•Les
11, 12 et 13 avril à Erdeven (infos)
•Le
25 avril à Douarnenez avec Nicolas Gallon
(infos)
•Rassemblement
le 26 avril au Mans (infos)
•Carrefour
des Résistances le 26 avril à Montech (infos)
•Défendons notre terre le 24
mai à Loyettes (infos ici)
•Le
13 juin à Paris, ciné-débat "Silent
Fallout" (infos)
•Congrès
RSDN les 27 et 28 juin à Paris (infos ici)
•Journées
d'études ADN les 4-6 juillet (infos)
•Haro
sur La Hague du 18 au 20 juillet (infos)
•Rencontres anti-extractivisme dans l'Allier du 25 au 27 juillet
•Les
Résistantes du 7 au 10 août en Normandie (infos)
•Hiroshima
et Nagasaki du 5 au 9 août (infos)
•Festival Poussières à Goshen du 21 au 24 août (infos ici)
•Rando à Plogoff, le 24 août (infos ici)
•Aux UEMS à Bordeaux du 23 au 26 août (infos ici)
•Manif' du Futur le 20 septembre à Bure (infos)
Yu Yan Hou« Nuclear energy »
50e anniversaire de la Main Verte
d’Erdeven
les
11-12-13 avril à Etel et Erdeven
1974 : les
habitants de la région apprennent dans
la presse le projet d’une centrale
nucléaire à Erdeven. Aussitôt, une
poignée de personnes créent le CRIN
(Comité Régional d’Informations
Nucléaires) pour informer les habitants.
Des réunions publiques sont tenues dans
toutes les communes littorales entre
Lorient et Vannes. La population,
consciente des dangers du nucléaire,
devenue experte de la Vie, experte
scientifique et experte politique, se
mobilise contre ce projet contraire à
ses intérêts et à celui des générations
futures.
Le 30 mars 1975, 15
000 manifestants marchent vers Erdeven.
Le projet de l’État est finalement mis
en échec, et l’environnement
exceptionnel de la région est préservé.
Pour symboliser cette victoire et
marquer les mémoires, une main verte est érigée
aux abords immédiats du massif dunaire
d’Erdeven. Elle signifie « Vous ne passerez
pas » et « Au secours ». La Main
verte restera le symbole d’une lutte dont le
message est : « Non au nucléaire, ni ici, ni
ailleurs ».
Tchernobyl,
39e r-d-v ! samedi 26
avril 2025 au Mans
14h-16h30 : Rassemblement
pl. de la République Pour sa
permanence, contre l’oubli, SDN 72
vous invite à un rassemblement de
rappel du dramatique accident
nucléaire de Tchernobyl — son 39e
« anniversaire » (jour pour
jour). Nous y discuterons de
l’actualité de Tchernobyl bien sûr,
mais aussi de l’actualité nucléaire,
de ses dangers et pour sortir de
l’éco-anxiété des alternatives
possibles.
17h : Conférence
avec Yves Lenoir d'ETB,
ouverte à toutes et tous, à librairie
Thuard au Mans. Il y traitera de l’état
sanitaire des populations du Belarus et
notamment des enfants. Il fera le lien
avec le programme de relance nucléaire
en France. Un temps d’échange avec les
participant·e·s sera préservé. Une
exposition de dessins d'enfants du
Belarus est présentée tout avril à la
librairie.
La coordination
Stop Golfech a
l'honneur d'inviter toutes les
associations et collectifs en lutte
contre les projets écocidaires au
Carrefour des Résistances et
Alternatives qui se tiendra le 26 avril
à Montech (82).
Un moment de
prises de paroles formelles sera dédié
aux groupes de résistances et
alternatives. La journée se terminera
par une soirée. Si, si ! Sauf en cas
d'explosion de la centrale.
S'il-vous-plaît, en cas de sabotage,
prévoyez un autre jour. Une soirée
conviviale, avec Ninon au violon et son
groupe Sem d'Aici. Ninon met le feu !
Attention pour ceux qui ne connaissent
pas, nous parlons-là d'un Bal Trad !
Cycle nucléaire &
cinéma par la Coordination anti-nucléaire
IDF
Comme tous les deuxièmes vendredis
du mois, la Coordination anti-nucléaire d’Ile de
France vous invite à une projection précédée
d’un buffet et suivie d’un débat.
«
Silent Fallout »(Retombées silencieuses) 2023, 73 min., VO sous-titrée en français. Plus d'infos
vendredi 13 juin, 18h30 à Paris 3°
Bourse du Travail, 29 Boulevard du Temple
Depuis 20 ans, le cinéaste japonais Hideaki Ito enquête sur les conséquences des essais nucléaires américains effectués depuis 1946 dans l’océan Pacifique et le désert du Nevada. Nous parlerons ce soir des essais nucléaires, des retombées radioactives et de leurs conséquences en termes de santé. Une exposition de dessins sera présentée. Cette soirée s’inscrit dans les commémorations du 80ᵉ anniversaire des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki.
Pour des groupes qui souhaitent organiser la projection,
contact : SilentFallout_projection_eu@protonmail.com
les 4, 5 et 6 juilet
à Fromental (87)
(entre La Souterraine et Bessines)
Vendredi
4 juillet –Accueil à partir de
17h - Repas partagé à 19h soir
à 20h30 –
EPR, SMR, consommation du numérique (avec
Stéphane Lhomme).
Samedi 5
juillet matin
9/12h – Liens entre
nucléaires civil et militaire (avec la
participation de Patrice Bouveret). repas à 12h30 après-midi
14/17h – Quelle
logique économique du nucléaire ? (avec la participation
de Sylvie Diallo) . Soirée
conviviale
Dimanche 6
juillet matin 9/12h–Les autres
logiques du nucléaire :
bureaucratie, corruption,
imaginaires... (avec la
participation
de Jean-Luc Pasquinet, Damien Renault, Anne-Marie Bonnisseau et Bernard Elman). Repas à 12h30
Les Journées d'études du collectif « Arrêt du nucléaire » à Fromental, le 5 juillet
2025
On peut faire bouger les lignes sur la question des armes nucléairespar Patrice BOUVERET, Journées d’études ADN, Fromental, le 6 juillet 2025
L’arrêt des essais nucléaires n’a été obtenu que par la mobilisation citoyenne. Quand la société civile s’empare du sujet, on peut obtenir de faire bouger les lignes à nos États. C’est bien ça qui doit nous importer pour arriver un jour à éliminer ces armes.
Il faut se mettre à
la place d'une personne
ordinaire qui n'a pas le
temps, en rentrant du boulot,
d'étudier en détail la
situation de tel ou tel
dossier, mettons à tout
hasard… celle du nucléaire.
Cette personne prend quelques
instants pour consulter
l'actualité, et elle se trouve
confrontée à diverses
annonces... parfaitement
contradictoires.
Par
exemple : « La
Belgique renonce à la sortie
du nucléaire »,
« Grande victoire des
antinucléaires en
Australie »,
« Black-out électrique
en Espagne :
c'est la faute des
renouvelables »,
« Espagne : les
renouvelables couvrent par
moment 100 % de besoins
électriques »,
« Chine : le
solaire et l’éolien
dépassent désormais le
charbon », « La
Chine a mis en service le
premier réacteur à sels
fondus de thorium »,
etc.
Autant le dire, il y en
a pour tout le monde : les
adorateurs de l'atome croient trouver la preuve
que leurs chères centrales vont bientôt pousser
sur Terre comme des champignons, les autres
constatent que le développement des
renouvelables est un Tsunami qui submerge
l'atome…
Par ailleurs, le Web est inondé de pseudos
articles (rédigés par
Intelligence artificielle) qui ne se
contentent plus de tourner l'actualité dans
tel ou tel sens, mais qui inventent carrément
n'importe quoi. Ainsi, on découvre chaque matin
de prétendues « avancées
décisives » dans la maîtrise de telle ou
telle technologie nucléaire
« révolutionnaire » réalisées
par les Chinois, ou les Américains, ou
les Martiens, peu importe.
Heureusement, chacune et chacun peut
se raccrocher à une
certitude absolue : le réacteur EPR de
Flamanville est bien la plus grosse blague du
siècle. Ce machin a été achevé en
2024 avec 12 ans de
retard et pour la modique somme de 23
milliards au lieu des 3 prévus au départ.
Or, un an après qu'il
ait reçu son autorisation de mise en service,
le 7 mai 2024, il ne fonctionne toujours pas.
Oui, déjà un an. Mais EDF en est sûr, c'est
pour « bientôt »...
EDF a pour projet de construire de
nouvelles piscines de stockage de déchets
nucléaires sur le site Orano à la Hague. 13 000
tonnes de déchets nucléaires en plus. Sachant
que la Hague a déjà la concentration de
substances radioactives la plus élevée au monde.
Sachant que plus de 10 000 tonnes de
combustibles usés, soient l'équivalent de 110
réacteurs, y sont stockés. Sachant que 80 tonnes
de plutonium et 337 tonnes de rebuts de Mox sont
également stockés...
Nous voulons crier ça
suffit ! La Hague n'est pas une poubelle !
Trois jours de
rencontres, discussions, actions, sur la
question des déchets nucléaires et des
territoires. Trois jours pour se réunir,
partager nos peurs, nos colères, nos
joies. Trois jours avec le collectif «
Piscine nucléaire stop » pour donner aux
luttes le goût de la solidarité et du
collectif.
# 24 : Rencontres à Quimper, à La
Hague et à Brest.
# 25 : Émission en public au Café de l’Ancre à
Loperhet avec Chantal Cuisnier du CAN Ouest et
de Sortir du Nucléaire Cornouailles : le 39e
anniversaire de l’accident de Tchernobyl, les
reportages à Bure et Erdeven mettant en lien
les luttes passées, actuelles et futures.
Le nouveau mégaprojet nucléaire d’Orano inquiète
par Guy Pichard, Basta!, le 22 mai 2025
Annoncé par le groupe nucléaire comme « le plus grand projet industriel du monde », le programme « Aval du futur » d’Orano prévoit de nouvelles installations nucléaires colossales en Normandie. Sur place, il suscite méfiance et défiance.
par Guy PICHARD, avec Simon GOUIN et Marylène CARRE, Grand Format, le 5 novembre 2024
Considéré comme la zone la plus nucléarisée au monde, le Cotentin héberge aussi des contestataires qui tentent de faire reculer, ou au moins ralentir, ce rouleau-compresseur national qu’est l’industrie de l’atome. Retour sur ces dizaines d’années de lutte avec la frise, non-exhaustive, et quelques explications.
50 ans d’opposition au nucléaire déposés sur un paillasson d’un habitant d’un petit village du Cotentin. Des coupures de presse, datant parfois de plusieurs dizaines d’années, qui retracent une partie de l’histoire du nucléaire dans la région. « La personne qui les a remises les tenait de sa mère qui a collecté et conservé depuis plusieurs décennies dans les journaux locaux les événements en lien avec l’usine (de la Hague, NDLR) », explique à Grand-Format la membre du collectif Piscine Nucléaire Stop qui a recueilli ces documents. « C’est une famille importante dans la commune, qui n’est pas forcément favorable à l’industrie nucléaire mais pas affichée anti. Difficile dans ce pays colonisé de s’afficher comme adversaire. »
2° édition des
Résistantes, du 7 au 10 août 2025 en Basse
Normandie
Une nouvelle
édition autour des luttes
locales, avec une attention à
ce que de nombreuses
thématiques liées soient
traitées et mises en avant :
luttes sociales, paysannes,
syndicales, écologistes, pour
nos droits, luttes féministes
et queer, luttes
antiracistes... Nous souhaitons
favoriser les alliances entre
luttes variées autour de
thématiques de terrain
communes !
À Bure, ce n’est pas demain mais aujourd’hui que ça se passe !
Nous invitons celles et ceux qui viendront demain, qui étaient là hier et qui le peuvent aujourd’hui à manifester toutes ensemble à Bure le 20 septembre, contre Cigéo, contre le nucléaire, pour un autre avenir !
Reprenons l’imaginaire à l’Andra, l’avenir au nucléaire, et laissons leur la projection d’un triste lendemain, indésirable pour les Générations futures, tandis que notre imagination et notre créativité convoqueront la manifestation antinucléaire du futur !
par Jade LINGAARD, Médiapart, le 20 septembre 2025
Un millier de personnes au moins ont manifesté le 20 septembre contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse. Malgré les années de militantisme menées en vain jusqu’ici, les opposants espèrent que le démarrage imminent des travaux préalables relancera la lutte.
par Jade LINGAARD,
Médiapart, le 19 septembre 2025
Dans le futur centre d’enfouissement, près de Bure, les colis seront descendus par un funiculaire souterrain de 5 kilomètres de long. Un trajet hors norme profilé pour satisfaire les demandes des élus locaux. Au prix de son impact environnemental, s’inquiètent des experts.
« Nucléaire, un
regard sociohistorique » par Sezin TOPÇU
Sezin Topçu : le nucléaire, un regard
sociohistorique
Les lundis de l'INA, le 17 octobre 2022, petit
auditorium de la Bnf
Sezin Topçu est historienne
et sociologue des techniques, chargée de
recherche au CNRS. Membre du Centre
d’étude des mouvements sociaux (Ehess),
elle est l’autrice de l’ouvrage «
La France nucléaire. L’art de
gouverner une technologie contestée »,
Seuil, 2013.
Les
Soulèvements de l’industrie verte par
Tomjo, Chez Renart, le 28 mars
2025
Sincèrement,
depuis L’Enfer vert en 2013, on
n’a jamais vu autant d’écolos soutenir
l’industrie lourde, de collectifs,
syndicats, partis, et mouvements plus ou
moins gazeux financer ou réclamer qu’on
finance jusqu’aux plus gros pollueurs du
monde, sous prétexte
d’« écologie ». On a raconté
comment « Écolos » et
« Insoumis » soutenaient la
transition vers l’automobile électrique jusqu’à financer Rio
Tinto et soutenir Imerys pour
leur lithium. Voilà que
ArcelorMital, Vencorex et même Total
deviennent dignes d’être défendus sous les
mêmes prétextes. Ce que l’Ukraine ne
parvient pas à réaliser,
l’« écologie » y arrive
triomphalement : former l’union
sacrée autour des industriels.
La trahison
anti-nucléaire de Dominique Voynet en 1999
par Bure
Bure Bure, le 30 mars 2025
La récente
nomination de Dominique Voynet au sein du Haut
comité pour la transparence et l’information
sur la sécurité nucléaire (HCTISN) a fait
polémique. Surnommée « la fossoyeuse
du nucléaire » après l’arrêt de
Superphénix en 1998 qu’elle facilita, elle
est fustigiée d’être à la fois
« provocatrice », « nuisible »,
« traîtresse, menteuse et
incompétente » par... des députés
LR/RN ! Ils en oublieraient presque
que Dominique Voynet a retourné sa
« veste » depuis plus de 25 ans,
en signant, en tant que ministre verte,
pour l’enfouissement des déchets
nucléaires à Bure – alors qu’elle s’y
était opposée quelques années avant !
Vingt ans après la mort de Françoise d'Eaubonne à l’été 2005, David Dufresne (auteur de la postface de Nos Amis les experts) enquête à sa façon sur son impossible grand-mère. Dans son livre qui emprunte son titre à une réplique 'un film de Clint Eastwood (Grasset, 2025), il nous offre le portrait d’une activiste radicale, drôle, en lutte partout, dans les rues et avec sa machine à écrire.
Françoise d’Eaubonne fut de tous les grands combats d’après- guerre : contre la guerre en Algérie ; sur les barricades de 68 ; pour l’égalité et le droit à l’avortement ; militante du MLF et fondatrice du Front homosexuel d’action révolutionnaire. Éco-anxieuse avant tout le monde, elle forgea le concept d’écoféminisme : « un nouvel humanisme né avec la fin irréversible de la société mâle ». Avec un ami, elle pose une bombe sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim, événement historique jamais résolu. La liberté chevillée au corps, elle apparaît ici comme la plus libre des femmes libres.
« Françoise d'Eaubonne, sa sorcière bien-aimée »,
avec David Dufresne, France culture, le 20 septembre 2025
Pour la première fois, le journaliste David Dufresne évoque publiquement sa grand-mère, l'écoféministe Françoise d'Eaubonne. À l'issue d'une minutieuse enquête, il dresse le portrait de cette femme hors-norme au prisme d'un évènement clé : l'attentat du 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim.
Dans
le cadre de son exposition «
L’Âge atomique - les artistes à
l’épreuve de l’histoire », le Musée d'Art moderne de Paris a
proposé quatre rencontre-discussions entre
chercheuses, anthropologues, artistes,
historienne des sciences, en leur proposant
d’évoquer ensemble l’ère nucléaire dans le
domaine des arts, des sciences et de la
politique du début du XXème siècle à nos
jours.
première rencontre du
cycle : Écoféminismes
antinucléaires le
7 novembre 2024, avec Élodie Royer et
Kyveli Mavrokordopoulou
À
l'intersection des mouvements
féministes, écologiques et pacifistes,
l'écoféminisme apparait simultanément
en Europe, aux États-Unis, en
Australie et dans différentes nations
du Pacifique, dans la seconde moitié
des années 1970. Dès le début, ces
collectivités et penseuses féministes
s’engagent contre les technologies
nucléaires en ne faisant plus la
différence entre le domaine civil – le
réacteur – et le domaine militaire –
la bombe.
Ces
collectifs entretiennent souvent des
liens transnationaux entre eux et sont
parmi les premiers à allier la pensée
anticoloniale à la lutte
antinucléaire. Ils révèlent que la
domination patriarcale est exercée à
la fois sur les femmes et sur la
nature.
De nouvelles formes de militantisme
s’inventent, à la lisière de l’art et de
l’activisme, privilégiant des formats
flexibles et transportables, allant de
l’émission de radio à la performance, à des
tournées antinucléaires mais aussi à
l’occupation de camps militaires accompagnée
par des actions festives.
À l’aune de
la triple catastrophe de Fukushima, plusieurs
pratiques artistiques ancrées dans des lieux
marqués par des bouleversements
environnementaux au Japon seront aussi
convoquées dans une perspective écoféministe.
Par cette mise en regard d'œuvres et de
luttes, il s’agira de tisser des liens
esthétiques et biographiques entre des
pratiques, des corps et des territoires.
- La Hague,
paysage nucléaire avec Agnès Villette et
Laura Molton, le 12 décembre 2024
- L’histoire de la représentation de l'atome
avec Charlotte Bigg et Gabrielle Decamous, 16
jan. 2025 - Fukushima
Reprises. Lecture-performance de Sophie
Houdart et Mélanie Pavy, le 6 février 2025
Longtemps
occultée, une tradition de lutte féministe
contre le nucléaire ressurgit peu à peu. À
Bure, le collectif des Bombes
Atomiques organisait du 20 au 22
septembre 2019 un weekend antinucléaire
sans homme cisgenre. Une participante
exhume aujourd'hui son journal de bord de
l'époque. L’objectif féminisme
anti-nucléaire est de montrer que les
systèmes de domination – patriarcat et
capitalisme, principalement – sont
imbriqués et ne peuvent être détruits
qu’ensemble. « Le nucléaire est
un monstre du patriarcat »
aurait pu dire l’un·e de nous.
En 1981, sur fond de
Guerre froide, des femmes organisent,
autour de la base militaire de
Greenham Common en Angleterre, un camp
pacifiste pour protester contre la
décision de l’OTAN de stocker des
missiles nucléaires sur ce site. Par
une série d’actions non-violentes
directes à Greenham Common et à
travers l’Angleterre tout entière, des
femmes ont ainsi exprimé leur
opposition à la guerre, au
militarisme, à la violence, prenant le
parti de la justice, de la paix, de la
créativité, des échanges et de la
joie.
Retour à La
Hague
par Xavière
GAUTHIER, Sophie HOUDART
& Isabelle CAMBOURAKIS, Cambourakis,
2022
À l’heure où la
France, ses dirigeants, ses lobbys
nucléaires sont en pleine opération de
réhabilitation de l’atome et
projettent de couvrir le territoire de
nouvelles centrales comme ce fut le
cas dans les années 1970, la réédition
de « La Hague, ma terre violentée
» montre qu’il était possible
au tournant des années 1980
d’articuler discours féministe et
antinucléaire. Un avant-propos en forme de
correspondance à trois voix propose
une réflexion sur ce que signifie
vivre en territoire nucléarisé, tisse
des liens entre La Hague et le Japon
et débat de l’invisibilité de la
question nucléaire.
Pourquoi les peuples
laissent-ils s’accomplir le crime nucléaire
contre les prochaines générations ?
par Nicole ROELENS, FSM
antinucléaire, Paris, le 3 novembre 2017
Une dimension encore peu
appréhendée du crime nucléaire : son impact
sanitaire est d’autant plus violent que l’on
remonte le cours de la vie vers son origine.
Le nucléaire est d’abord une
technique de destruction massive, l’atout majeur
de la thanatocratie c’est-à-dire l’attribution
du pouvoir à ceux qui détiennent la plus grande
capacité d’extermination.
Le missile nucléaire
russe RS-28 Sarmat, dit « Satan »
L’impuissance des femmes qui
donnent la vie face à la destruction
technologique de la descendance
s’accompagne d’une inertie de la très
grande majorité des hommes devant la
prolifération d’un technomonde hostile au
vivant. Ce technomonde les fascine parce
qu’il est synonyme de toute puissance et
que les hommes n’ont majoritairement pas
renoncé aux illusions de toute-puissance.
Il est temps de dire que l’inertie
face au processus d’autodestruction de
l’humanité tient à la complicité de la
société sexiste avec la guerre larvée
contre les femmes et les humains de
demain.
Cette guerre est menée en
toute inconscience par les mâles les plus
hégémoniques. Elle est impensée, mais elle
est attestée par l’indifférence collective
à l’égard des intérêts
intergénérationnels, par la dégradation
contemporaine du processus d’engendrement,
par la destruction systématique des
conditions de survie de nos descendants.
L’agressivité des humains envers
leurs successeurs est proportionnelle à leur
insondable désarroi devant leur condition
d’êtres vivants mortels interdépendants et
sexués. Cela explique un grand nombre de
maltraitances envers les enfants mais cela va
bien au-delà car il est question de la
sauvegarde des illusions égocentriques
individuelles et collectives.
Cette sauvegarde exige la
disqualification des femelles,
symboliquement contaminées par leur
participation charnelle au remplacement
des générations. Elle leur impose trois
exigences : premièrement
l’effacement de leur existence sociale,
deuxièmement qu’elles assument seules et
en silence le plus gros du travail pour
mener la nouvelle génération à l’âge
adulte et troisièmement qu’elles
laissent la direction du monde aux
mâles. Ces exigences sont enracinées
dans l’inconscient civilisationnel
sexiste, inséparable de la colonisation
de l’humanité femelle.
Écouter Nicole Roelens à propos de ce texte,
Radio Galère, la 1/2h radioactive, le 14 novembre 2017
Mémorial pour la Paix à Hiroshima : statue
offerte en 1959 par le sulpteur Hongô Shin
au Maire d'Hiroshima, M. Hamai, à l'occasion du 5°
congrès mondial pour l'abolition des armes
nucléaires,
inaugurée en 1960 grâce au soutien de
l'association des femmes de Hiroshima
Dimanche 9
mars 15h / 17h Place
de la République à Paris
Le 11 mars
2011, un séisme, puis un tsunami étaient
à l’origine d’une des plus grandes
catastrophes nucléaires de l’histoire,
entraînant la fusion de 3 des 6
réacteurs nucléaires de la centrale de
Fukushima Daiichi au Japon.
Mobilisons-nous
contre la relance aberrante et
dangereuse du nucléaire, en soutien aux
victimes de l'accident de Fukushima !
Le 9 mars, lors du
rassemblement Place de la République (Paris)
commémorant le 14e anniversaire de la
tragédie de Fukushima, à l'invitation de
l'association Japonaise Yosomono,
le président de l'Association « Enfants de
Tchernobyl Belarus »a lu ce
message de solidarité avec l'accord
des organisatrices du rassemblement :
(...) Au petit matin du 11
mars 2011 je branchais la radio pour
apprendre la terrible nouvelle. Sachant
ce que représentait la pollution
radioactive de terres agricoles, comme
il y en a tant de durablement
contaminées au Belarus, je n'ai pu
retenir mes larmes. J'ai saisi quel
malheur et quelles douleurs allaient
endurer une grande partie de habitants
de la région. Il ne s'agit pas de
statistique, mais d'épreuves vécues
individuelles.
Sachez qu'au Belarus,
aujourd'hui comme hier, la menace
radioactive y atteint parfois des
niveaux hallucinants : dans les cinq
dernières années BELRAD a trouvé des
contaminations de 50 000 à 350 000 Bq/kg
dans des échantillons de champignons
séchés provenant des forêts du pays,
soit de 20 à 140 fois la limite pour la
commercialisation de ce produit. Si ces
champignons n'avaient pas été contrôlés,
ils auraient été cuisinés dans la soupe
que les paysans et leurs enfants
consomment chaque soir d'hiver dans ce
pays. (...)
La Cour suprême vient
d'acquitter définitivement les anciens
dirigeants de l'opérateur de la centrale
nucléaire de Fukushima, le groupe
Tepco, qui, depuis dix ans, étaient
poursuivis au pénal pour « défaut de
prévoyance ayant entraîné la mort sans
intention de la donner ». Cet
arrêt historique sidère les réseaux
sociaux, agite les talk-shows télévisés et
déconcerte les éditorialistes, de nombreux
quotidiens contestant son bien-fondé.
L'outil cartographique
USGS permet d'observer en temps réel
les tremblements de terre qui adviennent
dans le monde et de surveiller les
activités sismiques. On pouvait voir le 2
avril sur cette carte qu'un séïsme de
magnitude 6.2 s'était produit à 14h, à 150
km de la centrale nucléaire de Sendai au
Japon.
Réalisé par James Jones, lauréat
d'un Emmy Award, « The Lost tapes » est un film captivant qui raconte
l'histoire de la catastrophe et de ses
conséquences à travers des images
d'archives immersives, récemment découvertes, et
des interviews réalisées auprès de ceux qui
étaient sur place. Des images tournées à grands
risques par une poignée de cameramen ayant accès
à l’usine et cohabitant avec les « liquidateurs
», ceux chargés d’empêcher une nouvelle
explosion et de sécuriser le réacteur.
Autre documentaire : « Chaos à
Tchernobyl : scénario de la pire catastrophe
nucléaire »
Un documentaire de Fanny Germain, le 17 Avril à
21h10 sur RMC Découverte - voir le teaser
De l'indifférence au déni
:
L'OMS et les dégâts des radiations (1946-2006)
Jusqu’au 5 septembre 2005,
date de la publication du communiqué de
l’AIEA, « Tchernobyl :
l’ampleur réelle de l’accident 20 ans
après, un rapport d’institutions des
Nations Unies donne des réponses
définitives et propose des moyens de
reconstruire des vies »,
quiconque cherchait à cerner les
conséquences de l’accident de Tchernobyl
se trouvait confronté à une dualité
d’informations contradictoires. (...)
50 morts et 4000
cancers « à venir ». Le
vingtième anniversaire du triste
événement approchant, un moment propice
pour communiquer, un collège d’experts –
nom de code Chernobyl Forum –
avait reçu le 5 février 2003 la mission
de rédiger un rapport en vue de clore
toutes les controverses et débats entre
experts et contre-experts. Le rapport,
celui annoncé par le communiqué de
l’AIEA – le Chernobyl Forum Report
(CFR), établirait le bilan définitif
(sic) de la catastrophe. Depuis, la
seule réponse « autorisée »
aux questions posées par les séquelles
de l’accident, et reprise ad
nauseam urbi et orbi, est
condensée dans les toutes premières
sentences des 13 pages de ce texte.
(...)
L'association
Enfants de Tchernobyl Belarus (ETB) propose
aux associations,
biocoops, groupes antinucléaires et
particuliers, une action simple à réaliser.
La campagne
consiste à vendre des pommes pour
soutenir et contribuer au financement de
l’Institut BELRAD, seul organisme
indépendant de radioprotection du
Belarus, le pays le plus impacté par la
catastrophe de Tchernobyl.
Depuis sa
fondation par Vassily Nesterenko en
1990, l'Institut Belrad agit
quotidennement pour informer, protéger
et soigner les victimes du plus grave
accident de l'histoire du nucléaire
civil. Son expertise et les résultats
qu'il a collectés sont uniques pour
comprendre et mesurer les conséquences
d'un accident qui n'a pour l'heure pas
d'équivalent, mais dont on ne peut
ignorer la probabilité.
Cette campagne
permet également d'ouvrir un espace
public de discussion et d'information
dans un moment ou la question du
nucléaire semble lançée dans une course
en avant sourde et aveugle.
Le
fonctionnement est simple et demande peu
de moyens :
des pommes présentées dans
une corbeille ;
une carte-présentoir en
couleur – format A4 pliée en 2
– pour servir d'appel pour la
campagne ;
des tracts d’informations
pour donner avec chaque pomme achetée ;
une petite boîte pour
recueillir le fruit des ventes.
L’idée portée par Emmanuel Macron d’européaniser la dissuasion nucléaire française s’inscrit dans une fuite en avant mortifère qui gagne dangereusement le monde, s’alarment des ONG, au moment où l’on commémore l’horreur des 6 et 9 août 1945.
Àvec les 80ᵉ commémorations des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, ICAN alerte sur les contradictions du discours politique français qui surfe sur la peur et renie ses engagements internationaux, alimentant la course aux arsenaux et l’insécurité nucléaire.
Nous appelons les responsables politiques et parlementaires à sortir de leur aveuglement pour la « sainte Bombe », en s’engageant dans le processus du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en vigueur depuis 2021, pour construire une sécurité fondée sur la coopération, la confiance et la paix durable.