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ARRÊT DU NUCLÉAIRE


Les raisons essentielles
pour appeler à l'arrêt du nucléaire

par Annie et Pierre PÉGUIN, décembre 2022

 

• Le fonctionnement des centrales génère en permanence de nouveaux radioélèments très dangereux pour la santé

 

Ces nouveaux atomes radioactifs sont métabolisés par les organismes vivants, se concentrent le long de la chaine alimentaire et nous contaminent par ingestion, pouvant s'attaquer au métabolisme de nos cellules et à leur ADN. Les conséquences n'en sont pas immédiates ; mais n'y aurait-il pas un lien avec la prolifération des cancers, leucémies, maladies diverses qui ne seraient pas seulement dues aux pollutions et produits chimiques ?

Même si les liens directs sont bien difficiles à établir - sauf pour le cancer de la thyroïde que les pronucléaires ont bien été obligés de reconnaître - les victimes au voisinage des centres atomiques, en Biélorussie suite à Tchernobyl, en Polynésie depuis les campagnes d'explosions atomiques, l'attestent.

On sait maintenant que même les faibles doses de contamination ont des effets sur la santé, et plus grave encore sur la reproduction : les cellules sexuelles y sont particulièrement sensibles.

Quant aux usines nucléaires, telles que Marcoule, Cadarache, Pierrelatte, surtout la Hague et d'autres, elles contribuent à la dipersion dans l'eau et dans l'air de ces élèments.

 

• Le fonctionnement de toute la chaîne nucléaire produit des quantités considérables de déchets d'extrème dangerosité, de durabilité infinie à l'échelle humaine et pour lesquels il n'existe pas de solution raisonnable.

L'enfouissement des déchets de haute activité et de vie longue que l’on s’apprête à enfouir à 500 mètres de profondeur, à Bure dans la Meuse, sans savoir de quelles façons on pourra prévenir du danger les populations du futur, est une monstrueuse faute. La perenité des emballages de ces déchets ne peut pas être assurée pour des centaines de milliers d'années. La seule solution raisonnable est de les gérer en surface ou près de la surface du sol pour pouvoir les reconditionner au fur et à mesure de leur dégradation.

Et une fois les réacteurs mis à l'arrêt, comment démanteler les réacteurs, sans à nouveau en reporter la gestion sur nos successeurs, multipliant les déchets et les dangers ?

 

• Nous risquons en permanence la catastrophe atomique qui dévasterait pour longtemps une grande région et toucherait une nombreuse population.

La prochaine sera-t-elle chez nous, compte-tenu du grand nombre de réacteurs qui vieillissent et donc se fragilisent ? Au moins à trois reprises, nous avons frolé la catastrophe (St Laurent des Eaux 1969 et 1980, Blayais décembre 99). Et en Ukraine la menace grandit autour de la centrale de Zaporijjia, faisant craindre le pire pour l'Europe.

Un simple missile sur l'une de nos centrales, ou un acte terroriste contre l'un de nos multiples transport de matières radioactives peuvent provoqurer un grave accident.

Et sait-on que la sécurité de nos centrales repose en dernier ressort sur une technologie du passé ? Celle des groupes électrogènes lorsque qu'il faut de l'électricité pour refroidir le coeur du réacteur afin d'en éviter la fusion, et ils ne sont pas toujours fiables….

 

• La maitrise des réactions nucléaires ouvre la possibilité de fabriquer des bombes atomiques à uranium enrichi, à hydrogène (la bombe H), ou encore au plutonium produit par les réacteurs en fonctionnement. Leur utilisation malheureusement possible dans le climat délétaire actuel aurait d'horribles conséquences.

De plus les puissances nucléaires disposent de gros stocks d’ Uranium dit « appauvri », rebut de l’enrichissement du combustible, c’est un métal lourd dont les armées se servent en tête d’obus pour percer les blindages, largement utilisés par exemple en Irak par les USA . Il émet des rayons alfa, et les poussières disséminées et absorbées provoquent de gros dégâts chez les vétérans de l’armée et dans la population (en particulier naissances de monstres !).

 

Voilà pourquoi il est criminel à nos yeux
de prétendre poursuivre la production d'électricité nucléaire.

 

Il ya bien d'autres raisons qui ne touchent pas à notre sécurité ni à notre santé, mais qui contribuent à rendre incompréhensible l'obstination de nos dirigeants dans cette technologie d'un autre âge.

D'ailleurs son importance décroit au niveau mondial ne produisant plus que 2 % de l'énergie totale consommée, soit moins de 10 % de la consommation mondiale d'électricité. Les énergies renouvelables s'imposent de plus en plus, domaine dans lequel la France est très en retard.

 

Tout d'abord il convient de dénoncer les mensonges qui nous sont assénés et relayés en permance par les médias, les commentateurs bien en vue et recherchés. Rares sont les contradicteurs qui peuvent s'exprimer librement.

• L'électricité nucléaire n'est pas une énergie décarbonée. Si on considère tous les matériaux, et tous les transports nécessaires au développement de la filière nucléaire, depuis l'extraction de l'uranium jusqu'au démantèlement des centrales et la gestion des déchets atomiques pour des temps infinis, on peut difficilement prétendre que l'électricité produite est une énergie décarbonée !

• Énergie prétendue pas chère. L’État subventionne depuis le début la recherche, le développement et le fonctionnement de la production d'électricité nucléaire à coups de milliards. Ce sont nos impots qui en font une énergie apparemment bon marché. Actuellement le coût des énergies renouvelables est devenu bien moins cher, et les investissements mondiaux dans ces technologies d'avenir dépassent de loin ceux dans le nucléaire.

• Le leurre de l'Indépendance énergétique n’est qu’un mensonge d’État. Nous sommes en fait dépendant de la Russie. En effet, Il n'y a plus d'extraction d'uranium en France, nous sommes dépendant des importations provenant du Niger, d'Ouzbékistan, et surtout du Kazakhstan controlé par le géant russe Rosatom pour près de la moitié de nos importations.

C'est encore à Rosatom qu'est confié le recyclage d'uranium issu du retraitement à la Hague. Les navires russes livrent donc à Dunkerque ou à Cherbourg l'uranium dont nous avons besoin. Apparem-ment les sanctions ne concernent pas les échanges avec la Russie dans le domaine atomique !

 

Et ce dont on se garde bien de parler :

 

• Les délais face à l'urgence climatique, la prétention de gérer cette urgence par la construction de réacteurs se heurte à des délais bien trop importants : Là où des éoliennes ou des installations solaires peuvent être mises en route en peu d'années, l'exemple des EPR de Flamanville ou de Finlande montre qu'il faut au moins attendre une quinzaine d'années. Et encore à condition que soit retrouvé un savoir faire aujourd'hui perdu !

• En fait, le nucléaire contribue au Réchauffement climatique. Le nucléaire est présenté comme un recours, ce qui paraît convaincre les jeunes générations ; mais en est-il vraiment un ? L'ouvrage d’Hervé Kempf “Le nucléaire n’est pas bon pour le climat” montre bien qu'il n'en est rien.
Non seulement il ne fournit pas une énergie vraiment décarbonée, mais en plus il contribue au réchauffement climatique, comme le font toutes les centrales thermiques. Le rendement des centrales étant à peine de 30 %, 70 % de l'énergie dégagée par la fission de l'uranium est dissipée en chaleur dans l'eau et dans l'air. Des estimations récentes en montrent l'importance significative par rapport aux autres causes.

• Peut-on vraiment toujours compter sur nos voisins pour pallier aux défaillances du systèe de production électrique francais ? La défaillance de notre mode de production d'électricité, unique au monde par la proportion considérable de la part du nucléaire, rend notre pays non seulement dépendant de la Russie pour nous alimenter en uranium, mais aussi dépendant des pays voisins pour nous alimenter en électricité particulièrement en heures de pointe. C'est en effet chez nous que les pointes sont les plus importantes à force de vouloir tout électrifier. Et cela continue (voiture électrique, 5 G par exemple). Mais nos voisins ne pourront pas toujours pallier à nos besoins, et nous seront parmi les rares pays à devoir subir des restrictions.

• Et n'est-il pas trop vulnérable ? La sécheresse de ce printemps et de cet été a démontré la vulnérabilité des réacteurs au dérèglement climatique : énormes consommateurs d'eau pour leur refroidissement, ils sont dépendants du régime fluvial. EDF a dû obtenir des dérogations pour poursuivre la production de plusieurs d'entre eux malgré la température trop élevée et/ou l'étiage insuffisant de l'eau des fleuves. Qu’en sera-t-il des nouveaux EPR construits en bord de fleuves ?

 

Enfin quelle folie peut conduire ceux qui nous gouvernent à prétendre relancer la construction de réacteurs ; alors que la plupart de nos voisins européens abandonnent le nucléaire ? Ils ne s'en sortent pas plus mal, ne sont pas retournés à la caverne et à la bougie, et ce sont eux qui soutiennent notre système défaillant !

Par son État centralisé et fort , la France peut imposer le choix politique de son développement, assumer les coûts, en cacher les effets sanitaires et neutraliser l'opposition à cette technologie mortifère.

Mais n'est-il pas dément que pour assurer quelques décennies de production électrique, on fasse courir tant de risques à la population et qu'on génère de dangereux déchets pour toujours ?

 

Annie et Pierre PÉGUIN, décembre 2022

 

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