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FÉMINISTES ANTINUCLÉAIRES
 

HISTOIRES DE LUTTES

Antinucléaire féministe

Remember Fessenheim

Vingt ans après la mort de Françoise d'Eaubonne à l’été 2005, David Dufresne (animateur du média Au Poste ! – et auteur de la postface de Nos Amis les experts) enquête à sa façon sur son impossible grand-mère. Dans son livre qui emprunte son titre à une réplique 'un film de Clint Eastwood (Grasset, 2025), il nous offre le portrait d’une activiste radicale, drôle, en lutte partout, dans les rues et avec sa machine à écrire.

Françoise d’Eaubonne fut de tous les grands combats d’après- guerre : contre la guerre en Algérie ; sur les barricades de 68 ; pour l’égalité et le droit à l’avortement ; militante du MLF et fondatrice du Front homosexuel d’action révolutionnaire. Éco-anxieuse avant tout le monde, elle forgea le concept d’écoféminisme : « un nouvel humanisme né avec la fin irréversible de la société mâle ». Avec un ami, elle pose une bombe sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim, événement historique jamais résolu. La liberté chevillée au corps, elle apparaît ici comme la plus libre des femmes libres.

En savoir plus

« Françoise d'Eaubonne, sa sorcière bien-aimée »,
avec David Dufresne, France Culture, le 20 septembre 2025

Pour la première fois, le journaliste David Dufresne évoque publiquement sa grand-mère, l'écoféministe Françoise d'Eaubonne. À l'issue d'une minutieuse enquête, il dresse le portrait de cette femme hors-norme au prisme d'un évènement clé : l'attentat du 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim.

 

Enquête sur Françoise d'Eaubonne, une grand-mère écoféministe
avec David Dufresne, France Culture, le 3 octobre 2025

« Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’écoféminisme et adepte du sabotage », Reporterre, oct. 2019

Dans le cadre de son exposition « L’Âge atomique - les artistes à l’épreuve de l’histoire », le Musée d'Art moderne de Paris a proposé quatre rencontre-discussions entre chercheuses, anthropologues, artistes, historienne des sciences, en leur proposant d’évoquer ensemble l’ère nucléaire dans le domaine des arts, des sciences et de la politique du début du XXème siècle à nos jours.

première rencontre du cycle :
Écoféminismes antinucléaires

le 7 novembre 2024, avec Élodie Royer
et Kyveli Mavrokordopoulou

À l'intersection des mouvements féministes, écologiques et pacifistes, l'écoféminisme apparait simultanément en Europe, aux États-Unis, en Australie et dans différentes nations du Pacifique, dans la seconde moitié des années 1970. Dès le début, ces collectivités et penseuses féministes s’engagent contre les technologies nucléaires en ne faisant plus la différence entre le domaine civil – le réacteur – et le domaine militaire – la bombe.

Ces collectifs entretiennent souvent des liens transnationaux entre eux et sont parmi les premiers à allier la pensée anticoloniale à la lutte antinucléaire. Ils révèlent que la domination patriarcale est exercée à la fois sur les femmes et sur la nature.

 
Women’s Pentagon Action, novembre 1980
© Diana Mara Henry


De nouvelles formes de militantisme s’inventent, à la lisière de l’art et de l’activisme, privilégiant des formats flexibles et transportables, allant de l’émission de radio à la performance, à des tournées antinucléaires mais aussi à l’occupation de camps militaires accompagnée par des actions festives.

À l’aune de la triple catastrophe de Fukushima, plusieurs pratiques artistiques ancrées dans des lieux marqués par des bouleversements environnementaux au Japon seront aussi convoquées dans une perspective écoféministe. Par cette mise en regard d'œuvres et de luttes, il s’agira de tisser des liens esthétiques et biographiques entre des pratiques, des corps et des territoires. 


Une présentation plus complète des trois autres conférences se trouve sur le site du MAM :

- La Hague, paysage nucléaire avec Agnès Villette et Laura Molton, le 12 décembre 2024
- L’histoire de la représentation de l'atome avec Charlotte Bigg et Gabrielle Decamous, 16 jan. 2025
- Fukushima Reprises. Lecture-performance de Sophie Houdart et Mélanie Pavy, le 6 février 2025


Sorcières, vénères... et antinucléaires !


Les « Bombes atomiques » à Bure - photo © Roxanne Gauthier/Reporterre

 

Longtemps occultée, une tradition de lutte féministe contre le nucléaire ressurgit peu à peu. À Bure, le collectif des Bombes Atomiques organisait du 20 au 22 septembre 2019 un weekend antinucléaire sans homme cisgenre. Une participante exhume aujourd'hui son journal de bord de l'époque. L’objectif féminisme anti-nucléaire est de montrer que les systèmes de domination – patriarcat et capitalisme, principalement – sont imbriqués et ne peuvent être détruits qu’ensemble. « Le nucléaire est un monstre du patriarcat » aurait pu dire l’un·e de nous. 

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Des femmes contre des Missiles

Rêves, idées et actions à Greenham Common

par Alice COOK & Gwyn KIRK,
Éditions Cambourakis, 2016

En 1981, sur fond de Guerre froide, des femmes organisent, autour de la base militaire de Greenham Common en Angleterre, un camp pacifiste pour protester contre la décision de l’OTAN de stocker des missiles nucléaires sur ce site. Par une série d’actions non-violentes directes à Greenham Common et à travers l’Angleterre tout entière, des femmes ont ainsi exprimé leur opposition à la guerre, au militarisme, à la violence, prenant le parti de la justice, de la paix, de la créativité, des échanges et de la joie.

 


 

Retour à La Hague

par Xavière GAUTHIER, Sophie HOUDART
& Isabelle CAMBOURAKIS, Cambourakis, 2022

À l’heure où la France, ses dirigeants, ses lobbys nucléaires sont en pleine opération de réhabilitation de l’atome et projettent de couvrir le territoire de nouvelles centrales comme ce fut le cas dans les années 1970, la réédition de « La Hague, ma terre violentée » montre qu’il était possible au tournant des années 1980 d’articuler discours féministe et antinucléaire. Un avant-propos en forme de correspondance à trois voix propose une réflexion sur ce que signifie vivre en territoire nucléarisé, tisse des liens entre La Hague et le Japon et débat de l’invisibilité de la question nucléaire.

Article sur le livre et entretien, Maze, mai 2022

Voir à ce propos : « Regards croisés sur les luttes féministes antinucléaires des années 1970 »
de Coline GUÉRIN et Lisa PARIS, Terrestres, le 1° décembre 2022

Et écouter : « Retour à La Hague », une expérience de Bastien LAMBERT, France Culture, octobre 2022

Pour aller plus loin :

« If you love this planet. Des femmes contre le nucléaire », Panthère Première n° 5, printemps-été 2020
« L’énergie nucléaire dans le discours féministe », par Dorothy NELKIN, Sociologie et sociétés, 1981

En mémoire de Esther Peter-Davis, décédée le 8 octobre 2022

Esther Peter-Davis,
celle qui a toujours dit non au nucléaire

par , Sept Infos n° 17, mai-juin 2017

Esther Peter-Davis est la première militante antinucléaire française. C'est à Genève, dans les cercles pacifistes où se construisait l'Europe à la sortie de la guerre, mais aussi dans l'Afrique en voie de décolonisation qu'elle a trouvé sa vocation. Avant de rentrer en Alsace, sa région natale, et de se battre pied à pied contre l'ouverture de la centrale de Fessenheim. (...)

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# LES GÉMONIES DU MAL MENU

Pourquoi les peuples
laissent-ils s’accomplir le crime nucléaire
contre les prochaines générations ?

par Nicole ROELENS, FSM antinucléaire, Paris, le 3 novembre 2017

Une dimension encore peu appréhendée du crime nucléaire : son impact sanitaire est d’autant plus violent que l’on remonte le cours de la vie vers son origine.

Le nucléaire est d’abord une technique de destruction massive, l’atout majeur de la thanatocratie c’est-à-dire l’attribution du pouvoir à ceux qui détiennent la plus grande capacité d’extermination.


Le missile nucléaire russe RS-28 Sarmat, dit « Satan »
 

L’impuissance des femmes qui donnent la vie face à la destruction technologique de la descendance s’accompagne d’une inertie de la très grande majorité des hommes devant la prolifération d’un technomonde hostile au vivant. Ce technomonde les fascine parce qu’il est synonyme de toute puissance et que les hommes n’ont majoritairement pas renoncé aux illusions de toute-puissance. Il est temps de dire que l’inertie face au processus d’autodestruction de l’humanité tient à la complicité de la société sexiste avec la guerre larvée contre les femmes et les humains de demain.

Cette guerre est menée en toute inconscience par les mâles les plus hégémoniques. Elle est impensée, mais elle est attestée par l’indifférence collective à l’égard des intérêts intergénérationnels, par la dégradation contemporaine du processus d’engendrement, par la destruction systématique des conditions de survie de nos descendants.

L’agressivité des humains envers leurs successeurs est proportionnelle à leur insondable désarroi devant leur condition d’êtres vivants mortels interdépendants et sexués. Cela explique un grand nombre de maltraitances envers les enfants mais cela va bien au-delà car il est question de la sauvegarde des illusions égocentriques individuelles et collectives.

Cette sauvegarde exige la disqualification des femelles, symboliquement contaminées par leur participation charnelle au remplacement des générations. Elle leur impose trois exigences : premièrement l’effacement de leur existence sociale, deuxièmement qu’elles assument seules et en silence le plus gros du travail pour mener la nouvelle génération à l’âge adulte et troisièmement qu’elles laissent la direction du monde aux mâles. Ces exigences sont enracinées dans l’inconscient civilisationnel sexiste, inséparable de la colonisation de l’humanité femelle.

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Écouter Nicole Roelens à propos de ce texte,
Radio Galère
, la 1/2h radioactive, le 14 novembre 2017

 

Mémorial pour la Paix à Hiroshima : statue offerte en 1959 par le sulpteur Hongô Shin
au Maire d'Hiroshima, M. Hamai, à l'occasion du 5° congrès mondial pour l'abolition des armes nucléaires,
inaugurée en 1960 grâce au soutien de l'association des femmes de Hiroshima