Suède, Canada, Australie,
Nouvelle-Zélande, Union soviétique, Mexique, Japon, Écosse, Polynésie,
Mozambique, Danemark, France, Norvège, Allemagne de l’Ouest et
États-Unis, 1983 /1986, 16 mm, 870 mn (14 h 30).
« Le Voyage » est un plaidoyer
pacifiste contre le nucléaire.
Il est composé d'entretiens avec des
familles des cinq continents, qui parlent des armements nucléaires, de
la difficulté de s'informer sur la question dans les médias aussi bien
qu'à travers le système éducatif, de la politique de leurs États
respectifs en la matière, des effets de ces armes, et du rôle des médias
de masse dans la course aux armements.
Comme précédemment dans La Bombe, Peter
Watkins met parfois en scène des épisodes de guerre atomique, insistant
sur l'absence de protection des populations civiles de la part de leurs
gouvernements.
Il alterne dans ce film des moments de
vrai (entretiens) et faux (reconstitution d'attaques nucléaires)
documentaire, commentant simultanément le processus du film : une voix
off et des cartons appellent régulièrement le spectateur à réfléchir à
l'image qu'il vient de voir, sa durée, la manière dont elle a été montée
dans une séquence, le film s'analysant en même temps qu'il se montre.
Les télévisions auxquelles Watkins le présentera le refuseront toutes.
Bande annonce du film Le Voyage
Ce film n'est pas n'importe quel film :
• son titre, « The Journey » ne vous prendra pas au dépourvu. C'est en effet un « Voyage » auquel vous êtes littéralement convié.
• son auteur, Peter Watkins, cinéaste atypique et rebelle, auteur de « La Commune » - 5h45 déjà (3h30 dans sa version cinéma) -, « Punishment Park », « La Bombe », films scandaleux par leur radicalité et leur approche si particulière, entre
documentaire et fiction – tous rejetés par les médias de masse (la
monoforme), dont Watkins s'est fait l'observateur critique (cf. son livre « Media Crisis »).
• sa durée, 14h30 (agencé en 19
modules de 45 /50 mn) - ce qui explique sa programmation sur quatre
jours - donne à l'attention qu'on lui consacre une toute autre valeur.
Le Voyage nécessite cette immersion : un autre temps, alors, se déroule.
Cet article prend pour levier non les
films eux-mêmes, mais l’impressionnante documentation réunie par Peter
Watkins en vue des tournages de ses films sur Edvard Munch et August
Strindberg. A partir de là, et de la notion de « matière »
préalable, la réflexion s’ouvre sur ce qui construit (et comment) le
biographique : où viennent se mêler matériau et archives préexistantes,
apports du cinéaste et de l’équipe de tournage, et jusqu’aux regards
et contributions du public, pour constituer ce que Watkins nomme de
« l’histoire vivante ». A bousculer ainsi les frontières
entre documentaire et fiction, entre passé et présent, entre auteur et
public, à faire « battre la vie » ici et maintenant, les
films de Watkins sont alors envisagés comme une manière de donner
matière à ressentir et à penser. (...)
Trois scènes tournées à Stjørdal (Norvège)extraites du film Le Voyage
PLAQUETTE DE PRÉSENTATION DU FILM
Pour la commémoration du 70° anniversaire
des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, le Collectif «
Route sans frontières » propose quatre journées exceptionnelles, les 6,
7, 8 et 9 août 2105 à Gramat (Lot), avec l’occasion unique de voir le
film monumental de Peter Watkins, Le Voyage, dans sa durée complète de 14 heures et 30 minutes.
Cette plaquette a été éditée en 2013
par le Tate Modern de Londres, à l'occasion d'une retrospective des films de Peter Watkins, et traduite en français pour l'occasion de la projection du film à Gramat, les 5 au 9 août 2015. La
plaquette propose une présentation et des analyses critiques du film,
un résumé de chacun des 19 modules qui le constituent et le programme
des journées à Gramat.
Version originale de la plaquette du Tate Modern.
Film programme notes for a screening of films by Peter Watkins, The Journey at Tate Modern, May 2013 :
Peter Watkins avait à l'époque écrit un "guide" dont il
parle dans sa présentation du film, mais qui n'a pas été édité... Nous
en possédons une copie pour ceux qui voudraient approfondir le sujet :
In 1990, Vida Urbonavicius and I completed a 339 page Users'guide that proposes ways of utilizing The Journey,
including for in-depth discussions and analysis of the film.
As noted, the film is divided into 19 parts that vary in
length, but average ca. 45 min. each. The Guide has 4 parts:
an introduction; a summary of each part; an index of people
and themes (e.g., role of media, role of education, etc.); a
detailed analysis with possible further questions for each
part. These are followed by a reproduction of the credit reel,
which lists all of the support groups and film crews, and
gives brief descriptions of the scenes that accompany them
(this chapter was prepared by Derek Bolt of Motueka, NZ).
Some years ago Oliver Groom scanned the entire Guide,
but the scanned version is not included with the DVD at this
time. We plan to produce it as a separate unit for educational
screenings or public debates, and are looking at ways to
package it (as a separate file on the internet, or a CD
addition in the box-set). The text in the present scanned
version is somewhat “contrasty and blocky” - it was scanned
from the original paper version, which was printed on a
dot-matrix machine 25 years ago. However, the text is
completely legible, though we hope to be able to eventually
produce a “cleaner” version.
Copies of the scanned Users'guid (in English only) are available from Oliver Groom at Project X
Distribution for North America, and from Cecile Farkas at
Doriane Films for Europe and elsewhere. We hope that a summary
version in French may appear in future.
CRITIQUE DES MÉDIAS - par Peter Watkins
"Aujourd'hui, un
réalisateur qui refuse de se soumettre à l'idéologie de la
culture de masse, fondée sur le mépris du public, et ne
veut pas adapter un montage frénétique fait de structures
narratives simplistes,de violence, de bruit, d'actions
incessantes, bref, qui refuse la forme unique, ou ce que
j'appelle la "monoforme", ce réalisateur ne peut tourner
dans des conditions décentes. C'est impossible." (...) "La
culture de masse qui a été imposée, vulgaire, étroite
et brutale, faite de simplisme et de voyeurisme, regorgeant
de stéréotypes sexistes et chauvins, vouée au
culte de l'argent, doit être tenue pour responsable de bon nombre
de désastres."
Peter Watkins, une bouffée d’oxygène dans la pollution audiovisuelle
Dans son livre Media Crisis, Peter Watkins
analyse le lavage de cerveau médiatique, la pauvreté de la forme et
l’inanité du fond de la plupart des productions contemporaines. Portant
aussi la casquette de réalisateur, il applique dans ses films des
principes inverses à ceux qui président à l’abrutissement des masses.
Une efficacité cinématographique démente et un impact politique non
négligeable.
Dans Media Crisis - dont la préface de 2014 est en ligne sur son site, ICI - Peter Watkins livre une critique constructive et sanglante de ce qu’il appelle les « MMAV », Medias de Masse Audiovisuels et du rôle de ceux-ci dans la société de consommation.
Les MMAV ? Dans l’ensemble, nous avons tous
forcément une idée - au moins floue - de ce que c’est. La forme des
productions de la télévision, de la radio et du cinéma n’ont plus rien
de neutre, si elles l’ont jamais été. Ça saute aux yeux. Autant que
cette évidence : on ne peut dissocier le média du message
transmis, non plus que le fond de la forme.
Pourtant :
Dans sa très grande majorité, remarque Peter Watkins, la
société refuse toujours de reconnaître le rôle de la forme et des
processus de diffusion et de réception des productions des MMAV. Ce qui
signifie que les formes de langage qui structurent les messages des
films ou des programmes télévisés, ainsi que les processus tout entiers
(hiérarchiques ou autres) de diffusion à l’attention du public sont
complètement négligés et ne font pas l’objet de débat. Consécutivement à
ce manque de débat critique public, plus de 95% des messages diffusés
par les MMAV sont structurés selon le principe de la Monoforme.
Ce manque de débat critique public est l’un des chevaux de bataille de l’auteur de Media Crisis. (...)
"Pour ceux qui me lisent pour la première fois : la
Monoforme est le dispositif narratif interne (montage, structure
narrative, etc.) employé par la télévision et le cinéma commercial pour
véhiculer leurs messages. C’est le mitraillage dense et rapide de sons
et d’images, la structure, apparemment fluide mais structurellement
fragmentée, qui nous est devenue si familière. (…)
De nos jours, la Monoforme se caractérise également
par d’intenses plages de musique, de voix et d’effets sonores, des
coupes brusques destinées à créer un effet de choc, une mélodie
mélodramatique saturant les scènes, des dialogues rythmés et une caméra
en mouvement perpétuel. (...)
De nos jours, la Monoforme structure probablement
plus de 95% de la production télévisuelle et du cinéma commercial, et
affecte de manière significative les émissions radiophoniques."
Peter Watkins
Extraits de Media Crisis, Éd. Homnisphère, 2007
La monoforme - extrait du documentaire L'Horloge universelle, la résistance de Peter Watkins, 2001
Pour le 70° anniversaire des bombardements tragiques d'Hiroshima et Nagasaki, le Collectif « Route sans frontières » propose un événement militant et culturel
articulé autour de la projection du film LE VOYAGE de Peter Watkins.
LE VOYAGE – d’une durée de
14h30, d’où sa programmation sur quatre jours – est un plaidoyer
pacifiste contre le nucléaire. Le film est composé d’entretiens avec des
familles des cinq continents, qui parlent des armements nucléaires, de
la difficulté de s’informer sur la question dans les médias ou à travers
le système éducatif, de la politique de leurs États respectifs en la
matière, des effets de ces armes, et du rôle des médias de masse dans la
course aux armements.
Entre documentaire et fiction, s’analysant à mesure qu’il se poursuit, Le Voyage nous amènera dans l’intimité d’un village africain, d’une communauté
mexicaine, d’une famille d’Hiroshima, ou d’un village de Norvège…
Nous proposons de montrer les différentes étapes du Voyage
du jeudi 6 août au dimanche 9 août / début de la projection jeudi 6 à 20h30
Des invités nous serviront de guides, dont • Patrick Watkins, fils du réalisateur et auteur du sous-titrage en français du film, et • Guy Cavagnac, coproducteur du film pour la partie française,
qui présenteront l'œuvre de Peter Watkins et le film Le Voyage,
•
Daniel Durand, président du Registre des Citoyens du monde, et
• Michel Auvray, historien ayant participé au film,
qui raviveront notre mémoire de Cahors-Mundi et de la mondialisation du Lot en 1950.
La projection ménagera un temps de discussions, débats et pauses musicales
Nous nous interrogerons aussi, en miroir du film, sur
l’implication du Centre CEA de Bèdes (à 4 km de Gramat) dans la course
au perfectionnement des armes atomiques et des munitions à l’uranium
appauvri, et sur le fait que la France, qui possède telles armes,
n’envisage pas d’en interdire l’usage, mais pousse au contraire à les
développer.
Animations, infos et convivialité (musique, théâtre, conférence, films...)
seront proposées le week-end Place de la Halle à Gramat,
autour d’une buvette avec restauration (réservation conseillée au 05 65 34 29 17).
Remerciements à la Mairie de Gramat.
Le Collectif « Route sans frontières »
Groupe Sortir du Nucléaire Lot, Le Lot en action, La
Parole a le geste, Kinomad, les Sentinelles de la Paix, Conseil des
Territoires Citoyens du Monde, Assemblée des Citoyens du Monde, Réseau
Sortir du nucléaire, le GADEL, La Conf du Lot, ATTAC Lot, Groupe
Palestine Figeac, Écoles Tiers-Monde 46, LDH Martel, Le Droit à la
paresse, Vigilance OGM 46, Pour une Terre vivante, Collectif SDN
Corrézien, SDN 82, Ende Doman, Bien profond et VITES.
À l'occasion de cette projection, Peter Watkins nous a adressé un message :
"I want to thank you very much for your
invitation to your screening of Le Voyage, but with much regret I have
to say that I cannot attend. I am certainly sorry not to be able to come
to Lot at this time. I am immensely pleased that you are
showing the film, and I wish you every success with it. I am very
impressed by the number and range of alternative groups you are in
contact with, who are doing such important and necessary work.
Around Christmas this year, for my website, I
will be writing a new public statement about the crisis in the mass
audiovisual media, and I will send you a copy when it is ready. This
crisis is directly related to so much of what is going wrong today,
including certainly all the problems with the environment. I wish you the best of luck for the screenings - my greetings to all who attend - and thank you again for organizing this."
> Écoutez l'émission 'Coup de cœur' sur Antenne d'Oc,
enregistrée le 24 juillet 2015 - avec Michel Boccara et Patrick Quemper.
Coup de cœur
Antenne d'Oc
> Journal télévisé de FR3 du samedi 8 août
titre principal de l'édition régionale Midi-Pyrénées du 19/20
Malgré la discrétion habile des médias et
des relais d'information locaux, qui ont tenu à ne pas
trop mettre en avant cette problématique sensible dans
leurs supports respectifs, FR3 a pour sa part fait le choix de consacrer la "Une" à l'événement. Ainsi
Le Voyage à Gramat et les commémorations des
bombardements d'Hiroshima et Nagasaki ont fait samedi
l'ouverture et le gros titre de l'édition Midi-Pyrénées du
19/20 du journal Télévisé, avec un reportage très
percutant, ce qui est plutôt rare et à souligner.
Il y a 65 ans, Cahors et le département du Lot se déclaraient
"Territoire mondial"
Exposition André Breton au Musée Henri Martin de Cahors, salle Cahors-Mundi, fin 2014 – photo Michel Lablanquie
Il y a cinquante cinq ans, alors que l'humanité
était encore secouée par les horreurs de la dernière
guerre et par le spectre d'Hiroshima, Cahors fêtait les
24 et 25 juin 1950 sa Mondialisation. En effet, l'année
précédente, Cahors, grâce à l'adhésion
de ses habitants et de ses élus communaux, relayés
par des personnalités nationales, était la première
ville à signer la Charte de Mondialisation. Les mois
suivants, 239 communes, sur les 330 que compte le département
lotois, s'enflammaient à leur tour pour le projet d'une
planète sans frontières, régie par une
loi mondiale... (...)
Gramat, petite bourgade
lotoise nichée dans le Parc naturel des Causses du Quercy, abrite, au
lieu-dit de Bèdes, le Centre d'Études de Gramat, anciennement DGA et
maintenant CEA.
Le CEG a en contribué à la mise au point d’armes nucléaires (essais en Algérie) et effectué des essais de tirs d’armes à l’uranium appauvri (plus de 1.000 tirs depuis 1987 - dont un tir raté avoué en 1991) pour
le compte de plusieurs pays de l'OTAN, dont le Royaume-Uni.
Les armes à l'UA ont été utilisées sur
plusieurs terrains de conflit (Golfe, Bosnie, Kosovo, Afghanistan, Irak,
Palestine, Syrie – Mali ?…), avec des conséquences désastreuses
sur la santé des 'survivants' et de leurs descendants.
La commémoration du 70° anniversaire des
bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, et la projection du film "Le
Voyage" de Peter Watkins à Gramat, sera l'occasion de dénoncer la
position de la France qui possède des armes à l'UA, n'envisage pas d'en
interdire l'usage, mais pousse au contraire à les développer.
La France, en effet, avec les États-Unis,
le Royaume-Uni et Israël, a fait barrage en octobre 2013 à une
résolution de l’ONU, soutenue par 143 pays, visant à règlementer l’usage
d’armes et de munitions contenant de l’uranium appauvri.
Rajoutons que les armes à l'UA sont toujours utilisées en ce moment, entre autres contre l'État Islamique en Irak.
ATHÉNA - Lanceur double étage pour l'étude de l'interaction cible/projectile à très grande vitesse,
et en particulier l'impact des projectiles UA sur des cibles à une vitesse supérieure à 2.500 m/s.
Nous pouvons nous demander quelle est la responsabilité du
CEG de Gramat dans la non-reconnaissance par les autorités militaires et
l'État français de la nocivité de l'usage des munitions à l'UA.
N'ont-ils pas fait plus de 1.000 tirs, sur deux centres d'essais ?
Dans le film "Le Voyage", le réalisateur propose à des
gens, dans le monde entier, de réagir à des photos de victimes de la
bombe, avec des tirages grand format et de très bonne qualité.
Nous nous sommes toujours posé la question de montrer des images de victimes de l'Uranium appauvri.
Mais là est le lien entre ce qui s'est passé à Gramat, et ce
qu'il advient pour de nombreuses populations dans le monde, avec des
conséquences tératogènes qui vont s'étendre sur des générations et des
générations.
Nous proposerons ainsi des tirages de quelques photos comme
support de discussion pour solliciter les réactions des participants (en
miroir du procédé utilisé dans le film). En amont de ces journées, nous
nous interrogerons avec nos représentants élus sur la thèse de
l'innocuité de l'UA devant les photos de ces enfants.
sur le CEG Gramat, les armes atomiques et à l'uranium appauvri
STU DE BÈDES - Site de Tir à Uranium, dôme de confinement des tirs
Photo : Antoine Armand, Dire Lot.
Une compilation de documents d'informations et d'articles de presse sur le CEG de Gramat,
les armes à l'Uranium appauvri, l'armement nucléaire, Hiroshima et Nagasaki
et l'agent Orange largué sur le Viêt Nam...
Osons
dire non - un film de Karine Georges, 2008, 10'
Août
2005 - 60 ans après Hiroshima, des militants du réseau Sortir du nucléaire Lot manifestent devant le Centre
d’Etudes Atomiques de Gramat. Deux ans après à
Toulouse, ils participent à une manifestation contre l'EPR
et continuent de s'opposer au Nucléaire civil et militaire. - Voir le film sur Youtube