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« Quand
l'électricité devient la fille du
nucléaire, c'est-à-dire la sœur des
déchets mortels qui dureront des
milliers d'années, l'intellectuel,
héritier des Lumières, peut-il encore se
protéger des accusations délétères
d'obscurantisme en fuyant l'arène ?
Peut-il, sans perdre son statut, se
consacrer essentiellement à des
futilités à la mode, à des débats "très
tendance" ? En classant l'objet
"nucléaire" au rang des choses
étrangères à son cerveau, l'intellectuel
abandonne lâchement le terrain de
l'intelligence et de la survie à de
misérables militants qui se castagnent
avec les miliciens de l'appareil
économique. »
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« En face du péril atomique qui ne ressemble à aucun autre, qui est incommensurable à tout autre, de ce péril qui, par son amplitude, impose à l’espèce tout entière de nouvelles façons de penser et d’agir, en face de ce péril dont il est honorable autant que raisonnable d’avoir peur, il ne devrait plus y avoir ni pays, ni continent, ni monde libre ou pas libre, mais rien que des hommes, citoyens de la planète, tous mêlés, confondus, fraternisés par une égale menace. »
Dans son livre paru début
2024, « Sans transition - Une
nouvelle histoire de l'énergie »,
Jean-Baptiste Fressoz démontre comment
l’idée d’une évolution douce vers un
système énergétique décarboné est
« l’idéologie du capital au
XXIe siècle ». Et que les
changements nécessaires pour le climat
requièrent de rompre avec la vision
d’une évolution par phase, de l’âge des
fossiles à l’ère des
renouvelables.
« Il en ressort une
inertie matérielle gigantesque qui
contredit les récits dominants sur les
« phases » énergétiques et
un incroyable tour de
passe-passe : forgée par des
experts néomalthusiens et
pronucléaires pour décrire le futur
qu’ils souhaitaient, la notion de
transition énergétique a fini par
devenir le synonyme des engagements
écologistes à mettre en œuvre face à
la crise climatique » (cf.Jade Lindgaard,
Médiapart, 13 jan. 2024).
La transition énergétique
ambitionne de favoriser et valoriser les
énergies renouvelables et de baisser la
consommation d’énergie. L’historien
Jean-Baptiste Fressoz, spécialiste des
techniques, explique qu’une nouvelle énergie
n’en remplace jamais une ancienne. Au contraire.
Les plus
pessimistes étaient beaucoup trop optimistes
par Jean-Baptiste
FRESSOZ, Terrestres, le 5 mai 2023
La transition
énergétique est le futur le plus consensuel qui
soit. Face au changement climatique, il faut
évidemment faire une « transition
énergétique ». Mais quand on y réfléchit,
il s’agit de quelque chose de gigantesque dont
on n’a aucune expérience historique. A l’échelle
globale, il n’y a jamais eu de transition
énergétique, on ne sait pas combien de temps
cela peut prendre.
Cette idée de
transition énergétique semble naturelle parce
qu’on a une vision entièrement fausse de
l’histoire de l’énergie, selon laquelle on
aurait connu par le passé plusieurs transitions,
qu’on aurait à plusieurs reprises entièrement
changé de système énergétique (du bois, au
charbon, du charbon au pétrole), alors qu’en
fait on n’a fait que consommer de plus en plus
toutes ces énergies.
La «
transition énergétique », de l’utopie atomique
au déni climatique, USA, 1945-1980
par Jean-Baptiste
FRESSOZ, Revue d’Histoire Moderne et
Contemporaine, 2022
(...) En 1970, pour
commémorer le vingt-cinquième anniversaire de
Trinity, le patron de l’Atomic Energy Commission
Glen Seaborg imaginait le monde en 1995.
Surgénérateurs par milliers, premiers pas de la
fusion nucléaire et colonie lunaire atomique :
le chemin parcouru depuis Los Alamos poussait à
l’optimisme. Des satellites nucléaires
couronnaient le tout : formant un réseau global
de communication, ils permettraient de diffuser
partout sur la Terre la campagne de contrôle des
naissances chère aux néo-malthusiens américains.
L’utopie de Seaborg
reflète la rencontre de deux imaginaires : celui
de Malthus et celui de « l’âge atomique ». Ces
deux imaginaires, celui de l’effondrement et
celui de la technophilie nucléaire ne sont pas
contradictoires : ils se sont alimentés l’un
l’autre et ont donné naissance à la futurologie
de la transition énergétique. (...)
Il fallait que l’étau se resserre sur notre
« Mouvement climat ». Cette année,
deux enquêtes contribuèrent à saisir l’influence
des industriels et des milliardaires sur les
Conférences des Parties (les COP), Le Grand
sabotage climatique de Fabrice Nicolino
(Les liens qui libèrent, 2023) et Fin du
monde et petits fours d’Edourad Morena
(La Découverte, 2023).
Un dernier coup de
manivelle devait coincer leurs subsides aux
associations françaises pour le climat.
Notre affaire à tous, Oxfam, Réseau Action
climat, Reclaim finance, Amis de
la Terre, Alternatiba : toutes émargent
auprès des mêmes philanthropes,
investisseurs du climat ou évadés fiscaux.
Quand elles ne sont pas subventionnées
directement, les fonds transitent par l’European
Climate Foundation, le lobby des
industriels pour la « transition »
dirigé par l’ancienne ambassadrice française
pour le climat et organisatrice de la COP21,
Laurence Tubiana.
Ce lien de subordination se traduit
ensuite en tractations ou actions de
désobéissance afin d’obtenir des chefs d’État et
des industriels des « accords
ambitieux ». Notre soumission à leur égard
s’intensifie dès lors que nous réclamons des
responsables du désastre qu’ils prennent soin de
notre survie.
« Le schéma de représentation
du monde que j’ai a déjà gagné. Le nucléaire a
pris 15 points de soutien en dix ans. La seule
question c’est : quel panachage entre
nucléaire et renouvelable ? » Le constat
est de Jean-Marc Jancovici, lobbyiste du climat
et auteur de la célèbre BD Le Monde sans
fin. Difficile de ne pas lui concéder que
la question climatique a recouvert l’écologie,
ni qu’elle passe désormais pour une affaire
technique à résoudre techniquement.
Petite
chronique de la Françatomique
Énergie nucléaire et climat, le grand mensonge
par François VALLET,
blog Médiapart - le 20 décembre 2023
Prétendre
que l'énergie nucléaire est une solution au
réchauffement climatique, comme le font les
gouvernements des États nucléaristes,
l’industrie nucléaire et une large partie de
ceux qui en vivent, est au mieux une grave
erreur, au pire un grand mensonge.
Trois représentants d’États
détenteurs d’armes atomiques
(États-Unis, Angleterre, France) ont
profité de la COP 28 pour tenter de
sauver leurs industries nucléaires en
perdition, attirant dans leur orbite une
vingtaine de pays. Ainsi le président
Macron n’a rien trouvé de mieux à
proposer que de tripler la production
mondiale d’énergie nucléaire d’ici 2050.
On se demande bien comment
il compte faire alors que la
Françatomique est empêtrée dans trois
chantiers désastreux (l’EPR de
Flamanville, le réacteur expérimental
Iter et le réacteur de recherche Jules
Horowitz) dont les malfaçons, les délais
de construction et les coûts ne cessent
d’augmenter. Les États-Unis et
l’Angleterre ne font pas mieux pour
leurs chantiers en cours. (...)
Petite chronique de la
Françatomique
Ethique et nucléaire sont dans un bateau
François VALLET, le 20 novembre
2023
Devinez qui a écrit ceci : « Le
choix de développer l’énergie nucléaire a des
conséquences temporelles comparables à celles
du changement climatique sans que le fardeau
des conséquences des décisions d’aujourd’hui
ne soit porté par ses décideurs. Plus encore,
ce choix énergétique va accélérer le
développement des installations nucléaires et
multiplier les risques qui leurs sont
associés. »
Et bien ce n’est pas un opposant au
nucléaire mais la commission d’éthique et de
déontologie de l’Institut de Radioprotection et
de Sûreté Nucléaire (IRSN), dans sa contribution
au débat public sur le projet d’EDF de
construire de nouveaux EPR à Penly et ailleurs
(...).
Pour le béotien de service, JMJ est
« Monsieur-Je-Sais-Tout ». D'où son
succès planétaire dans un domaine où l'immense
majorité des gens appartient à la catégorie des
béotiens, ce que notre Pic de la Mirandole de la
décarbonation ne s'est pas privé de suggérer à
la fin de l'entretien.
Son débit oral
torrentiel interdit à toute personne
raisonnablement informée sur les objets
qu'il en train de traiter de prendre ne
serait-ce qu'une seconde de recul pour
réfléchir et confronter à son propre savoir
le flot ininterrompu d'informations et
d'affirmations dont il est submergé.
Vraiment, être confronté aux échafaudages
intellectuels foisonnants de ce moulin à
paroles est une dure épreuve. Jade Lindgaard
et le modérateur, celui qui introduisait les
thèmes retenus pour ce « débat »,
ont eu bien du mérite à rester souriants.
Car de débat il n'y eut pas.
Ou presque. Certes, à quelques
occasions, Jade Lindgaard a-t-elle réussi à
soulever une question susceptible de fissurer le
béton des démonstrations de notre « expert
national en toutes choses énergétiques et
prospectives ». Mais
« Monsieur-Je-Sais-Tout » est aussi le
monsieur de « … ce que je ne sais pas est
insignifiant et ne vaut pas d'être
considéré ». Il n'esquive pas : il
bouscule, apportant la preuve tangible qu'il
refuse tout débat. Pour lui le mot
« débat » est équivalent à « à
moi le micro et le crachoir… merci de me les
tendre et de me les laisser ! »
par Christophe LEGALLE,
le 15 novembre 2022
pour le Réseau citoyen de surveillance de
la radioactivité Golfech - Le Blayais -
RCS.RGB
Cet article entend être une analyse
critique (non exhaustive) de la bande
dessinée « Le Monde sans
fin », cosigné Jean-Marc
Jancovici et Christophe Blain, et une
critique aussi du ‘système Jancovici’
qui consiste, en s’appuyant sur l’inquiétude
liée à la crise
climatique à diffuser des
informations souvent tronquées, approximatives,
voire mensongères, pour décrier les
énergies renouvelables et faire
l’apologie du nucléaire. Cet article
s’intéressera d’abord à la vision erronée
diffusée sur le nucléaire mais abordera aussi
les autres aspects ‘du système
Jancovici’ concernant les énergies
renouvelables, l’énergie en général,
la manipulation des chiffres, etc. La
vision sur l’énergie nucléaire des deux auteurs
est franchement biaisée. Aucune mention des
débats sur le nombre de morts à Tchernobyl n’est
faite. Rien n’est dit sur les centaines de
milliers de personnes déplacées, les
coûts et autres conséquences des
accidents nucléaires ou des
rejets dans l’atmosphère, les cours d’eau
et les mers, passés et futurs…
par Stéphane
LHOMME,
Reporterre - le 7 décembre 2023
Les supporters de l’atome se
sont félicités le 21 novembre de
voir le Parlement européen inclure le
nucléaire parmi les technologies dites
« vertes », ou
« propres », permettant de
réduire les émissions de gaz à effet de
serre. Passons vite sur le caractère
ridicule de ce vote : il ne suffit
pas qu’une énergie émette peu de CO2
pour être « verte » ou
« écologique ». Le nucléaire
est en effet l’une des énergies les plus
dangereuses et polluantes qui
soient : mines d’uranium,
production de déchets radioactifs,
rejets continus radioactifs et chimiques
des centrales dans l’air et l’eau, etc.
(...)
Les députés européens
ne vont ni financer ni construire des
réacteurs nucléaires
par Stéphane LHOMME - le
23 novembre 2023
Les supporters de l'atome se sont
félicités mardi 21 novembre 2023 de voir le
Parlement européen inclure le nucléaire parmi
les technologies dites "vertes" ou "propres"
permettant de réduire les émissions de gaz à
effet de serre. Passons vite sur le
caractère ridicule de ce vote : il ne
suffit pas qu'une énergie émette peu de co2 pour
être "verte" ou "écologique", et le nucléaire
est en effet une des énergies les plus
dangereuses et polluantes (mines d'uranium,
production de déchets radioactifs, rejets
continus radioactifs et chimiques des centrales
dans l'air et dans l'eau, etc). (...)
Trente ans de Global
Chance Hommage à
Benjamin Dessus
Colloque « Le nucléaire et
son monde, enjeux démocratiques d’une
techno-science »,
à l'École des Hautes Études en Sciences
Sociales, le 18 novembre 2023
Introduction de Bernard
Laponche
Prise de parole de Margaux
Dessus
Prise de parole d’Aline
Duriez-Jablonka
pour la Fondation Charles Léopold Mayer
pour le Progrès humain (FPH)
Session 1 : Retour sur 30
ans de mobilisation
avec Sezin Topçu, Charlotte Mijeon et
Ruth Stegassy
Les mobilisations contre l’industrie
nucléaire durant ces dernières
décennies, leurs succès et leurs
échecs, en se penchant plus
spécifiquement sur le rôle de Global
Chance dans le paysage militant.
Session 2 : Nucléaire,
bouleversements climatiques :
quels futurs ?
avec Marie-Angèle Hermite, Laurence
Tubiana et Jade Lindgaard
Les enseignements méthodologiques
apportés par Global Chance (rapport
"Charpin, Dessus, Pellat"), la
fragilité du nucléaire aux
bouleversements climatiques et son
incompatibilité avec la politique
énergétique de sobriété, efficacité et
énergies renouvelables qui s’impose.
Débat sur les deux premières
sessions
Session 3 : Nucléaire, entre
promesses et impuissance politique avec Martin Denoun, Julie Laernoes et
Antoine de Ravignan
L’imaginaire cornucopien (qui pense que les
innovations technologiques permettront à
l’Homme
de subvenir éternellement à ses besoins) de
l’industrie nucléaire, qui trouve son apogée
dans les
promesses de la 4ème génération de réacteurs,
et à leur articulation avec le contexte
politique français.
Session 4 : Géopolitique
du nucléaireavec
Tatiana Kaperski, Pauline Boyer et
Hervé Kempf
Élargir la question nucléaire à ses
aspects géopolitiques, et notamment
aux questions soulevées par le conflit
russo-ukrainien et le rôle de Rosatom
dans la "relance" du nucléaire au
niveau mondial.
C’est la question qui a guidé celles
et ceux qui ont participé en 2021 à la Grande
Marche de la Hague à Paris durant 400 kilomètres
à pied et 150 à vélo. À chaque étape, ils ont
rencontré des spécialistes mais aussi des
citoyens curieux ou engagés pour la transition
énergétique : nucléaire, sobriété,
agriculture... Ensemble, ils en décryptent les
enjeux et évoquent des futurs possibles, les
pieds sur terre. Une véritable aventure humaine
qui questionne nos choix de société. Avec la
participation, entre autres, de Yannick
Rousselet, Yves Lenoir, Antoine Bonduelle,
Elisabeth Taudières, Marie Atinault, Julien
Frémont...
00:00 - Quelles Énergies pour
Demain ?
03:07 - Le nucléaire, solution d'avenir ?
17:15 - Sobriété, efficacité et énergies
renouvelables ?
32:58 - Un retour vers les territoires ?
52:32 - La place des élus ?
Les « calepins » sont des livrets à
diffusion libre que l'on peut télécharger et
imprimer soi-même.
La diffusion et la vente des livrets est libre,
le contenu est en « copyleft » - donc sans
copyright.
Le format est celui d'un livret A5 à l'italienne
mais qui se feuillette verticalement.
Actions
en France contre le nucléaire - le 22
octobre 2023
80 ans de
nucléaire, du poison pour l’éternité
Depuis
80 ans l’industrie nucléaire nous promet un
avenir meilleur.
80 ans de
déchets radioactifs dont personne ne sait
sereinement que faire
et des pollutions journalières liées à
l’activité de l’ensemble de cette industrie.
Dimanche
22 octobre, à l'appel de la
Coordination Antinucléaire, des
militant·es antinucléaires et pour la
protection de l'environnement ont
organisé plus de 20 actions dans toute
la France ; Leur objectif : dénoncer les
pollutions de l'industrie du nucléaire
sur nos territoires et nos ressources,
et s'opposer à la
relance de la filière nucléaire civile
et militaire.
80 ans
de nucléaire, du poison pour
l'éternité !
En plus des centaines de milliers de
tonnes de déchets radioactifs que nous
laissons d'ores et déjà en fardeau aux
générations futures, la filière
nucléaire pollue et contamine tous les
jours notre environnement de différentes
manières.
Cette
phase d'actions n'est qu'un début…
Nous appelons la mobilisation à grandir
pour préserver notre environnement et
notre avenir des risques et pollutions
du nucléaire. En 2024, nous appellerons
à plusieurs évènements de grande
ampleur.
Communiqué de la
Coordination Antinucléaire - 20 septembre
2023
« Nucléaire
et violences policières :
même combat contre l’État autoritaire »
La coordination
antinucléaire nationale, réunie en
assemblée le 3 juin, avait décidé de se
joindre et de relayer les marches
initiées par les organisations en lutte
contre le nucléaire militaire dans
plusieurs villes de France le 23
septembre « pour un monde sans arme
nucléaire ».
Plus tard,
l’annonce des Marches pour la
justice à la même date nous a
amené à l’évidence de la convergence : «
Nucléaire et violences policières : même
combat contre l’État autoritaire ».
Au-delà de toutes ses violences
intrinsèques, l’industrie nucléaire,
militaire et civile, ne peut advenir et
se maintenir qu’au sein d'un système
autoritaire. Elle a toujours ignoré,
piétiné le débat démocratique et réprimé
violemment la contestation des
populations des régions où elle
s’imposait. L’arme nucléaire est le
symbole extrême de l’ultraviolence de
cet autoritarisme.
Larzac, 5 et 6 août 2023 Relance du mouvement
contre le nucléaire ET son monde
Le mouvement antinucléaire
s’organise pour contre-attaquer la
relance du nucléaire militaire et civil,
et tous les projets qui en découlent. Nous
étions présentes au Larzac pour entrelier
nos
résistances.
Évènements
fondateurs des mobilisations écologistes
en France, la lutte du Larzac et la lutte
anti-nucléaire se sont donc rejointes à
nouveau 50 ans plus tard pour une
assemblée qui s’est tenue dimanche 6 août
et a rassemblé plus de 200 personnes pour
se rencontrer dans nos diversités et
coconstruire des actions contre la relance
du nucléaire et son monde dans les mois à
venir.
De nombreuses
organisations anti-nucléaires de tout
horizon, ainsi que des collectifs pour
l’eau, contre les mines, des comités de
soutien aux Soulèvement de La Terre et
bien d’autres luttes locales ont
convergé autour du constat que le
nucléaire n’est bon ni pour la planète,
ni pour son climat, ni pour la paix.
Ce
rassemblement marque une étape
historique dans la relance de
l’opposition à la société nucléaire.
Samedi
matin :
pleinière sur la relance
du nucléaire, ateliers sur
l’eau et les déchets
radioactifs Samedi après-midi
: ASSEMBLÉE des
antinucléaires,
ateliers et plénière :
avenir et perspectives
antinucléaires Samedi soir :
cabaret à la Maison de la
Résistance
Dimanche
matin :
pleinière avec Thierry
Ribault,
auteur de « Contre la
résilience à Fukushima et
ailleurs » Dimanche
après-midi :
ballade et visite des
lieux
La Coordination
Antinucléaire s’est réunie le 8 juillet
2023 près de Bure en Meuse, pendant les
Journées d’Études du collectif national
Arrêt Du Nucléaire, rendez-vous annuel de
réflexions et d’échanges approfondis sur
la situation du nucléaire et de notre
lutte. Elle s’inscrivait dans un processus
de relance du mouvement antinucléaire
débuté le 16 février 2023 à Tours
par une première assemblée, suivie d’une
deuxième le le 3 juin à Paris.
Cette 3e assemblée
a pu valider l’agenda d’actions qu’elle
annoncera à l’occasion de sa prochaine
tenue lors des rencontres « Les Résistantes »
sur le plateau du Larzac.
Le mouvement
antinucléaire
se regroupe pour contre-attaquer
Le mouvement
antinucléaire s’organise
pour contre-attaquer la
relance du nucléaire militaire
et civil, et tous les projets
qui en découlent.
Une première assemblée a eu lieu
le 3 juin pour coordonner de
futures actions contre le
nucléaire et son monde.
Le nucléaire
n’est bon ni pour la planète, ni
pour son climat, ni pour la
paix. Dangereux et
désastreux pour l’environnement,
le climat et l’humanité, le
nucléaire est une industrie du
passé. Il n’a aucune solution pour
ses propres déchets.
Le pire est donc à venir si le
gouvernement français parvient à lancer un
nouveau programme nucléaire ! Car la survie du
nucléaire, c’est aussi celle du consumérisme et
de cette folle course en avant dont nous ne
voulons pas. Au contraire, une écologie sociale
et solidaire est à construire de toute urgence.
Nous ne pouvons plus différer sa mise en œuvre.
Appel
d'une coalition de collectifs et
d'associations, dont ADN79, ADN
Drôme-Ardèche, ACEVE, Burestop55, Collectif
Contre l'Ordre Atomique - ADN 75, Cacendr, CAN
Ouest, Cedra,militant.e.s de Bure, Eodra,
Greenpeace France, Nos Voisins Lointains 3.11,
SDN 38, SDN 49, SDN 72, SDN
Berry-Giennois-Puisaye, SDN Touraine...
À l'occasion du débat public annulé
de la Commission Nationale du Débat Public
(CNDP), les collectifs antinucléaires se sont
réunis à Tours le 16 février 2023 : « C'est pour
dénoncer ce débat mascarade autant que pour nous
opposer à la relance du nucléaire que nous nous
avons pris la décision de maintenir
l'organisation de notre manifestation. » L'opposition
au nucléaire ne doit pas se laisser bâillonner
ni endormir.
NI PROLONGATION NI RELANCE :
ARRÊT DU NUCLÉAIRE CIVIL ET MILITAIRE
Les dégâts
de la production d'électricité
nucléaire sur l'eau et sur les
organismes vivants qui en dépendent
par
François VALLET, août 2023
Document
de travail préparé pour les
Journées d’études 2023 du
collectif Arrêt du
Nucléaire et mis à jour
après celles-ci
(...)
L’actualité de la guerre en
Ukraine nous rappelle
quotidiennement la menace
permanente que constituent
l’arme atomique et les centrales
nucléaires de production
d’électricité. La catastrophe de
Fukushima, qui est bien loin
d’être terminée, montre
également que la contamination
de l’eau par la radioactivité
n’est absolument pas maîtrisée.
Mais il y
a aussi tous les dégâts sur
l’eau, « à bas bruit », des
centrales nucléaires en
fonctionnement « normal ». Il
est grand temps de s’intéresser
à nouveau à ce sujet de la plus
haute importance pour lequel la
sonnette d’alarme avait été
activée dès les années 1970.
Le texte qui suit
est un bref aperçu des dégâts
occasionnés à la « ressource » en eau
par le fonctionnement des réacteurs
nucléaires de production d’électricité
sur le territoire français.
Les autres
dégâts sur l’eau, en amont des
réacteurs nucléaires (lors de
l’extraction du minerai
d’uranium, des traitements et de
l’enrichissement de l’uranium)
et en aval (lors du «
retraitement des combustibles
usés » et du stockage des
déchets radioactifs), n’y sont
pas décrits. Ils se produisent
en partie hors de France et leur
examen aggraverait encore le
constat. Pour ce qui concerne
l’arsenal nucléaire, une revue
détaillée des dégâts sur l’eau
semble hors de portée du fait du
secret militaire.
Le nucléaire fait
main basse
sur nos ressources en eau
Communiqué
commun au Réseau SDN, au collectif
Loire Vienne Zéro nucléaire,
aux Soulèvements de la Terre et au
collectif Bassines non merci, le 24
août 2023
Jeudi 24 août au
matin, des militant·es
antinucléaires ont dénoncé
l’impact de l’industrie
nucléaire sur le bassin-versant
de la Loire. Leur action de
prélèvement s’est déroulée lors
du Convoi de l’eau. Cette
manifestation itinérante à vélo
et en tracteur revendique, tout
comme le font les
antinucléaires, une protection
et un partage équitable des
ressources en eau.
Le collectif « Loire Vienne
Zéro nucléaire » a effectué un
prélèvement d’eau dans la Loire, en aval
de la centrale nucléaire de
Saint-Laurent-des-Eaux. L’objectif de
cette action et de la présentation de
l’activité du collectif la veille :
sensibiliser les participant·es au
convoi de l’eau à l’impact des 14
réacteurs nucléaires en activité sur le
bassin-versant de la Loire. Mais aussi
dénoncer plus globalement l’impact
cumulé des 5 sites nucléaires qui
ponctuent tout ce bassin alimenté par la
Loire et ses affluents.
Un
nucléaire assoiffé et des EPR(s)
hydrophiles...
par Marc
SAINT-AROMAN, synthèse pour Les Amis
de la Terre Midi-Pyrénées, mars 2024
Contre toute
logique scientifique et écologique notre
Président E. Macron vient de décider la
construction de 14 EPR en France et fait
le forcing à travers le monde pour en
vendre un maximum. On peut d’ailleurs
s’interroger pour savoir quel dirigeant
politique, depuis l’avènement de l’ère
atomique, a eu un jour la lucidité pour
observer et se faire, en conscience, son
propre jugement sur ce qu’était la
réalité de l’impact de l’atome militaire
et civil sur ses compatriotes et sur la
planète.
Dans les lignes
qui suivent, nous allons nous concentrer
sur un des aspect rédhibitoire de
l’atome constitué par son utilisation
d’eau, nettement supérieure à son
utilisation dans le secteur agricole.
EDF affirme qu’en dehors des systèmes à
circuit fermé à tours aéroréfrigérantes,
elle restitue quasiment toute l’eau.
Nous verrons ce qu’il en est dans les
lignes qui suivent.
La centrale
nucléaire du Bugey est non seulement un
gouffre à eau au détriment de la
population lyonnaise, mais également une
source de pollution thermique, chimique
et radioactive qui rend l’eau impropre à
la consommation... Il est temps qu’EDF,
désormais propriétaire à 100 % de
l’État, prenne ses responsabilités alors
que des élus alertent ces instances sur
les risques engendrés par la production
électrique d’origine nucléaire !
La
centrale nucléaire du Bugey,
située à 35 kilomètres du centre
de Lyon, crée des dégâts
considérables à une ressource
vitale pour les habitants de
l’agglomération : l’eau potable
distribuée par le Grand Lyon.
Celle-ci provient à 88 % du Rhône
et plus précisément d’un champ
captant (Crépieux-Charmy) situé en
aval de la centrale nucléaire. Or
ses diverses pollutions mettent en
péril la potabilité de l’eau.
Ce communiqué de presse
particulièrement argumenté permet de
comprendre
les enjeux dramatiques qui se posent à
2,5 millions d’habitants !
Restera-t-il
assez d'eau pour refroidir les
centrales nucléaires ?
Réponses à Jancovici
Benoit
THÉVARD, le 3 juillet 2023
Jean-Marc Jancovici
a souhaité répondre, via Facebook à
la question qui lui est souvent
posée : « Restera-t-il
assez d'eau pour refroidir les
centrales nucléaires dans un
pays qui connaîtra de plus en
plus de sécheresses ? »
Il s'appuie pour cela sur une étude de la
SFEN (Société Française
d'Energie Nucléaire) et en tire
des conclusions rassurantes qui
méritent, à mon sens, quelques
éclairages !
Nucléaire et
canicules
Les conséquences sur l'eau...
à Golfech et ailleurs
par
Christophe LEGALLE, le 2 oct.
2023
pour le Réseau citoyen de
surveillance de la
radioactivité Golfech - Le
Blayais - RCS.RGB
Baisse du
débit des cours d’eau,
augmentation de leur température,
hausse des températures,
catastrophes climatiques
diverses : la fréquence de
ces événements est condamnée à
croître à très moyen terme.
Ces évènements vont affecter le
fonctionnement des centrales
nucléaires en augmentant les
pollutions (moins d’eau pour
diluer une pollution identique
voire croissante) et le risque
d’accident (déjà accru par le
vieillissement du parc nucléaire).
La
production d’électricité nucléaire
consomme beaucoup d’eau, la pollue
et la réchauffe. Bref, s’il est
une production d’énergie inadaptée
au réchauffement climatique, c’est
bien celle là, contrairement à ce
que prétend la propagande intense
dont nous sommes pilonnés.
Des
millions de poissons
pris au piège des centrales
par Jade
LINDGAARD, Médiapart, le 1° août
2020
Chaque
année, des centaines de tonnes
d’organismes marins sont piégées
dans les systèmes de
refroidissement des réacteurs
nucléaires français, selon des
informations obtenues par
Mediapart. Beaucoup d’entre eux
y périssent. Certaines espèces
détruites par ces
« prélèvements » sont
pourtant protégées.
Au
total, environ 540 tonnes
d’organismes sont aspirées
chaque année par la centrale
nucléaire du Blaye (Gironde),
dont à peu près la moitié de
poissons, selon les chiffres
fournis par EDF en réponse à des
questions de Mediapart. Parmi
les espèces concernées, on
trouve notamment l’anguille
européenne, sur la liste rouge
des populations « en danger
critique », et l’éperlan,
« quasi menacé »,
selon un autre document.
L’accès
à l’eau, un enjeu
crucial pour le nucléaire
par Elsa
SOUCHAY, Reporterre, le 6 août
2021
Pour
fonctionner, l’industrie
nucléaire a besoin d’eau froide.
Dès son origine, elle s’est
assuré l’accès à de grands
volumes de cette ressource, mais
la multiplication des évènements
climatiques extrêmes révèle la
fragilité de la filière par
rapport au débit des cours d’eau
et aux limites réglementaires de
température.
Tout
réacteur thermique a besoin d’un
apport continuel en eau froide
pour produire la vapeur qui fait
tourner la turbine de la
centrale, produisant ainsi
l’électricité. C’est pour cette
raison que les centrales
nucléaires sont très
majoritairement situées en bord
de mer ou de fleuve au débit
important. Toutes les centrales
relâchent, dans le processus de
refroidissement, une part
importante de l’énergie produite
sous forme de chaleur, soit dans
l’eau vers l’aval des fleuves ou
en mer, soit dans l’air.
Eau
et production d'électricité : les
centrales
thermiques nous laisseront-elles à
boire ?
André MARQUET, Global
Chance, le 20 mai 2023
Les
risques engendrés par le réchauffement
climatique et les restrictions d’usage
de l’eau qui en résultent ont envahi
la préoccupation et les esprits de
l’opinion. Nos civilisations
machinistes se sont accompagnées depuis
deux siècles d’émissions et
d’accumulations croissantes dans notre
atmosphère de gaz à effet de serre comme
les gaz carbonés (notamment dioxyde de
carbone CO2 et méthane CH4). Elles se
sont accompagnées aussi d’émissions de
chaleur très conséquentes qui se sont
accumulées dans l’air, l’eau et les
sols, et qui restent encore bien peu
prises en considération.
Ces développements
industriels croissants se sont largement
appuyés sur des ressources énergétiques
fossiles considérées comme inépuisables
et disponibles quasiment sans limites.
Leur promotion s’est appuyée sur une
incitation sans plus de limites à un
consumérisme effréné, assimilé à la voie
du « progrès ». Cette frénésie de
consommation a par exemple compromis en
partie les efforts d’économie d’énergie
qu’avaient suscités les deux premiers
chocs pétroliers des années 70.
L’époque a changé
au vu des conséquences. Les travaux du
GIEC depuis 30 ans ont progressivement
contribué à une prise de conscience des
limites des effets physiques et
climatiques de ces consommations et
modes de production. Petit à petit s’est
imposée la nécessité de prendre en
considération les limites des ressources
naturelles, d’analyser les mises en
œuvre scientifiques dans leurs risques
et conséquences, de mieux contrôler les
implications des choix technologiques.
(...)
par François
VALLET - 17 octobre 2022 (revu en
janvier 2023)
Le nucléaire
serait une énergie peu émettrice de gaz
à effet de serre et il faudrait donc en
développer l’usage pour atténuer le
réchauffement climatique. Sa capacité de
modulation se combinerait parfaitement
avec les énergies renouvelables
variables permettant ainsi d’obtenir un
« mix électrique décarboné » favorable à
l’atténuation du réchauffement
climatique. Est-ce bien la
réalité observable par quiconque se
donne la peine d’examiner les faits et
non pas les discours ou les promesses
des représentants de l’industrie
nucléaire ?
Avec 56
réacteurs d’une puissance totale
cumulée de 61 370 MW, soit 905 W
de puissance électro-nucléaire
installée par habitant, la
France est le pays le plus
nucléarisé au monde.
L’observation de ce qu’il s’y
passe est donc particulièrement
intéressante à l’heure où
l’approvisionnement en gaz de
l’Europe depuis la Russie est
interrompu et où le gouvernement
français souhaite relancer la
construction de nouveaux
réacteurs. Selon ses partisans,
le nucléaire serait une énergie
fiable et pilotable,
indispensable à notre
approvisionnement en
électricité. (...)
Canicule de
2003 : EDF refroidit la
centrale nucléaire de
Fessenheim
+4 °C en
France : « Soit on s’adapte,
soit on lutte contre »
par
Gaspard d'Allens, Reporterre, le
23 mai Entretien
avec Thierry RIBAULT
Alors que le gouvernement veut
préparer la France à une hausse de +4 °C,
pour le chercheur Thierry Ribault, le pays
devrait plutôt stopper dès à présent
« les délires technophiles
responsables de la catastrophe ».
« Il faudrait savoir ! Soit on
s’adapte, soit on lutte contre. On ne peut
pas faire les deux à la fois,
simultanément. Macron veut nous adapter à
son cortège de fausses solutions »
La sensibilité du parc
nucléaire aux impacts du
changement climatique vient d’être
officialisée dans le rapport de la
Cour des comptes remis au Sénat
fin mars. (...) « Les nouveaux
réacteurs seront soumis à des
exigences beaucoup plus fortes au
regard du changement climatique.
Il faut considérer que cette
dernière partie est une forme
d’alerte adressée à l’ensemble des
acteurs du nucléaire », a ainsi
déclaré la présidente de la 2°
chambre.
Le parc
atomique est le deuxième plus gros
consommateur d’eau douce en
France. Les centrales nucléaires
consomment-elles trop d’eau par
rapport aux ressources
disponibles ?
________________________________
En
France, où l'énergie dépend
largement du nucléaire, la
perspective de sécheresses pose la
question de la résilience du
réseau électrique. La sécheresse
et les canicules pourraient-elles
un jour couper à la fois le
robinet et le courant ?
Histoires
d’eau :
centrales thermoélectriques
et environnement
André
MARQUET, Global Chance, juin
2021
L’air et l’eau
sont l’objet de sollicitations colossales
et de pollutions multiples :
prélèvements d’eau considérables par
l’industrie et l’agriculture intensive
notamment, rejets de gaz à effet de serre,
de produits chimiques divers, de produits
radioactifs. Notre environnement est
sujet, en France comme à l’échelle
planétaire, à d’énormes rejets d’énergie
perdue, souvent plus considérable encore
que celle que l’on cherche à produire pour
satisfaire notre course à la production et
notre soif de transports et de
déplacements planétaires. Nous examinons
ci-dessous le cas d’une partie encore
dominante de la production d’électricité
par des centrales thermiques.
L'adaptation
au changement climatique du
parc des réacteurs nucléaires
Communication à la commission des
finances du Sénat
Rapport
de la Cour des Comptes,
mars 2023
Le parc
nucléaire français va être
confronté au cours de ce siècle au
changement climatique dans un
contexte de transitions
industrielle et technique. Ces
défis techniques et industriels
pour les décennies à venir devront
être relevés dans un contexte où
le parc nucléaire subit un
accroissement en intensité et en
fréquence des épisodes de chaleur
et des extrêmes climatiques.
L’adaptation au changement
climatique nécessite de préciser
ce à quoi il faut s’adapter, à
quelle échéance, et comment les
aléas climatiques sont pris en
compte pour assurer la sûreté et
la production nucléaire.
L’eau est avec
l’air l’élément le plus important pour la
vie. Elle est présente de façon très
importante, à la fois sur Terre et dans
notre corps. Plus de 72 % de la surface de
la Terre en est recouverte et notre corps
en est composé à 60 %. Or, en cas de
contamination radioactive les
radionucléides se retrouvent
inéluctablement dans l’eau.
Plantes
contaminées à Golfech :
quand l’activité nucléaire
impacte le vivant
Stop
Golfech, été 2022
Selon l’étude réalisée
entre juin et août 2022 sur la
Garonne, des plantes aquatiques
ont été prélevées en amont et en
aval de la centrale nucléaire de
Golfech, puis analysées par un
laboratoire indépendant.
Résultat : les activités
mesurées de radionucléides
contenus dans ces plantes sont
significativement plus importantes
en aval qu’en amont. Un phénomène
accentué par la sécheresse
estivale, amené à s’intensifier au
fil des années.
Manipulation de
l'opinion
face au fiasco de la politique
énergétique
par Annie
et Pierre PÉGUIN - mai 2023
Le lobby du nucléaire
a su gagner la bataille
de l'opinion en prétendant que la
production nucléaire d'électricité
est « décarbonée », ce
qui est vrai si on ne considère
que le fonctionnement du réacteur,
mais qui est faux en réalité si on
prend en compte tout le cycle de
l'uranium, de la mine à sa gestion
en déchets pour des millénaires,
ainsi que celui des réacteurs, de
leur construction à leur
démantèlement. La manipulation de
l'opinion par la diffusion
permanente de mensonges et
contre-vérités permet de justifier
la relance du nucléaire, elle
permet aussi de cacher l'échec de
la politique de l'énergie dite
« du tout nucléaire ».
Appel de plus de 1.000
scientifiques
contre un nouveau programme nucléaire
Appel à l'initiative de
membres du Groupement de Scientifiques pour
l'Information sur l'Energie Nucléaire (GSIEN)
et de Global Chance, de médecins,
d'enseignantes et d'enseignants, d'ingénieures
et d'ingénieurs, d'universitaires et de
chercheurs, juin 2023
Le 11 février 1975
dans les colonnes du Monde, 400
scientifiques invitaient la population
française à refuser l’installation des
centrales nucléaires « tant qu’elle
n’aura pas une claire conscience des
risques et des conséquences ».
Rappelant le caractère potentiellement
effroyable d’un accident nucléaire, ils
constataient que « le problème des
déchets est traité avec légèreté »,
et que : « systématiquement,
on minimise les risques, on cache les
conséquences possibles, on
rassure ».
La pertinence de
cet appel, qui pourrait être repris
quasiment mot pour mot aujourd’hui, a
été largement confirmée dans les
dernières décennies. (...) Force est de
constater qu’après un demi-siècle de
développement industriel, nous ne
maîtrisons toujours pas les dangers de
l’atome, et n’avons fait que repousser
des problèmes annoncés de longue date.
(...)
Appel des 400
scientifiques
1974
- Pétition de masse des
scientifiques opposés au
programme nucléaire. Le
groupement des physiciens à
l'origine de cet Appel donnera
naissance au GSIEN,
Groupement des Scientifiques
pour l’Information sur l’Énergie
Nucléaire.
Aujourd’hui, toute critique de
la technologie nucléaire, soumise au
double secret industriel et militaire, est
devenue extrêmement difficile au sein des
écoles, laboratoires et instituts qui lui
sont liés. Mais les sciences de
l’ingénieur n’ont le monopole ni du savoir
ni de la légitimité pour décider de notre
avenir. Les sciences de la terre et du
vivant, de la santé, les sciences sociales
et économiques, les humanités et les
lettres produisent des enquêtes, des
analyses et des contre-récits sans
lesquels nous ne saurions rien aujourd’hui
des véritables conséquences de
l’atome sur les sociétés, les milieux
de vie et les populations, humaines et
autres qu’humaines.
C’est pourquoi nous, femmes et
hommes scientifiques, médecins,
enseignants, ingénieurs, universitaires et
chercheurs lançons cet appel à refuser
tout nouveau programme nucléaire. À un
choix imposé qui engagerait notre avenir
sur le très long terme, nous opposons la
nécessité d’élaborer démocratiquement et
de manière décentralisée, à partir des
territoires et des besoins, des
propositions de rupture pour des
politiques de sobriété, de transition
énergétique, et de justice écologique.
À l'occasion du Forum
social mondial antinucléaire qui se tenait
alors à Tokyo, Wladimir Tchertkoff était
venu au Japon en mars 2016 donner trois
conférences pour dénoncer la politique
criminelle mise en place suite à la
catastrophe de Tchernoby par des experts
et des organismes internationaux, et
prévenir les populations japonaises des
territoires contaminés par la catastrophe
de Fukushima, que la même stratégie
s’était mise en place au Japon avec les
mêmes protagonistes, les mêmes
justifications pseudoscientifiques et sous
l’égide des mêmes autorités.
Yves Lenoir a préfacé ce
volume et établi une postface inédite pour
dévoiler des faits ignorés sur la gestion
de la crise post-Tchernobyl par l'Union
soviétique et les instances
internationales, rétablissant ainsi
quelques vérités historiques.
Wladimir Tchertkoff en
2016 à Hiroshima - photo Kolin Kobayashi
Wladimir
Tchertkoff est parti
pour d'autres chemins
Le 9 avril 2023 peu avant
l'aube, Wladimir Tchertkoff nous a quitté.
La triste nouvelle a soulevé une immense
émotion parmi toutes celles et tous ceux
qui l'avaient côtoyé durant ces dernières
décennies ou connaissaient son engagement
pour la cause des victimes du désastre de
Tchernobyl et son soutien à l'Institut
Belrad.
Journaliste aux TV italienne
RAI et suisse TSI, réalisateur de films
documentaires sur des thèmes politiques et
sociaux, particulièrement les relations de
pouvoir. Ses derniers films, réalisés avec
Emanuela Andreoli, documentent la
catastrophe de Tchernobyl et les dangers
liés à l'énergie nucléaire - dont Le
Sacrifice (2003) sur les
liquidateurs de Tchernobyl et Controverses
nucléaires (2004) sur le congrès de
Kiev en 2001.
Il est également l'auteur du
livre Le Crime de Tchernobyl - Le
Goulag nucléaire, et est un des
co-fondateurs de l'association Enfants de Tchernobyl
Belarus.
Films de Wladimir
Tchertkoff
et Emanuela Andreoli
sur le site de ETB :
EP²R :
une fiction atomique française pour une relance
du nucléaire qui ne dit pas son nom
par François
VALLET, le 2 mars 2023
La décision du
président Macron de relancer le
nucléaire en France a enclenché
une machinerie technocratique
censée faciliter la construction
de nouveaux réacteurs. Elle masque
une autre machinerie déjà en
activité pour la prolongation
jusqu'à 50 ans, ou plus, de
l'exploitation des 21 réacteurs
nucléaires ayant dépassé 40 ans de
service.
Imaginons qu’une
entreprise de transports routiers
internationaux possède et exploite
56 poids-lourds, dont 21 de plus
de 40 ans et 30 de plus de 30 ans.
Ces 51 véhicules de plus de 30
ans, construits selon les normes
de l’époque, ne sont évidemment
plus conformes à celles
d’aujourd’hui en termes de
sécurité, de consommation de
carburant et d’émissions
polluantes, sans parler du confort
des conducteurs. (...) pour ce
type de véhicule, un contrôle
technique obligatoire doit être
réalisé une fois par an dans un
centre agréé ayant une
autorisation spécifique pour les
poids-lourds. Ces camions ne
disposeraient donc plus de
l’attestation de conformité
nécessaire. (...)
par Fanny LOPEZ, Lundi
matin, le 19 septembre 2022
Dans À Bout de
Flux, paru aux Éditions Divergences,
l’historienne de l’architecture Fanny Lopez
poursuit un travail qui s’attache à décortiquer
les dimensions politiques et spatiales des
infrastructures énergétiques. L’auteur y déploie
une double histoire du numérique et des réseaux
de production, d’acheminement et de transmission
électrique : un éventail de prises
pratiques par lesquelles comprendre le
fonctionnement de cette
« mégamachine ».
A l’heure où les
appareils gouvernementaux présentent la sobriété
individuelle comme réponse à la crise de
l’énergie, et où Ursula Von Der Leyen nous
apprend comment nous laver les mains sans
gaspiller de l’eau en sifflant l’hymne européen,
Fanny Lopez revient avec clarté et finesse sur
les aspects matériels de ces infrastructures, et
met en relief différentes propositions pour les
mettre en déroute : leur opposer d’autres
formes de réseaux, d’autres rapports à la
technique.
La triple dépendance française
en combustible nucléaire
par Jean-Claude
ZERBIB et Bernard LAPONCHE, Global Chance,
mai 2023
Le gouvernement
actuel prône le prolongement de la durée
de fonctionnement des réacteurs actuels
et la construction d’un certain nombre
de réacteurs de la filière EPR2,
héritière de l’EPR. Le principal
argument de cette politique est «
l’indépendance énergétique nationale »,
faisant d’ailleurs un raccourci trompeur
de l’énergie à l’électricité et de
celle-ci au nucléaire, symbole
imaginaire d’une prétendue indépendance.
L’indépendance est loin
d’être acquise du côté du « combustible
nucléaire » qui fait « bouillir la marmite ». En
effet, l’uranium naturel, matière première pour
la fission, est depuis plusieurs dizaines
d’années, totalement importé. Les fournisseurs
sont nombreux mais, parmi les principaux,
Kazakhstan, Niger, Ouzbékistan, Australie,
Canada, trois présentent des risques
géopolitiques.
L’objectif de cet
article est d’évaluer :
- Les tonnages d’uranium qui sont livrés directement
en France par le pays producteur, sous forme de
yellow cake et subissent ensuite toutes
les transformations, jusqu’à la mise sous forme
d’assemblages ;
- Les tonnages d’uranium naturel qui
transitent par un pays tiers, pour arriver en
France sous forme d’uranium enrichi, gazeux ou
solide, voire même d’assemblages combustibles
réalisés à l’étranger ;
- Les opérations d’enrichissement en Russie de
l’uranium appauvri d’EDF ;
- Les opérations d’enrichissement de l’uranium
de retraitement d’EDF et d’Orano en
Russie.
- La fabrication des assemblages
combustibles, assurée en partie à l’étranger.
Sera ainsi établie la
triple dépendance, totale ou partielle, en approvisionnement
d’uranium naturel, en enrichissement de
l’uranium naturel, de l’uranium appauvri et de
l’uranium de retraitement et, en fabrication
des assemblages combustibles.
Non, la France
n’est pas indépendante
grâce au nucléaire
par François VALLET,
Reporterre, le 12 octobre 2022
Bonne nouvelle. On va
enfin parler de la prétendue « indépendance
énergétique » de la France, tant
vantée par le président Macron. Lors de son
discours du 8 décembre 2020 au Creusot, il
affirmait
en effet : « Nous avons fait le
choix du nucléaire en 1973 pour gagner en
indépendance énergétique et, contrairement à
certaines voix que j’ai pu encore entendre
récemment, la France n’a pas tout mal fait
dans son passé. » Sur le site de
l’Élysée, la retranscription de ce discours
précisait même qu’« en générant plus de
41 % de l’énergie en France, le nucléaire
nous [rendait] autonomes ».
Or, c’est faux, pour
une raison toute simple. (...)
Occitanie :
l’industrie finance la guerre de Poutine
Célia IZOARD,
L'Empaillé, le 23 mai 2023
En pleine guerre d’Ukraine, des
poids lourds de la région comme Safran, Airbus
ou son sous-traitant Figeac Aéro ont obtenu une
dérogation de l’Union Européenne pour continuer
de s’approvisionner en titane russe via Rostec,
le principal groupe d’armement proche de
Poutine. Une subvention à l’effort de guerre
russe, alors que l’avenir nous promet des
tensions internationales croissantes autour des
ressources en métaux dont l’industrie a un
besoin exponentiel. (...) Comme l’a révélé une
enquête de Marc Endeweld, l’offensive russe
visait aussi à empêcher le raccordement des
centrales nucléaires ukrainiennes au réseau
européen.
De la servitude
électrique et de ses méfaits,
histoire du développement de l'électricité
par Nicole THÉ,
printemps 2021
À un moment où les
médias évoquent une projection d'augmentation de
la consommation d'électricité "pour couvrir nos
besoins" de 30 % à l'horizon 2050, il devient
indispensable de s'attaquer à ce credo de la
nécessaire croissance électrique. On peut certes
s'en prendre en général à la façon dont nos
besoins sont créés et conditionnés pour servir
la recherche du profit, mais il faut aussi
arriver à remettre en cause le recours massif à
l'électricité en soi. Montrer ce qu'il a de
scandaleux, notamment pour des usages non
spécifiques comme le chauffage électrique, au
regard de l'ampleur des dégâts environnementaux
associés à toutes les sources industrielles
de production d'électricité. Montrer aussi en
quoi cette mise à disposition apparemment
indolore d'énergie contribue en fait à nous
emprisonner dans des pratiques quotidiennes et
des modes relationnels de plus en plus pauvres
et dépendants.
Se saisir de ces
arguments pourrait peut-être, d'ailleurs, aider
au dépassement des tensions qui, dans la lutte
contre le changement climatique, oppose souvent
les antinucléaires à tous ceux qui ne pensent
qu'aux méfaits du CO2. Et permettrait de faire
le lien avec les luttes en cours contre le
déploiement de la 5G et plus généralement contre
la numérisation du monde.
Montpellier
devient
la 70° ville de France à soutenir le
TIAN
Montpellier est la première
ville du département de l’Hérault
à signer l’Appel des villes pour
soutenir l’universalisation du Traité
des Nations unies sur l’interdiction des
armes nucléaires (TIAN) et inviter la
France à adhérer à cette nouvelle norme
internationale. Cet Appel, lancé par
ICAN (Campagne internationale pour
abolir les armes nucléaires), prix Nobel
de la Paix 2017, a pour objectif de
soutenir ce traité en vigueur depuis le
22 janvier 2021.
Cette signature a eu
lieu le 17 avril en présence de
Patrice Bouveret
co-porte-parole de ICAN France
et directeur de l’Observatoire
des armements, ainsi que des
représentants du Collectif Stop
armes nucléaires 34. Elle
ouvrait une semaine d‘événements
intitulée « Le désarmement
nucléaire à l’heure de la guerre
en Ukraine ».
Montpellier rejoint ainsi
les 69 autres villes françaises, dont
Paris, Lyon, La Courneuve, Bordeaux, et
plus de 700 autres à travers le monde
(Berlin, Sydney, Oslo, Washington…) déjà
signataires.
Cet Appel
des villes souligne le danger des
armes nucléaires, renforcé depuis
le début de la guerre d’invasion
de la Russie en Ukraine. Il
demande à la France de rejoindre
le processus du Traité sur
l’interdiction des armes
nucléaires. Ce traité, mis en
œuvre par l’ONU, est à ce jour
signé par 92 États et compte 68
États membres (dont l’Autriche,
l’Afrique du Sud, l’Irlande, le
Mexique, la Nouvelle Zélande, le
Saint-Siège). Il est soutenu
également par le Comité
international de la Croix-Rouge et
de très nombreuses organisations.
Appel des
villes et
des collectivités territoriales
pour soutenir le TIAN
par ICAN France
« Notre ville est
profondément préoccupée par la lourde
menace que les armes nucléaires posent
aux communautés à travers le monde. Nous
sommes fermement convaincus que nos
habitants ont le droit de vivre dans un
monde libre de cette menace. Toute
utilisation, délibérée ou accidentelle,
d’arme nucléaire aurait des conséquences
catastrophiques durables et à grande
échelle pour la population et pour
l’environnement. Par conséquent, nous
soutenons le Traité sur l’interdiction
des armes nucléaires et appelons notre
gouvernement à y adhérer. »
Cet appel est également relayé et soutenu par le réseau mondial de l’ONG des Maires pour la Paix ; un réseau présidé par les maires d’Hiroshima et de Nagasaki, qui rassemble plus de 8 002 collectivités locales dans 165 pays, dont 150 en France. Ces collectivités s’engagent à travailler pour une culture de la paix dans un monde enfin libéré de la menace des armes nucléaires.
Dans une tribune à L’Opinion, un
collectif de 59 parlementaires,
demandent au Président (à l'occasion du
Sommet du G7, du du 19 au 21 mai) de ne
pas isoler la France du dialogue sur le
désarmement nucléaire aux Nations Unies,
sous peine d’affaiblir la crédibilité de
la France et de brouiller notre posture
nucléaire.
Alors que le lobby nucléaire
cherche, par la voix de Macron, à nous imposer
la relance de cette industrie mortifère, il
est important de nous souvenir que l’énergie
électronucléaire a été à l’origine d’énormes
catastrophes écologiques et humaines dont des
populations continuent, des décennies plus
tard, à payer le prix.
SAMEDI 11 MARS 2023
Projection-débat : «
Tchernobyl-Fukushima,
le nucléaire c'est aussi la
catastrophe » au Maltais Rouge à Paris
À l’occasion du 12°
anniversaire de l’accident de Fukushima,
prenons ensemble la mesure des désastres
encore en cours et du risque potentiel
que l’on nous fait subir. Briser le
silence et les mensonges médiatiques sur
le sujet fait partie du combat
antinucléaire qu’il s’agit de mener sans
relâche.
« (...) On
oublie, dans le bilan global du
nucléaire, le coût des deux
catastrophes déjà survenues, de
Tchernobyl et Fukushima. Plus
de 500 milliards de dollars pour la
première, si l’on compte l’ensemble des
dégâts économiques et sociaux, entre 175
milliards (selon le gouvernement) et 640
milliards d’euros (selon le Japan
Center for Economic Research)
pour l’accident au Japon.
Si l’on retient un montant très minimum
de 700 milliardsde dollars
rien que pour les deux accidents, c’est à peu
près la valeur de 100 réacteurs nucléaires
type EPR, et encore plus s’il s’agit
du modèle classique PWR. Encore cela ne tient
pas compte de Three Miles Island et d’autres
accidents aux coûts plus limités. Pour l’avenir,
l’Institut français de Radioprotection et
Sécurité Nucléaire évalue à des montants
proches (430 milliards d’euros) le coût d’un
accident majeur en France.
Aujourd’hui, il y a 411
réacteurs en activité dans le monde,
vieillissant, d’âge moyen de 31 ans. Ce
serait sans doute un exercice laborieux,
mais pas infaisable, de comparer la
valeur actualisée du parc nucléaire
mondial avec la valeur actualisée de
l’ensemble des coûts de ces accidents et
autres aléas. Mais il est fort à parier
que la deuxième ne serait pas loin de la
première.
Bref, si on considérait le
parc nucléaire mondial comme l’actif
d’une seule entreprise – le secteur
nucléaire – elle serait sans doute en
faillite. Mais ce n’est pas ce qui se
passe. Pourquoi ? Parce que les coûts
générés par ces accidents sont quasientièrement socialisés, citoyens
etcontribuables les ont supportés, et
pas le secteur nucléaire qui les a
provoqués.
Dans ce passif à notre
charge, on pourrait encore inclure les
subsides publics historiquement très
abondants pour le développement des
réacteurs, de même que ceux destinés à
l’arlésienne de la fusion nucléaire,
puits sans fond de budgets publics. Et,
dans le futur, ajoutons aussi la part du
coût du démantèlement et de la gestion
des déchets qui sera supportée par le
citoyen. Pour compléter le tableau, il
faudrait ajouter 90 constructions de
réacteurs abandonnées en cours de route.
(...)
La relance du nucléaire décrétée
par Macron n'est sûrement pas écologique, mais
est-elle seulement viable dans le contexte
industriel, économique et climatique où elle
devrait s'inscrire ?
Loin de la maîtrise
technique exceptionnelle qu'elle n'a
cessé de nous vanter, EDF est confrontée
à des difficultés sans fin à la fois sur
l'EPR prototype en construction et sur
une bonne partie des réacteurs
vieillissants, amplifiées par une perte
croissante de compétences. Alors qu'elle
est au bord de la faillite, où EDF
va-t-elle trouver les dizaines de
milliards exigés par un tel
programme ? Et dans un contexte de
sécheresse grandissante, comment
pourrait-elle continuer à faire évaporer
et réchauffer des volumes croissants de
l'eau des fleuves pompée par ses
réacteurs ? Enfin, que ferait-elle
de montagnes de déchets radioactifs
supplémentaires quand elle ne sait pas
traiter celles qui sont déjà là ?
Pourtant, si démentiel que
paraisse ce programme de relance, on ne
peut que prendre acte de la persistance
de forces travaillant activement à ce
qu'il s'impose à nous : la part de
l'armée et de la recherche publique
dépendant de l'atome, les entreprises et
cabinets d'étude qui y voient un juteux
marché en perspective, et maintenant...
certains écologistes pour qui la parade
au changement climatique ne peut se
concevoir qu'en termes techniques.
Autant dire que l'on a fort à faire pour
contrer cette offensive.
Ni prolongation, ni
relance, arrêt immédiat du nucléaire civil et
militaire !
Le choix du nucléaire est
d'abord
une affaire politique, économique et sociale
par Gianni CARROZZA,
contribution à la réunion publique du 10
mars 2023 à Noisy-le-Sec. Débat « Relance du nucléaire, solution
ou piège ? » présenté par Sabine Rubin.
Je ne suis pas un "expert"
et je fais partie d'un collectif qui
revendique le droit de la population
d'avoir son mot à dire notamment sur les
questions qui la concernent telles que
les questions de santé publique,
d’énergie, de travail... Car c'est elle
qui subit les conséquences des décisions
prises sur sa tête. Je ne suis pas
ingénieur, mais j'ai une formation
d'historien. Ce qui m'a amené à faire
une petite recherche sur les promesses
du nucléaire et sur sa réalité. J'ai
constaté que le choix du nucléaire est
d'abord une affaire politique,
économique et sociale et, seulement
comme conséquence, une question d'ordre
technique, malgré les efforts du lobby
pour nous faire croire le contraire.
Ce soir je vais vous parler
du mythe selon lequel nous serions un
pays vertueux qui essaye de réduire sa
production de CO2 en utilisant l'uranium
pour produire de l’électricité, et qui
serait entouré de pays pollueurs à qui
nous devrions imposer cette énergie
verte que serait l’énergie atomique.
Scandale EPR ou comment faire
fonctionner
des réacteurs nucléaires avec des rustines
par
la CRIIRAD, le 15 février 2023, article
paru dans Trait d’Union
n° 96 (déc. 2022)
En2021,
les fuites enregistrées sur l’EPR de
Taishan 1 sont d’abord considérées comme
banales par de nombreux experts. Après
étude d’informations transmises par un
salarié du nucléaire, la CRIIRAD
interpelle les autorités et révèle que
ces dysfonctionnements sont liés à un défaut
de conception de l’hydraulique de la
cuve susceptible d’impacter tous les
réacteurs EPR, dont celui de
Flamanville.
Huit mois plus tard, l’IRSN
confirme l’analyse de la CRIIRAD :
un défaut de conception est bien à
l’origine de vibrations anormales
conduisant à un endommagement inédit du
combustible nucléaire dans le cœur des
EPR.
L’Autorité de Sûreté
Nucléaire laissera-t-elle malgré tout
démarrer l’EPR de Flamanville en 2023
?
« La confiance est comme une fine
coupe de cristal.
La moindre fissure la rend
inutilisable. »
Alexandro JODOROWSKY
L’EPR chinois
arrêté, quid du parc français ?
par Olivier CLERC et
Emma RODOT, Ouest-France, le 28 juin 2023
Le Canard Enchaîné du 18 juin
annonce que l’EPR (réacteur nucléaire de
nouvelle génération) de Taïshan (Chine), premier
en fonctionnement dans le monde, est à nouveau à
l’arrêt depuis le 31 janvier 2023 et que ce
n’est pas normal. Car si cette suspension de la
production d’électricité était bien prévue pour
changer le combustible du réacteur, elle
n’aurait dû durer qu’un gros mois…
Fin juin, toujours pas de
redémarrage. La faute, semble-t-il, à la
détection d’un nouveau pépin technique. Déjà, en
2021, des ruptures de ressorts dans les cages
d’assemblages de combustible avaient mis Taïshan
en rideau. L’EPR de Flamanville (Manche), bâti
sur le même modèle, subissait alors un énième
retard pour apporter les correctifs nécessaires
avec Framatome. Cette fois, ce sont les gaines
qui isolent les crayons de combustibles qui
seraient oxydées, étanchéité en berne. Gaines
fabriquées par le français Framatome, filiale
d’EDF, selon les informations du journal
satirique. Les silences consécutifs à la
livraison du Canard Enchaîné de cette semaine ne
manquent pas d’interroger.
En France, la nouvelle génération
de réacteurs est promise comme totalement
efficiente. Les retours d’expériences et les
améliorations envisagées doivent permettre
d’atteindre cet objectif, cette perfection
technologique. Pourtant, il faut en passer par
la clôture du design final, de nouveaux tests et
l’actualisation des dossiers de validation.
Aussi, les considérations industrielles et les
recrutements professionnels seront des
paramètres d’importance pour assurer les
finitions dans les règles de l’art, dans le même
temps tenir les échéances politiques. Pour le
gouvernement, la phase de constructibilité du
chantier doit être opérante dans les meilleurs
délais, le projet répondre aux besoins
climatiques dans les temps restreints impartis.
(...)
Pour un référendum
sur le nucléaire militaro-civil :
ni débat tronqué, ni simulacre de concertation
Nota : cette pétition n’est pas
celle du collectif ADN mais de personnes de
différentes sensibilités
pétition mise en
ligne le 24 janvier 2023
Un vrai débat
public, suivi d’un référendum
sur le nucléaire militaro-civil, est
indispensable
La guerre actuelle en
Ukraine, montre bien que toute
installation nucléaire est à la fois un
but de guerre, une arme de destruction
massive à disposition des ennemis de
l’humanité et une catastrophe majeure en
puissance dont les effets, à court,
moyen et très long terme, échapperont à
tout contrôle. Il n’est pas
acceptable d’être soumis à de telles
menaces, construites par une industrie
de guerre.
Lorsque cette industrie fixe
le calendrier, le contenu et les limites
des débats publics qui la concernent,
ils se soldent par des décisions
technocratiques, antidémocratiques et
antiéconomiques.
Un véritable débat
public sur le nucléaire ne
peut pas être limité à la place du
nucléaire dans le système énergétique de
demain. Toutes les questions sur les
impacts du nucléaire sur nos vies et
celles des générations à venir devraient
être abordées dans un vrai débat public.
Et la conclusion logique de
celui-ci est un référendum, seul outil
démocratique permettant à l’ensemble
des citoyennes et citoyens de se
prononcer pour ou contre le soutien de
l’État français à l’industrie
nucléaire militaro-civile.
Saisine de la
Commission Nationale du Débat Public (CNDP)
en application de l’article L121-10 du code de
l’environnement
Lettre
à la CNDP signée par 113 députés, le 25
octobre 2022
113 députés de 5 groupes parlementaires
ont saisi la CNDP pour l’organisation
d’un débat public relatif à la place
du nucléaire dans le système
énergétique de demain. La
Commission Nationale du Débat Public a
décidé en séance plénière, le 21
décembre 2022, de rejeter cette
saisine d’organiser un débat
public.
Nucléaire : le
gouvernement doit accepter le débat
démocratique
par Antoine
GATET, France Nature
Environnement, le 4 septembre
2023
Président de France
Nature Environnement, Antoine Gatet
répond à une tribune pronucléaire de la
ministre de la Transition énergétique,
Agnès Pannier-Runacher, parue le 25 août
dans Libération. Il
rappelle que les émissions de carbone ne
peuvent être le seul critère d’analyse
du problème, et que le gouvernement doit
être à l’écoute des concertations en
cours.
L’urgence climatique est une
réalité et nous saluons le fait que ce
sujet soit enfin inscrit à l’agenda
politique sous l’autorité de la Première
ministre. Si l’on peut aussi saluer la
trajectoire à la baisse des émissions de
gaz à effet de serre en France, il faut
rappeler que cette baisse est deux fois
inférieure au rythme nécessaire pour
atteindre nos objectifs de neutralité
carbone. Dans une tribune récente où elle
plaide pour le nucléaire, Agnès
Pannier-Runacher invoque des réalités
objectives et scientifiques pour affirmer
qu’il s’agit, aux yeux du gouvernement,
d’un outil essentiel de la décarbonation
de la France. Elle appelle aussi à un
débat public sur le sujet. Mais pour
que débat public il y ait, il faut ne pas
omettre la réalité des controverses qui
concernent le nucléaire. France Nature
Environnement, qui a pour objet
l’information et la participation au débat
public, tient à sa disposition nombre de
ces éléments.
LES SÉNATEURS,
en débat sur la loi sur l’accélération des
procédures administratives pour construire
plus vite de nouveaux réacteurs
nucléaires, ont adopté le 24 janvier un
amendement, présenté par le groupe LR, qui
fait sauter le plafond de 50 % de
nucléaire dans le mix électrique français
à horizon 2035. La majorité du Sénat n’a
donc pas attendu la fin du débat public,
ni la présentation par le gouvernement de
son projet de loi de politique
énergétique, pour la revoir à la sauce
nucléariste. Chantal Joanno, la Présidente
de la CNDP, s’en est émue car elle
considère que l’amendement voté par le
Sénat, auquel le gouvernement n’a pas mis
son véto, sape son beau débat
public.
La sénatrice écologiste
de Gironde Monique de Marco a quant-à-elle
présenté un amendement afin d’interdire la
construction de nouveaux réacteurs en zone
littorale inondable (Le Blayais est
particulièrement visé). Cet amendement a été
adopté, à nouveau sans que le
gouvernement n’y oppose son veto. La
sénatrice socialiste du Lot Angèle
Préville a pour sa part défendu l'idée d'un vrai
débat à l’échelle nationale : « Devant
le choix crucial que constitue la
construction de nouveaux réacteurs
nucléaires, choix de société par
excellence, un réel débat public
s’impose pour débattre de la place du
nucléaire dans notre mix énergétique et
pas uniquement des sites
d’installation. »
« Écoterrorisme » :
le gouvernement
veut dissoudre la résistance écologiste
TRIBUNE
COSIGNÉE PAR LE COLLECTIF ADN - relayée par Reporterre,
le 9 janvier 2023
Akira Kurosawa, Rêves,
Le mont Fuji en rouge, 1990
Mardi 20 décembre
dernier, au début des vacances de Noël les
plus chaudes jamais enregistrées, le
journal Le Parisien publiait
les bonnes feuilles d’un mystérieux
rapport des Renseignements territoriaux,
« fuité » à dessein, sous le
titre tapageur : « l’inquiétant
virage radical des activistes
écologistes ».
Cette étrange habitude des
« services de sécurité »
français de communiquer, sans en avoir
l’air, sur leurs intentions, sonne une
fois encore comme un test en vue d’une
nouvelle salve répressive.
Un test qui
s’adresse en réalité à chacun.e
d’entre nous, qui avons participé, d’une
manière ou d’une autre, aux luttes
écologistes des dernières années.
Ce
« virage radical » des écolos
serait donc le fait des manœuvres
cachées d’un regroupement
d’« ultra-gauche » récemment
converti à la cause écologiste,
sournoisement dissimulé sous l’enseigne
« Les Soulèvements de la
Terre », et non le signe de la
radicalité de la situation dans laquelle
nous sommes toutes et tous prises
jusqu’au cou.
Le combat contre la politique
nucléaire-atomique est une action de
légitime défense.
L'impératif de protection de la
société n'est ni de droite, ni de
gauche,
ni technophobe, ni rétrograde, ni
libéral, ni socialiste : il est
vital et universel.
Il faut détruire les machines
nucléaires qui nous tuent et
congédier les chefs d'État qui nous
trahissent.