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Soumis, insoumis ? - quel est l’enjeu ?

Pour tenter d’y répondre je vais examiner LFI à l’aune du critère de Dante.

par Françoise CHANIAL, le 12 août 2024

Pour moi la France Insoumise, n’est pas un catalogue de dogmes, elle est incarnée par des gens qui donnent envie d’échanger : … tous les Atypiks Amis de la Terre-Poitou, mes enfants bien sûr et leurs amis et ceux qui ne cessent pas de rayonner : Jean-François Robin, Michel Chanial, Montaigne et La Boétie, Dante Alighieri, Marc Aurèle… et surtout TOI qui me lis : que je te connaisse ou pas, souligne ton nom dans la liste ou ajoute-le car c’est pour TOI que j’écris, pour t’inviter dans la ronde généreuse et contagieuse de L’INSOUMISSION !

LFI est un mouvement politique qui aborde le problème du pouvoir en faisant le choix de préserver l’équité et la liberté de chacun.

Geoffroy de Lagasnerie repère 3 stratégies :

- 1- se couler dans le moule, respecter les règles en vigueur, c'est la "connivence", une soumission qui peut apporter des avantages matériels ponctuels tout en confortant les défauts du système sans le faire évoluer, donc sans tarir la source des injustices.

- 2- rejeter le cadre en bloc : on se met tout le monde à dos dans une grande incompréhension et le changement ne suit pas.

- 3- cibler les problèmes réels 1 par 1, c’est l'attitude "confrontationnelle" (ça vient de sortir ! ;-)
Dans ce § 3, le sociologue distingue les positions «réellement de gauche» des positions « réactionnaires » et il souhaite voir plus de combattivité.

 

En vertu de ces positions, cher François Ruffin, tu dois démarrer au quart de tour et mettre par ex la question "transgenre" dans ta musette avec ton mouchoir par dessus ! Encore toi, François, tu es accusé d’avoir laissé parler Marine Le Pen : écouter ce qu’elle dit avant de servir des arguments tout prêts ? - c’est trahir ton camp !

Et, toujours toi, tu te dérobes au devoir d’être irremplaçable… Tu n’es pas digne de la délégation de pouvoir que nous allons pourtant te donner faute de mieux !

Rassure-toi, François, nous sommes plusieurs à trouver que tu en fais déjà beaucoup et tu nous rassures quand tu marques un temps de réflexion avant de foncer !

Méfions-nous du « credo » tout préparé : cela permet de rester en toutes circonstances "droit dans ses bottes"... mais cela conforte aussi un Macron qui profite de ces constructions mentales pour asseoir son arbitrage impérial entre "extrême gauche" et "extrême droite".

Le vainqueur de ce match truqué, c'est lui ! Lui aussi droit dans ses bottes, il donne l’exemple d’un langage mesuré, policé  tout en ricanant intérieurement : « Éviter les extrêmes» devient alors la recette universelle qui tient lieu de critère. Comme si il fallait « un peu d’injustice, un peu de lâcheté » pour tempérer la généreuse insoumission !

 

Conclusion  stratégique :

- 1- oui, on peut utiliser les règles en vigueur et exploiter les interstices de liberté mais sans en être dupes. ( si les élections avaient le pouvoir de changer le monde, elles seraient depuis longtemps interdites…)

- 2- oui, il faut parfois subvertir les cadres prévus comme l’ont fait les Gilets Jaunes mais si le reste de la société ne suit pas les rares « victoires » seront fragiles.

- 3- partir du réel et de sa complexité est bien sûr la meilleure des voies… Écouter les parties en présence et relever les contradictions de leurs raisonnements, c’est la meilleure façon de procéder mais encore faut-il avoir un CRITÈRE.

Un critère c’est une aide à la décision.

Si 2 larrons se disputent avec la même légitimité un bien mesurable, il suffit d’appeler un médiateur et un arpenteur pour partager le bien en 2 parts équivalentes, symétriques.

Mais quand il s’agit de gouverner un pays, avec toutes les occasions de détourner le pouvoir à l’avantage d’une partie du corps social… et/ou à l’avantage du « médiateur », le « système métrique » offre des mesures inappropriées :impossible de mesurer la liberté en mètres et en kilos.! À la place d’une gestion spatiale et pondérable, inappropriée, je propose une autre approche inspirée de Dante (cf. note 1).

- la boussole ÉQUITÉ et LIBERTÉ que chacun de nous a dans son cœur depuis l'enfance,

- et une GESTION COLLECTIVE à partir des cas concrets, répartissant les tâches et des ressources sous notre responsabilité attentive et partagée.

Comme dans le §-3- du sociologue, nous allons au devant de "confrontations" mais dans une nouvelle perspective et un autre esprit : laissons les mines renfrognées, les mâchoires prêtes à mordre ! Notre ennemi est un faussaire malfaisant mais notre solidarité est autant que possible joyeuse... Les échanges sont dynamiques, les"positions" ne sont pas gravées dans le marbre, elles s’inventent chemin faisant.

J'ai entendu sur France culture, le doyen de la Sorbonne distribuer les cartes de la culture :

- à droite : les danses traditionnelles, le soutien aux artistes locaux, les fêtes de village... en somme la chaleur familiale, le consensus,

- et à gauche : des manifestations d'avant garde qui font venir des célébrités internationales en somme l'arrogance des "sachants" autoproclamés.

Si ce "doyen" connaissait un peu mieux le terrain, il saurait que notre programme équitable prend racine dans le local !

Pas étonnant si, à travers un filtre aussi déformant, repris par les média, le programme de LFI soit considéré comme  "déroutant" et le programme du RN "rassurant",… !

Ne laissons pas les "experts" définir nos positions : ils ont désormais bourré les mots « droite » et « gauche » de malentendus, le plus grave étant une SYMÉTRIE en trompe l’œil : NON il n’y a PAS de commune mesure, pas d’équivalence entre «la défense des droits des travailleurs » ET « le cumul de bénéfices frauduleux. »

La référence au corps humain n’est pas moins piégeuse : j’ai besoin de mon côté droit mais le corps social n’a pas besoin d’exploiteurs assimilés au côté « droit » de la société.

 

En d’autres temps s’opposaient les Guelfes et les Gibelins, les Bourguignons et les Armagnacs : on a oublié les causes de leur haine qui paraissait inextinguible, les affrontements ne se posent plus dans les mêmes termes.

La métaphore « gauche et droite »  est née du désir de camoufler l’iniquité du pouvoir sous une apparente impartialité.

Abandonnons l’idée de symétrie entre la liberté et l’esclavage

Abandonnons l’idée que nous sommes 2 clans en compétition équilibrée

Abandonnons l’idée - dérivée de cela- que c’est par la force, une force capable de tenir tête à leur police que nous gagnerons la bataille. NON, sur ce terrain, nous perdrons tôt ou tard, le plus grave étant de perdre nos boussoles : liberté et équité.

 

Notre combat est un combat d’intelligence, de compréhension, de bonheur : tout le monde y gagne  Ce n’est PAS un combat de puissance. Le pouvoir veut nous acculer à utiliser ses méthodes. Quand nous y sommes acculés, c’est un échec. Gardons-nous de revendiquer ce recours à la force et à son efficacité déplacée, factice et mortifère !

J'ai été souvent très mal comprise dans ma critique de la métaphore "droite/gauche" interprétée comme un refus de s'engager. Je ne refuse pas de prendre parti, au contraire: la démarche pragmatique de LFI et du Nouveau Front Populaire me convient: le programme a été élaboré à partir des luttes en faveur de l'équité, reconnaissant les désaccords à régler en leur temps. Ce qui apparait aux yeux des dogmatiques autoritaires comme une preuve de désordre est pour moi signe de sincérité, d'effort pour préserver les imprévus et les paradoxes de la réalité.

Et à l'intérieur de cette mouvance, je me place du côté de ceux qui font passer l'équité avant toute ambition de pouvoir. Le centralisme actuel oblige à choisir entre plusieurs noms d’où une compétition entre plusieurs « champions » possibles. Le choix sera moins crucial quand les décisions seront prises par les gens du terrain : il y aura moins de pouvoir en jeu, les rotations seront plus faciles, les partenariats aussi … En attendant, évitons la mauvaise foi et les coups bas, dégradants ! L’insoumission et le Nouveau Front Populaire ce sont de bonnes appellations fidèles au programme qu’elles annoncent. Camus les approuverait, lui qui rappelle que mal nommer les choses c’est aggraver le malheur du monde...

 

Que la Liberté et l’Équité  éclairent nos choix !

Françoise Chanial


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NOTE :

1) Le critère de Dante

Au beau milieu de la Divine Comédie, au beau milieu du Purgatoire, Dante a caché une « carte du trésor » un message un peu crypté qui pourrait bien indiquer le chemin de la liberté et du bonheur. Le conseil s’adresse aux envieux- ce que nous sommes tous de plus en plus, sous la pression de la pub qui veut faire de nous d’insatiables consommateurs  et sous la pression de la compétition. Dante vise les désirs :

> Vous êtes malheureux parce que vous mettez vos désirs dans les biens qui diminuent quand ils sont partagés : des biens matériels, le pouvoir, des places dans des hiérarchies.

> Mettez vos désirs dans les biens qui se multiplient dans le partage... 

À nous de découvrir cette étrange et prometteuse catégorie de biens : la compréhension (mieux tu comprends le monde, mieux je le comprends), la liberté (plus tu es libre, plus je suis libre), la danse (mieux tu sens le rythme, mieux tu le transmets), le rire, l’harmonie, la santé…

Tout un art de vivre ensemble est à élaborer… à partir de cette distinction aussi importante que le froid et le chaud, l’ombre et la lumière , la vie et la mort…


Il y a donc 2 sortes de biens :

> Les biens matériels diminuent si le nombre de parts augmentent : l’eau, le pain, le bois. Nous avons un BESOIN VITAL de certains biens matériels mais ces biens sont renouvelables et en quantité suffisante si leur répartition est équitable. Le premier devoir d’une démocratie c’est d’assurer la répartition équitable de ces biens matériels. Pour que chacun ait sa part, les plus gourmands doivent accepter la décroissance de leur consommation.

Mais cette frugalité n’est pas un  rétrécissement de la vie au contraire : ce que les plus gourmands perdent en quantité, se retrouve en gain de QUALITÉ  pour TOUS.
Les besoins vrais sont satisfaits dans la frugalité mais si ton désir se donne pour objet de dépasser ton besoin matériel, tu entres dans la démesure, le surpoids, le tape à l’œil… et le MENSONGE parce qu’au fond, tu as honte de ton étalage de richesse : tu te cherches de fausses justifications, tu te mens à toi-même !

> C’est dans une autre dimension que le dépassement est possible: dans les biens immatériels, non rivaux : l’amitié, la liberté, la compréhension, la créativité : la vraie VIE !


Le pouvoir fait partie de ce qui diminue dans le partage et tout le jeu d’Ubris ( = la drogue du pouvoir), c’est de jeter la confusion : traiter les ressources comme si elles étaient illimitées, faire passer des caprices pour des nécessités en prélevant une « dime » au passage.

Le clergé disait au peuple opprimé : vous aurez la récompense de votre soumission au paradis et le capitalisme monnaye tout à son profit au moyen de concours, de compétitions, de déclinaisons en gadgets à l’infini…

À nous de refuser de nous soumettre à ces falsifications des vraies valeurs !!
Clarifier les critères permet de mettre les DÉCISIONS dans les mains de tous !

Dante Alighieri, la Divine Comédie, Purgatoire - chant XV.