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« Quand
l'électricité devient la fille du
nucléaire, c'est-à-dire la sœur des
déchets mortels qui dureront des
milliers d'années, l'intellectuel,
héritier des Lumières, peut-il encore se
protéger des accusations délétères
d'obscurantisme en fuyant l'arène ?
Peut-il, sans perdre son statut, se
consacrer essentiellement à des
futilités à la mode, à des débats "très
tendance" ? En classant l'objet
"nucléaire" au rang des choses
étrangères à son cerveau, l'intellectuel
abandonne lâchement le terrain de
l'intelligence et de la survie à de
misérables militants qui se castagnent
avec les miliciens de l'appareil
économique. »
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Rapport WINSR 2025
sur l’état
de l’industrie nucléaire dans le monde
World Nuclear
Industry Status Report 2025 - dirigé par Mycle SCHNEIDER, 2025
État des lieux chirurgical
de l’industrie atomique, le
rapport sur l’état de l’industrie
nucléaire dans le monde (WNISR) est réalisé chaque année depuis
20 ans par une équipe coordonnée
par Mycle Schneider, consultant
international en énergie et expert. Le WNISR est une source indispensable d'informations fiables et factuelles. Il offre un aperçu complet des données relatives aux centrales nucléaires, notamment sur leur âge, leur exploitation, leur production et leur construction.
Le WNISR 2025 évalue les défis de l'intégration de l'énergie nucléaire au système énergétique, présente une analyse de la compatibilité de l'énergie nucléaire avec les systèmes électriques modernes basés sur les énergies renouvelables, complétée par une analyse comparative du déploiement de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables. L'association énergie solaire et stockage s'impose de plus en plus comme un facteur de changement majeur.
Le WNISR étudie également les interdépendances nucléaires avec la Russie, l’état de développement – moins avancé qu'on ne le pense généralement – des petits réacteurs modulaires (SMR), l’évaluation des nouveaux pays potentiellement nucléaires, la situation de Fukushima, et l'état du démantèlement. Globalement, la réalité industrielle du secteur nucléaire mondial, dont la plupart des indicateurs sont en déclin, diffère fortement de la perception publique.
Production
d'énergie nucléaire 1985-2024
dans le monde...
En violet :
production d'énergie nucléaire
En rouge :
pourcentage du nucléaire
dans la production d'électricité
(en TWh).
schéma tiré du WNIRS
2025
SMR 2
Le rapport de la Cour des comptes remet en cause le potentiel des miniréacteurs dits « SMR » présentés initialement comme la solution miracle pour le nucléaire. Si certains ont vu le jour en Chine, aucun n’est encore en chantier en France, malgré le volontarisme d’Emmanuel Macron. Mais aujourd’hui, le réveil est brutal : plusieurs start-up jusqu’ici présentées comme les futures championnes des SMR, comme l’américaine NuScale, la franco-italienne Newcleo ou la française Naarea, sont confrontées à de graves difficultés technologiques et financières (Voir l'article de Libération du 22 septembre 2025). Le 9 septembre, la Commission de régulation de l'énergie avait déjà pointé les écueils de ces SMR dans son rapport de sa Prospective relatif à l’insertion des petits réacteurs modulaires (SMR/AMR) dans les systèmes énergétiques...
De nouvelles centrales nucléaires
ne sauveront pas le climat
« Le déploiement de nouvelles centrales nucléaires n’est pas une approche viable pour atteindre les objectifs climatiques », notamment en Europe. Telle est la conclusion du rapport de l’ONG étasunienne Global Energy Monitor, sorti le 4 septembre 2025. Selon l’organisation, l’atome ne peut pas contribuer à décarboner le mix énergétique du Vieux Continent en raison du vieillissement des infrastructures, de l’allongement des délais de construction des nouvelles centrales, de l’escalade des coûts et de la concurrence des énergies renouvelables. Pour aboutir à cette conclusion, l’organisation a analysé le Global Nuclear Power Tracker, une base de données mondiale qui répertorie toutes les installations nucléaires, qu’elles soient en service, annoncées, en construction, annulées ou mises hors service.
dessin de Leo Cenazandotti
En septembre 2025, l’Union européenne exploite 157 gigawatts (GW) de capacité nucléaire. La part du nucléaire dans le mix électrique européen est passée de 25 % en 2005 à moins de 20 % en 2024. 90 % de cette production provient de réacteurs de plus de 35 ans. Et la relève n’est pas assurée : sur l’ensemble de la capacité nucléaire prévue, 25 % a été annulée et seulement 2 % est actuellement en construction.
« Les projets nucléaires sont systématiquement confrontés à des risques élevés de retard, de dépassement des coûts et d’abandon, observe l’ONG. Par exemple, la construction de l’unité 3 du projet Olkiluoto en Finlande a pris dix-sept ans, tandis que l’unité 4 a été annulée en 2015. La plupart des projets actuellement en cours de développement ne devraient pas entrer en service avant la prochaine décennie, ce qui annule leur contribution potentielle à l’objectif climatique de 1,5 °C. »
Endettée et face à un mur d’investissements : la Cour des comptes alerte sur la santé financière d’EDF
par Louis Mollier-Sabet, Public Sénat, le 24 septembre 2025
Le rapport de la Cour des comptes sur le modèle financier d’EDF confirme les inquiétudes exprimées sur divers bancs du Parlement. Les magistrats appellent l’Etat à clarifier sur qui reposera le financement des investissements structurels nécessaires, notamment la relance du nucléaire, entre EDF, l’Etat et les consommateurs.
Contrairement à ce que laissent croire les déclarations de la grande majorité des dirigeants industriels et politiques, ainsi que beaucoup trop de reportages et d'articles, il n'y a sur notre planète aucun « retour en grâce du nucléaire ».
En effet, vous le savez bien si vous nous lisez régulièrement, la part du nucléaire dans la production mondiale d'électricité est passée de
17,1 % en 2001 à 9,1 % en 2023. Mieux : les chiffres 2024 sont enfin parus et confirment encore une fois la tendance : même si c'est de peu, le nucléaire est désormais passé en dessous des
9 % : 8,97 % exactement !
Même en Chine, si souvent présentée comme
l'« eldorado » de l'atome, la part du nucléaire reste marginale et est même en baisse depuis 3 ans.
Les énergies renouvelables ne sont certes pas toujours exemptes de nuisances, en particulier lors-
qu'elles sont installées sans concertation (souvent par des industriels... qui font aussi du nucléaire !). Mais rien de comparable avec le nucléaire, ses contaminations et ses déchets à durée de vie presque infinie. Les renouvelables produisent désormais plus de 32 % de l'électricité mondiale, 35 % en Chine, et 47 % dans l'Union européenne. C'est un mouvement irréversible, un Tsunami qui submerge le nucléaire, lequel est condamné à disparaître car trop beaucoup trop cher. Pourtant, les dirigeants français s'accrochent encore à cette énergie dépassée et poussent la direction d'EDF à lancer la construction de réacteurs dits « EPR2 » pour laisser croire qu'ils seront meilleurs que l'EPR. A ce sujet, la mise en service de celui de Flamanville a été autorisée en mai 2024, il y a donc plus d'un an et, à ce jour, il ne fonctionne toujours pas !
Par ailleurs, divers médias annoncent « pour bientôt » des réacteurs révolutionnaires, miraculeux, modulaires, à fusion, etc, supposés essaimer dans le monde entier et régler tous les problèmes de l'humanité, à moindre coût et sans risque. Le seul résultat de ces start-up privées sera d'enrichir leurs promoteurs grâce aux lourdes subventions publiques en passe d'être accordées par des politiciens stupides ou complices. Espérons donc que des adultes remplacent vite les « responsables » actuels et annulent tous les projets nucléaires...
Rembrant –Le film
qui hérisse les partisans du nucléaire
par Politico, le 23 septembre
Le dernier film de Pierre Schoeller met en scène des ingénieurs du nucléaire en proie au doute.Le scénario ne fait pas plaisir aux partisans de l’atome, au risque de l’euphémisme. Pour une filière dont l’avenir s’est souvent joué en fonction du temps écoulé depuis le dernier incident majeur, avoir la confiance du public est important. Et le film tombe mal, alors que la construction de centrales prévues pour durer plusieurs dizaines d’années doit être prochainement confirmée.
La doctrine française de prévention des accidents nucléaires est régie par une logique plutôt probabiliste : en gros, le risque d’accident est trop faible dans les conditions de surveillance et de contrôle des réacteurs. Or l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima « nous oblige à imaginer l’inimaginable et à nous y préparer », avait déclaré le directeur de l’IRSN.
Dans ce contexte, est-il raisonnable de faire reposer la production d’électricité en France sur la construction de nouveaux réacteurs EPR ? Pourront-ils survivre aux effets chaotiques du dérèglement climatique en 2050, si les températures augmentent de plus de 3 °C ? Et dans cette perspective, qui est le plus irrationnel : la catastrophiste ou le savant aux yeux rivés sur ses calculs de probabilité ? Le film offre une réponse qu’on laisse le public découvrir.
Ironie de l’histoire : c’est parce qu’il soulève toutes ces questions et les met en scène avec brio que le film se retrouve pris dans une polémique avec une association favorable à l’atome, Les voix du nucléaire. Celle-ci bombarde les rédactions de mails pour « rétablir les faits », « dénoncer la désinformation » et alerter « sur un risque majeur : que la fiction ne soit perçue comme une réalité scientifique »*.
C’est très drôle car c’est exactement le propos du film : mettre en cause la certitude de la raison et, de cette façon, créer un exercice de pensée qui mette à distance l’interprétation strictement scientifique du monde. Si cette association n’était déjà connue, on pourrait croire à une mise en scène de l’équipe du film, tant sa réaction illustre ce que Rembrandt représente : l’impossibilité pour les tenants du discours cartésien d’imaginer l’inimaginable. On n’aurait pas pu rêver meilleure publicité.
un film-documentaire de Johannes Bünger, Laura Schmitt et Vivien Pieper, Arte 2025
Arte diffusait (jusqu'au 10 octobre) un documentaire sur l'utilisation du nucléaire dit civil dans la guerre géostratégique en cours qui met en évidence la dépendance de la France électronucléaire à la Russie de Poutine. Rosatom est une entreprise d’Etat qui détient le monopole du nucléaire civil et militaire en Russie, et vise, sinon le monopole, du moins une domination mondiale dans ce domaine. Des militant.es de SDN 38 et de Nos Voisins Lointains 3.11 en ont fait un résumé très complet.
« En face du péril atomique qui ne ressemble à aucun autre, qui est incommensurable à tout autre, de ce péril qui, par son amplitude, impose à l’espèce tout entière de nouvelles façons de penser et d’agir, en face de ce péril dont il est honorable autant que raisonnable d’avoir peur, il ne devrait plus y avoir ni pays, ni continent, ni monde libre ou pas libre, mais rien que des hommes, citoyens de la planète, tous mêlés, confondus, fraternisés par une égale menace. »
80 ANS DES
BOMBARDEMENTS ATOMIQUES D'HIROSHIMA ET DE
NAGASAKI
Hiroshima, Nagasaki :
80 ans après, l’oubli n’est pas une option !
Communiqué d'ICAN France, le 4 août 2025
Àvec les 80ᵉ commémorations des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, ICAN alerte sur les contradictions du discours politique français qui surfe sur la peur et renie ses engagements internationaux, alimentant la course aux arsenaux et l’insécurité nucléaire. Nous appelons les responsables politiques et parlementaires à sortir de leur aveuglement pour la « sainte Bombe », en s’engageant dans le processus du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en vigueur depuis 2021, pour construire une sécurité fondée sur la coopération, la confiance et la paix durable.
On peut faire bouger les lignes sur la question des armes nucléairespar Patrice BOUVERET, Journées d’études ADN, Fromental, le 6 juillet 2025
L’arrêt des essais nucléaires n’a été obtenu que par la mobilisation citoyenne. Quand la société civile s’empare du sujet, on peut obtenir de faire bouger les lignes à nos États. C’est bien ça qui doit nous importer pour arriver un jour à éliminer ces armes.
Cette Journée internationale vise à sensibiliser et à informer le public sur la menace que représentent les armes nucléaires pour l'humanité et sur la nécessité de leur élimination totale. Chaque année, le 26 septembre, l'ONU organise également une réunion de haut niveau des dirigeants mondiaux afin de discuter des « mesures urgentes et efficaces » à prendre pour parvenir au désarmement nucléaire mondial.
Le choix de cette date n'est pas arbitraire : l'une des nombreuses occasions où l'humanité a frôlé la guerre nucléaire s'est produite le 26 septembre 1983, au plus fort de la guerre froide. Une guerre nucléaire a été évitée de justesse lorsque le colonel Stanislav Petrov, officier de service dans une installation russe d'alerte nucléaire précoce, a enfreint le protocole en ne confirmant pas à ses supérieurs une attaque apparente de missiles balistiques en provenance des États-Unis (qui s'est révélée être une fausse alerte).
80e session de l'assemblée générale de l'ONU Réunion de haut niveau consacrée à la célébration et à la
promotion de la Journée internationale pour l’élimination
totale des armes nucléaires, New-York, le 26 septembre 2025
« Le désarmement nucléaire n’est pas la récompense de la paix : il en est le fondement ». Les armes nucléaires n’offrent aucun gage de sécurité – seulement la promesse d’un anéantissement. La Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires nous invite à nous rappeler cet enseignement essentiel tiré de la guerre froide, durant laquelle l’humanité a joué sa survie sur plusieurs décennies.
Malheureusement, l’ombre de l’anéantissement nucléaire plane toujours et s’étend rapidement, alimentée par les conflits et la méfiance, par l’augmentation des dépenses militaires et par l’accroissement des stocks d’armes, ainsi que par les pays qui brandissent la menace nucléaire comme moyen de coercition.
L’humanité s’engage dans la mauvaise direction. Il est temps de changer de cap pour instaurer une paix durable grâce au désarmement.
« La chance n'est pas une stratégie ». António Guterres à la 79° session de l'assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2024
Dans le Pacte pour l’avenir adopté en septembre dernier, les États Membres ont réaffirmé leur détermination à éliminer totalement les armes nucléaires. Les pays doivent montrer qu’ils privilégient le dialogue plutôt que le conflit et le désarmement plutôt que la destruction, non pas par leurs paroles mais par leurs actes. En cette journée importante, je demande aux États dotés d’armes nucléaires de dissiper cette ombre qui plane sur l’humanité. Honorez vos obligations en matière de désarmement et engagez-vous à éliminer totalement les armes nucléaires. L’humanité et les armes nucléaires ne peuvent coexister, rappellent les participants à la Journée pour l’élimination totale de ces armes monstrueuses.
Lors de cette session, le Kirghizistan a signé et le Ghana a ratifié le TIAN.
Désormais, une majorité absolue des pays du monde soutient ce traité historique.
À l'ONU, le Saint-Siège appelle à
« l'élimination totale des armes nucléaires »
par
la cité du Vatican, le 26
septembre 2025
Ce 26 septembre, le Secrétaire d'État du Saint-Siège est intervenu lors d’une réunion relative à la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.
« Il est regrettable que les États renforcent leurs arsenaux nucléaires avec des ressources qui pourraient être utilisées plus efficacement pour répondre aux besoins urgents en matière de développement. Cette tendance met en évidence la dépendance troublante des États dotés d'armes nucléaires à l'égard de la dissuasion nucléaire, plutôt qu'à l'égard du respect de leurs obligations au titre de l'article VI du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) » a t-il déclaré.
Selon le Pape François, « un monde exempt d'armes nucléaires est à la fois nécessaire et possible. Dans un système de sécurité collective, il n'y a pas de place pour les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive ».
En cette date marquant le 11ᵉ anniversaire de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) franchit un pas décisif en rejoignant l’Appel des villes de la campagne ICAN en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Par la signature de son maire, Azzédine Taïbi, Stains adresse un message fort et courageux : il est temps que la France rompe avec la logique de la terreur nucléaire et s’engage résolument dans le TIAN.
Quelle sera la 100ᵉ commune ou collectivité à rejoindre l’Appel d’ICAN, faisant de la France le premier État doté de l’arme nucléaire à rassembler 100 villes et collectivités mobilisées pour le seul traité international qui interdit ces armes de destruction massive ?
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le collectif
« Semaine de la Paix » organise une journée d'animations le vendredi 26 septembreà Montpellier.
Cigéo, quand la filière nucléaire ment et se prépare à léguer une véritable bombe à retardement
Les opposant.es au projet Cigéo appellaient à la « Manif’ du Futur », le 20 septembre à Bure et autour. Ils et elles dénoncent une précipitation injustifiable alors que l’Andra doit apporter des démonstrations décisives pour obtenir – ou pas – l’autorisation de création de Cigéo.
Les premiers travaux (DRO) sur le territoire pourraient commencer dès 2027, sur la base d’un dossier bourré d’inconnues. L’inquiétude grandit auprès de certain.es élus locaux et d’habitant.es, alors que se profilent de lourds impacts pour le territoire : déforestation, chantier hors-norme, contamination et raréfaction de la ressource en eau, installations nucléaires de base géantes à leur porte et convois de déchets atomiques sous leurs fenêtres. Plus
d'infos
« Une manif à Bure, la chance que vous avez ! »
par Jade LINGAARD, Médiapart, le 20 septembre 2025
Un millier de personnes au moins ont manifesté le 20 septembre contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse. Malgré les années de militantisme menées en vain jusqu’ici, les opposants espèrent que le démarrage imminent des travaux préalables relancera la lutte.
par Jade LINGAARD, Médiapart, le 19 septembre 2025
Dans le futur centre d’enfouissement, près de Bure, les colis seront descendus par un funiculaire souterrain de 5 kilomètres de long. Un trajet hors norme profilé pour satisfaire les demandes des élus locaux. Au prix de son impact environnemental, s’inquiètesnt des experts.
Vendredi
4 juillet EPR, SMR, consommation du numérique
(avec
Stéphane Lhomme).
Samedi 5
juillet Liens entre
nucléaires civil et militaire
(avec la
participation de Patrice Bouveret). Quelle
logique économique du nucléaire ?
(avec la participation
de Sylvie Diallo).
Dimanche 6
juillet Les autres
logiques du nucléaire :
bureaucratie, corruption,
imaginaires... (avec la
participation de Jean-Luc Pasquinet, Damien Renault, Anne-Marie Bonnisseau et Bernard Elman).
Les Journées d'études du collectif « Arrêt du nucléaire » à Fromental, le 5 juillet
2025
Filière inversée, technostructure et application au nucléaire La corruption en Loire Atlantique d’après le livre de Damien Renault - par Jean-Luc PASQUINET
La « filière inversée », système de planification et mode d'organisation au service des grandes entreprises et de la tehnostructure, en théorie économique, qui fait qu'au lieu que ce soit le consommateur qui dirige la production, c'est le monde productif qui va diriger la consommation.
par François VALLET, Blog de Médiapart, 1 août 2025
Un projet d'arrêté, soumis en catimini à consultation publique, terminée le 5 août
2025, prévoit une falsification massive des résultats des diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements. S'il est publié en l'état il conduira au maintien dans la précarité énergétique d'une partie importante des occupants des 850 000 logements, mal isolés et chauffés à l'électricité, visés par ce texte. Ce faisant, il n’aurait plus à se soucier d’aider les propriétaires de ces logements à réaliser des travaux d’amélioration énergétique permettant de réduire la précarité énergétique des occupants de ces logements.
Passoires thermiques : cet ultime cadeau de François Bayrou aux propriétaires
Lucie DELAPORTE, Médiapart, le 29 septembre 2025
Cet été, le gouvernement a procédé à une modification du calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements. À la clé, la disparition automatique de 850 000 logements du statut de passoires énergétiques. Il savait pourtant qu’il s’agit « d’une aberration scientifique ».
Argumentaire contre la
proposition de loi Gremillet à destination des
député-e-s
Avec la discussion
en séance publique de la
proposition de loi Gremillet en juin 2025,
l'Assemblée nationale
s'apprête à prendre des
décisions fonda-mentales pour
l'avenir énergétique de notre
pays.
Pourtant,
cette discussion ne se base
sur aucune étude d'impact (car
ce n'est pas un projet de loi)
et sur des données
déjà obsolètes. En
effet, le projet de 6 EPR2 qui
est au coeur des discussions a
vu son coût prévisionnel overnight passer de 51.7 Md€2020 à 67.4 Md€2020 soit 79.9 Md€2023. En comptant les
intérêts intercalaires, le
montant est évidemment encore
supérieur. D'ailleurs, le
ministre chargé de l'Énergie,
Marc Ferracci, avait concédé
le 19 février 2025 un coût de
"moins de 100 Md€". Une
"évaluation finale" qui était
promise pour fin 2024 est
encore attendue d'EDF pour
décembre 2025, elle ne sera
vraisemblablement pas à la
baisse.
La Commission nationale
du débat public n'a
jamais pu avoir accès à une
information claire concernant
le coût et le financement de
ces projets malgré ses
multiples demandes dans ce
sens. La Cour des comptes se
trouve dans la même situation
de refus.
Sophie organise des visites
touristiques dans la zone d’exclusion de la
centrale nucléaire de Golfech, dans le
Tarn-et-Garonne. À la suite de la catastrophe
survenue quelques années plus tôt, elle propose
aux curieux du monde entier de revêtir une
combinaison, de se munir d’un masque et d’un
dosimètre, et de parcourir en gyropode ces
terres irradiées où travaillent les
décontaminateurs.
Avec ce film, la réalisatrice
Anne-Sophie Girault a imaginé l’inimaginable : un
accident nucléaire en France. Cette
histoire se déroule quelques années après un
accident. Il n’y a rien de grandiose dans cette
temporalité, pas d’explosion, d’images chocs ni
de danger imminent. Juste la présence d’un mal
invisible qui rôde sournoisement en
impactant la faune, la
flore et l’humanité.
Un mal qui pollue un territoire pour des
milliers d’années et dont personne ne pourra
jamais assumer l’ampleur du désastre. Car la
radioactivité ne se nettoie pas, elle
se déplace mais ne s’efface pas. Ce
court-métrage raconte l’irréversibilité de ce
genre d’accident et l’impossibilité d’un «
retour à la normale » bien souvent promis.
À ce jour, le court-métrage
est en cours de production. Une
grande partie de l’animation a d’ores et déjà été
réalisée, mais il reste encore plusieurs
séquences à finir. La technique
utilisée demande une grande précision et beaucoup
de temps pour parvenir au résultat souhaité.
Raymond Sené, une
vie contre l’atome par
Émilie Massemin, Reporterre, 27
mai 2025
Le décès du physicien nucléaire
Raymond Sené, le 6 mai dernier, laisse un
vide dans la communauté scientifique opposée à
l’atome. En dédiant sa vie à la lutte, il a
permis de la légitimer scientifiquement aux yeux
des puissants.
Né en 1935 à Arpajon
(Essonne), Raymond Sené était physicien
nucléaire au CNRS, directeur de
recherche au laboratoire de physique
corpusculaire du Collège de France et
membre fondateur, avec Monique Sené, du
Groupement de scientifiques pour
l’information sur l’énergie nucléaire
(GSIEN), pilier de la mobilisation des
scientifiques contre le programme
nucléaire français à la fin des
années 1970.
En réponse au plan Messmer
de 1974, Monique et Raymond Sené et
d’une trentaine d'autres bchercheurs,
ont lancé en février 1975 la pétition « Appel de
scientifiques à propos du programme
nucléaire français » alertant
sur le danger de ce programme
« tout nucléaire ». Elle a été
signée par plus de 400 chercheurs
en une semaine et a atteint les
4 000 signatures trois mois
après. (...)
Lire aussi l'analyse qu'il
faisait en 1997 - reprise dans le bulletin
ETB de juin 2025
- des impératifs minimum de pluralisme
nécessaires à une sécurité nucléaire efficace.
Lidwine
for ever
Dominique Legeard, plus
connu sous son pseudonyme de Lidwine,
s’est éteint le 1er mai 2025, laissant
derrière lui une œuvre rare mais d’une
richesse inouïe.
En dépit d'une production
réduite, due à un perfectionnisme
absolu, il a laissé néanmoins son
empreinte sur le neuvième art
franco-belge. Il avait fait sensation
avec Le Dernier Loup d’Oz, puis
avec Avant la Quête de l’oiseau du
temps. Lidwine travaillait pour
l’amour des autres et pour l’amour de
l’art, ce qui revient au même.
Il
avait aussi milité contre le
nucléaire à travers de nombreux
dessins pour le réseau ou Bien
profond pour la Nuit contre
l'enfouissement de Lascaux en
2002.
Vingt ans après la mort de Françoise d'Eaubonne à l’été 2005, David Dufresne (animateur du média Au Poste ! – et auteur de la postface de Nos Amis les experts) enquête à sa façon sur son impossible grand-mère. Dans son livre, qui emprunte son titre à une réplique d'un film de Clint Eastwood (Grasset, 2025), il nous offre le portrait d’une activiste radicale, drôle, en lutte partout, dans les rues et avec sa machine à écrire.
Françoise d’Eaubonne fut de tous les grands combats d’après- guerre : contre la guerre en Algérie ; sur les barricades de 68 ; pour l’égalité et le droit à l’avortement ; militante du MLF et fondatrice du Front homosexuel d’action révolutionnaire. Éco-anxieuse avant tout le monde, elle forgea le concept d’écoféminisme : « un nouvel humanisme né avec la fin irréversible de la société mâle ». Avec un ami, elle pose une bombe sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim, événement historique jamais résolu. La liberté chevillée au corps, elle apparaît ici comme la plus libre des femmes libres. En savoir plus
« Françoise d'Eaubonne, sa sorcière bien-aimée »,
avec David Dufresne, France culture, le 20 septembre 2025
Pour la première fois, le journaliste David Dufresne évoque publiquement sa grand-mère, l'écoféministe Françoise d'Eaubonne. À l'issue d'une minutieuse enquête, il dresse le portrait de cette femme hors-norme au prisme d'un évènement clé : l'attentat du 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim.
Dans
le cadre de l'exposition « L’Âge atomique - les artistes à
l’épreuve de l’histoire », le Musée d'Art moderne de Paris a
proposé quatre rencontre-discussions entre
chercheuses, anthropologues, artistes,
historienne des sciences, en leur proposant
d’évoquer ensemble l’ère nucléaire dans le
domaine des arts, des sciences et de la
politique du début du XXème siècle à nos
jours.
première rencontre du
cycle : Écoféminismes
antinucléaires le
7 novembre 2024, avec Élodie Royer et
Kyveli Mavrokordopoulou
À
l'intersection des mouvements
féministes, écologiques et pacifistes,
l'écoféminisme apparait simultanément
en Europe, aux États-Unis, en
Australie et dans différentes nations
du Pacifique, dans la seconde moitié
des années 1970. Dès le début, ces
collectivités et penseuses féministes
s’engagent contre les technologies
nucléaires en ne faisant plus la
différence entre le domaine civil – le
réacteur – et le domaine militaire –
la bombe.
Ces
collectifs entretiennent souvent des
liens transnationaux entre eux et sont
parmi les premiers à allier la pensée
anticoloniale à la lutte
antinucléaire. Ils révèlent que la
domination patriarcale est exercée à
la fois sur les femmes et sur la
nature.
Pourquoi les peuples
laissent-ils
s’accomplir
le crime nucléaire
contre les prochaines générations ?
par Nicole ROELENS, FSM
antinucléaire, Paris, le 3 novembre 2017
Une dimension encore peu
appréhendée du crime nucléaire : son impact
sanitaire est d’autant plus violent que l’on
remonte le cours de la vie vers son origine.
Le nucléaire est d’abord une
technique de destruction massive, l’atout majeur
de la thanatocratie c’est-à-dire l’attribution
du pouvoir à ceux qui détiennent la plus grande
capacité d’extermination. L’impuissance des femmes qui
donnent la vie face à la destruction
technologique de la descendance
s’accompagne d’une inertie de la très
grande majorité des hommes devant la
prolifération d’un technomonde hostile au
vivant. Ce technomonde les fascine parce
qu’il est synonyme de toute puissance et
que les hommes n’ont majoritairement pas
renoncé aux illusions de toute-puissance.
Le missile nucléaire
russe RS-28 Sarmat, dit « Satan »
Il est temps de dire que l’inertie
face au processus d’autodestruction de
l’humanité tient à la complicité de la
société sexiste avec la guerre larvée
contre les femmes et les humains de
demain.
Cette guerre est menée en
toute inconscience par les mâles les plus
hégémoniques. Elle est impensée, mais elle
est attestée par l’indifférence collective
à l’égard des intérêts
intergénérationnels, par la dégradation
contemporaine du processus d’engendrement,
par la destruction systématique des
conditions de survie de nos descendants.
Écouter Nicole Roelens à propos de ce texte,
Radio Galère, la 1/2h radioactive, le 14 novembre 2017
Mémorial pour la Paix à Hiroshima : statue
offerte en 1959 par le sulpteur Hongô Shin
au Maire d'Hiroshima, M. Hamai, à l'occasion du 5°
congrès mondial pour l'abolition des armes
nucléaires,
inaugurée en 1960 grâce au soutien de
l'association des femmes de Hiroshima
Dimanche 9
mars 15h / 17h Place
de la République à Paris
Le 11 mars
2011, un séisme, puis un tsunami étaient
à l’origine d’une des plus grandes
catastrophes nucléaires de l’histoire,
entraînant la fusion de 3 des 6
réacteurs nucléaires de la centrale de
Fukushima Daiichi au Japon.
Mobilisons-nous
contre la relance aberrante et
dangereuse du nucléaire, en soutien aux
victimes de l'accident de Fukushima !
Message de Ruiko MUTÔ, habitante
de Fukushima - à lire ici
Message d'Akiko MORIMATSU, représentante des
plaignants - à lire ici
Message d'Yves LENOIR, de solidarité d'Enfants
de Tchernobyl Belarus - à lire ici
De l'indifférence au déni
:
L'OMS et les dégâts des radiations (1946-2006)
Jusqu’au 5 septembre 2005,
date de la publication du communiqué de
l’AIEA, « Tchernobyl :
l’ampleur réelle de l’accident 20 ans
après, un rapport d’institutions des
Nations Unies donne des réponses
définitives et propose des moyens de
reconstruire des vies »,
quiconque cherchait à cerner les
conséquences de l’accident de Tchernobyl
se trouvait confronté à une dualité
d’informations contradictoires. (...)
50 morts et 4000
cancers « à venir ». Le
vingtième anniversaire du triste
événement approchant, un moment propice
pour communiquer, un collège d’experts –
nom de code Chernobyl Forum –
avait reçu le 5 février 2003 la mission
de rédiger un rapport en vue de clore
toutes les controverses et débats entre
experts et contre-experts. Le rapport,
celui annoncé par le communiqué de
l’AIEA – le Chernobyl Forum Report
(CFR), établirait le bilan définitif
(sic) de la catastrophe. Depuis, la
seule réponse « autorisée »
aux questions posées par les séquelles
de l’accident, et reprise ad
nauseam urbi et orbi, est
condensée dans les toutes premières
sentences des 13 pages de ce texte.
(...)
L'association
Enfants de Tchernobyl Belarus (ETB) propose
aux associations,
biocoops, groupes antinucléaires et
particuliers, une action simple à réaliser.
La campagne
consiste à vendre des pommes pour
soutenir et contribuer au financement de
l’Institut BELRAD, seul organisme
indépendant de radioprotection du
Belarus, le pays le plus impacté par la
catastrophe de Tchernobyl.
Depuis sa
fondation par Vassily Nesterenko en
1990, l'Institut Belrad agit
quotidennement pour informer, protéger
et soigner les victimes du plus grave
accident de l'histoire du nucléaire
civil. Son expertise et les résultats
qu'il a collectés sont uniques pour
comprendre et mesurer les conséquences
d'un accident qui n'a pour l'heure pas
d'équivalent, mais dont on ne peut
ignorer la probabilité.
Cette campagne
permet également d'ouvrir un espace
public de discussion et d'information
dans un moment ou la question du
nucléaire semble lançée dans une course
en avant sourde et aveugle.
Le
fonctionnement est simple et demande peu
de moyens :
des pommes présentées dans
une corbeille ;
une carte-présentoir en
couleur – format A4 pliée en 2
– pour servir d'appel pour la
campagne ;
des tracts d’informations
pour donner avec chaque pomme achetée ;
une petite boîte pour
recueillir le fruit des ventes.
Le dernier rapport du SIPRI, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, publié lundi 16 juin 2025, souligne une nette tendance à l’amélioration et à la modernisation des armes nucléaires. Un mouvement qui laisse à penser que le processus de dénucléarisation des arsenaux à travers le monde pourrait toucher à sa fin.
Le monde est de plus en plus instable et la probabilité ne cesse d’augmenter que des armes nucléaires soient un jour utilisées, en dépit de tout ce que peut souhaiter l’humanité. Les neuf puissances nucléaires de la planète ont poursuivi la modernisation de leurs programmes nucléaires en 2024, avec l’amélioration d’armes existantes ou l’ajout de nouvelles versions. Le plus inquiétant à l’heure actuelle, c’est que la tendance à la réduction du nombre d’armes nucléaires est en train de s’essouffler.
Guerre à la guerre :
une campagne pour désarmer le militarisme
par SURVIE,
le 24 mars 2025
Le travail
d'analyse critique que mène Survie
sur le pilier militaire du néocolonialisme
français, du Sahel au génocide des Tutsis au
Rwanda, et sur le "savoir faire" français en
terme de coopération policière avec des
régimes criminels, motive son choix de
s'engager dans la campagne « Guerre à la
guerre ». Cette coalition de diverses
organisations vise à désarmer le militarisme,
l'impérialisme et le colonialisme.
Alors que nos
dirigeants multiplient les annonces
martiales et les dépenses militaires
et que les empires menacent de dévorer
le monde, il est urgent de faire front
contre la guerre et le militarisme.
Une mobilisation
massive s’organise contre le
salon du Bourget, le plus grand
salon mondial de l’armement, qui
aura lieu du 16 au 22 juin
prochains, près de Paris.
Une occasion
d’exprimer massivement notre refus de
la marche vers l’abîme. D’ici là,
rejoignez la coalition Guerre à la
guerre, parlez-en autour de
vous : organisons nous contre le
militarisme.
Dans
une envolée rare, les dépenses
militaires européennes ont atteint
leur niveau de la fin de la guerre
froide. En France, troisième
exportateur mondial d'armes, le
complexe militaro-industriel mobilise
entreprises et chercheurs civils pour
concevoir et fabriquer les armes de
demain. Grenoble, spécialisée en
semi-conducteurs, est emblématique de
cette collusion. Fabrice Lamarck
mène une critique du rôle des
chercheurs dans les sociétés
capitalistes avancées. Il est membre
du Groupe Grothendieck, et participe
au collectif « Faut-il
continuer la recherche
scientifique ? ».
Anne IMHOF,
« Sans titre », 2022, Pinault
Collection, Sprüth Magers and Galerie Buchholz
- Exposition
L'Apocalypse
par
Anti-Tech Resistance, Assemblée
Anti-Industrielle Parisienne
et Les amis de la décroissance Paris, juin
2025
La Seine-Saint-Denis possède
déjà la plus grande concentration de data
centers en Europe, et pourtant lors du
sommet de l’IA, 35 nouveaux data centers
ont été annoncés pour 2025, dont beaucoup
qui seront implantés dans le département.
Un data center n'est et ne sera jamais
écologique. Béton, cuivre, lithium,
cobalt, silicium :
aucun data center ne peux exister sans
arracher les entrailles de la terre !
Sans surprise, l'augmentation
du nombre de data centers s'accompagne
d'une nouvelle ruée minière en Europe et
de la relance du nucléaire. Car oui, en
France comme ailleurs, la grande majorité
des data centers sont nourris à l'énergie
nucléaire. Nous le disons haut et fort
: La commune de Dugny n'est pas un
centre d'accueil pour les projets
ecocidaires. Nous demandons
l'arrêt immédiat du projet de data
centers à Dugny.
Loi «
simplification » :
stop au boom des data centers !
par La Quadrature Du Net,
Blog de Médiapart, le 9 avril 2025
Le 9 avril débute à l’Assemblée
nationale l’examen en séance du projet de loi
relatif à la simplification de la vie
économique. Une loi d’apparence technique, aux
enjeux obscurs, mais qui marque un nouveau coup
de force au service de l’industrie, et au
détriment des droits humains et de
l’environnement. (...) L’article 15 du projet de
loi, dans la droite ligne des promesses faites
par Emmanuel Macron aux investisseurs lors du
sommet IA de février dernier, vise à accélérer la
construction d’immenses data centers
en permettant à l’État de les imposer aux
collectivités locales et à la population.
Comme le rappelle France
Nature Environnement dans
son rapport tout juste sorti
qui dresse le bilan de 20 ans de lois de
« simplification », ces
dernières apparaissent en fait comme
« un cheval de Troie de la
dérégulation, un processus
insidieux et malhonnête qui affaiblit
l’État de droit et la justice
environnementale, et met en péril la
protection des écosystèmes et la
construction d’un monde vivable ».
Des millions de logements pourraient
être chauffés grâce à la chaleur des centres de
données gigantesques qui se multiplient. La
France compte déjà 300 de ces entrepôts où
s’alignent des serveurs informatiques. Et ce
nombre va encore grandir : le gouvernement
vient d’annoncer 35 nouveaux projets de
centres et le projet de loi
Simplification, examiné à l’Assemblée
nationale jusqu’au vendredi 11 avril, doit
modifier le Code de l’urbanisme pour donner les
coudées franches au secteur : délais de
consultation raccourcis, dérogations
environnementales, communes écartées de la
rédaction des plans d’urbanisme… L’État pourra
passer en force sur les projets de data centers,
qui seront estampillés « d’intérêt
national majeur ».
Il paraît que l'Etat veut
faire des économies... Sauf dans un
secteur : le nucléaire. On a appris lundi
que le centre d’enfouissement de déchets
nucléaires Cigéo, à Bure, coûtera jusqu’à
37,5 milliards d’euros. Jusqu'à une
prochaine réévaluation. À l’autre bout de
la chaîne, la construction de 6 EPR2 -
puis 8 autres d’ici à 2050 - va elle aussi
coûter très cher, jusqu’à quatre fois le
budget de la Sécurité sociale. La relance
du nucléaire voulue par Emmanuel Macron
pourrait même ruiner la France.
J'ai enquêté six mois pour
produire un documentaire (bande-annonc
ci-dessous) et un livre pour Reporterre
(Seuil, 2025).
Ce sujet absolument crucial pour l’avenir
du pays est quasiment absent du débat
public et des autres médias. L'été
dernier, l’ancien directeur de la
rédaction Hervé Kempf m'a commandé ce
projet d'ampleur afin de mettre à
disposition de tou.te.s l'essentiel : en
tant que que consommateurs et
contribuables, le nucléaire, c’est nous
qui le payons. Et apparemment, c'est sans
limite.
La
consultation du public
sur le projet de décret approuvant
la troisième édition de la Programmation
pluriannuelle de l’énergie (PPE),
ouvert par le gouvernement le 7 mars 2025,
vient de s'achever le 5 avril. La PPE doit
maintenant être adoptée par décret par le
gouvernement.
La PPE vise à fixer
les objectifs de production et
de consommation d'énergie pour
2025-2035, en espérant atteindre
la neutralité carbone en 2050.
Elle s'inscrit dans la
«stratégie énergie-climat» qui
intègre aussi la politique
nationale bas carbone et la loi
quinquennale de programmation
énergie-climat – l'objectif
étant de réduire la part des
fossiles en baissant la
consommation globale d’énergie,
d'accélérer le déploiement des
renouvelables... et d'acter la
relance du nucléaire avec la
construction d’au moins
six EPR (alors que la PPE validée
en 2020, et encore en
vigueur, prévoit la fermeture de
12 réacteurs supplémentaires
après les 2 de Fessenheim).
Le gouvernement
comptait bien faire adopter la
PPE par décret, sans débat, mais
le 2 avril, face aux oppositions
et à la menace de censure du RN,
François Bayrou a concédé un débat au
Parlement « dans les
prochaines semaines » sur
la feuille de route énergétique,
débat qui est prévu sans vote.
Il faut dire qu'il
y a des avis contradictoires sur
ce texte, pro-renouvelables, ou
pronucléaire ?
La
guerre du nucléaire et des
renouvelables a-t-elle repris ?
par France Culture,
avec Patrice GEOFFRON, le 7 avril 2025
La consultation publique sur
le plan pluriannuel de l'énergie
2025-2035 s'est terminée le 5 avril. Le
Premier ministre a annoncé un débat au
Parlement sur la stratégie énergétique
pour répondre aux critiques de la droite
et de l'extrême droite, opposées aux
énergies renouvelables.
La relance française
ne tient pas toutes ses promesses
podcast La Loupe, «Les
Défis atomiques»
# 3, L'Express, le 12 mars
2025
Entre la souveraineté
énergétique, les ressources limitées
et les enjeux d’influence, les défis
autour du nucléaire sont de taille.
On se demande si la relance annoncée
par Emmanuel Macron ira jusqu’au
bout. Des explications de Sébastien
Julian, du service Climat de L’Express.
On y est habitué,
à la veille des anniversaires des
plus grandes catastrophes
nucléaires, les lobbys font feu de
tous bois pour occuper l'espace
médiatique et y distiller leur
propagande - ainsi en est-il de Marine Le Pen le
11 mars à Flamanville. ou de
la Xe étude sur la faune
résiliente de Tchernobyl (ici
les chiens).
Le Monde n'y
échappe pas, et Syvester en bon
soldat de proposer son expertise
complaisante (ci-dessous à gauche).
Ainsi, le problème récurrent de
corrosion des EPR, en France ou à l'étranger,
serait dû... au solaire et aux éoliennes (argument repris par Bernard
Accoyer lors d’un colloque organisé au
Sénat. Un éclairage sur l'expert éclairé ne
nuira pas à faire la lumière sur le tropisme
de ses arguments (à droite).
En
France, le nucléaire
est passé sous les 40 % de la
puissance électrique installée
par Sylestre HUET,
Le Monde, le 7 mars 2025
extraits : Dans son dernier
rapport annuel, l’inspecteur général de
la sûreté nucléaire d’EDF, souligne que
le suivi de charge par les réacteurs
d’EDF est une singularité, due à
l’importance du parc installé au regard
de la consommation. Il en pointe les
conséquences négatives, accrues par
l’arrivée massive d’éoliennes et de
panneaux solaires. (...)
Si la question demeure ouverte,
l’instruction technique des causes de la
corrosion sous tension de certains
tuyaux qui a conduit à la crise de
2022 – avec l’arrêt de nombreux
réacteurs pour des réparations (découpe
et remplacement des tuyaux) – pointe
d’ailleurs la possibilité que ces suivis
de charge aient pu contribuer à cette
corrosion.
Le Daubé
l’avait annoncé : « Que faire
pour que la Terre reste
habitable ? Conférence-débat
avec Sylvestre Huet, auteur de Le
Giec – urgence climat (préface
de Jean Jouzel). 15 février
2024, 37 bis rue Blanche
Monnier. » On croit se rendre à
une réunion d’information du
Parti communiste sur le
réchauffement climatique, et on
se retrouve avec une centaine de
personnes dans une féroce séance
de bourrage de crâne en faveur
de l’industrie et de
l’électronucléaire :
20 EPR, 12 SMR (Small
modular reactors) et la fuite en
avant vers les centrales à
neutrons rapides !
L’occasion de
retrouver une vieille
connaissance, Sylvestre Huet,
ancien journaliste à Libération,
venu éclairer ses
camarades communistes sur le
sens du Progrès. (...)
La modulation
des réacteurs nucléaires
français va s'intensifier cet été
par Rhys TALBOT, Argus
Media, le 2 avril 2025 - info
proposée par Francis Leboutte article original : «
French nuclear modulation to step up this
summer »
La modulation du parc
nucléaire français, et l'écart qui en
résulte entre la disponibilité du
nucléaire et sa production, devrait
s'accroître dans les semaines à venir,
avec la baisse de la consommation
estivale et l'augmentation de la
production solaire.
Mais la capacité de
modulation du parc nucléaire, présentée
comme l'une de ses grandes forces,
pourrait être mise à l'épreuve par
l'augmentation des capacités
renouvelables intermittentes, sans que
cela s'accompagne d'une hausse de la
consommation ou d'une augmentation des
capacités de stockage flexible.
L'EPR de Flamanville reverdi (sur le site
de la SFEN)
Cette année, la modulation est
devenue un enjeu politique. Les opposants
dénoncent la combinaison du nucléaire et des
énergies renouvelables comme un gaspillage,
étant donné qu'EdF n'économise aucun de ses
lourds coûts fixes en modulant les centrales
nucléaires pour faire place à une production
renouvelable à coût marginal nul, ce qui revient
à faire peser une double charge sur les
consommateurs qui doivent payer deux fois pour
deux parcs de production distincts [argument repris par Jancovici
pour Le Sens du Monde (à 54:26)].
D'autres mettent en avant les dégâts que la
modulation cause, selon eux, au parc nucléaire.
La combinaison des énergies renouvelables et du
nucléaire entraîne des fluctuations de la
production d'électricité qui ne sont «
jamais négligeables en termes de sûreté,
notamment de contrôle du cœur du réacteur, et
de maintenabilité, de longévité et de coûts
d'exploitation de nos instal-lations »,
selon un rapport de l'inspecteur en chef de la
sûreté nucléaire de l'entreprise datant de 2024.
Le recours à l’énergie
nucléaire pour la production
d’électricité est encore présenté par
certains politiques ou spécialistes
comme une solution idéale pour réussir
le défi de la transition énergétique.
Les problèmes spécifiques sont pourtant
bien réels : extraction de l’uranium,
gestion des déchets, catastrophes
nucléaires, impacts sur les ressources
en eau et l’environnement, exposition
des travailleurs et du public aux
rayonnements ionisants, absence de
maîtrise des enjeux financiers et de
sûreté, etc. À travers une série
d’histoires vécues au cours des 30 ans
passés à la CRIIRAD, l'auteur nous aide
à comprendre des notions fondamentales
sur la sûreté nucléaire, à appréhender
les effets des rayonnements ionisants
sur la santé, à mieux percevoir les
processus insidieux de désinformation à
l’œuvre, et nous montre que le nucléaire
présente trop d’inconvénients pour être
présenté comme une solution
idéale.
Le Conseil de politique
nucléaire,
cette anomalie démocratique
par Jade LINDGAARD,
Médiapart, le 17 mars 2025
Unconseil
de politique nucléaire s’est tenu
lundi 17 mars à l’Élysée (voir le communiqué
officiel). En présence du chef
de l’État, il a réuni les ministres
liés au sujet de l’énergie – à
l’exclusion notable de la ministre de
l’écologie –, l’administrateur
général du Commissariat à l’énergie
atomique et le chef d’état-major des
armées.
Cet aréopage de haut
niveau, convoqué à un rythme
irrégulier – le dernier a eu lieu
en février 2024 –, a la
particularité d’être couvert par le
secret-défense même s’il traite du
nucléaire civil. Les sujets abordés
ont porté sur l’approvisionnement en
uranium, le cycle du combustible
nucléaire, le calendrier du programme
EPR2 – reporté de trois ans, à 2038
[et qui seraient construits à Penly,
Gravelines et Bugey] –, ou encore les
plus petits réacteurs SMR et AMR.
Petit Roulet, 1979 La Gueule ouverte n°262
Au-delà d’un communiqué de
presse, sans document de référence en appui,
et d’un brief délivré à la presse, en amont,
par des conseillers présidentiels, rien
d’autre ne peut officiellement en sortir.
Quelle a été la teneur des discussions ?
Les points de clivage ? Qui y a défendu
quoi ? Quelles études et analyses fondent
les décisions annoncées ? Impossible de
le savoir.
Le Conseil de politique nucléaire
qui s’est tenu le 17 mars a admis que les
futurs EPR2 auraient plusieurs années de retard.
Leur coût, dont le montant s’envole, risque
d’être élevé pour les contribuables français. Cet
article détaille les sujets abordés par le
CPN... et les écueils auxquels il a dû
s'affronter.
L'alerte censurée sur le
coût des EPR2 et sur le fonctionnement
du débat public
par Émilie MASSEMAIN,
Reporterre, le 2 avril 2025
Le garant du débat
public sur le projet d’EPR2 au
Bugey (Ain) s’est alarmé du manque
d’informations économiques fournies
par EDF. Sa lettre, que Reporterre
a révélee, a été retirée du
site de la Commission nationale du débat
public trois heures plus tard...
Le débat public sur le
projet de deux EPR2 au Bugey
devient explosif. La lettre de David
Chevallier, adressé le 27 février
au président de la CNDP, pose
ouvertement la question de la
poursuite du débat, en
critiquant le « schéma décisionnel
et législatif » qui encadre le
programme des six EPR2, notant
l’absence de loi de programmation
énergie climat.. Elle dénonce surtout le
problème du manque d’informations sur
le coût et le financement du
programme EPR2 – le
quotidien Les Échos venait
de révéler que le devis des futurs
réacteurs avait été repoussé à la fin de
l’année.
L’estimation du coût global de ces
nouveaux réacteurs ne cesse d’être révisée à la
hausse : de 51,3 milliards d’euros en
avril 2021, elle est passée à
67,4 milliards d’euros en
février 2024. La Cour des comptes,
dans un rapport de janvier 2025,
évoque une facture de 79,9 milliards
d’euros. Son président a même parlé d’un
coût « susceptible de dépasser les
100 milliards d’euros ».
Les salariés et les garants
de la CNDP – qui organise les débats sur
l'EPR2 – sont en grève pour protester
contre la volonté du gouvernement de
retirer les projets industriels de leur
champ d’action. Le décret qui devait la
mettre en œuvre a été retoqué par le
Conseil d’État, mais l’exécutif n’a
pas l’intention de s’en tenir là et
devrait retenter le coup par voie
d’amendement au projet de loi dit de
simplification de la vie économique,
dont l’examen a commencé en commission
spéciale.
Le 22 mars 2025, une brèche
dans les tuyaux évacuant la chaleur du cœur du
réacteur de Flamanville 1 a provoqué un
important dégagement de vapeur – entre
2 000 et 8 000 litres par heure. La
fuite de vapeur puis d’eau radioactive a eu
lieu sur le circuit de refroidissement du
réacteur à l’arrêt, dans la partie basse du
circuit primaire, indique Reporterre
le 28 mars. Une fois de plus, c’est un
défaut affectant une soudure de la tuyauterie
connectée au circuit primaire, précise la Criirad le 2
avril.
La centrale en cours de
redémarrage ne produisait pas d’électricité à
ce moment-là. Le réacteur était en arrêt pour
maintenance depuis le 6 décembre. Dans son communiqué publié le 28 mars,
l'ASRN indique que la fuite serait advenue «
sur une tuyauterie de faible diamètre
connectée au circuit primaire (…), lors des
derniers essais préalables aux opérations de
recherche de criticité puis de divergence du
réacteur 1, à l’issue d’un arrêt prévu pour
maintenance et rechargement ».
EDF a minimisé l'incident et
sa gravité (voir son communiqué : «
Mise à l’arrêt des opérations de
redémarrage de l’unité de production n°1
suite au dépassement d’un critère
portant sur un débit de fuite »), et
l’ASNR a tardé à publier une note sur
cet « incident ». « La nouvelle
Autorité de sûreté nucléaire et de
radioprotection, l’ASNR, a-t-elle
sous-réagi face au premier incident
nucléaire sérieux, et rapidement
maîtrisé, depuis sa création début
janvier ? »,s'étonne Mediapart.
Le circuit
primaire est un équipement
important dans une centrale nucléaire,
car il fait partie des « barrières
de sûreté » qui empêchent
la dispersion des éléments
radioactifs.
Par principe, une fuite à cet endroit
est toujours prise très au sérieux et
constitue en soi « un
événement significatif »,
selon les termes de référence.
Selon la Criirad, dans son communiqué du 2 avril,
malgré un dispositif de colmatage temporaire
pour juguler la fuite, celle-ci est toujours en
cours à un débit de quelques litres par heure.
Et la situation n’est pas encore sous contrôle.
Pire, EDF est contrainte de décharger la cuve de
ses assemblages combustibles avant de pouvoir
réparer la fuite. Le Collectif anti-nucléaire Ouest
s'inquiète le 2 avril de la nécessité de
décharger le combustible qui confirme la gravité
du problème.
La Criirad s’interroge enfin sur une
dégradation
potentielle du système de contrôle depuis la
création de l’ASNR, fusion de l’ASN et de
l’IRSN. L'ancienne IRSN aurait mis en place un
centre de gestion de crise. L'ASNR serait
conditionnée à la décision de l’exploitant de
déclencher son plan d’urgence interne.
Le 21
mars, trois mois de la fin de son
mandat, Luc Rémont a été
débarqué de son fauteuil de PDG
d’EDF. Emmanuel
Macron l’avait nommé à ce poste
le 23 novembre 2022 pour
remplacer Jean-Bernard Lévy, lui
aussi remercié avant l’heure par
le chef de l’État, qui a fait de la
relance du nucléaire une priorité et
un domaine réservé. Et c’est donc le
même Macron qui a appuyé sur le bouton
du siège éjectable en annonçant son
intention de nommer l’actuel directeur
général de Framatome, Bernard Fontana,
polytechnicien et ingénieur du corps
de l’armement tout comme son
prédécesseur, cursus apparemment
devenu un prérequis dans l’industrie
du nucléaire.
« L'industrie
française a-t-elle contribué au
départ du patron d'EDF ? »
s'interroge l'AFP. Libération
juge pour sa part qu'Emmanuel Macron
avait scellé son sort lors du
conseil de politique nucléaire du
17 mars. Contraint d’annoncer que la
première paire d’EPR n’entrerait pas
en service avant 2038 sur la centrale
de Penly alors qu’il misait sur 2035.
Ce jour-là, le chef de l’Etat avait
sommé Luc Rémont « de présenter d’ici la fin de
l’année un chiffrage engageant, en
coûts et en délais », en
insistant sur la
« maîtrise des coûts et du
calendrier », le tout afin
d’éviter la répétition d’un scénario à
la Flamanville.
« Bernard Fontana
est un industriel, c'est-à-dire
qu'il a l'habitude de diriger des
équipes, d'accélérer des chantiers,
et donc le choix qui a été fait,
c'est un choix pour projeter EDF
vers l'avenir », a déclaré le
Premier ministre François
Bayrou. Le même Bayrou,
alors Haut-Commissaire au Plan,
reprenait, dans son rapport «
Électricité : le devoir de lucidité
» de mars 2021 toute
l'argumentation du lobby CEA-EDF-Orano
en faveur de
l'énergie nucléaire.
Approvisionnement
en uranium naturel
quel enjeu pour la relance nucléaire ?
par Teva MEYER et Frédéric
JEANNIN, le 24 janvier 2025,
Observatoire de la sécurité des flux et des
matières énergétiques et IRIS
France
Depuis 2021, les cours de l’uranium
naturel (U3O8) connaissent une forte hausse. De
24 $ la livre en février 2020, ils avoisinent
désormais 76 $ en décembre 2024. Une inflation
imputable à la hausse attendue des besoins, des
stocks historiquement bas et des comportements
spéculatifs.
Si cette augmentation rend
concevable l’exploitation de nouveaux
territoires, elle contraint la sécurité
d’approvi-sionnement des pays
consommateurs, alors que les producteurs
historiques peinent à augmenter le leur
: des pays aux importantes réserves
jusqu’alors délaissées (Brésil,
Mongolie, Tanzanie, Kirghizstan) aux
producteurs historiques (Kazakhstan,
Canada, Australie, Niger, Ouzbékistan,
Namibie), limités eux par des
contraintes techniques, économiques ou
politiques.
Les routes d’approvisionnement
issues d’Asie centrale sont redéfinies et
contournent désormais davantage la Russie pour
atteindre l’Europe (corridor transcaspien) et la
Chine (corridor d’Aslashankou).
Géopolitique
du nucléaire, Pouvoir
et puissance d’une industrie
duale Teva MEYER, Le Cavalier bleu,
2023
Le nucléaire, avec ses
images choc liées à la bombe, est
géopolitique par essence. Mais, jusqu’à
récemment, le périmètre se limitait au
nucléaire militaire, aux risques de sa
prolifération et à son contrôle. Or, on
découvre depuis peu la portée
géopolitique du nucléaire civil et
surtout, son étroite imbrication avec le
militaire. De la sécurisation des
ressources à la diplomatie des
centrales, chaque étape du système
nucléaire a ses jeux d’acteurs propres
et s’appuie sur des territoires précis
qui sont autant de lieux de pouvoir que
l’on cherche à contrôler politiquement,
économiquement et militairement.
Imaginaires du
nucléaire :
le mythe d’un monde affranchi
de toutes contraintes naturelles The Conversation, le 23 février
2023
Aux racines géopolitiques du
nucléaire se trouvent deux mythes,
l’avènement de l’Humanité à l’âge de
l’abondance et la soumission de la
nature, fondés sur les propriétés
physiques de l’uranium et du plutonium.
Comprendre les fondamentaux
géopolitiques du nucléaire demande de
s’arrêter sur cette matérialité. Plus
précisément, il faut prendre au sérieux
la manière dont celle-ci a été convoquée
par des acteurs scientifiques,
politiques et économiques pour soutenir
l’idée d’un nucléaire a-spatial par
nature, d’une technologie permettant à
l’Humanité de se défaire des contraintes
que la géographie avait fait peser sur
son développement.
Météo-France décrit
une France à +4 °C apocalyptique
par Hortense CHAUVIN, Reporterre,
le 21 mars 2025
Dans son rapport « Climat futur en
France : à quoi s’adapter ? »,
publié le 20 mars (ici
en pdf), Météo-France décrit le climat
d’une France à +4 °C, soit la hausse des
températures prévue pour 2100. Des canicules
s’étendant de mi-mai à mi-septembre et pouvant
durer deux mois continus, des épisodes de
sécheresse durant des années… Et la France se
réchauffe plus vite que le reste du monde.
Qu'en sera-t-il de nos centrales
atomiques en 2100 ?- ill. Duluzman
En 2100, la ressource
en eau s’amenuiserait drastiquement, ce
qui promet d’augmenter le nombre et
l’intensité des incendies.
Les sols de la moitié nord
du pays pourraient rester secs pendant
quatre à cinq mois, et ceux des
régions méditerranéennes et de
l’Occitanie, plus de sept mois.
Nous ne
serons plus là
Le gouvernement a présenté
son troisième plan d’adaptation le
10 mars dernier. « Le
gouvernement déclare que nous devons
nous adapter à 4 °C
supplémentaires en 2100, mais dans le
même temps, il continue, voire
accélère, l’industrialisation de
l’agriculture, l’extractivisme et tous
les délires technophiles responsables
de la catastrophe, analysait-il
sur Reporterre. Il nous dit
de nous préparer au pire et à un futur
catastrophique, mais il ne fait
absolument rien ici et
maintenant. », nous prévient
Thierry Ribault.
Ce récit des
temps nucléaires raconte la joie
d’agir, la beauté et
l’incandescence de l’action, la
peur, l’expérience du deuil. Et
le trou noir, réceptacle des
déchets nucléaires et des
désastres écologiques.
Les ONG demandent des
conditions de concurrence équitables sur les
marchés européens de l'énergie et une nouvelle
évaluation du risque nucléaire à l'échelle
européenne
par Christine HASSE (Réaction
en chaîne humaine France), Gabriele
SCHWEIGER (Mütter gegen Atomgefahr Austria),
Niels HOOGE (NOAH Denmark) &
Herbert STOIBER (Atomstopp Austria), Bruxelles, le 26
janvier 2025
L'absence de régime
de responsabilité proportionné pour
les exploitants de centrales
nucléaires leur confère un
avantage concurrentiel par rapport à
d'autres sources d'énergie, notamment
les énergies renouvelables. Ce soutien
indirect à l'énergie nucléaire devrait
être perçu comme une distorsion des
marchés européens de l'énergie et un
obstacle à une transition énergétique
propre, juste et compétitive. Le
traitement préférentiel de l'énergie
nucléaire est également
institutionnalisé dans le traité
Euratom. Depuis longtemps, les
acteurs du secteur de l'énergie et de
la société civile soulignent que les
centrales nucléaires européennes ne
sont pas suffisamment assurées contre
les accidents graves. Après
les tests de résistance qui ont suivi la
fusion de Fukushima Daiichi il y a plus
de dix ans, la Commission européenne a
admis qu'il s'agissait d'un problème qui
devait être résolu.
Une étude du gouvernement français
publiée en 2013 par l'Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a
calculé des coûts allant jusqu'à 430
milliards d'euros pour un accident nucléaire
de l'ampleur de la catastrophe de Fukushima en
France. Pourtant, depuis, rien ne s'est passé.
Récemment, les risques ont
été amplifiés par de nouveaux
scénarios de risques graves ;
outre les centrales ukrainiennes visées
par des actes de guerre,
qui, en vertu des conventions de Vienne
et de Paris, ne peuvent pas être
couvertes par une assurance pour cause
de force majeure, les effets progressifs
de la catastrophe climatique se
manifestent par des phénomènes
météorologiques extrêmes tels
que de fortes précipitations entraînant
des inondations massives, ou de longues
périodes de chaleur et de sécheresse.
Nous demandons donc
une nouvelle évaluation des risques
nucléaires à l'échelle européenne,
y compris une étude détaillée des forces
et des faiblesses des régimes de
responsabilité dans les États membres de
l'UE, y compris les dispositions et les
conditions d'assurance, qui doivent
toutes aboutir à un régime de
responsabilité allant dans le sens d'un
régime de responsabilité européen
complet dans le cadre du traité Euratom.
Selon l'art. 98 du traité, les États
membres doivent prendre toutes les
mesures nécessaires pour faciliter la
conclusion de contrats d'assurance
couvrant les risques nucléaires et les
directives à ce sujet sont émises par le
Conseil, statuant à la majorité
qualifiée sur proposition de la
Commission, après consultation du
Parlement européen. (...)
Cette carte du monde
régulièrement mise à jour montre les
incendies / feux actifs pour la journée
en cours. Plus la source de chaleur est
rouge, plus l'intensité radiative est
forte.
Au printemps 2020,
des incendies se sont déclarés
dans la zone d'exclusion de 30
kilomètres autour de Tchernobyl
et sa centrale nucléaire de
triste mémoire, envoyant
d'énormes quantités de fumée
au-dessus de Kiev, laissant
craindre des risques de
radiation. Ces incendies ont
détruit plusieurs sites
touristiques et ont menacé les
installations de stockage des
déchets nucléaires à l'intérieur
de la zone d'exclusion de
Tchernobyl, site du plus grave
accident nucléaire de l'Histoire
en avril 1986.
La question des
assurances est devenue
existentielle en Californie
depuis les grands feux de 2017
et 2018. À eux seuls, ces
incendies ont représenté un coût
correspondant au double des
profits réalisés au cours des
vingt-cinq années précédentes
sur le marché californien des
assurances, selon une étude du
Congrès.
L’interrogation ne
vaut pas que pour la Californie.
Avec le chaos climatique et la
multiplication des catastrophes
naturelles à travers le monde,
c’est l’ensemble du système
assurantiel mondial qui est mis
à l’épreuve. Avec les incendies
de Los Angeles, une nouvelle
alerte est lancée au monde des
assurances : c’est tout
leur modèle financier, leur
solvabilité comme leur
stabilité, qui se trouve à
nouveau mis sous tension.
L'EPR de
Flamanville ne pourra pas livrer
toute sa puissance sans de lourds travaux
par Juliette RAYNAL, La
Tribune, le 7 avril 2025
Après un chantier
maudit, l'entrée en service du réacteur de
l'EPR de Flamanville ne signe pas la fin des
ennuis, loin de là. Les difficultés
rencontrées d'échauffement anormal au
niveau du groupe turbo-alternateur, la turbine
Arabelle longue de 70 mètres, pièce maîtresse
d'une centrale nucléaire, empêcheront le premier
EPR tricolore de délivrer la totalité de sa
puissance électrique en l'absence d'une lourde
intervention nécessitant le montage d'un
échafaudage à l'intérieur d'une pièce difficile
d'accès.
À l'arrêt depuis le 15
février dernier, l'EPR de Flamanville ne redémarrera pas
avant le 30 mars prochain, selon
les dernières déclarations d'EDF. Cet
arrêt, non programmé, a été prolongé en
raison de multiples aléas techniques.
L'ultime prolongation, actée le 28
février dernier, a été décidée pour
procéder, par anticipation « à
des réglages du groupe turbo
alternateur afin d'optimiser son
fonctionnement », expliquait
vendredi dernier un cadre d'EDF à l'AFP.
En réalité, plus que des opérations
d'optimisation par anticipation,
l'électricien historique fait face à un
échauffement anormal au niveau du groupe
turbo alternateur. Il s'agit de la pièce
maîtresse d'une centrale nucléaire.
Le réacteur nucléaire le
plus puissant d’Europe, l’EPR Olkiluoto
3 en Finlande, a connu une fuite de
liquide de refroidissement radioactif
lors d’une opération de maintenance. Le
7 mars 2025, l’exploitant finlandais TVO
a signalé une fuite de 100 m³ de liquide
de refroidissement radioactif au sein du
réacteur EPR Olkiluoto 3 (OL3).
Selon le communiqué du Collectif
anti-nucléaire Ouest du 2 avril, sur ses
100 jours de mise en service depuis le 20
décembre, l'EPR a été arrêté 76 jours pour au
total consommer plus d’électricité qu’il n’en
a produit. Son redémarrage prévu le 2 avril
est sans cesse repoussé (le dernier en date espère au 17
avril).
Un des
composants du béton destiné à la
construction du futur réacteur EPR2 de
Penly (Normandie) présente des
non-conformités majeures. Selon
plusieurs documents d’EDF, à la tête du
projet, et d’Eiffage, chargé du génie
civil, le béton destiné à l’ensemble de
la centrale risque en effet de présenter
de graves anomalies : les granulats
de sable qui servent à le fabriquer sont
de très mauvaise qualité, en deçà des
normes pour ce type de construction.
L’Agence de sûreté nucléaire somme EDF
de justifier la qualité de ce produit.
Il y a exactement un an,
nous titrions notre édito par la formule
bien sentie « Nucléaire : la France vers
l’abîme ». Depuis, rien ne s'est
arrangé, et ce n'est pas du fait de la
lumineuse idée du saltimbanque Macron de
dissoudre l'Assemblée nationale, ni de
la censure du gouvernement Barnier.
Ce qui coince, et ce n'est
pas une surprise, c'est que la direction
d'EDF est dans l'incapacité d'expliquer
comment financer et construire 6 à 14
réacteurs EPR2. D'une part, EDF et son
actionnaire unique l’État sont déjà très
lourdement endettés. D'autre part, comme
démontré de façon imparable à
Flamanville (Manche) et Hinkley Point
(Angleterre), EDF ne sait toujours pas
fabriquer un EPR.
Le 20 février 2024,
EDF annonçait repousser de
plusieurs mois la finalisation
des plans des EPR2. Un an plus
tard jour pour jour, les Échos
titrent « Nucléaire : le devis
des futurs réacteurs d'EDF
repoussé à la fin de l'année ».
Soit décembre 2025… ou plus tard
encore. Nous voilà repartis pour
un feuilleton sans fin, celle de
la décrépitude de l'industrie
nucléaire.
À propos de l'EPR de
Flamanville, des mois après sa
prétendue mise en service, il
ronronne aux alentours de 25 %
de sa puissance… lorsqu'il n'est
pas arrêté en urgence ! Le
chemin de croix d'EDF est donc
loin d'être terminé. À ce jour,
l'EPR a coûté 23,7 milliards
d'euros (au lieu de 3 !) selon
un récent rapport de la Cour des
comptes... qui alerte sur les
risques entourant le projet
EPR2.
Pendant ce temps, l'Agence
internationale de l'énergie (AIE) prédit
que le nucléaire « entre dans une
nouvelle ère » et « va battre des
records de production » alors que, au
contraire, l'atome passera probablement
cette année sous les 9 % de
l'électricité mondiale, après avoir
culminé à 17,1 % en 2001. Comment faire
passer une déroute pour un succès...
Les prétendus « grands »
médias assurent que la prétendue «
intelligence » artificielle et ses
consommations insensées vont
prétendument doper l'industrie
nucléaire, faire rouvrir des réacteurs
arrêtés et lancer l'ère des « petits
réacteurs modulables ». Mais
heureusement, aujourd’hui comme hier,
les belles déclarations avec tambours et
trompettes ne font pas pousser les
réacteurs...
Comment
l'AIE et l'AFP tentent de masquer le déclin
irréversible du nucléaire dans le monde
par Stéphane LHOMME,
L'Observatoire du nucléaire, le 2 avril
2025
L'Agence internationale
de l'énergie (AIE) est
une organisation internationale qui ne peut pas
se permettre de publier des chiffres faux. Mais
il existe des façons subtiles de
tromper l'opinion sans en avoir l'air,
en l'occurrence pour essayer de masquer le
déclin irréversible de l'énergie nucléaire sur
Terre.
La méthode choisie par l'AIE à cet
effet est aussi simple que choquante : elle
comptabilise ensemble les énergies
renouvelables et le nucléaire, ce
dernier étant qualifié au passage d'énergie
propre : un véritable négationnisme par rapport
aux ravages des mines d'uranium, à la production
de déchets radioactifs, aux rejets radioactifs
et chimiques massifs dans les rivières et les
océans, etc.
Dans son
rapport mondial « Global
Energy Review »,
publié lundi 24 mars, l'AIE insiste
lourdement sur le fait que plus de 80%
de l'augmentation de la production
d'électricité sur Terre entre 2023 et
2024 sont générés par "les
renouvelables et le nucléaire",
mais il faut faire soi-même les calculs
pour voir que ce total se répartit
en 66% pour les
renouvelables et 14%
seulement pour le nucléaire.
Mix des sources de production
d'électricité par région du monde en 2024
Les petites manœuvres de l'AIE sont
hélas reprises en France par l'Agence
France presse (AFP).
(...)
En France, l'arrêté du 26 mars 2025
sabre le prix de rachat de l'énergie solaire
photovoltaïque, bridant ainsi son développement.
Une aberration alors que la transition
énergétique devrait se faire avec les économies
d'énergie et les énergies renouvelables.
« Donner au monde l'énergie d'être meilleur » pub
EDF 2001 - toute la com à revoir...
Comment les
acteurs français du nucléaire ont construit leur
communication auprès du grand-public
et comment le drame de Fukushima les a obligés à
reprendre leur copie publicitaire à zéro.
La Cour des comptes
a publié le14 janvier son ultime
rapport sur l'EPR et les dérives
qui continuent à l'entraîner coûte
que coûte dans le
gouffre financier : « La
filière EPR: une dynamique
nouvelle, des risques
persistants ».
« La France est
loin d'être prête à construire
six nouveaux réacteurs
nucléaires » conclue le
principal organisme d'audit de
l'État, soulignant les défis
auxquels le pays est confronté
pour rajeunir son parc
vieillissant de centrales, et
prévoyant une rentabilité «
médiocre » de l'EPR de
Flamanville sur la base des prix
futurs de l'électricité.
La rentabilité
attendue de l'EPR de Flamanville
3 qualifiée de « médiocre
». Le réacteur ne
pourrait dégager une rentabilité
de 4 % qu’avec un prix de vente
de plus de 122 €/MWh, affirme la
Cour. Et une rentabilité de 7 %
supposerait un prix de vente
d’au moins 176 €/MWh. Les
calculs ont été faits par les
magistrats, puisque EDF a refusé
de fournir des éléments
chiffrés.
On apprend qu'EDF estime le
coût total d'investissement à
terminaison de l'EPR de Flamanville à
22,6 milliards d'euros. Mais que le coût
total réel, selon la CdC sera plus élevé
et atteindra 23,7 milliards.
Le coût de construction de
six EPR, d'abord estimé à 51,7 milliards
d'euros a été revu à la hausse en 2023
en raison de l'augmentation des coûts
des matières premières et de
l'ingénierie, et atteind 67,4 milliards
basés sur les valeurs de 2020, montant
qui s’est accru à 79,9 milliards d’euros
dans la monnaie de 2023. EDF n'a pas
rendu publique la mise a jour qu'elle
devait rendre fin 2024. Et la facture
finale pourrait en fait atteindre 100
milliards, selon la rédaction de Transitions
& Énergies.
Du coup, la Cour demande de
« retenir la décision finale
d'investissement du programme EPR2 »,
prévue pour début 2026 par EDF, «
jusqu'à la sécurisation de son
financement et l'avancement des études
de conception détaillée ». La filière «
est loin d'être prête ».
Le coût du projet nucléaire
britannique Sizewell C devrait quant à lui
s'élever à près de 50 milliards de dollars, soit
près du double de l'estimation initiale. Il y a
un an, EDF avait aussi revu à la hausse
l'estimation du coût de la centrale d'Hinkley
Point C, qui se situe désormais entre 31 et 34
milliards de livres aux prix de 2015, contre 25
à 26 milliards de livres dans une estimation
précédente.
La Cour des comptes recommande que
« l’exposition financière d’EDF dans les
projets internationaux soit significativement
réduite. » La multiplication des projets
à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, fait
peser un risque financier important sur
l’entreprise, et sur l’État puisqu’il reste
l’actionnaire unique.
La renaissance du
nucléaire, masquée
en France par les déboires de Flamanville...
Le Monde le reconnait dans son édition du 16 janvier,
« Les promesses non tenues sont le lot de
toutes les technologies et de tous les grands
chantiers. En matière d’énergie, le nucléaire
détient une forme de record en la matière. La
Cour des comptes l’a encore rappelé dans son
dernier rapport sur la filière, rendu public
mardi 14 janvier. », avant de donner
un résumé minimal du dit-rapport sur les
déboires d'EDF avec l'EPR de Flamanville et le
chantier anglais de Sizewell, tous retards et
coûts explosés.
Philippe Escande,
éditorialiste économique au Monde
et auteur de l'article, avoue à
mi-teinte une tentative de propagande :
« Dans ce contexte inquiétant,
l’Agence internationale de l’énergie
(AIE) entend mettre un peu de baume au
cœur des défenseurs de cette
technologie. Et au premier rang
desquels, l’électricien français EDF,
constructeur de Flamaville et de
Sizewell. »...
... pour ensuite dérouler la
communication lénifiante de l'AIE sur le
retour en grâce du nucléaire, que la
presse se précipite de relayer avec plus
de complaisance qu'il n'a à dénoncer les
inconvénients et déconvenues de cette
industrie – qui n'offre d'avantage que
le prétexte d'être décarbonée.
Il ne faudrait pas en effet
que la propagande du lobby nucléaire vienne de
manière opportuniste
faire oublier la déliquescence du nucléaire
français, soulevée par le rapport de la Cour
des compte, ni sa dégringolade au niveau
mondial, mise en relief dans le Rapport WNISR 2024 sur
l’état de l’industrie nucléaire dans le monde,
ni sa dangerosité intrinsèque, que ce site
Internet tente de documenter.
par Hervé
LIFFRAN, Le Canard
enchaîné, le 8
janvier 2025
Depuis
sa connection au réseau
électrique, effectué en fanfare
le 21 décembre, l'EPR de
Flamanville n'a pas fourni le
moindre négawatt supplémentaire.
Au contraire même, il affiche un
impressionant bilan négatif :
pas un seul jour, pas même une
seule heure, notre gloire
nationale n'a produit plus
d'électricité qu'elle n'en
consommait.
À Flamanville,
les vibrations de l’EPR plombent
EDF
par
Thierry GADAULT, Blast,
le 15 jan. 2025
Chez
EDF, les ennuis volent en
escadrille. Après celui de la
Cour des comptes, un autre
rapport signale à EDF que les
ingénieurs ne savent pas si
l’EPR pourra fonctionner à
pleine puissance. Les problèmes
vibratoires qui affectent
le circuit primaire du réacteur
seraient en fait loin d’être
réglés. Le rapport confirme
qu’il y a toujours des problèmes
de vibrations trop importantes.
Une bataille se livre au
niveau législatif pour donner le droit à
l'État, en recherche de sous, d'utiliser
l'Épargne réglementée des français, dont
le livret A, pour autre chose que le
logement social et la transition, par
exemple pour la Défense, ce qui a déjà
été voté à l'Assemblée nationale (en
catimini, inclu dans une loi votée par
49,3 sous Borne) et adopté aussi au
Sénat, mais finalement heureusement
annulé par le Conseil Constitutionnel !
Il se trouve qu'Éric
Lombard, nouveau ministre de l'Économie, était
jusqu'ici Directeur de la Caisse des dépôts et
Consignations (Épargne réglementée, justement)
et s'est dit favorable à l'utilisation du Livret
A aussi pour la relance du nucléaire ! Une
députée écolo NFP, Christine Arrighi, a elle
déposé une proposition de loi (n° 679), le 3 décembre
24, contre cette possibilité ! S'il n'y
a pas de sous pour le nucléaire, il n'y aura pas
de nucléaire. Le privé ne veut pas le financer,
ni l’assurer !
par le réseau
Sortir du nucléaire,
le 20 janvier 2025
Problèmes techniques dont la
résolution est constamment reportée ou
tout simplement impossible, difficultés
financières qui ne cessent de
s’aggraver... Les nouvelles du fiasco de
l’EPR de Flamanville et le récent
rapport de la Cour des comptes sonnent
comme un dur rappel à la réalité pour
les tenants des réacteurs nucléaires EPR
et EPR2, dits de troisième génération.
En sonneront-ils aussi le glas ?
Le principe d'«
escalade de l’engagement » est
un processus cérébral simple mais très
puissant. Il consiste à faire des
choix qui vont dans le sens d'une
décision prise précédemment, même si
cette décision initiale a conduit à
l’échec (France Culture).
par François VALLET,
Lettres d'infos publiées sur son blog de Médiapart
En France, pays de l'atome
roi, tout débat public à propos de
l'industrie nucléaire civile et militaire
est oblitéré par le « fait du prince ». Pour
y résister il faut dénoncer ses mensonges.
La France est le pays le
plus nucléarisé au monde en termes de
puissance électronucléaire par habitant.
Cette situation, héritée de choix
politiques du siècle dernier, a des
conséquences très importantes sur le
fonctionnement de la démocratie. Tout
débat à ce sujet est extrêmement
difficile à mener : les forces en
présence sont très inégales, les
constats sont difficiles à établir puis
à partager et l’utilité même des débats
est remise en cause par « le fait
du prince ». (...)
Rappellant que « sans
nucléaire civil, pas de nucléaire militaire,
sans nucléaire militaire pas de nucléaire
civil », le président Macron,
favorable aux deux, a décidé de prolonger
« tous les réacteurs nucléaires qui peuvent
l’être », de « lancer un programme de
nouveau réacteurs nucléaires » et de
maintenir le nucléaire militaire comme
« pierre angulaire de notre autonomie
stratégique ».
Dans un pays démocratique, de telles
décisions ne devraient pas être permises. Elles
sont du ressort toutes les personnes concernées,
c’est-à-dire a minima de l’ensemble
des habitants du pays. Pour qu’ils puissent se
prononcer il manque un bilan exhaustif des
conséquences sociales, environnementales et sur
les finances publiques de plus de 50 années de
nucléarisation du pays.
Pour en masquer l’absence
et organiser quoiqu’il en coûte la
« relance » du nucléaire en
France, concertations, débats et enquêtes
publics s’enchaînent :
- simple arrêté soumis à consultation publique visant à modifier les résultats des diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements - terminé le 5 août
2025
Par une simple modification du facteur de conversion de l’électricité en énergie primaire, le gouvernement ferait sortir du statut de passoire énergétique 850 000 logements mal isolés et chauffés à l’électricité. Ce faisant, il n’aurait plus à se soucier d’aider les propriétaires de ces logements à réaliser des travaux d’amélioration énergétique permettant de réduire la précarité énergétique des occupants de ces logements. Pour en savoir plus.
On peut, à juste raison, considérer ces
consultations comme simple procédure
administrative et technocratique dont le
principal objectif est de permettre à EDF de
respecter une obligation légale. On
peut cependant en profiter pour exposer
publiquement quelques faits qui
montrent que les choix présidentiels ne sont
fondés ni sur une démarche digne d’un pays
moderne et démocratique, ni sur la connaissance
de la situation réelle du pays au regard des
critères qui ont servi à justifier ces choix.
Parmi les raisons de
s'opposer aux nouveaux EPR, il y a celles-ci
:
-La
politique du tout à l’envers et le fait
accompli. Lettre n° 8 du 14 avril
2025
-La
prolifération nucléaire et les relations
géopolitiques toxiques. Lettre n° 7
du 11 mars 2025
-La
corruption et des troubles à l’ordre public.
Lettre n° 6 du 28 janvier 2025
-Les
dégâts sur l’eau et menace de catastrophes.
Lettre n° 5 du 9 février 2025
-Les
dégâts sur l’environnement et la santé.
Lettre n° 4 du 28 janvier 2025
-La
France n'est pas souveraine en énergie grâce
au nucléaire. Lettre n° 3 du 18
janvier 2025
-Le
nucléaire n'est pas compétitif.
Lettre n° 2 du 3 janvier 2025
-Le
nucléaire ne nous rend pas autonome.
Lettre n° 1 du 11 décembre 2024
Une CYBERACTION
adressée au ministère
de l’économie a été lancée le 29 janvier
par François VALLET pour vous permettre
de participer à votre manière au débat :
PÉTITION « Débats et
Dégâts publics »
STOP BUGEY
organise des conférences-débats
pour dénoncer le projet des EPR2 au
Bugey.
Lettre
ouverte envoyés aux « garants »
de la Commission Nationale du Débat Public
(CNDP)
par un collectif, le
19 mars 2025
Nous nous permettons de vous
interpeller au sujet de la poursuite du débat
public en cours sur le projet d’EPR2 au Bugey,
dont les conditions ne cessent de dégrader.
Aussi un certain nombre d'organisations ont
rédigé une lettre ouverte qui vous est destinée.
Nous vous demandons officiellement de
suspendre le débat public concernant le projet
d’EPR2 au Bugey, à Loyettes dans l’Ain.
France Nature Environnement Ain (FNE
Ain), Rhône Alpes Sans Nucléaire (RASN), Global
Chance,
Agir pour l’Environnement, les Élus contre les
EPR, L’Association pour la Cohérence
Environnementale
en Vienne (ACEVE), Environnement et
Développement Alternatif (EDA), le Groupement
des Scientifiques
pour l'Information sur l'Énergie Nucléaire
(GSIEN), le collectif « Non à l'EPR2 à Penly et
ailleurs »,
et Sortir Du Nucléaire Bugey (SDN Bugey),
Malgré
le flou,
les projets d’EPR2
avancent à grands pas
par Moran
KERINEC,
Reporterre, mars 2025
EDF veut implanter
deux EPR2 sur le site du
Bugey, dans l’Ain. Un débat public se
tient jusqu’à fin mars pour discuter
d’un chantier... qui semble déjà acté.
Les activistes antinucléaires préparent
la réplique.
Les élu·es ne
veulent pas
de nouveaux EPR dans l’Ain !
Pétition Élu.e.s contre
EPR, le 26 janvier 2025
Nous, élu·es des
territoires concernés par le site
nucléaire de Bugey à Saint-Vulbas,
exprimons notre opposition
ferme à l’implantation d’une paire de
réacteurs EPR2 sur ce site.
Alors que s’ouvre le débat public
national organisé par la CNDP, de
janvier à mai 2025, nous
dénonçons un projet démesuré, coûteux,
polluant, dangereux, symbole d’un
choix énergétique dépassé.
Union
Européenne : la Commission
saborde son propre agenda vert
par Ludovic LAMANT
et Jade LINDGAARD, Médiapart, le 26
février 2025
La Commission européenne a présenté
mercredi un projet de révision de textes clés du
Pacte vert issus du précédent mandat. En
théorie pour renforcer la compétitivité en
réduisant la bureaucratie. Les ONG dénoncent une
dérégulation sous la pression des lobbies et des
extrêmes droites. (...)
EN ENCADRÉ :
L’air de
rien,
le retour du nucléaire
« Neutralité
technologique » :
l’expression apparaît à plusieurs
reprises dans le «
Pacte pour une industrie propre »,
un autre texte présenté mercredi par la
Commission (ici
traduit en français). À première
vue, elle semble anodine. Mais sur le
sujet sensible de l’énergie, les mots
disent souvent plus qu’il n’y paraît.
Dans le contexte européen, cette
formulation signifie que chaque État doit rester
maître du choix de ses sources d’énergie, du
moment qu’elles lui permettent de réduire ses
émissions de CO2 – l’objectif est de baisser de
90 % les gaz à effet de serre d’ici à 2040.
Alors que l’Europe s’est fixée des objectifs
d’installation d’énergies renouvelables (éolien
en mer et terrestre, solaire, biomasse, etc.),
le principe de neutralité technologique
garantit, l’air de rien, la place du nucléaire
dans les réglementations de l’UE, et
potentiellement, son accès aux financements.
C’est pourquoi la France tient
beaucoup à cette expression, qu’elle cherche à
caser autant que possible. Son ministère de
l’industrie ne s’en cache d’ailleurs pas :
« La France porte une position de
neutralité technologique pour l’atteinte des
objectifs de décarbonation, afin que chaque
État membre puisse choisir le bouquet
énergétique correspondant à sa vision
politique, répond l’entourage de Marc Ferracci
à Mediapart. La France a par
exemple fait le choix de panacher le
nucléaire avec les énergies renouvelables
(électricité et biocarburants) pour atteindre
ses cibles de décarbonation.
L’objectif premier poursuivi au
niveau européen doit être la décarbonation,
pas la promotion d’une technologie parmi
d’autres pour atteindre cette
décarbonation. » Pour l’ONG
Greenpeace, « la Commission a
plié devant le lobby du nucléaire et envisage de
financer ce secteur dépassé et cher ».
Le vice-président de la Commission
européenne, Stéphane Séjourné, annonce le 9
avril le lancement prochain d'un PIIEC sur
l'innovation dans le nucléaire. Les États
membres ont approuvé cette décision. Signe
que le nucléaire n’est vraiment plus
persona non grata à Bruxelles, le projet de
PIIEC nucléaire innovant porté par la France,
avec le soutien de l’Italie et de la Roumanie, a
été approuvé par les Etats membres le 8 avril, a
annoncé le cabinet du commissaire européen
français chargé du marché intérieur et des
services Stéphane Séjourné.
Filière
inversée, technostructure
et application au nucléaire La
corruption en Loire Atlantique, d’après
le livre de Damien Renault (*)
par Jean-Luc
PASQUINET, le 8 mars 2025
Le capitalisme, la société
industrielle ont déjà une longue histoire de
plus de 250 ans environ. Au cours du temps ils
se sont métamorphosés. Dans les Universités on
enseigne que le capitalisme c’est d’abord la loi
du marché or on sait depuis longtemps que cette
loi coexiste avec d’autres principes comme celui
d’éviter la concurrence (Braudel) ou bien de
privilégier la puissance (Galbraith). La
bourgeoisie étant la seule classe
révolutionnaire ayant réussi sa révolution dans
l’histoire et peut être la seule classe
révolutionnaire (?) elle ne peut exister sans
bouleverser constamment les moyens de
production.
Le résultat c’est l’essor d’un
système de plus en plus technicien, mais
aussi dominé par des entreprises de plus
en plus grandes afin de pouvoir assurer
les investissements nécessités par les
innovations.
Le nucléaire, dans un pays
comme la France, échappe quasi totalement
à la concurrence et il est impulsé
essentiellement par l’État tellement les
coûts sont élevés et les bénéfices
incertains. Mais cette taille oblige aussi
à créer le besoin de cette industrie afin
de la maintenir en vie, comme en
Loire-Atlantique, et tous les moyens sont
bons.
La « filière
inversée » est le moyen trouvé par la
grande entreprise moderne, qui recherche avant
tout la croissance et la stabilité pour plus
de sécurité, d’exercer une action sur les prix
auxquels elle vend comme sur ceux auxquels
elle achète. Elle a le moyen de manœuvrer le
consommateur pour qu’il achète au prix dont
elle est maîtresse. Il en découle un essor de
la planification (qui s’oppose au marché) au
sein de l’entreprise. C’est elle qui met en
œuvre les mesures pour modifier le
comportement des consommateurs, contrôler ses
propres marchés, et in fine modeler
les attitudes sociales de ceux qu’apparemment
elle sert.
« Non au
nucléaire, oui aux alternatives », ... mais de quelles
alternatives s’agit-il,
culturelles ou techno-centrées ?
par Jean-Luc
PASQUINET, le 27 février 2025
Le gouvernement français
prévoit à l’horizon 2050, une augmentation de la
consommation électrique aux
alentours de 650 ou 700 TWH selon les
sources. Or, en 2024 elle était de 442
TWH, ce qui constituerait une
augmentation de + 48 % ! Autrement
dit de 50 % en 25 ans !
La consommation
d’électricité a d’abord explosé après
les « 30 glorieuses » ou
« 30 dépiteuses » selon
l’amour plus ou moins grand pour la
société industrielle qu’on lui porte, et
ensuite elle a stagné durant 24 ans. La
raison du premier épisode fut motivée
par la recherche de
« l’indépendance » par rapport
à la crise pétrolière de 1975 et pour
favoriser l’essor du nucléaire. Or les
mines d’uranium nationales ont fermé en
2000 et l’indépendance est devenue une
dépendance à 87 %...
Ensuite avec l’entrée dans la
crise de la croissance à
partir des années 2000 on assiste à une
stagnation de la consommation jusqu’à
aujourd’hui. Néanmoins récemment, le
gouvernement a annoncé une augmentation
de cette consommation aux alentours de
650 ou 700 TWH, soit une nouvelle
explosion. Il y avait eu une
augmentation de 157 % en 27 ans, il
n’est question cette fois-ci
« que » d’une augmentation
trois fois inférieure, mais néanmoins
conséquente !
La raison invoquée
cette fois-ci est de réduire le
recours au fossile, notamment au
pétrole grace à
l’électrification de tout….nous
sommes entrés dans l’ère des
véhicules électriques dont la
moitié du poids est constitué
par la batterie, des data
centers consommant plus de 10 %
de l’électricité dans le monde
et énormément d’eau pour les
refroidir, des ordiphones
produits grâce à l’exploitation
des enfants pour récolter le
coltran dans le Kivu, comme lors
de la première révolution
industrielle en France, etc…
Alors qu’on assistait à un
début de « remise en cause de la
croissance » - mais il ne
s’agissait que de stagnation, et parfois
de récession - et pas chez les
politiciens qui couraient après elle -
allons-nous assister à un retour de
celle-ci ?
Il existe une opposition à
Belle-île en mer à la construction d’un
parc industriel de 62 éoliennes qui
devrait être construit à 19 km de la
pointe des Poulains, à l’endroit où le
soleil se couche. Pourtant, à l’origine
certains opposants soutenaient l’arrêt
immédiat du nucléaire consistant à
s’appuyer sur tout ce qu’on trouvera au
moment de la décision : le fossile, les
éoliennes off shore etc, à l’instar de
ce qu’a fait l’Allemagne, mais en dix
ans. (...)
Il n’y a pas de transition
énergétique dans un cadre productiviste. Nous
avons pu constater qu’au cours de la période
récente et dans le monde entier, si les
investissements dans les énergies renouvelables
ont augmenté, la consommation de combustibles
fossiles n’a pas diminué. Les énergies
renouvelables ne sont pas consommées en
remplacement des énergies fossiles, mais pour
répondre à l’augmentation de la demande
énergétique due à la croissance économique.
La Servitude électrique
Du rêve de liberté à la prison numérique
par Gérard DUBEY et Alain
GRAS, janvier 2021
L'action de l’électricité se
révèle dans trois domaines principaux :
la lumière, la force, l’information. Une
telle immatérialité la fait passer pour
innocente. Pourtant, son efficacité
repose essentiellement sur le pouvoir du
feu, elle n’est qu’un vecteur
énergétique. Dégâts et déchets sont
cachés en amont ou en aval de son
utilisation.
À travers un parcours
historique d’Ampère à Bill Gates, les
auteurs démontent les coulisses et les
travers du mythe électrique et de la
numérisation de nos existences. Non, le
tout-électrique-tout-numérique ne
sauvera pas la planète ! Avant qu’ils ne
nous emprisonnent totalement,
arrachons-nous à leur pouvoir de
séduction et sortons de la Matrix.
au Festival des idées,
Université Paris Sorbonne,
le 19 novembre 2021
La sobriété, une
stratégie de résistance aux régimes
autoritaires
Tribune de Philippe DELACOTE, Libération,
le 6 avril 2025
Les brutes telles que Trump, Poutine
ou Milei s’appuient souvent sur leurs dotations
en ressources naturelles pour dicter le jeu
international. Recourir à la sobriété peut être
un moyen efficace de les priver de ce pouvoir
économique et stratégique et combiner transition
écologique et soutien à la démocratie, estime le
chercheur Philippe Delacote. la mise en œuvre
d’actions individuelles et de politiques
ambitieuses visant à la sobriété aurait le
mérite de retirer aux régimes autoritaires leur
principal levier d’influence et leur capacité à
dicter le jeu. La recherche de sobriété a ainsi
le mérite de contribuer à la conservation de
l’environnement, à la baisse des coûts et à
l’amélioration de la qualité de vie, tout en
réduisant notre dépendance au bon vouloir de
régimes autoritaires.
« Le respect de
la vérité présente un déclin associé
de près à la régression en charité. Il
n’est point de période de l’histoire
du monde où le mensonge organisé ait
été pratiqué d’une façon aussi
éhontée, ou, grâce à la technologie
moderne, aussi efficacement et sur une
aussi vaste échelle, que par les
dictateurs politiques et économiques
du siècle présent. La majeure partie
de ce mensonge organisé prend la forme
de propagande, inculquant la haine et
la vanité, et préparant l’esprit des
hommes à la guerre. Le but principal
des menteurs est la suppression des
sentiments et de la conduite
charitables dans le domaine de la
politique internationale. [...]
Tel est le monde
dans lequel nous nous trouvons, — monde
qui, jugé d’après le seul critère
acceptable du progrès, est manifestement
en régression. L’avance technologique
est rapide. Mais sans progrès en
charité, l’avance technologique est
inutile. Elle est même pire qu’inutile.
Le progrès technologique nous a
simplement fourni des moyens plus
efficaces pour reculer. »
Disparition des données L'administration
Trump supprime les informations
sur le
climat des sites Web gouvernementaux
par
National Security Archives, le
6 février 2025
Au cours des deux premières
semaines du second mandat du président
Donald Trump, l’administration a
commencé à supprimer des ressources et
des ensembles de données
environnementales critiques des sites
Web des agences fédérales. Pour lutter
contre cette tentative de suppression et
de censure des données publiques, le Climate Change
Transparency Project des Archives
de la sécurité nationale publie
aujourd’hui une sélection de documents
sur le changement climatique et la
justice environnementale qui ont été
supprimés des pages Web des agences et
met en lumière les organisations
environnementales et d’archivage qui
travaillent à identifier, supprimer et
préserver ces données essentielles.
Depuis l'élection
présidentielle de 2024, l'EDGI et les
organisations de défense de
l'environnement ont anticipé le ciblage
des données environnementales et
climatiques fédérales et ont archivé les
ensembles de données et se préparent à
rétablir l'accès public aux outils Web.
(...)
Biodiversité, climat,
santé… :
Les crises sont liées entre elles
alertent des experts mandatés par l’ONU
AFP,
le 17 décembre 2024
La Plateforme
intergouvernementale sur la biodiversité
et les services écosystémiques (IPBES) a rendu le 16 décembre
2024 un rapport qui avertit des
conséquences néfastes de vouloir régler un
problème sans penser aux autres. Les
crises globales qui touchent la
biodiversité, l'eau, la nourriture, la
santé et le changement climatique sont en
effet liées entre elles et doivent être
traîtées ensemble.
une Bande
dessinée de Philippe BIHOUIX et Vincent
PERRIOT, Casterman, octobre 2024
À en croire les
milliardaires de la Silicon Valley,
notre destin passerait inéluctablement
par les métavers, l’intelligence
artificielle, les robots autonomes et la
conquête spatiale, tandis que les
énergies renouvelables et les voitures
électriques nous permettraient de
maintenir notre « niveau de vie » tout
en poursuivant la croissance économique
et en « sauvant » la planète au passage.
Mais les limites planétaires
se rapprochent dangereusement :
changement climatique, effondrement de
la biodiversité, dégradation et
destruction des sols, pollutions
globales… Alors peut-on croître
indéfiniment ? Et si la contrainte sur
les ressources matérielles à
disposition, sur la planète et même dans
le système solaire, mettait fin à cette
course en avant effrénée ? Ressources
dresse un état des lieux sans
concession, mais ouvre des pistes
concrètes vers un avenir durable.
Lire
une interview de Philippe
Bihouix
« Le futur de l’humanité dépend de la
disponibilité en ressources non renouvelables,
un "stock" immense mais forcément limité », Territoires
audacieux, novembre 2024
Intelligence
artificielle : « nous devons
combattre le fanatisme technologique »
par Celia IZOARD,
Reporterre, le 7 février 2025
Le déploiement de l’IA
s’accompagne d’un imaginaire qui porte en lui
une dévaluation profonde de l’humanité. Sam
Altman, patron d’OpenAI [l’entreprise qui a
lancé ChatGPT], promet que l’intelligence
artificielle va « élever
l’humanité ». Mais il prend soin
de rappeler que nous, les humains, sommes des
êtres « limités par notre vitesse de
traitement de données ».
On nous inculque désormais en
masse la « honte prométhéenne »,
selon l’expression du philosophe Günther
Anders, qui s’inquiétait de la vénération des
Occidentaux pour la technologie.
La
chute de Babylone envahie par les démons,
extrait
de la tenture de l'Apocalypse, Angers,
XIV°s.
Ils en
étaient arrivés, disait-il, à avoir honte
de leur infériorité d’humains, honte de ne
pas avoir été produits, fabriqués, comme
des machines. Les géants de la tech se
projettent vers une humanité
toute-puissante, omnisciente, démiurgique,
multiplanétaire ; mais ce projet
implique d’abord de boxer notre estime de
nous-mêmes. Cette manière étrange de
rabaisser l’humanité tout en lui prêtant
un avenir grandiose est bien plus qu’une
stratégie marketing. C’est un courant
religieux qui irrigue la Silicon Valley
depuis ses débuts, un millénarisme
technologique. (...)
L’IA déployée à grande échelle sert
à automatiser les tâches créatives, et n’est-ce
pas la dernière chose que l’on souhaite ?
Elle renforce l’arsenal des technologies de
police totalitaires. C’est une machine à
produire du chômage, à détruire les capacités
cognitives, à manipuler les foules, à traquer
les anomalies. Quant à ses « utilisations
positives », la consommation
d’énergie, d’eau et de métaux de ses data
centers devrait obliger quiconque à les
considérer comme nulles et non avenues. L’IA est
un pur délire. Alors pourquoi essayons-nous de
nous adapter à cette folie criminelle, qui ne
peut qu’accélérer le réchauffement climatique et
les dominations ? Pourquoi les esprits
critiques se contentent-ils d’imaginer une
déclinaison égalitariste, ou subversive de
l’IA ?
Le débat médiatique au
sujet de l’IA n’aura manqué aucun des
épithètes habituels : éthique,
frugale, inclusive, et pourquoi pas
socialiste. Il aura par contre manqué
ce qu’il manque toujours : le
point de
vue global et concret sur
une industrie et
ses industriels. Prenons les
fondateurs d’OpenAI, créateurs de
ChatGPT.
Deux
« Républicains », deux
« Démocrates », pareillement
transhumanistes et investisseurs dans
l’ingénierie génétique, les technologies
reproductives et la vie éternelle. Aucune
limite morale ou juridique ne saurait les
contredire, seulement l’apocalypse
technologique - à laquelle ils sont préparés.
Il faut parfois se frotter les yeux devant
leurs projets et justifications.
L’IA
générative a le potentiel de détruire
la planète(mais pas comme vous le
pensez)
par Emma BOUGEROL, Basta!,
le 13 février 2025
Le risque premier avec
l’intelligence artificielle n’est pas
qu’elle s’attaque aux humains comme dans
un scénario de science-fiction. Mais
plutôt qu’elle participe à détruire
notre environnement en contribuant au
réchauffement climatique. Des deux côtés
de l’Atlantique, ces centaines de
milliards seront principalement investis
dans la construction de nouveaux centres
de données pour entraîner puis faire
fonctionner les outils d’intelligence
artificielle. Pourtant, les impacts
environnementaux de ces « data
centers », mis de côté dans ce
sprint à l’IA, présentent un danger réel
pour notre planète.
Washington et la Silicon Valley
poussent à la renaissance du nucléaire
par Austin ALONZO, Epoch Times, le 10 août 2025
Face à l'explosion de la demande d'électricité et à l'intensification de la concurrence mondiale, les dirigeants et l'industrie des États-Unis soutiennent l'énergie nucléaire comme solution propre et fiable. L’émergence du cloud computing au début des années 2000 et de la technologie artificielle générative dans les années 2020 a augmenté de manière exponentielle la demande en électricité de l’industrie technologique américaine.
Dans les décennies à venir, les centres de données massifs qui alimentent les nouvelles technologies auront besoin de beaucoup plus d’énergie qu’ils n’en consomment actuellement. Les centres de données aux États-Unis devraient consommer plus de 30 fois plus d’énergie en 2035 qu’aujourd’hui, et les responsables gouvernementaux ainsi que les géants de la technologie misent beaucoup sur une source d’énergie autrefois vilipendée : l’énergie nucléaire.
Le site nucléaire de la catastrophe de Three
Mile Island
redémarre pour alimenter l’intelligence
artificielle de Microsoft
par Maïa COURTOIS, Vert,
le 9 février 2025
Donald Trump a annoncé un
immense plan d’investissements dans
des data centers dédiés à
l’intelligence artificielle. Des
infrastructures gourmandes en
électricité que les géants du numérique
comptent alimenter grâce au nucléaire. À
Three Mile Island, site nucléaire
sinistré depuis un grave accident en
1979, les habitant·es sont revolté·es.
(...)
Face à leur capacité à
présenter un comportement trompeur après
entraînement, les auteurs de l'étude
s'inquiètent des limites des techniques
actuelles de sécurité de l'IA.
« L'Horloge parlante » :
Explosion du multipenseur à mémoire
nucléaire
En 1980, les frères Bogdanoff
imaginaient dans Temps X que le
pire de l'intelligence artificielle se
produirait en 2025. Archive INA, le 4
février 2025.
DeepSeek moins
énergivore ? Les experts en
doutent
Reporterre, le 6
février 2025
Donald Trump et les barons
étasuniens de la Tech ne font pas de
mystère du gouffre énergétique que
représente le développement de
l’intelligence artificielle (IA). Les
centres de données du pays
représenteront 12 % de la
consommation électrique nationale d’ici
2028, contre quelques pour cents
aujourd’hui, selon un récent rapport du
département à l’énergie étasunien.
IA ne rime pas avec climat. Le
boom actuel du secteur de l’intelligence
artificielle (IA) met notamment en péril
les plans « net zéro »
des grandes entreprises technologiques.
D’après une projection de l’AIEA,
l’industrie mondiale des centres de
données, de l’IA et des cryptoactifs
devrait doubler sa consommation
d’électricité d’ici 2026, générant un
surplus de 37 milliards de tonnes de
CO2 dans l’atmosphère.
Au cours des deux derniers
mois, Microsoft,
Google
et Amazon,
dans cet ordre, ont annoncé qu’ils
allaient utiliser l’énergie nucléaire pour
répondre à leurs besoins énergétiques.
En qualifiant l’énergie
nucléaire par des termes aussi douteux que
« fiable », « sûr »,
« propre » et
« abordable », tous démentis par
les soixante-dix ans d’histoire de
l’industrie atomique, ces géants de la
technologie prétendent être les héros de
la cause environnementale, tout comme
l’industrie nucléaire qui serait lavée de
tout soupçon, même si elle ne survit que
grâce à des subventions publiques
Ces deux conglomérats commerciaux –
l’industrie nucléaire et ces entreprises du
numérique ultrariches – ont chacun leurs propres
intérêts dans ce battage médiatique. À la suite
d’accidents catastrophiques, comme ceux de
Tchernobyl et de Fukushima, et face à son
incapacité à trouver une solution sûre pour les
déchets radioactifs produits dans les réacteurs
de tout type, l’industrie nucléaire a utilisé
son poids politique et économique pour organiser
des campagnes de relations publiques visant à
persuader le public que l’énergie nucléaire est
une source d’énergie respectueuse de
l’environnement.
Les géants du numérique, comme
Microsoft, Amazon et Google, ont eux aussi tenté
de convaincre le public qu’ils se souciaient
réellement de l’environnement et qu’ils
voulaient vraiment faire leur part pour atténuer
le changement climatique. En 2020, Amazon
s’est engagé à atteindre l’objectif de
zéro émission nette de carbone d’ici 2040.
Google a fait mieux lorsque son PDG
a déclaré que « Google vise à
faire fonctionner son entreprise avec de
l’énergie sans carbone partout et à tout
moment » d’ici 2030. Alors qu’ils ne
sont nullement en chemin pour atteindre ces
objectifs. Pourquoi font-ils de telles
annonces ?
par Émilie MASSEMIN,
Reporterre, le 31 décembre 2024
Direction déjà controversée,
expertise invisibilisée, réforme
opaque... Les mauvais signaux
s’accumulent avec la fusion au
1er janvier 2025 de l’Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN) avec l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN) - fusion qui va former
l’ASNR, l’Autorité de sûreté nucléaire
et de radioprotection.
Bande
dessinée de 3 pages,
anonyme, avril 2023 Dans
ce pastiche d'Asterix,
César/Jupiter, vexé que le
Dieu de la foudre n'aie plus
délectricité, décide de
fusionner l'IRSN dans l'ASN
pour fluidifier la poursuite
du nucléaire (source IRSN)
Anacronyme
Il est à noter que
dans son nouvel acronyme, ASNR,
le « R » est renvoyé à la
ligne. Dans
« IRSN », la
radioprotection précédait
la sûreté nucléaire, la
prévention du risque
s'imposait à la sûreté. Ici
c'est la sûreté qui est
prioritaire... et si ça ne
marche pas la radioprotection
suivra (il est vrai que «
l'ARSN » aurait fait fausse
note). En cas
d'accident, c'est en effet à
la future ASNR qu'il
appartiendra d'assister le
Gouvernement, en particulier
en adressant aux autorités ses
recommandations sur les
mesures à prendre sur le plan
médical et sanitaire ou au
titre de la sécurité civile,
et de mettre en place, avec
les préfectures, le
« plan particulier
d'intervention » pour le
déploiement des secours, les
mesures à mettre en œuvre,
ainsi que l'information du
public et des médias.
Comme le rappelait
André-Claude Lacoste, président de
l’ASN de 2006 à 2012, « personne
ne peut garantir qu’il n’y aura
jamais un accident grave en France.
Il convient de faire deux choses :
essayer de réduire la probabilité
que cela arrive, ainsi que les
conséquences, si cela arrive.
C’est toute la philosophie de la
sûreté nucléaire. » (c'est nous
qui soulignons).L'ASN et l'IRSN ont
d'ailleurs averti
à plusieurs reprises de la
possibilité d'un accident nucléaire
majeur en France.
un dossier de Bernard LAPONCHE, Global
Chance, le 17 mars 2025
Global Chance s'est penché sur le
plan de localisation du projet Cigéo de l’ANDRA,
dont la demande d’autorisation de construction
(DAC) est en cours d’instruction par l’Autorité
de sûreté nucléaire et radioprotection – ASNR
qui est soit dit en passant
dirigée par l'ancien directeur de l'ANDRA.
Pour acheminer les colis de
déchets radioactifs, l'ANDRA a
privilégié la « solution » d'une
« descenderie » en pente douce
d’une longueur d’environ 4 km, implantée
juste entre les deux départements de
Meuse et Haute-Marne – et des deux
anciennes régions de Lorraine et
Champagne-Ardenne (avant qu'elles ne
fusionnent en 2016 pour former avec
l'Alsace la Région Grand-Est).
Le choix de cette
implantation entre deux départements et
deux régions a été manifestement
inspiré, voire imposé, par des choix
politiques portés par les élus
départementaux et régionaux concernés,
sur la base d’une répartition entre
départements des produits fiscaux
qu’apporterait ce projet considérable.
Global Chance montre en les
comparant que, plutôt que l'option plus
rationnelle d'un puits verticlal implanté sur
une seule zone, le projet de descenderie sur
deux départements a été guidé par des
considérations tactiques (certains diront «
achat de consciences »*) au détriment de la
sûreté et de la sécurité nucléaires et des
facteurs techniques et économiques, notamment
sur l’ampleur des travaux.
*) - Au début des années
2000, l'Andra recherchait des sites dans
des terrains granitiques pour accueillir
un centre d’enfouissement en profondeur
de déchets nucléaires hautement
radioactifs, les plus dangereux. Parmi
les 15 sites pressentis, le massif
plutonique de Glénat dans le Cantal se
situe à la conjonction de trois
départements, Cantal, Lot et Corrèze, et
au croisement de trois régions,
Auvergne, Midi-Pyrénées et Limousin
(maintenant Auvergne-Rhône-Alpes,
Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) – avec
beaucoup d'argent pour acheter les
consciences des politiques et les mettre
en concurrence pour leur acceptation (si
tu ne le veux pas, tu perds les
avantages financiers au profit du
voisin).
Pétition
« Pour des produits sans radioactivité
ajoutée »
La
CRIIRADalerte
: EDF veut recycler des déchets
nucléaires métalliques et les
revendre à qui voudra. C’est
le projet Technocentre (Fessenheim,
Grand Est). Une première en France, où
il était exclu de réutiliser des
déchets nucléaires dans le domaine
public. La dissémination irréversible
de radioactivité dans notre
environnement et dans les biens de
consommation doit absolument être
évitée.
Le Technocentre est
un projet pilote qui va acter un
principe de recyclage des
déchets radioactifs dans le
domaine public que nous devons
refuser. Rentabilité économique
et difficulté de gestion ne
doivent pas passer devant la
préservation des intérêts
communs : la santé, la sécurité
et un environnement sain.
À la veille de la clôture du débat
public sur le projet d’usine visant à recycler
certains déchets de la filière nucléaire et à
les introduire dans le domaine public, la
Commission de recherche et d’information
indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD)
fait le point sur les très nombreuses questions
que pose le Technocentre de Fessenheim. Absence
de preuves d’efficacité des procédés de
décontamination, contrôles inadaptés voire
impossibles, conformité non-garantie : tour
d’horizon des raisons qui fondent notre
opposition.
S’il voit le jour, le Technocentre
de Fessenheim engendrera une dissémination
irréversible de radioactivité dans le domaine
public. La CRIIRAD poursuit son argumentaire
scientifique et approfondit les raisons de son
opposition à ce principe. Méthode biaisée,
critères arbitraires et manque de connaissances
faussent les estimations des effets des
radiations.
par la CRIIRAD, relayé par Médiapart,
le 8 décembre 2024
Le tritium est le principal atome
radioactif rejeté dans l’environnement par
l’industrie nucléaire. Depuis 2005, sa recherche
dans les eaux potables est obligatoire en
France, mais les résultats sont difficilement
accessibles. Pour y remédier, la CRIIRAD a
compilé les données officielles et met à
disposition du public les résultats sous forme
de cartes et de tableaux. Également en accès
libre : un moteur de recherche pour consulter
les données de chaque commune (une collaboration
Mediapart /
CRIIRAD).
par Véronique Durand, L'Indépendant,
le 5 décembre 2024
Des citoyens sont soucieux des
pollutions de l'environnement dus à la
dispersion d'uranium du site de Malvési près de
Narbonne. Le collectif Vigilance Malvesi s’est
constitué autour de plusieurs associations, dont
Sortir du Nucléaire 11, Arrêt du Nucléaire 34,
Greenpeace 34 et des membres de TCNA, d'Eccla...
Son objectif est d’exercer
une vigilance en surveillant l’évolution
de la pollution atmosphérique et d’eau,
celle des milieux terrestre et aquatique
autour de l’usine. Bruno Chareyron de la
Criirad dénonce « Le problème,
c’est la persistance dans
l’environnement : c’est une exposition
à très faible dose, mais permanente
sur des dizaines de substances
différentes ».
Requalifier
pour défaire - Le désengagement de
Superphénix
par Claire
LE RENARD, Revue d’anthropologie des
connaissances, le 18 janvier 2024
Comment les innovations se font et
se défont-elles, en particulier lorsqu’elles
prennent la forme de prototypes ou
démonstrateurs ? Comment désengager une
politique d’innovation technologique pour
laquelle les évaluations originales du
bien-fondé du projet sont remises en cause au
fil de son développement ?
Trash city, Wall-e, Pixar
& Disney
Cet article analyse le
processus de désengagement d'une
politique d'innovation technologique en
portant l’attention sur les changements
de qualifications des objets de
l'innovation. S’inscrivant contre les
explications répandues de la fermeture
de Superphénix, il renouvelle la lecture
de la trajectoire du réacteur nucléaire
à neutrons rapides, en France, des
années 1950 aux années 1990.
Les réacteurs conçus dans
les années 1960 et 1970, en tension
entre science et industrialisation, ont
été flexiblement qualifiés de
démonstrateur ou prototype. En 1992, le
« prototype » Superphénix a
été requalifié en « installation
d’acquisition de connaissances »,
synonyme d'évaluations ouvertes
examinant la finalité même de
l'installation. La requalification en
objet épistémique ouvert constitue une
étape déterminante de l’arrêt d’un grand
programme technologique.
La présentation de la
thèse de Claire Le Renard, ancienne
salariée d’EDF recherche et
développement (suivie d’une séance de
ques-tions / réponses), a été
enregistrée ici (attention il faut
aller dans les archives 2024 jusqu’à
la séance du 23 avril
2024) : http://www.mig.fyi.
« Plutonium sur
Rhône » est livre écrit par des
scientifiques grenoblois du Comité
Universitaire et Scientifique Grenoblois
pour l'Arrêt du Programme Nucléaire
(CUSGPAPN) branche grenobloise du GSIEN.
Une partie de son avant-propos est
malheureusement toujours d’actualité.
L'Escroquerie
nucléaire Hors-série de Charlie-Hebdo
(2012) Textes et enquête de
Fabrice NICOLINO
Achetez, volez [et
téléchargez] Charlie et enfermez
la télé à double tour. Éternellement
jeune, tout comme le nucléaire, l'équipe
de Charlie saute à pieds joints sur EDF,
Areva et tous les petits salopards qui
nous ont légué 58 réacteurs nucléaires.
Au programme, des histoires, des
révélations, des coups de projecteur
dans les coins les plus sombres de
l'industrie la plus folle de tous les
temps. Embarquez ! et n'oubliez pas vos
pastilles d'iode. Ça ne sert strictement
à rien, surtout au milieu du grand
bordel d'une catastrophe, mais ça fera
plaisir à notre belle Autorité de sûreté
nucléaire (ASN). Embarquez ! et n'allez
plus vous plaindre de ne pas être au
courant. Ce hors-série de Charlie
contient tout ce qu'il faut savoir pour
détester les atomistes associés. À
punaiser partout où c'est possible. Et
même ailleurs.
« Avoir raison avec
Günther ANDERS », France culture, le
9 août 2023 - série de 5 émissions
Günther Anders, de 1945 à
sa mort, n’eut de cesse de revenir au
sujet de la bombe atomique dans sa
pensée mais aussi dans ses engagements
militants : « Ce combat est notre
destin », écrivait-il ainsi dans Hiroshima
est partout.
Notre objectif : Obtenir l'abandon du nucléaire
en France grâce à une autre politique
énergétique, en favorisant notamment la
maîtrise de l'énergie, et le...
GLOBAL CHANCE est une association de
scientifiques qui s’est donnée pour
objectif de tirer parti de la prise de
conscience des menaces qui pèsent sur
l’environnement global pour promouvoir
les chances d’un développement mondial
équilibré.
La CRIIRAD est une association
d’intérêt général dont l’objectif est
d’informer la population sur les risques
liés à la radioactivité et ses impacts
sur la santé et l’environnement. Elle
produit et diffuse des informations
indépendantes des autorités et des
industriels, sur la base de ses
recherches et des résultats issus de son
laboratoire scientifique.
ETB a été fondé à la demande du
Professeur Vassili Nesterenko pour
apporter à BELRAD une aide financière
nécessaire à ses interventions,
notamment des mesures de la
contamination radioactive dans
l'organisme des enfants.
Homo nuclearus est un projet de LaTéléLibre
visant à faire le point sur le nucléaire
en France. Le puzzle atomique y est
rassemblé selon des publications au long
cours.
Cette page fait simplement office de
portail vers les différents supports de
communication numériques de la lutte
contre Cigéo, le projet de poubelle
nucléaire à Bure dans la Meuse et la
Haute-Marne.
Les Archives γ se donnent pour fin de
documenter l’histoire et les
métamorphoses de la matière radioactive
– et à travers elles l’homme nucléaire.
Elles témoignent de l’empire ouvert par
le nucléaire dans nos esprits.
Lancé pour la première fois
en 2011 à Rio de Janeiro, le Festival
International du film Uranium est
le seul festival au monde consacré à
l'ensemble de la chaîne
de production du combustible
nucléaire : de l'extraction de l'uranium
aux centrales nucléaires, des bombes
atomiques aux déchets nucléaires, et des
accidents nucléaires à l'utilisation
d’armes modernes à l'uranium appauvri.
Les meilleurs films atomiques
de l'année reçoivent le Yellow Oscar Award.
Après la présentation à Rio de Janeiro, le
festival se déplace dans plusieurs autres pays
et villes où une sélection de films y est
présentée. Des villes comme Lisbonne,
Washington DC, New York, New Delhi, Mumbai et
plusieurs autres ont déjà accueilli le
festival. Le Festival International
du film de l’uranium est considéré à
travers le monde comme le « Atomic Cannes
».
Le mouvement
écologique français est né
au lendemain des
manifestations
antinucléaires de 1971 dans
lesquelles Fournier,
bénéficiant du haut-parleur
médiatique que représentait
Charlie-Hebdo, a
joué un grand rôle. En
novembre 72 paraissait le
premier numéro de La
Gueule Ouverte, le journal
qui annonce la fin du
monde.
Le mouvement Survivre
et la revue du même nom
sont fondés à Montréal en
juillet 1970, à l’occasion
de l’intervention
d’Alexandre Grothendieck
dans un séminaire de
mathématiques.
Grothendieck est le
premier et principal
initiateur de cette
histoire. Mathématicien
renommé, il est aussi
célèbre pour ses positions
politiques franches,
antiautoritaires et
extrêmement critiques face
à la technique.
Le GSIEN,
Groupement de Scientifiques
pour l'Information sur
l'Énergie Nucléaire, a été
créé en 1975 suite à l’Appel
« à propos du programme
nucléaire français » de 400
scientifiques dont la moitié
était des physiciens
nucléaires. Depuis, le GSIEN
suit et surveille sans
discontinuer cette industrie
dangereuse.
Composé de scientifiques,
d’experts reconnus, de
travailleurs du nucléaire et de
militants, le Groupe s'est doté
d'un journal "La Gazette
Nucléaire" qui a publié près de
300 numéros et près de 200
dossiers thématiques et édité
plusieurs livres. Plus que jamais,
l’existence d’une expertise
scientifique indépendante est
nécessaire pour informer la
population, contrôler les acteurs
de la filière et interpeller le
pouvoir politique.
Stratégies énergétiques,
Biosphère et Société
(SEBES) était une
revue, en principe
annuelle, lancée à Genève
en 1990 par un groupe
d'universitaires suisses
et français. SEBES s'est
transformée en 1996 en une
collection des Editions
Georg, dirigée par M.
Hervé Lethier, Philippe
Lebreton et Ivo Rens.
« L’Appel de Genève », lancé en
1978 par un groupe issu de
l’Université de Genève, visait à
alerter les élus politiques et le
Parlement Européen contre la
société du plutonium et le
surrégénérateur
de Super-Phénix à
Creys-Malville. En 2013, un second
Appel est lancé face à la
désinformation chronique observée
suite à Fukushima : « L’Appel de
Genève 2 ».
Le combat contre la politique
nucléaire-atomique est une action de
légitime défense.
L'impératif de protection de la
société n'est ni de droite, ni de
gauche,
ni technophobe, ni rétrograde, ni
libéral, ni socialiste : il est
vital et universel.
Il faut détruire les machines
nucléaires qui nous tuent et
congédier les chefs d'État qui nous
trahissent.