferme et d’autres assorties de sursis. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont insisté sur la disproportion entre le dérisoire des faits reprochés et les moyens titanesques de l’enquête. (...) Ce procès pourrait profiter à ce que les avocats ont nommé à plusieurs reprises « l’État nucléaire », qui a mobilisé des moyens titanesques contre les opposants au projet Cigéo. Le jugement sera rendu le 21 septembre.
par David LURINAS, Homo nuclearus, le 22 Juin 2023
À petite allure mais sûrement, le puzzle du projet Cigéo s’assemble. À la faveur d’une opération estampillée d’intérêt national, des petites touches annexes et concomitantes aux travaux de percement des tunnels sont apposées sur le tableau général peint par l’Andra. Parmi icelles, une ligne ferroviaire en point de fuite acheminant les futurs colis nucléaires. L’éventualité de cette phase parallèle rend encore plus inéluctable le début de la réception des déchets.
L’Enfouissement de la Contestation par David LURINAS, Homo nuclearus, le 8 juin 2021
La radioactivité des combustibles usés décroit au fil des ans. Contrairement à la tension entre l’État et les contestataires au projet Cigéo au cours du temps. C’est que ce projet d’enfouissement des déchets les plus dangereux revêt une importance cruciale pour le secteur nucléaire, et donc les gouvernements français successifs. Il en irait d’un intérêt supérieur et cela justifierait le sacrifice de certains. Pour les besoins impérieux d’un stockage en profondeur, la France s’assoit-elle sur la démocratie et un de ses corollaires, le droit à manifester son opposition ? Le procès qui vient de se tenir pourrait éclairer sur la situation de la critique du Nucléaire en notre pays.
Tous à Bure !
en soutien au procès des opposant·e·s au projet Cigéo
« Association de malfaiteurs » : derrière ce chef d'accusation et la lourde instruction qui aura duré 4 ans, c'est bien l'engagement contre la poubelle nucléaire qui est visé. Pour cette raison *nous faisons de ce procès le nôtre*, celui de tou·te·s celles et ceux qui par leur engagement et leur histoire sont relié·e·s à la lutte de Bure. C'est le procès de la lutte contre Cigéo, contre le nucléaire.
Le collectif ADN s'associe à la Coordination Stop Cigéo
pour appeller à venir les 1, 2 et 3 juin en soutien aux sept inculpé·e·s et à la lutte contre Cigéo.
Positionnement du collectif ADN sur les déchets nucléaires du 14 octobre 2020
Contrairement aux promesses initiales de l'industrie nucléaire, aucune manière satisfaisante de régler le problème des déchets radioactifs – à vie longue en particulier – n'a été trouvée depuis trois quarts de siècle. (...)
En août 2020, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) avait déposé un dossier en vue d’obtenir la déclaration d’utilité publique (DUP) pour Cigéo, projet d’enfouissement des déchets radioactifs les plus dangereux à Bure, dans la Meuse. Le 13 janvier, l’Autorité environnementale[instance indépendante créée en France en 2009, conformément au droit européen de l’environnement], a rendu son avis sur l’étude d’impact globale de l’Andra, soulignant de nombreux oublis ou lacunes et demandant des études complémentaires.
L’Autorité environnementale confirme ainsi nos doutes. Une vigoureuse opposition ne cesse d’alerter, depuis 1987, sur les risques immenses du stockage géologique des déchets radioactifs. L’avis de l’Autorité environnementale corrobore ce que dénoncent des milliers de citoyens, d’élus et de scientifiques indépendants depuis des années, sans être véritablement entendus. (...)
Bure, Nucléaire et surveillance de masse par Marie BARBIER pour Reporterre et Jade LINDGAARD pour Mediapart (avril-juin 2020)
Cinq enquêtes sur la surveillance judiciaire du mouvement antinucléaire de Bure.
L’enquête menée en coopération par Mediapart et Reporterre a montré la débauche de moyens judiciaires contre le mouvement opposé au projet d’enfouissement des déchets radioactifs dans la Meuse.
Disons-le nettement : dans ce dossier, la justice n’est que de nom. Les moyens mis en œuvre par l’appareil judiciaire ont pour véritable but de casser l’opposition au projet d’enfouissement de déchets nucléaires dit Cigéo. C’est une justice politique. En démocratie, l’expression d’avis contraires est légitime et même nécessaire pour que les décisions collectives soient aussi pertinentes que possible. Or, avec cette répression juridique démesurée, c’est en fait l’expression démocratique qui est en fait empêchée, comme le montre cette enquête approfondie menée en collaboration par Reporterre et Mediapart.